My best rival

Taiyo, 18 ans, en première à l’université

Le temps de cours touche à sa fin. C’est le début d’après-midi, mais tu as entraînement après, l’heure n’est pas à l’étude ou au repos. Pourtant, tu irai bien piquer un somme. La veille a été… arrosée… et tu manques cruellement de sommeil. Tu as du forcer pour garder les yeux ouverts pendant tes deux cours de la journée, et tu sent que l’entraînement va être douloureux, mais tu n’as pas l’intention de le sécher pour autant. C’est grâce à ton sport qu tu as pu rentrer dans cette université, tu ne comptes pas tout gâcher à cause d’une gueule de bois.

Une sonnerie annonce la fin du cours, te sortant d’un demi-sommeil dans lequel tu commençais à t’enfoncer. Sursautant, tu rassembles tes affaires avec lenteur, te demandant si tu aurais le temps de grappiller ne serait-ce que quelques minutes de repos avant d’aller aux vestiaires. Tu sors de l’amphi en décidant que oui, mais une voix t’interpelle alors. Une voix que tu connais bien.

- Taiyo ! Tu as entraînement aujourd’hui ?

C’est Ahloy, une jeune femme deux ans plus âgée que toi, capitaine des cheerleaders. Avenante, toujours souriante mais avec une autorité digne d’un général, mignonne sur tous les points, tu as vite compris que beaucoup de gens étaient sous son charme. Tu n’échappes pas à la règle… même si tu aurai préféré. En effet, parmi les nombreux prétendants de la capitaine, le capitaine de l’équipe est particulièrement virulent… envers toi… A première vue pas a cause de Ahloy, après tout ils sortent déjà ensemble, mais du coup tu ne sais pas trop pourquoi… Le mec semble avoir tout pour lui, et pourtant il n’aura fallut que quelques semaines pour qu’une rivalité quelque peu violente s’installe entre vous.

La jeune femme apparaît devant toi, et un sourire se dessine aussitôt sur ton visage, toutes pensées négatives quittant ton esprit.

« Ahloy ! Oui, mais j’ai encore un peu de temps avant de devoir me préparer. Pour ? »

Te reposer ? Pour quoi faire ? Tu ne te sent soudain plus si fatiguer, en fin de compte.

- Un peu, c’est-à-dire ? J’aimerai présenter une nouvelle figure à l’équipe, mais j’aimerai d’abord la tester, et pour ça j’aurai besoin de muscles. J’aurai bien demandé à Jin mais il n’a pas encore terminé ses cours.

Il ne te faut pas deux secondes pour accepter. Tu dois avoir quoi… 30 minutes avant d’être vraiment en retard pour te préparer ? Et tu seras déjà sur le terrain, au pire tu ne seras juste pas en tenue… Ce qui te vaudra probablement un blâme… mais le coach t’a à la bonne, tu es sûr qu’il comprendra si tu lui expliques que c’était pour aider les cheerleaders, et donc l’équipe. Car le rugby n’est rien sans les encouragements sans failles des cheers, c’est bien connu.

- Super ! Tu me sauve. Allons-y alors. Si tout se passe bien, je pourrais présenter la choré dès demain.

Sans te faire prier, tu suis la jeune femme vers le terrain de rugby qui accueille également l’entraînement des cheers. Tu n’as aucune idée de pourquoi elle s’est adressé à toi en particulier, mais tu ne vas certainement pas lui poser la question...

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Jin, 22 ans, en dernière année à l’université

La nouvelle année commence avec de très belles nouvelles : tu as été élu capitaine de l’équipe de Rugby. Et si tu en es très fier, tu sais pourtant la vérité, c’est uniquement parce que ton frère l’a été, parce que ton nom est célèbre et parce que ton père a payé. Ce n’est aucunement grâce à tes talents, aucunement grâce à toi. Pourtant, tu t’entraînes vraiment dur, tu restes souvent sur le terrain pour courir, pour t’améliorer, pour devenir meilleur, mais tu n’as pas ça dans le sang comme ce fichu nouveau qui vient de débarquer en première année et qui éblouit tout le monde.

Le coach te supporte, il laisse passer certaines de frasques parce que tu sais que les chèques sont alignés, mais il ne t’aime pas. Contrairement à ce gars-là, celui qui vient d’arriver, celui que tout le monde admire déjà, celui qui est vraiment bon dans ce qu’il fait. Taiyo. T’as appris son nom à l’instant où il est arrivé, car il était déjà sur la moitié des lèvres de toutes les filles. Les autres gars de l’équipe te soutiennent bien sûr, ils ne veulent pas avoir leur casier plein de jus de tomates - vengeance orchestrée en première année pour le gars qui s’était foutu de ta gueule - mais tu les vois bien être heureux de cet ajout. Et, si tu étais totalement honnête et ne pensais qu’à l’équipe, tu serais content de voir ce gamin vous aider à gagner des matchs.. mais tu n’es pas honnête puisque tu es jaloux.

Alors, quand Ahloy - ta copine, la meuf la plus bonne de l’univers, la Capitaine des Cheerleader - est venue te parler de lui, t’as vu rouge. T’as bien essayé de rester calme, de ne pas paraître touché, parce que tu la connais, si elle voit bien que ce gars te saoule, elle va aller lui parler exprès, juste pour te faire chier, parce qu’Ahloy, elle dépend de personne, parce qu’Ahloy elle fait ce qu’elle veut, parce qu’Ahloy est la fille la plus incroyable de l’univers et que même si t’es hyper populaire, même si t’es génial, t’as une chance monstrueuse qu’elle veuille bien rester avec toi. T’as essayé de la contrôler au début, mais c’est un électron libre, c’est elle qui te mène par la baguette et si jamais t’es trop violent, elle va se barrer et c’est toi qui y perdra.

Donc, quand elle est venue te dire qu’il était craquant le nouveau, t’as vu rouge, mais t’as essayé de rien dire. T’as juste été hyper dédaigneux et ton coeur s’est mis à saigner. Elle l’a vu, évidement et tu t’es énervé, t’as tenté de te justifier et peut être, je dis bien peut être, que t’as été un sombre con en lui disant des choses méchantes.

Quand à la fin de la journée de cours, tu te diriges vers le terrain de Rugby - comme d’habitude - tu vois Ahoy perchée sur les épaules de Taiyo dans une figure acrobatique que tu détestes immédiatement. Et ton coeur se brise, alors tu vois rouge. Putain, elle était obligée de te faire payer ton accès de colère, elle n’a pas pu s’en empêcher. Tu ne peux rien dire sinon tu passerais pour un con. Alors tu les observes.

« Hey mec ! Tu fais quoi ? »

Tu n’as pas capté que tu es resté planté au milieu du chemin, détestant de toute ton âme ce que tu voies sur le terrain. Tu te redresses et d’un signe de tête indique les deux imbéciles sur le terrain. Ton bras droit siffle pour montrer sa désapprobation. Tu sais qu’il te regarde avec pitié, tu es en train de perdre des points. Il faut que tu te redresses, mais sans brusquer Ahloy, dans quel pétrin tu t’es encore fourré.

« On va lui faire payer ok ? Pendant l’entraînement, » assures-tu d’un air sombre.

Vous avez une série d’action débiles, méchantes et risquées pour les chevilles à proposer au nouveau. Tel un rite de passage pour entrer pleinement dans l’équipe. Bien sûr vous avez quelques semaines de retard pour ça, mais mieux vaut tard que jamais non ?

L’attroupement de joueur bruyant qui arrive derrière vous ne passe pas inaperçu et les deux équilibristes tournent la tête vers vous. Ahloy te sourit.

« Ah Jin ! » s’exclame-t-elle comme si tu étais la septième merveille du monde en te saluant de la main. Tu t’avances de quelques pas pour être à hauteur de voix sans avoir besoin de crier. « Je voulais m’entraîner mais chut, pas un mots aux autres, c’est une nouvelle figure…. »


Tu la dévisages comme si elle était une sirène venue de l’espace.

« Et du coup tu t’es dit que t’allais demandé de l’aide au petit nouveau au lieu d’utiliser mes muscles comme d’habitude ? »

Elle passe une main sur tes muscles semblant les mesurer du bout des doigts tout en réfléchissant. Tu détestes ça, elle sait très bien ce qu’elle veut dire, elle sait pertinemment ce qu’elle fait et tu ne peux pas la coincer sinon elle parlera de toi, de tes sautes d’humeurs, de ton caractère de merde. Tu soupires quand elle reprend la parole.


« Tes cours n’en finissaient pas, alors j’ai pris le premier disponible. Et il se trouve que Taiyo est génial, il est très intuitif, il m’a même aidé à améliorer un mouvement. Vous avez une super recrue dans votre équipe. »

Et bam, vlan dans ta gueule Jin. Tu avales ta salive comme si c’était de l’acide et tente de sourire. Ce sourire est si forcé et n’atteint pas tes yeux que tout le monde peut prendre pour ce qu'il est. Tu te retournes d'elle, mets les mains en porte voix et...

« ENTRAÎNEMENT ET QUE CA SAUTE. » hurles-tu, comme un capitaine certain de ce qu'il fait, préparant son équipe avant que le coach ne se montre.

Quand tes yeux s'arrêtent sur l'étrange duo, Taiyo peut lire la haine dans ton regard.

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Taiyo, 18 ans, en première à l’université

 Les minutes passent à une vitesse folle. La figure que Ahloy veut proposer est plutôt physique, et nécessite en effet du muscle, mais tu t’en sors plutôt bien. En tout cas, elle semble contente.

Alors que tu t’apprêtes à lui proposer de le refaire une fois, le reste de l’équipe de rugby arrive avec bruit sur le terrain. Aïe, il va falloir que tu ailles t’apprêter cette fois…  

Ahloy se dirige vers Jin et tu ne peux t’empêcher de serrer les dents en la voyant lui toucher les muscles. Le jeune homme ne semble pas ravi, cela se voit comme le nez au milieu du visage. La capitaine ne semble pourtant pas y faire attention, se comportement normalement. Pour ta part, tu ne peux t’empêcher de te demander ce qu’elle peut bien lui trouver. Il est beau, certes, mais il est tellement… crétin…

Lorsqu’Ahloy réplique que j’étais le premier dispo pour sa demande, tu pince un peu les lèvres, mais la suite de sa phrase t’arrache rapidement un sourire. Son mec, par contre, ne semble pas apprécier. Il hurle qu’il est temps de s’y mettre, et lorsque son regard se pose sur vous tu es certain que si ses yeux avaient des armes à feu, tu serais mort dans l’instant… Tu soutiens pourtant son regard une seconde avant de te pencher vers la capitaine.

« Je ferai mieux d’y aller. J’espère que les autres apprécieront la choré, cette nouvelle figure est vraiment cool. »

La jeune femme affiche un grand sourire confiant qui me fait fondre.

- Merci pour ton aide, tu as été super. Tu pourrais te reconvertir si jamais tu en assez du rugby.

Tu t’apprêtes à répliquer mais elle pose un léger baisé sur ta joue, embrasse Jin, puis se détourne en vous souhaitant un bon entraînement. Elle a encore des choses à faire. Tu te sens piquer un fard, mais lorsque tes yeux se posent sur Jin tu change aussitôt de couleur. Blême, et sans un mot, tu le contourne pour te diriger aux vestiaires, n’ayant plus le temps de lambiner.  

Tu reviens sur le terrain cinq minutes plus tard, légèrement essoufflé de t’être dépêché. Le coach est déjà là mais tu échappes à ses remontrances vu qu’il appelle seulement l’équipe pour faire le topo du déroulement de la séance. Le discours habituel : les exercices à effectuer, le fait que le premier match de la saison approche à grand pas, tout ça tout ça. Rapidement, vous vous retrouvez à courir et à foncer sur des blocs pour travailler vos mouvements et vos techniques.  

Tu te donnes à fond malgré la fatigue et cette désagréable impression que le capitaine et son bras droit s’acharnent sur toi, entraînant le reste de l’équipe avec eux. Jin donne des directives en plus de cette du coach, et tu sens que tu aurais dû moins boire la veille…

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Jin, 22 ans, en dernière année à l’université

Tu réponds à peine au baiser d'Ahloy, parce que tu devines encore la trace de ses lèvres sur la joue de Taiyo. Elle fait tout pour te provoquer, pour te montrer que t'es qu'un imbécile et qu'elle a raison sur toute la ligne. Si tu pètes un câble, elle te lâche. Si tu fais rien, l'équipe se foutra de ta gueule jusqu'à la fin des temps. Il ne te reste donc qu'à prendre les devants et que ce soit toi qui la largues.

Tu sais pourtant bien que t'es incapable de faire ça. Tu te passes une main sur le visage. Il va falloir que tu trouves une solution et vite. La rendre jalouse avec une autre meuf ? C'est peut être la solution la plus à ta portée.

Pendant que tu avances vers le terrain à grand pas, que tu te changes rapidement, tu continues de réfléchir. La réflexion n'a pourtant jamais été ton fort, tu es plutôt habitué à suivre les ordres de ton paternel sans poser de question, habitué à te laisser faire, à sourire quand il le faut et tricher pour passer tes examens parce que tu n'as pas vraiment le niveau. Tu es las de ce jeu, tu as presque hâte que l'université se termine, mais aujourd'hui tu as un problème bien plus important : Taiyo.

L'entraînement est physique, tu y mets du tient et tu bosses dur, mais ce n'est rien comparé à ce que Taiyo vit. Malgré le début d'amitié qui lie ton équipe avec le nouveau, tu es fier de les voir te rester fidèle. Ils lui font faire des parcours affreux, ils lui envoient les ballons lourds - des ballons d'exercices qui ne sont pas censés être utilisés de cette matière-là -, ils le font tourner en bourrique, ne lui laissant aucune chance de marquer ou de se démarquer. Il est pris pour cible et le coach ne s'en rend même pas compte. Ce n'est pas la première personne que vous terrorisez et votre numéro est bien rodé.

Toi, t'es pas au coeur de l'action, toi tu occupes le coach en lui parlant, en lui montrant des nouvelles choses, toi t'es exempt de tout soupçon et t'as l'air de ne rien remarquer. Pas une seule fois, tu regardes le nouveau dans les yeux. Tu ne l'observes que rapidement, quand il est de dos et que tu vois ses jambes trembler. Bien.

A la fin de l'entraînement, tu t'approches de lui et, un bras dégoulinant de sueur par-dessus son épaule, tu l'entraînes un peu plus loin.

« Mon p'tit pote Taiyo, » commences-tu d'une voix affreusement douce « ce serait bien qu'on parle toi et moi. »

Sans lui laisser le choix ni l'option de réponse, tu avances.

« Tu vois Ahloy, la bombe magnifique qui est MA copine ? » Tu regardes droit devant toi « Elle a l'air sympa sous ses grands airs, avec ses grands yeux et ses petits sourires, mais cesse de croire qu'elle est à ta portée. Elle n'a pas le moindre intérêt pour toi, son seul but c'était de me faire réagir, tu vois, elle pense que je travaille trop, que je suis presque trop sérieux. » C'est si faux, mais tu le prononces d'un ton si naturel, qu'on pourrait se laisser berner. « Tu étais là et elle en a profité de ta naïveté, mais ça aurait pu être n'importe qui d'autre. Elle n'a d'yeux que pour moi, ok ? » Tu le retournes face à toi, tu dois baisser les yeux vers lui vu que t'es plus grand et tu lui souris d'un air de psychopathe. « Donc maintenant, pour ta propre sécurité, évite de l'approcher, ne lui répond pas et vis ta petite vie de minable première année tranquille, ok ? Le coach t'a à la bonne, mais si toute l'équipe décide de te faire vivre un enfer, crois-moi, je ne bougerai même pas le petit doigt pour toi. »

Tu inspires, soupires, comme si c'était difficile à dire. Comme si ce n'était que ton rôle de Capitaine et rien de plus.

« J'peux pas protéger tous les gamins qui passe, donc joue bien, laisse nous tranquille et arrête de croire que tu vaux quelque chose. On est bon ? »

Nouveau sourire, main tendue vers lui et tu attends sa réponse qui ne peut qu'être positive.

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Taiyo, 18 ans, en première à l’université

L’entraînement est intense. Après une heure, force est de constater que tu es bien bizuté, et le coach ne semble rien remarquer...

Mais tu t’accroche, sans rien dire. Tu sais que tu es bon et, de ce fait, tu as déjà eu à faire à des attaques d’équipes adverses lors de matchs. Cet entraînement n’est qu’une occasion de plus d’apprendre à encaisser les coups et à contourner les actions vicieuses. Tu vis ça comme une opportunité, et même si ton corps subit, ton esprit est au taquet.

Ce n’est pourtant pas sens soulagement que tu accueilles la fin du calvaire. Epuisé, tu affiche un faible sourire aux membres de l’équipe qui viennent te féliciter d’une tape dans le dos, le regard quelque peu désolé.  

Tu t’apprêtes à les suivre au vestiaire d’un pas trainant lorsque Jin te prend à part. Tu fronces le nez sous les effluves de sueur qui se dégagent de lui. Tu ne sens pas la rose non plus, mais tu as au moins la décence de ne pas te coller aux autres...

Avant que tu ne puisses réagir de quelque façon que ce soit, il t’entraine pour te parler. Son ton te hérisse le poil, tout comme ses paroles. Ce type ne se prend vraiment pas pour de la merde...

Tu le laisse déballer son laïus d’un air las et, lorsqu’il te tourne vers lui, tu soutiens son regard sans scier. Tu ne baisse les yeux que lorsqu’il te tend une main, comme pour sceller un contrat tacite, fixant celle-ci avec un sourire en coin. Tu relèves ensuite le regard sur son visage et prend enfin la parole sur un ton amusé.

« On se sent menacé, capitaine ? »

Ton sourire s’agrandi. S’il espère t’intimider, il se trompe lourdement. Tu en a vu d’autres, bien pire...

« Je ne crois pas que je vaille quelque chose, je le sais. Contrairement à toi, je n’ai pas besoin de m‘en convaincre. Et concernant Ahloy... Je me suis toujours demandé ce qu’elle peut bien te trouver... »

Les mots du jeune homme te touchent, même si tu espères qu’ils sont faux. Tu apprécies vraiment la cheerleader, et cela te blesserais de découvrir qu’elle n’a, au final, rien de très différent des autres filles capricieuses et manipulatrices que tu à l’habitude de croiser...

Chassant cette pensée de ton esprit, tu reprends après un soupir.

« Tu ne me fait pas peur, Shao. Trouve toi quelqu’un d’autre à martyriser si tu ne veux pas te prendre un retour de flammes. »

L’appeler par son nom de famille marque le fait que vous n’êtes pas potes, et tes mots sont prononcés sur un ton grave, tout sourire disparu. Il menace ta sécurité ? Très bien, mais qu’il sache alors que tu rends les coups...

@Shao Jin

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Petit sourire condescendant et sa phrase finit de t'achever.

« On se sent menacé, capitaine ? »

Tu écarquilles les sourcils, comme si tu étais choqué de sa phrase parce que tu n'avais même pas songé à cette possibilité. En réalité, tu meurs de jalousie en ton for intérieur et tu es dégoûté qu'il agisse de la sorte, décidément, il est bien plus malin qu'il n'y paraît et il risque de te causer du fil à retordre. Tu serres les poings et tente un sourire sur ton visage. Comme si tu appréciais cet instant.

Ses mots te percutent en plein coeur. Tu dois prendre sur toi pour ne pas le montrer. Évidemment que tu manques de confiance en toi, tu n'as jamais rien accompli par toi-même. C'est facile pour cet imbécile de débarquer et foutre un coup de pied dans la fourmilière. Tu as envie de le secouer, mais il continue de parler.

Retour de flamme. Ces mots te font réfléchir, te rappelant quelque chose, comme un lointain passé ou un rêve peut être. Un de ceux où tu es entouré de feu, d'un feu magique mais puissant. Tu secoues la tête, ce n'est pas le moment d'être distrait.

« T'es sérieux ? C'est bien d'avoir la niak, de ne pas se laisser marcher dessus et de s'affirmer, mais qu'est-ce que tu veux faire contre moi ? J'suis l'roi du bal, j'ai la plus belle des meufs, j'suis dans l'meilleur des cursus et je vais réussir haut la main. Tu veux quoi ? Tenter d'me prendre ma place ? »

Tu lèves les mains en signe d'apaisement. Comme si c'était un animal blessé et que tu étais là pour lui.

« J'essayais juste de t'prévenir, mon p'tit pote, parce que j'suis passé par là, j'ai été l'nouveau en première année et si tu veux pas d'mes conseils... »

Cette fois-ci, ton ton est plus menaçant, tu lui souris, juste assez pour que la chair de poule naisse sur ses bras - s'il est un temps soit peu normal.  Pourtant, il n'a pas l'air d'avoir peur de toi et c'est sûrement ce qui pouvait t'arriver de pire. Parce que lui, contrairement à toi, il n'a rien à perdre.

« Fais c'que tu veux, mais n'vient pas pleurer quand tu n'auras plus rien, parce que tu t'es attaqué à plus gros qu'toi. »

Tu lui fais un clin d'oeil, mais tu ne tournes pas les talons. Pas encore. Tu veux voir comment il va réagir.

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Taiyo, 18 ans, en première à l’université

Jin parait choqué par ta question, pourtant, quelque chose te dit que tu as vu juste. Mais il n’en laisse rien paraitre. A la place, il affirme que tu ne peux rien contre lui et fait genre qu’il voulait juste te prévenir, te donner des conseils avisés de quelqu’un qui est déjà passé par là.

« Ah, parce qu’on suit le même chemin ? J’aurai pourtant juré qu’on n'était pas sur la même ligne de départ toi et moi. Mais si tu me lance le challenge de rejoindre ta course, ce serait avec plaisir. »

Le roi du bal à l’avenir tout tracé... Tu ne veux pas de cette voix-là. Tu considères que ça n’apporte rien de tout recevoir tout cuit dans la bouche. Toi, tu t’es battu pour arriver où tu en es, et tu continueras de te battre pour avancer et monter les échelons. Et si pour cela tu dois prendre momentanément la place de roi du bal, alors tu la prendras.

Jin et toi n’êtes pas dans la même catégorie, mais cela ne te rend en moins inférieur à lui.

Tu as bien senti son ton menaçant, tu as bien vu son faux sourire, mais cela ne t’impressionne pas le moins du monde. Ses derniers mots, agrémentés d’un clin d’œil, te font même rire.

« Tu ne devrais pas t’insulter comme ça voyons. C’est les danseuses qui ont tendance à se trouver trop grosses, pas les rugbymans. »

La pique est sarcastique et railleuse. Tu lui rends son clin d’œil avec un grand sourire.

« J'apprécie que tu t‘inquiètes pour moi, Shao, vraiment. Mais je suis grand, je saurai m’en sortir tout seul. »

Sur ces mots, tu te diriges vers les vestiaires en lui lançant un doigt d’honneur à mi-chemin sans même te retourner. Il n’a pas tort, tu t’attaques à plus gros que toi, mais ce n’est pas pour autant que tu vas te laisser écraser.

@Shao Jin

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Tu ris, haut et fort, parce qu'il ment. Tout le monde veut de ton avenir tout tracé, tout le monde veut prendre ta place. Tu es absolument certain de ça et que Taiyo croit vouloir le contraire... ça te terrifie rien que d'imaginer que c'est possible. Alors tu préfères en rire et songer qu'il ment. C'est plus simple, pour tout le monde.

«  Ha ! C'est de l'humour ? »

Tu surjoues, lèves les yeux au ciel et soupires. Pourtant, il touche encore un point. Et t'en as marre. Alors que tu t'apprêtes à répliquer ou à ricaner encore une fois, il te coupe l'herbe sous le pied en s'éloignant. Tu ouvres la bouche pour dire une connerie du genre "hey oh c'est moi qui met fin à la discussion" mais il te fait un doigt d'honneur.

Tu restes bouche bée. Si tu n'étais pas au terrain, que tu n'étais pas certain qu'Ahloy vous regardait depuis les gradins - pitié qu'elle ait vu quel imbécile c'était !!! - tu lui sauterais dessus pour lui foutre le coup de pied de sa vie. Tu serres les poings, t'enfonçant tes débuts d'ongles dans la paume et puis tu inspires.

«  Wahouuu, hyper mature ! » Alors que t'es juste deg de ne pas l'avoir fait toi-même plus tôt.


Trois jours plus tard, c'est le week-end. Enfin, c'est jeudi soir, pratiquement personne ne va en cours le vendredi - il n'y a que des amphis barbant, comme si la fac savait qu'il valait mieux ne pas en demander trop aux étudiants après leur soirée bien trop arrosée de la veille - et qui dit jeudi soir, dit soirée.

Evidemment, tu t'es fait beau, tu sens bon, tes cheveux sont plaqués sur ton crâne et tu portes un maillot propre. L'équipe doit toujours être reconnaissable. Vous êtes venus en groupe, Ahloy met toujours trop de temps à se préparer et puis, tu préfères la retrouver là-bas, directement. Ça permet aux autres de baver un peu, d'y croire, avant que tu n'arrives, l'attrape par la taille et pose tes lèvres sur les siennes, montrant à tous qu'elle n'est qu'à toi.

Tu pousses donc la porte de la maison de fraternité qui accueille la fête ce soir-là et tu te sens tout de suite bien. Tu bois, une pinte, puis deux. Quelques shooters. Tu déambules, ne sachant plus trop où tu en es, quand soudain, il est là. Merde, avant Ahloy en plus. T'as envie de te le faire. T'as envie de l'humilier. Tu as beaucoup trop bu, alors tu t'approches de lui sans hésiter et sans plus réfléchir, tu lui fous ton poing dans la gueule. « Ah comme ça me démangeait ! » lances-tu en souriant à pleine dent avant de secouer ton poignet. « T'as quelque chose à dire peut être ? » Grand sourire, y a-t-il une meilleure entrée en matière possible ?

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Taiyo, 18 ans, en première à l’université  

Le capitaine ris de tes provocations. Trois jours passent ensuite sans plus d’altercations, même si tu subis toujours aux entrainements. Mais ce soir, c’est détente. Ce soir, c’est fiesta. Habillé avec les couleurs de l’équipe, légèrement parfumé et nonchalamment coiffé, tu profites de la soirée avec des amis. Tu es arrivé relativement tôt et, n’aimant pas trop la bière, tu as bu quelques shots pour te détendre un peu. Tu n’aimes pas boire trop, mais force est de constater que ça te fait du bien. La semaine a été rude, ton corps en a pris un coup aux entrainements, et tu apprécies l’engourdissement que provoque l’alcool, même si tu sais qu’il n’est que momentané.

La soirée bat son plein. Tu joues à un jeu à boire avec tes potes, un truc de mémoire où il faut boire a chaque erreur. Evidemment, plus le jeu avance, et plus les joueurs boivent...  

Insouciant, tu ne fais pas attention à la furie qui te tombe dessus. Le coup de poing manque de te faire basculer en arrière mais tu es rattrapé de justesse par l’un de tes potes. Le silence se fait soudain dans la pièce. Seule la musique continue de se faire entendre, et les mots de Jin... Surpris, tu portes une main à ton nez en sang et grimace. Tu n’as pas vraiment mal sur le coup, ton esprit étant un peu trop embué que pour analyser l’info de la douleur. Tu lèves les yeux sur Jin qui souris de toutes ses dents. Si tu as quelque chose à dire ? Un peu ouai.

« C’est bon ? T’es content ? T’as eu ta petite revanche ? »  

Tu pisses le sang, mais au moins tu ne sembles pas avoir le nez cassé.  

« Et c’est moi qui suis immature... »  

Les autres ne bougent pas, n’osant pas intervenir face au capitaine de l’équipe de rugby. Quelques murmures se font entendre, mais sans plus. Quelqu’un a même baissé la musique pour mieux entendre l’échange. Le sang coule dans ta gorge et tu grimace de nouveau. C’est immonde...

« Je me demande comment Ahloy voit tes petites sautes d’humeurs... »  

Une petite voix derrière toi te souffle qu’il vaudrait mieux que tu arrêtes les frais et que vous y alliez, mais tu n’as pas l’intention de te laisser humilier par ce gars, capitaine ou non. Tu es trop fière pour ça, et surtout un peu trop ivre...

@Shao Jin

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Son nez qui pisse le sang est le plus beau tableau que tu avais espéré voir ce week-end. Tu souris de toute des dents, un peu trop fier de ce qu'il vient de se passer. Mais au fond de ton esprit, là où se cache ta raison, tu entends la petite voix qui te dit qu'Ahloy risque de ne pas être particulièrement fière de toi. Tu bois vite une gorgée de ton verre afin de la faire taire.

« Petite revanche ? Mais rien du tout mon gars, tu te donnes trop d'importance. C'est juste ta sale tête de gamin qui triche même aux jeux à boire qui m'a saoulé, fallait que je rattrape ça. »

Tu hausses les épaules, comme si t'en avais rien à faire, comme si ce gamin n'était qu'un gamin et que t'étais juste un débile qui venait de le frapper un peu par hasard. Comme si rien n'avait été planifié. Ce qui est à moitié vrai, mais tout de même. Tu te mords la lèvre, prêt à partir et terminer cette conversation d'un coup, mais clairement Taiyo n'a pas envie de te laisser gagner cette manche.

« Tu veux quoi ? Un combat en 1 contre 1 ? Pour montrer ce que tu vaux ? »

En disant ça, tu as bien conscience que tu ne réponds à rien, que tu n'offres rien, que tu t'enfonces plus qu'autre chose, mais ton esprit est un peu flou. D'une traite, tu vides ton verre que tu jettes par terre. Absolument pas désolé pour la personne en charge du ménage.

« Ou alors tu veux un discours, vas-y attaque moi avec philosophie, disserte un peu, montre combien t'es meilleur que tout le monde ici. Pète plus haut que ton cul, si tu penses que tout le monde sera ravi de le lécher ensuite, tu risques d'être déçu. »

Je lui crache mes mots, pas loin d'avoir envie de lui expédier un molard à la gueule. Mais je sais que ça ne le rendrait que plus furieux et que ça n'aurait pas l'effet souhaiter : le réduire au silence. Je le connais depuis trop peu de temps pourtant je sais déjà qu'il n'abandonnera pas si facilement. L'humiliation ne l'abat malheureusement pas.

Je souffle, mon corps se détend un instant, puis d'un coup, je me demande si Ahloy a assisté à la scène, je ne l'ai pas encore vu. Et les mots de Taiyo retourne dans ma mémoire, bien sûr qu'elle ne me pardonnera pas cette saute d'humeur, je le sais déjà. L'air de rien, je jette un coup d'oeil autour de moi et... mon regard accroche celui de la plus belle femme de l'univers.

Oh bon sang, je suis dans la merde.

SURPRISE  

Ahloy, 20 ans, troisième année à l’université  

J'étais là. Debout. les bras croisés, les naseaux gonflés, les yeux braqués sur celui qui détenait mon coeur depuis si longtemps. Celui qui se croyait bien puissant ce soir, celui qui venait de s'en prendre à Taiyo de manière fourbe, celui qui... me mettait hors de moi et qui n'avait pas encore pivoté pour croiser mon regard assassin. Je restais calme, dans son dos, à l'observer en train de jouer au plus fort.. Une facette de sa personnalité que je n'avais pas encore eu l'occasion de voir, contrairement à d'autres si j'avais bien saisi.

Nouveau soupir, mon pied tapait le sol en signe d'impatience et de colère...

Jusqu'au moment où... Il me vit enfin.

"C'est plutôt toi qui risques d'être le plus déçu ce soir."

Les mots volèrent au rythme de mes pas qui me portèrent vers le bourreau. Cependant, à la dernière seconde, je décidai de m'adresser à Taiyo qui se retrouvait couvert de sang.

"Hé... Ça va ?" lançai-je avec une certaine inquiétude en posant une main délicate en dessous son menton pour évaluer les dégâts.

C'était moche. Plus impressionnant que grave, mais il lui fallait des soins. Mais avant de joindre mon contact.. j'attrapai un des verres plein d'un liquide sans doute fort en bouche pour le jeter au visage de mon abruti de petit ami après avoir fait un demi tour sur la pointe des pieds.

"Moi j'veux pas d'discours. Idiot."

La colère avait pris le dessus, à tel point que je restai quelques secondes à le dévisager avant de fuir la scène pour aller demander à Tibuo, un vieil ami infirmier, de se tenir prêt à intervenir afin d'éviter de les laisser livrer à eux-même. Même si j'avais clairement envie d'exploser, je n'avais pas de temps à perdre à essayer de raisonner deux hommes dont les esprits n'étaient plus très clairs... Et de toute manière, j'étais bien trop enragée pour rester à cette stupide soirée et bien trop fatiguée par le rythme intense des entrainements...


@Shao Jin @Nomura Taiyo

 

My best rival  

Taiyo, 18 ans, en première à l’université  

La réplique de Jin est pitoyable. C’est quoi cette histoire de tricherie ? Ça sort d’où ? Il fait genre qu’il t’a frappé par hasard, à d’autres... Il veut juste montrer qui est le plus fort, et sa proposition de bagarre ne fait qu’appuyer ce fait.  

Tu devrais savoir out ça et ne pas te laisser embarquer, mais le truc, c’est que tu as bu, et que tu ne réfléchis plus clairement, et qu’il te provoque... Tu serres les poings, laissant le sang couler sur ton t-shirt, alors qu’il cherche à te faire réagir. Tu t’apprête à répliquer, à lui renvoyer la balle avec une remarque bien cinglante, mais il semble soudain prendre conscience de quelque chose et se retourne... sur Ahloy... Tu suis son regard, ne pouvant retenir un bref sourire en coin. Tu desserre légèrement les poings alors que la jeune femme prend la parole, et ne peux cacher ta surprise lorsqu’elle s’adresse à toi tout en évaluant les dégâts d’une main douce.  

« Ca va... c'n’est pas cassé... Du moins j'crois pas... »  

Le nez, ça saigne facilement, c’est vite impressionnant, ce n’est pas ta première fois...

La suite te demande tous les efforts du monde pour ne pas éclater de rire, et avec l’alcool, ce n’est pas une façon de parler... Tu dois te mordre le poing pour te retenir. Heureusement, Ahloy ne te regarde plus. Elle finit par quitter les lieux, furieuse, laissant la pièce muette de stupeur. Tu devrais faire comme elle, tourner les talons et partir, en rester là... Tu devrais...

« T’as entendu la demoiselle : pas de discours... »  

Idiot...

@Shao Jin

My best rival

Ahloy dans toute sa splendeur. Si sa rage n'était pas dirigée contre toi, tu l'aurais embrassé là tout de suite devant tout le monde avant de l'entraîner ailleurs. Elle est belle quand elle est en colère, quand elle prend la défense de la veuve et de l'orphelin. C'est ça qui t'as fait tomber sous son charme d'ailleurs, quand tu y penses, pour l'impressionner tu avais agi comme elle. Tu étais allé trouver une gamine perdue, et tu l'avais protégée pendant quelques mois des connards - qui te ressemblaient beaucoup. Or à cet instant, tu te rends compte que tu n'as pas pris de nouvelle de la gamine depuis deux ans. C'est fou comme tu ferais n'importe quoi pour les beaux yeux d'Ahloy.

Enfin là, tu as plutôt envie de rentrer sous terre. Tu sens l'alcool qui te coule sur le visage, tes fringue sont trempées et du coin de l'oeil - parce que tu es incapable de ne pas le surveiller - tu vois Taiyo qui se mord le poing pour en pas rire.

Tu lèves la main pour ... faire je ne sais quoi, mais elle te plante là. Ahloy se barre. Les yeux écarquillés tu ne peux rien faire d'autre que supposer. Elle est déçue ? Saoulée ? Faut que tu fasses quoi ? Tu ne vas clairement pas lui courir après, c'est mort. Ok, tu iras ramper sous sa fenêtre, mais plus tard dans la nuit, quand personne ne te verra.

« OUH TOI. »  commences en criant quand une petite main te touche l'épaule.

Pris un fol espoir que ce soit Ahloy qui revienne, tu es déçu en voyant une fille te tendre une serviette. Ça part d'une bonne intention, mais bon. Tu remarques que quelqu'un s'est approché de Taiyo avec une boîte de mouchoir, de ta bouche, tu fais un petit sifflement de déception, mais rien à faire, les gens apprécient Taiyo. Alors que de toi, ils ont peur.

« Merci. » craches-tu un peu sèchement, mais incapable de faire mieux que ça.

Tu essaies de nettoyer ton visage du mieux que tu peux, puis tu jettes la serviette sur le rebord du canapé.

« Hey, vous r'gardez quoi ? La musique est allumée, dansez, ça va, ya pas mort d'homme. »

Ton ton est sec et très rapidement, le volume de la musique augmente et les gens se détournent, un peu. Tu sais que tout le monde continue de suivre votre échange. Pourtant, tu n'arrives pas à le laisser s'enfuir, tu ne veux pas le laisser tranquille.

« Trop faible, » grognes-tu « tu t'es même pas défendu et t'as laissé Ahloy te sauver. Bravo, ça c'est un grand homme. » craches-tu dans sa direction, incapable de te taire, incapable de le laisser s'en tirer sans rien, incapable de ne pas avoir envie de recommencer à te battre.

 

My best rival  

Taiyo, 18 ans, en première à l’université  

Il n’a pas l’air con, le capitaine. Une fois Ahloy partie, il reste coi, et toi tu te racle la gorge pour te reprendre du rire qui tente de franchir tes lèvres. Le goût du sang dans ta bouche te dégoute, et tu avales un nouveau shot cul sec pour tenter de le faire passer... en vain.  

Tes mots ne plaisent pas à Jin, mais avant qu’il ne puisse réagir il est interrompu par une fille qui lui tend timidement une serviette. Pour ta part, tu reçoi une boite de mouchoirs. Tu remercies ton pote et commence à éponger le sang qui commence à coaguler, t’empêchant de respirer correctement.  

Le capitaine est toujours échauffé. Toi, tu es un peu redescendu. Tu ne fais plus attention à lui jusqu’à ce qu’il s’adresse à nouveau à toi, te traitant de faible. Tu soupires, les mains pleines du sang que tu peine à arrêter.  

« Contrairement à toi, je n’suis pas assez con pour m’interposer face à elle. Elle n’est pas intervenue pour moi, mais bien parc’que, comme elle l’a si bien dit, t’es un idiot. »  

Tu craches dans un mouchoir en grimaçant. Tu ne le regarde limite pas en parlant, t’occupant de ton nez. Tu sais pertinemment que ta désinvolture va l’énerver encore plus. Il veut se battre ? Très bien. Mais tu ne lui donneras pas le premier coup... ou plutôt le second, dans ce cas-ci...

Prenant un nouveau shot des mains d’un gars derrière toi, tu le lève vers Jin.

« A ta santé, Shao. Peut-être que t’arriveras encore à sauver les meubles cette fois. »  

Tu reçois un coup de coude dans le dos alors que tu vide le verre. Tes potes ne sont pas d’accord avec ton comportement, mais tu t’en fiche. S’il frappe, tu ne feras que te défendre, rien de plus...

@Shao Jin

My best rival

Tu vas devenir fou. Tes poings te font mal tellement tu serres tes doigts à l'intérieur. Tes muscles réclament que tu les utilisent et ton esprit voit rouge. Tu n'as plus de cerveau, plus de retenu, plus rien, sauf l'image de la déception d'Ahloy.

C'est elle, encore, qui lui sauve la vie.

Parce que franchement, vu comment il réagit, vu comment il te parle sans te regarder, vu sa manière d'être aussi désinvolte et serein, tu pourrais le tuer. Et ça te fait peur. Pourquoi il a fallu que tu te retrouves en guerre avec un débile pareil, qui est bien plus intelligent que toi ?

Au moment où tu a l'impression d'avoir un goût de sang dans la bouche, tu comprends que - de rage - tu t'es mordu trop fort la langue. Alors tu ouvres la bouches et inspires. Et ça te fait du bien, tu avais trop retenu ta respiration. Tu souffles. Tu reprends de l'air. Ta vision s'élargit, il n'est plus le centre. Tu vois les autres, tu vois les premières années qui se pissent dessus et qui aimeraient que Taiyo se taisent. Tu vois les autres de l'équipe de Rugby qui attendent dans le coin, sans rien perdre, te laissant le champ libre mais prêt à s'interposer. Tu ne sais pas si c'est pour sauver Taiyo ou pour t'empêcher de commettre un meurtre. Tu n'as plus envie de réfléchir.

Pourtant, le regard que t'as laissé Ahloy, ses derniers mots, tout ça, te vrillent le crâne.

Alors tu fais la seule chose dont t'es capable, tu ris. Fort. C'est un rire démentiel, grave, rauque, un peu violent. Ce n'est pas de la joie. Oh non.

Tu cesses de rire, lèves les mains en l'air et dit d'une voix grave.

« Bien bien, je vois ce que tu fais, tu veux que je frappe le premier pour être le pauvre petit qui ne fait que se défendre. T'inquiète, tout le monde finira par voir celui que j'ai vu direct : un trouillard, imbécile, qui se cache derrière de belles paroles. Je te laisse profiter de ta soirée, en espérant que t'es fier de toi. »

Tu craches par terre, juste sous ses pieds, puis tu te retournes sans plus lui adresser le moindre regard et tu t'éloignes. Tu entends le soupir de soulagement de toute la pièce et ça te dégoûte. T'avais envie de te battre.

Deux heures plus tard, tu as beaucoup bu et pas revu Ahloy, t'es complètement rond, tu es bien descendu niveau énervement et tout va bien dans le meilleur des mondes. Peut être même que tu as l'alcool nostalgique ou triste, parce que tu vas voir tes potes et tu leurs fait des câlins. Pour leur dire combien ils sont chouette dans ta vie. Tu ne sais pas comment ça se passe, mais soudain vous êtes allongés sur le rebord du toit. Vous parlez tous ensemble, en regardant les étoiles, certains sont allongés sur les ventres des autres, toi t'as aucune idée que tu t'es posé sur les genoux de Taiyo, aucune idée que les autres joueurs de l'équipe se sont éclipsés, petit à petit, aucune idée que d'un coup, vous n'êtes plus que tous les deux.

« T'sais le p'tit nouveau là » commences-tu sans même saisir que tu parles de lui à lui-même « ça m'saoule qu'il soit comme ça. Le répète à personne hein, mais j'crois qu'j'l'aime bien, il m'rappelle mon frère, tu sais, l'homme le plus merveilleux de cette foutue planète, tu l'connais non ? » Cheng a traversé pas mal de trucs, mais c'est le gars le plus solide que tu n'aies jamais vu de ta vie, tu l'aimes et l'admire tellement ! Tu soupires et sans même attendre qu'il confirme ou pas tu reprends « bah ça m'saoule qu'il soit comme ça parce que tu vois, j'veux pas qu'il m'prenne ma place. » Tu te sens con, tu pourrais rougir si t'avais pas déjà si chaud. « Tu l'répètes à personne hein ! J'compte sur toi mon poto. » Pour peu, tu pourrais t'endormir là.

 

My best rival  

Taiyo, 18 ans, en première à l’université  

Jin rit. Tu sursaute face à cette réaction plutôt inattendue, le fixant avec surprise. Ça y est, il a vrillé...

Il reprend finalement la parole avec gravité, et tu l’écoute en silence, un mouchoir sous ton nez. Le sang semble enfin se tarir un peu.

Tu ne lui réponds rien, pour le plus grand soulagement du groupe derrière toi. Tu ne te sens pas insulté le moins du monde par ses mots. Parler au lieu de frapper n’a rien à voir avec la peur, loin de là... Mais tu ne vas pas commencer à disserter sur le sujet avec lui, et encore moins maintenant, même si ça pourrait être drôle.

Lorsque le capitaine se détourne pour partir, et voyant que toi-même tu ne rétorque rien, l’assemblée se détend d’un bloc. Tes potes te traitent de fou, de con, d’idiots... et toi tu ris face à leurs insultes. Ils ont eu peur pour toi, c’est normal. Mais toi, tu n’avais pas peur. T’es peut-être vraiment un peu con, oui...

Après t’être nettoyé un peu, tu proposes de reprendre le jeu où vous l’aviez laissé, comme si de rien n’était. Tu penses à Ahloy. Tu es triste qu’elle ne soit pas restée à cause de cet imbécile qui lui sert de mec... Tu bois trop... beaucoup plus que ce que tu n’en as l’habitude... Tu pers un peu la notion du temps et de l’espace.

A une heure plus avancée de la nuit, l’équipe se retrouve sur le toit pour refaire le monde. Assis en tailleur, les bras appuyés derrière toi et la tête penchée en arrière pour regarder le ciel, tu ne fais pas gaffe à qui pose sa tête sur tes genoux. Tu écoutes la conversation d’un air absent, la tête bourdonnante, les étoiles dansant devant tes yeux. A un moment, pourtant, le silence te fait te redresser, les bras endoloris de l’appui prolongés, et tu constates que vous êtes seuls, le “vous” étant... Jin et toi. Tu t’apprêtes à te reculer vivement en l’insultant, mais il commence à parler... de toi. Tu t’immobilise alors, le regardant de travers, d’abord, puis avec des yeux ronds. Tu n’as pas l’esprit claire, mais ses paroles parviennent malgré tout à se frayer un chemin jusqu’à ton cerveau, te laissant con. Chacun son tour...

Jin vient de te faire une déclaration sans même s’en rendre compte. Tu ne sais pas trop comment réagir. Est-ce que tu dois répondre ? Signaler que c’est toi ? Garder le silence ?

Finalement, tu te racle lagorge et répond d’une voix rauque.

« T’es complètement bourré mec... Tu f’rais mieux d’aller t’coucher... »  

Tu devrais en faire autant, mais tu n’oses pas bouger. Tu n’as pas envie de te prendre un nouveau poing dans la gueule s’il se rend compte d’à qui il parle... Être comparé à son frère, dont tu sais qu’il est un grand joueur de rugby, t’as un peu fait désaouler... un peu... et tu es surtout très mal à l’aise. Alors comme ça il t’aime bien ? Ben il a une drôle de façon de le montrer... il est surtout jaloux, mais ça tu le savais déjà...

Bordel... pitié qu’il ne se rappel de rien le lendemain... que VOUS ne vous rappeliez rien... Car oui, tu préférerai encore oublier ce moment... C’est trop relou...

@Shao Jin

My best rival

Allongé sur le toit, face aux étoiles, tu te sens bien. Tu te laisses aller à la vérité, sûrement l'alcool qui parle. Pourtant, la voix de l'autre te paraît lointaine quand elle te répond, comme venant d'une autre dimension. Tu étouffes un bâillement.

« Ouais j'suis crevé, à d'main pour l'entraînement !  »

Tu te relèves, manquant de tomber du toit et tu t'éloignes. Par contre, tu ne rejoins pas ta chambre, tu tombes sur le premier lit que tu trouves - tant pis s'il y a déjà deux personnes dedans - et tu t'endors comme un bébé.

A ton réveil le lendemain, tu restes dans le flou longtemps, ne te rappelant plus trop les évènements de la veille. Tu sais juste que tu as mal à la tête et que tu dois parler avec Ahloy. Tu files chez toi pour prendre une douche et avoir l'air un peu plus présentable, puis tu te rends dans la chambre d'étudiante d'Ahloy qu'elle partage avec sa coloc. T'espère qu'elle n'est pas là, tu la détestes cette meuf. Toujours prête à conspirer contre toi, toujours prête à déballer des potins. Tu grinces des dents pendant que tu tapes contre la porte de ta petite-amie. Ce n'est qu'au bout de dix minutes, que tu comprends qu'on est vendredi matin et qu'elle est sûrement en cours, parce qu'elle est attentive, elle. Tu décides de l'attendre ici, ne pouvant pas assumer une matinée de cours magistraux avec ta gueule de bois.

Pour donner au change, tu sors un bouquin de ton sac et fais semblant de le lire. Les mots dansent devant tes yeux, essayant de recréer la soirée de la veille, mais après le départ d'Ahloy, tout est flou. Tu ne peux te rattacher à aucun souvenir, tu sais juste que tu rumines beaucoup trop et que tu as peur de finir l'année sans elle à te côtés. Tu décides donc de sortir faire le grand jeu. Tu passes à la boutique de macaron, puis celle de fleurs. Tu sais que tu es cliché, mais puisque dans tous les cas, tu dois te racheter autant faire les choses en grand et qu'elle ait quelque chose de bon à manger. Tu hésites devant une paire de chaussure quand tu entends la cohue arrivée. Mince, c'est déjà la fin des cours pour la pause de midi et tu n'es pas devant la chambre d'Ahloy. Tes chocolats, fleurs et escarpins en main, tu sors du magasin quand tu tombes sur l'autre avec son nez toujours parfaitement droit et plus la moindre tâche de sang.

« Il a rien ton nez, fallait pas en faire tout un foin hier.  » lâches-tu en levant les yeux au ciel avec un soupir.

Tu le supportes pas, c'est pas de ta faute quand même.

 

My best rival  

Taiyo, 18 ans, en première à l’université  

Le capitaine approuve tes paroles, se lève en titubant et s’en va. Pour ta part, tu ne bouges toujours pas, mal à l’aise. Mais qu’est-ce qu’il vient de se passer là, bordel ?!  

« Putain de crétin... »  

Tu marmonnes ces mots sans conviction, espérant vraiment ne pas te souvenir de ça le lendemain... mais quelque chose te dit que ça n’arrivera pas... Finalement, tu te relèves avec précaution, tes membres endoloris et raides d’être restés immobiles si longtemps, et décide de rentrer à ton dortoir malgré ton état d’ébriété et de fatigue avancé. La marche te fera du bien...

Il te faut un temps fou pour rentrer. Aussi, lorsque ton réveil sonne, tu manques d’envoyer valser ton téléphone pour continuer à dormir. Mais tu ne peux pas te permettre de rater les cours... La tête explosée, l’estomac en vrac, la douche froide arrive à peine à t’éclaircir un peu les idées. Ton nez va bien, c’est déjà ça. En pensant à ça devant le miroir, appuyé de tout ton poids sur l’évier de la salle de bain commune, la fin de soirée te revient en tête, et un haut le cœur t’oblige à te ruer dans les toilettes pour vider le reste du contenu de ton estomac.  

« Et merde... »  

Tu te souviens...  

Tu arrives en retard en cours, mais au moins tu es présent. De corps du moins, car ton esprit est très loin, perdu dans des brumes épaisses où tu te repasse les paroles de Jin. Pourquoi est-ce que ça te met si mal à l’aise ? Qu’est-ce qui te dérange exactement ? Il t’apprécie, et ça l’emmerde... Tu lui fais peur car tu ressembles à son frère... Où est le problème ? S’il a tout oublié, tu n’as qu’à faire comme si de rien n’était. S’il a tout oublié, il ne changera pas son comportement envers toi, alors pourquoi toi tu le ferais ?

La matinée est interminable. Pâle comme un mort, tu te dis qu’il faudrait quand même que tu manges quelque chose, même si cette simple idée te retourne le ventre. Tu parts de ton côté, ayant envie d’être seul. Manque de bol, alors que tu marches sans réel but, tu tombes sur le capitaine. Il a l’air en meilleur forme que toi (il a probablement plus l’habitude de boire aussi...) et ne tarde pas à “t’attaquer”. Bien. S’il agit “normalement”, c’est qu’il ne se souvient pas du toit...

Te massant les tempes du bout des doigts, tu cherches une répartie, mais en vain. Tu optes donc pour la simplicité.  

« Pas aujourd’hui Shao. T’en n’a pas eu assez hier ? »  

Ça se voit que tu n’es pas bien. Tu pourrais lui rappeler la veille. Tu pourrais lui dire ce qu’il t’a dit sans le savoir. Tu pourrais le chauffer, le faire sortir de ses gongs, le ridiculiser... Mais tu n’en as ni le courage, ni l’envie. Tu te sens à nouveau mal à l’aise alors qu’il te fait face. Tu pourrais être cruel avec lui... Il le mérite après tout...  

Tes yeux se posent alors sur les cadeaux qu’il tient. Tu devines tout de suite pour qui ils sont, et les mots jaillissent de tes lèvres avant même que tu ne t’en rendes compte :

« Ça devient cher de rattraper le coup... »

Mais bordel tu ne pouvais pas te taire non ?! Tu ne peux pas t’en empêcher ?! Tu ne pouvais pas juste le contourner et partir, en rester là... ? Espèce de parfait crétin...

@Shao Jin

My best rival

A son ton exténué, tu as envie de rire, pourtant, c'est autre chose qui sort de tes lèvres. De la moquerie aussi, évidemment, mais au moins tu retiens le rire. Est-ce pire ?

« Oh, le petit chaton qui ne supporte pas l'alcool.  »

Tu souris, presque tendrement. Il te rappelle vraiment toi. Cet imbécile est allé en cours. Il est en première année, il fait les choses bien. Enfin, toi, tu ne tenais juste pas l'alcool à la base, tu n'as jamais tenté être quelqu'un de bien. Depuis tout petit tu sais que tu ne vaux rien. Ton frère porte tous les honneurs et rattrape tes pots cassés. Tu fais un peu ce que tu veux, tout en essayant de te faire oublier de tes parents. Les trois quart du temps, ça marche.

« Ça ? » demandes-tu en levant les bras. « Mais non voyons, c'est pour moi, j'adoooore les escarpins. »

C'est étrange, t'es pas si énervé par son attitude, tu le vois bien être sur la défensive, mais c'est sûrement parce qu'enfin tu l'impressionnes. Donc tu peux lui pardonner ça. Qu'il essaie de faire des joutes verbales dans son état de mort imminente...

« Tu sais Ahloy, je la connais par coeur. Elle va m'engueuler, me hurler dessus que j'suis qu'un débile, que je vaux rien et que, pour me rattraper, il faut que je sois sympa avec .... » tu allais dire 'le vilain petit canard qu'elle a pris sous son aile' mais tu sais que ça ne risque pas de lui plaire ni de faire marcher tes plans «  toi. J'sais pas pourquoi elle t'apprécie, mais le fait est là, elle t'aime bien. » Tu grimaces, tu n'en penses pas moins, mais t'y peux rien. « Alors, quitte a être dans de beaux draps, autant aller jusqu'au bout » tu soupires, il voit bien tout ce que ça te coute, il a intérêt à marcher dans ton sens, tu inspires profondément et tu lâches « Je peux te payer un café ou une boisson ou un plat qu'importe pour tenter de m'excuser ? »

Il sait bien que tu n'as pas vraiment envie de te faire pardonner, mais si Ahloy l'apprécie, tu n'as pas le droit d'aller contre sa volonté. Tu la connais trop bien, elle va accepter de te pardonner, elle va te reprendre, jusqu'à la prochaine fois, mais ça ne sera pas à cause de Taiyo.

« Quelles sont tes conditions ? »

Parce qu'il en a forcément une et que jamais il n'accepterait quoique ce soit de toi sans ça. Tu le sais, tu aurais fait pareil. T'es incapable de comprendre la gentillesse gratuite Jin, alors que ton frère et Ahloy sont deux êtres magnifiques dans ta vie qui t'aiment bien trop pour que tu ne le mérites.

 

My best rival  

Taiyo, 18 ans, en première à l’université  

La réaction de Jin ne se fait pas attendre : il se moque de toi. Même si son ton n’est pas rieur, et son sourire pas vraiment moqueur... Ou bien est-ce juste toi qui te fais des idées... ? Ca doit surement être ça...

Quoi que... Sa répartie concernant les cadeaux est plus dite sur un ton ironique que vraiment moqueur, et là tu ne peux pas le nier... C’était de l’humour, pas une réplique cinglante...

Tu lèves pourtant les yeux au ciel en soupirant.

« Toujours aussi spirituel... »  

Tu as murmuré ces mots alors que le capitaine reprend la parole. Il te sort que pour se faire pardonner d’Ahloy, il devra être sympa avec toi, parce qu’elle t’apprécie. Cette idée te fait sourire intérieurement. Qu’Ahloy t’apprécie, pas que l’autre soit sympa avec toi... qu’on soit claire...

Tu t’apprêtes à lui répliquer que tu n’en a rien à foutre de comment il est sensé rattrapé le coup avec sa meuf quand il te propose alors de te payer à boire, histoire de faire bonne figure. Il avoue lui-même que c’est pour la cheerleader qu’il fait ça et non pour se faire réellement pardonner. Il ne cache pas l’effort qu’il doit faire pour cette ultime tentative de réconciliation avec Ahloy... Pour elle, il est prêt a faire semblant d’être sympa avec toi... Parce qu’une chose est sûre pour toi, ce ne sera jamais que de la comédie... quoi qu’il ait pu t’avouer la veille...

Tu bug. Sérieusement. Il te faut plusieurs secondes pour assimiler sa tentative, et quelques-unes de plus pour choisir comment réagir. Il veut t’utiliser pour éviter que ça ne se termine avec Ahloy, la fille qui te fait de l’œil depuis que tu es arrivé sur le campus... et qu’il ne mérite pas...

Oh ce serait une si belle occasion pour qu’il arrête enfin de te pourrir la vie aux entrainements, et en dehors...(puisqu’il te demande tes conditions) Mais ce serait aussi griller tes chances avec la fille de tes rêves et permettre à une relation que tu estimes malsaine de continuer... Voilà un choix difficile...

« Et ben putain, t’as du culot en fait... »  

Bon... tu ne saisiras donc pas cette chance...

« T’espère sérieusement que j’vais t’aider en lui faisant croire que tout roule entre nous alors que t’admets plus ou moins clairement que c’est juste pour faire bonne figure face à elle ? »  

Tu ne te sens pas bien. Il est désormais très clair qu’il ne se souvient de rien. Et si toi tu sais... si tu pourrais accepter sa proposition et faire en sorte que la façade tombe réellement, quelque chose t’en empêche. Tu ne saurais pas dire quoi... Trop d’orgueil, certainement...

« Je vais pas m’abaisser à jouer ton pote pour que tu passes pour un gentil auprès d’elle, conditions ou non... »

Il n’y a ni animosité, ni sarcasme, ni même colère dans tes paroles. Ton ton annonce juste des faits, platement et sans appel...

@Shao Jin

My best rival

Il refuse et tu ressens un soulagement immédiat. Comme si tu avais eu peur de, peut être, commencer à l'apprécier si vous vous êtes mis à traîner ensemble. Tu fermes les yeux un instant et remercie le ciel qui t'offre ses faveurs. Vraiment, tu ne mérites pas tant de chances.

Par contre, tu as du mal à comprendre son raisonnement, pourquoi refuser ? Il aurait pu te demander n'importe quoi et tu l'aurais fait. Enfin, tu aurais négocié et tenté de baisser l'offre, mais même si tu n'as pas grand chose pour toi, ton honneur vaut quelque chose à tes yeux et quand tu dis quelque chose tu le fais.

D'ailleurs, voilà pourquoi tu es là, parce que tu sais qu'Ahloy le voudrait, parce que tu sais qu'elle va te le demander et que tu voulais prendre les devants. Tu l'aimes vraiment, malgré tout ce que tu montres et la manière dont tu agis. Tu es juste un mec banal, incapable de montrer tes sentiments et d'agir avec justesse. Tu as encore beaucoup à apprendre, mais tu n'arrives pas à l'admettre.

« Oh, mais encore plus intéressant ! »

Tes yeux brillent et tu souris avec une joie bien trop grande pour son refus.

« Je crois que tu n'as pas bien saisi, mais tant mieux, ça m'arrange. »

Cette fois-ci, tu espères lire de l'incompréhension sur son visage, tu espères qu'il va tomber de haut. T'as presque pas envie de lui expliquer ce qu'il rate et pourquoi tu en es tant heureux, mais tu te sens magnanimes. Après tout, toi, tu as rempli ta part.

« La nuance est peut être faible à tes yeux, mais elle existe. Je me fiche totalement de ce que tu penses et ce que tu fais, la seule chose qui compte pour moi, c'est le bonheur d'Ahloy. Or, elle souhaite que je fasse des efforts. J'en ai fais, je t'ai parlé, gentiment, et proposé de te payer quoique tu aies envie de boire. Maintenant, si toi tu refuses, qu'est-ce que ça me fait ? Rien. Si Ahloy est malheureuse parce que nous n'arrivons pas à devenir pote, c'est de ta faute, tu refuses mes efforts. »

Devenir pote, t'as failli vomir à cette idée. Ça n'est rien qui puisse jamais arriver. Ce morveux qui.. Tu t'interdis d'aller plus loin de tes pensées, parce qu'en réalité, au fond de toi, tu sais déjà combien la jalousie te fait parler, alors que lui, il n'a juste rien fait. Tu as attaqué le premier. Alors certes, il est sans gêne, mais peux-tu lui en vouloir de crusher sur Ahloy quand la moitié de l'université le fait déjà ?

« On s'voit sur le terrain et t'inquiète, j'ai pas fini. »

Tu vas te transformer en mex toxique, adorable en public - quand c'est Ahloy le public - mais infecte en privé. Taiyo n'a pas fini de souffrir pendant les entraînement. Et pendant les cours aussi, tu connais quelques profs bien intéressés qui pourraient lui faire baisser sa moyenne pour un oui ou pour un non.

Oh, comme il va regretter cette offre de paix. C'était la seule chose que tu pouvais lui offrir et il l'a refusé ? Il n'est pas au bout de ses peines.

« Comme je suis heureux que tu aies refusé, ah. »

Et cette fois-ci, tu rigoles à gorge déployée.

 

My best rival  

Taiyo, 18 ans, en première à l’université  

Tu ne t’attendais pas du tout à la réaction de Jin. Il est clairement soulagé par ta réponse, il le dit, et ça se voit. Bordel mais qu’est-ce qu’il a encore manigancé...  

Avec un sourire qui te fait froid dans le dos, il t’explique alors pourquoi il est si en joie. Et t’en reste bouche-bée. Ce type est un vrai manipulateur... Quoi qu’il ait pu dire la veille sous le coup de l’alcool, il a décidé de te haïr... quoi qu’en dise son inconscient...

Malade, la tête douloureuse, tu ne trouves rien à répondre. Même quand il te menace, même quand il éclate de rire. Ce type est un psychopathe...  

Pendant un instant, tu as peur. Pas de lui à proprement parlé, mais bien de son comportement. Tu l’as laissé parler, tu n’as pas bougé, mais il faut que tu te reprennes. Tu ne peux pas te laisser avoir par la peur, quelle qu’elle soit. Si tu avais dû rester figé à chaque fois que tu as ressenti ce sentiment, tu serais toujours prostré dans ton berceau...  

Te secouant intérieurement, tu respires lentement avant d’enfin prendre la parole.  

« Mais t’es vraiment pas net comme mec... »  

Tu prends une nouvelle seconde de réflexion avant d’enchainer.

« Tu sais quoi ? Durant un instant j’ai eu pitié de toi. J’me suis demandé si j’pouvais pas juste laisser couler, te laisser finir ton année dans la gloire que tu as tant peur de perdre. Mais t’es juste un petit con au final, et ta jalousie mal placée tu peux te la carrer où je pense. »  

Nouvelle inspiration, ta tête va exploser...

« Ahloy est une femme intelligente, elle finira bien par voir claire dans ton jeu de dupe. En attendant, n’espère pas que je vais ramper devant toi sous le poids de tes menaces. T’es qu’un obstacle de plus à éliminer, et t’es clairement pas le plus gros. »  

Oh, tu pourrais lui renvoyer en pleine face ses paroles du toit, mais tu gardes cette carte pour plus tard, car tu sais que c’est loin d’être fini. Tu sais que tu vas en baver, mais tu ne comptes pas te laisser faire. Et tu comptes bien lui faire découvrir son jeu devant Ahloy, même si tu ne sais pas encore comment...

Tremblant (à cause de ta gueule de bois, mais aussi de rage), tu dépasses le capitaine en le bousculant de l’épaule, sans plus ajouter un mot. S’il tente de te retenir, cette fois tu ne te retiendras pas, pour ta part...

@Shao Jin

My best rival

Ses mots te font un effet bizarre, comme si... tu pouvais t'intéresser à ce qu'il te dit et ce qu'il pense ? Comme si ce qu'il pouvait croire de toi avait la moindre importance ? Bien sûr que non alors... pourquoi ça te blesse ?

Pourquoi n'est-il pas comme tous les autres, pourquoi ils ne s'écrase pas, espérant avoir la chance de te cirer les souliers ? Pourquoi ne se contente-t-il pas de laisser passer et pire, pourquoi est-ce que tu es heureux qu'il ne le fasse pas ?

Ce n'est pas un adversaire à ta taille ou digne de ce nom, c'est autre chose, sauf que tu n'arrives pas à mettre le doigt dessus et ça te frustre. Alors tu le laisses partir, l'air de rien, comme si tu n'avais rien attendu d'autre que sa colère et que tout allait bien dans le meilleur des mondes.

Une fois, hors de vue, tu te permets de fissurer le masque qui couvre ton visage et laisse une grimace s'inscrire sur tes traits. Tu n'y comprends plus rien. Tu sais que tu devrais réagir autrement, mais là, la peine t'enveloppe tout entier et ça te rend fou.

Sans plus réfléchir, tu fonces vers la chambre d'Ahloy. Tu courbes la tête quand elle hurle, mais elle ne refuse pas les cadeaux, évidemment. Tu te permets juste une remarque, légère, en disant que tu as proposé à Taiyo de lui offrir le café. Elle a le bon sens de ne pas t'interroger sur les détails et toi, le bon sens de te taire sur la réalité de votre rencontre. Elle finit par accepter de rejoindre tes bras et ton coeur se remet à battre à tout rompre et là, sa tête au creux de ton cou, son odeur qui t'enivre, tu te dis que tu es bien mieux avec elle à ses côtés.

Alors pourquoi diable, est-ce que ça ne te suffit pas ?
Pourquoi faut-il toujours que tu joues au con ?

Un mois se passe sans trop d'altercation. Tu ne veux pas risquer de briser la paix construite avec Ahloy. De loin, tu regardes Taiyo, tu ne peux éviter les petites piques, mais vous vous adressez à peine la parole. Tu ne sais pas ce qui le retient de son côté, tu es presque un peu déçu, sans trop arriver à savoir pourquoi ça te déçoit, mais la vie reprend son cour. Pendant tes heures de TD, tu arrives presque à oublier que tout va à vau-l'eau. Et puis, tu le vois sourire. Taiyo. Pendant l'entraînement. Tu le vois sourire et ça te rend fou. Alhoy a été sympa, elle a vu ton comportement et elle n'a pas trop insisté, bien sûr, tu les as vu discuter, mais elle n'a plus posé ses lèvres sur sa joue et quand vous êtes ensemble, elle ne te parle pas de lui. Souhaitant, elle aussi, préserver ce doux équilibre.

Pourtant, voir Taiyo heureux, te blesse. Il devrait se pisser dessus, il ne devrait pas prendre confiance comme ça, tu ne veux pas qu'il ait oublié ce que tu lui as promis, alors, c'est le moment de passer à l'action. Tu organises tout un parcours du combattant pour que ses fringues soient volés après la douche, pour que son casier soit bloqué, pour qu'il se sente con, qu'il soit obligé d'aller dans la salle - vide à cette heure-là - de l'entraineur. Tout était préparé à la minute près.

La seule constante imprévue, c'est que tu n'étais pas censé te retrouver enfermé avec lui.
Dans ce minuscule bureau sans fenêtre.
Avec un Taiyo qui sort de la douche.
Merde.

Pour éviter de passer pour l'organisateur de cette mascarade. Ce que tu es, mais juste un peu. Tu t'énerves. Pour changer.

« MAIS BORDEL DE MERDE. Il se passe quoi là ? Pourquoi ? Qu'est-ce que t'as manigancé encore ? Ça va putain, j'ai été exemplaire, tu peux rien me reprocher, je t'ai pas fait chier, je t'ai évité, j'ai même BOSSÉ en cours, t'imagine ? Alors pourquoi tu m'fais un coup comme ça ? »

Comme si Taiyo, encore mouillé de la douche et sans vêtement pouvait être l'investigateur.

 

My best rival  

Taiyo, 18 ans, en première à l’université  

Il ne te retient pas, et c’est tant mieux. Tu files dans les premières toilettes que tu trouves pour vider ton estomac déjà vide et décide de retourner au lit : tu déteste les gueules de bois, et celle-ci est particulièrement violente...

Le temps passe sans que plus rien n’arrive à part quelques piques auxquelles tu réponds avec ton insolence habituelle. Tu n’as rien oublié de cette soirée, et encore moins du lendemain, mais tu supposes que Jin est assez vicieux que pour attendre avant de frapper. Ou alors c’est juste un beau parleur, mais tu as un sérieux doute sur cette hypothèse.

Ahloy te parles de temps en temps, les cours se passent bien et les entrainements se déroulent normalement. Votre premier match approche à grand pas et le coach est de plus en plus exigeant avec vous. Tu te donnes à fond pour être à la hauteur des espoirs que tu sais représenter.

Ce jour-là, tu es même resté un peu plus longtemps sur le terrain pour travailler une prise de plaquage sur un mannequin. Le vestiaire se vide quand tu arrives, ce qui n’est pas plus mal : tu vas pouvoir profiter de la douche à ton aise. Sauf qu’une fois sorti, une serviette autour de la taille et à peine séché, tu découvres... ben rien, en fait... Tes vêtements ont disparu, et ton casier est bloqué. Poussant un juron sonore, tu tapant violement du plat de la main sur le casier avant d’y appuyer ton front en prenant une grande inspiration pour te calmer. C’est d’une puérilité sans nom... Et tu soupçonnes fortement le capitaine de ne pas être étranger à cette blague idiote.

Grelotant un peu, tu te rends au local du coach afin de lui demander de l’aide (tu n’es certainement pas le premier à qui ce genre de chose arrive...), sauf que tu as trainé, et que le coach n’est plus là... A la place, tu trouves Jin. Mais alors que tu tournes les talons pour sortir de la pièce sans un mot, la porte se referme devant ton nez et tu entends une clé tourner dans le barillet. Les dents serrées, tant pour éviter qu’elles ne claquent que par frustration, tu fais donc à nouveau face au capitaine qui ne traine pas pour commencer à gueuler, t’accusant de la situation. Devant la porte, serrant ta serviette autour de toi, tendu pour ne pas trembler de froid, tu le laisses parler avant de prendre la parole à ton tour.

« Arrêtes de m’prendre pour un con tu veux. T’as pas pu t’en empêcher hein ? Tu vas faire quoi maintenant ? Me ridiculiser en filmant tout pour faire circuler la vidéo ensuite ? J’suis sûr que l’équipe serait ravie que tu me démolisses juste avant le premier match, »  

Cette situation ne peut être que de son fait. Ce que tu ne comprends pas, c’est pourquoi il est enfermé avec toi. D'un, il aurait pu juste te laisser te balader à poil sur le campus. Il a déjà fait l’erreur de te laisser ta serviette. Ensuite, à quoi ça rime de t’enfermer si le but était de te ridiculiser devant tout le monde ? La seule chose qui te vient alors en tête, c’est une vidéo de bizutage en bonne et due forme. Mais nu ou pas, tu ne comptes pas te laisser faire, ce qui risque de gâcher quelque peu le film. Non, vraiment, tu ne comprends pas trop comment il en est arrivé à ce que vous vous retrouviez ainsi, ni pourquoi.

Tu passes une main dans tes cheveux mouillés. Bordel il fait froid... On est en automne, presqu’en hiver, on ne peut pas dire que les températures soient propices à se balader à poils dans les bâtiments...

« J’vais déjà m’choper la crèves, on va p’t’être s’en contenter, non ? Alors appelles tes potes et sors nous de là. »  

En vrai, tu n’en mène pas large. Tu n’es pas à l’aise de te retrouver ainsi face à lui. Tu commences à trembler malgré toi. Sans tourner le dos à Jin, tu tapes du poing sur la porte derrière toi.

« Très drôle les gars, vous m’avez bien eu. On peut sortir maintenant ? »  

Pas de réponse, évidement...  

@Shao Jin

My best rival

C'est quand il parle de filmer que tu captes. Tu n'as pas ton téléphone. Oh non. Tu tapes d'un pied rageur contre le sol et ton poing s'écrase contre le mur. Comment tu as fait pour te retrouver dans cette situation ? Pourquoi t'es là en premier lieu ? Sûrement parce qu'il y a tous les doubles des casiers dans cet espace et que tu as cru que tu aurais le temps ? C'était une aubaine que le p'tit nouveau - plus si nouveau - reste un peu le temps de s'entraîner. Ça c'est bien quelque chose que tout le monde ne fait pas : des heures supp. Bien sûr, t'en a fait beaucoup pendant tes premières années, parce que tu avais du monde à impressionner. Lui c'est pour s'améliorer pour faire gagner l'équipe, pour rendre les autres fiers de lui, soient des buts bien plus noble.

Et ça te rend fou.
Il est meilleur que toi sur tous les points.
C'est donc bien de la jalousie.

Pendant un instant, tu es heureux de ressentir un sentiment si normal et évident, mais surtout, une émotion que tu connais et que tu maîtrises. Et surtout, une émotion qui n'a rien à voir avec le fait qu'il soit à moitié à poil dans cette pièce avec toi. Et qui ne te fait pas monter le rouge aux joues. Oh punaise, heureusement qu'il fait sombre en cette fin de journée.

Quand il se remet à frapper sur la porte, tu lèves les mains en l'air, montrant qu'elles sont vide.

« Calme, y a rien à faire et j'ai pas mon téléphone. »

La colère t'a quitté, maintenant que tu te rappelles pourquoi il t'insuporte, tu penses que tu peux gérer.

« Tiens, prends mon pull. J'suis bien plus grand que toi, ça devrait cacher le maximum. »

D'un geste adroit, tu lui lances le pull que tu avais sur le dos encore quelques minutes plus tôt, tu le regardes le récupérer par réflexe. Il est vraiment doué pour ça le gamin. Puis tu l'observes. Tu espères lire de la confusion sur son visage, de la colère peut être un peu, de la surprise aussi. Et même du dégoût. Il est certain qu'il ne veut rien de toi, qu'il ne va jamais vouloir accepter de passer ce pull qui porte encore ton odeur. Pour éviter une déception en lisant trop profondément ses émotions, tu te retournes. Parce que, s'il veut enfiler ton pull, il va devoir lâcher la serviette.

Face au mur, tu souris. Cette situation n'a pas le moindre sens et, pour la première fois depuis des mois, ce n'est pas la colère ou la vengeance qui t'anime. Le calme que tu ressens est bien différent de tout, ça te fait penser à cette soirée, quand tu étais sur le toit avec les autres potes de l'équipe. Tu ne te rappelles pas tout, mais seulement ce même sentiment de paix, d'avoir été à la bonne place, d'avoir pu dire la vérité. Quelle vérité ? Tu ne sais pas. A qui ? Pareil.

Finalement, quand les mouvements ont cessé de l'autre côté de la pièce, tu te retournes et t'assied contre le mur, les fesses au sol. Le bureau te bloque la vue, et c'est sûrement mieux comme ça. Tu ne veux pas garder l'image de cet imbécile dans ce pull. Tu vas devoir le laver un million de fois avant de le remettre. Peut être même, que tu ne le remettras plus jamais. Ou que tu le fileras à Ahloy, elle serait heureuse. Cette pensée te fait grincer les dents.

Un soupir plus tard, tu reprends. « Je sais que ma parole ne vaut rien à tes yeux, mais j'ai pas fait exprès de me retrouver enfermé avec toi et, comme ni toi ni moi n'avons de moyens de communication autant attendre. J'ose espérer que c'est mon absence qu'on découvrira en premier. » La blessure à l'égo dans le cas contraire, te ferait mal. « Alors un merci pour le pull suivant d'un silence gênant m'ira très bien. » C'est faux. T'as mille questions à lui poser, mais bizarrement tu n'oses pas.

Le calme de la pièce, la tranquillité, la possibilité de faire tomber le masque... tout ça te permettrait d'être enfin toi, mais tu attends une perche tendue de sa part. Tout seul, t'es bien trop lâche.