Rappel du premier message :



My best rival

Taiyo, 18 ans, en première à l’université

Le temps de cours touche à sa fin. C’est le début d’après-midi, mais tu as entraînement après, l’heure n’est pas à l’étude ou au repos. Pourtant, tu irai bien piquer un somme. La veille a été… arrosée… et tu manques cruellement de sommeil. Tu as du forcer pour garder les yeux ouverts pendant tes deux cours de la journée, et tu sent que l’entraînement va être douloureux, mais tu n’as pas l’intention de le sécher pour autant. C’est grâce à ton sport qu tu as pu rentrer dans cette université, tu ne comptes pas tout gâcher à cause d’une gueule de bois.

Une sonnerie annonce la fin du cours, te sortant d’un demi-sommeil dans lequel tu commençais à t’enfoncer. Sursautant, tu rassembles tes affaires avec lenteur, te demandant si tu aurais le temps de grappiller ne serait-ce que quelques minutes de repos avant d’aller aux vestiaires. Tu sors de l’amphi en décidant que oui, mais une voix t’interpelle alors. Une voix que tu connais bien.

- Taiyo ! Tu as entraînement aujourd’hui ?

C’est Ahloy, une jeune femme deux ans plus âgée que toi, capitaine des cheerleaders. Avenante, toujours souriante mais avec une autorité digne d’un général, mignonne sur tous les points, tu as vite compris que beaucoup de gens étaient sous son charme. Tu n’échappes pas à la règle… même si tu aurai préféré. En effet, parmi les nombreux prétendants de la capitaine, le capitaine de l’équipe est particulièrement virulent… envers toi… A première vue pas a cause de Ahloy, après tout ils sortent déjà ensemble, mais du coup tu ne sais pas trop pourquoi… Le mec semble avoir tout pour lui, et pourtant il n’aura fallut que quelques semaines pour qu’une rivalité quelque peu violente s’installe entre vous.

La jeune femme apparaît devant toi, et un sourire se dessine aussitôt sur ton visage, toutes pensées négatives quittant ton esprit.

« Ahloy ! Oui, mais j’ai encore un peu de temps avant de devoir me préparer. Pour ? »

Te reposer ? Pour quoi faire ? Tu ne te sent soudain plus si fatiguer, en fin de compte.

- Un peu, c’est-à-dire ? J’aimerai présenter une nouvelle figure à l’équipe, mais j’aimerai d’abord la tester, et pour ça j’aurai besoin de muscles. J’aurai bien demandé à Jin mais il n’a pas encore terminé ses cours.

Il ne te faut pas deux secondes pour accepter. Tu dois avoir quoi… 30 minutes avant d’être vraiment en retard pour te préparer ? Et tu seras déjà sur le terrain, au pire tu ne seras juste pas en tenue… Ce qui te vaudra probablement un blâme… mais le coach t’a à la bonne, tu es sûr qu’il comprendra si tu lui expliques que c’était pour aider les cheerleaders, et donc l’équipe. Car le rugby n’est rien sans les encouragements sans failles des cheers, c’est bien connu.

- Super ! Tu me sauve. Allons-y alors. Si tout se passe bien, je pourrais présenter la choré dès demain.

Sans te faire prier, tu suis la jeune femme vers le terrain de rugby qui accueille également l’entraînement des cheers. Tu n’as aucune idée de pourquoi elle s’est adressé à toi en particulier, mais tu ne vas certainement pas lui poser la question...

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Tu ne lui as pas vraiment expliqué les règles, alors tu ne t'étonnes pas trop qu'il boive, mais petit à petit il saisit mieux, ça n'empêche que les cartes aiment se foutre de lui et qu'il boit beaucoup plus que toi. D'ailleurs, vu son état, vers la fin tu ne fais même plus semblant de boire, tu laisses la bouteille où elle est.

A l'instant où il te regarde fixement tu te demandes quel est le problème, mais tu n'as pas le temps de poser la moindre question que son corps fond sur toi, que ses lèvres trouvent les tiennes. Ce n'est pas un baiser à proprement parler, il ne fait que toucher tes lèvres, avant de s'éloigner rapidement, mais putain, tu restes choqué. Tu écarquilles les yeux, essayant de comprendre son raisonnement quand il se remet à parler.

Okkkk, donc il se fout bel et bien de ta gueule. Tu te redresses tout de suite, jetant les cartes au sol, t'es vraiment saoulé, t'as envie d'agir plus raisonnablement, mais ça fait trop longtemps que tu ne l'es pas.

« Mais tu te fous de ma gueule ? Putain mais t'es glauque, t'étais à moitié en train de mourir dans cette piscine... et... »

Et tu l'as embrassé. C'était pas ça le deal. T'étais pas censé faire ça, mais t'as paniqué. Tu t'es cru quoi ? Être le prince charmant ? T'es debout, y a des têtes qui se sont tournées vers toi.

« Je sais que j'ai beaucoup à faire pour me racheter, je sais combien tu me méprises et que tu ne seras jamais en confiance avec moi, mais là, j'ai pas besoin de ça, moi aussi j'ai passé une soirée de merde à me faire insulter je te rappelle. »

Des larmes pointent au coin de tes yeux ? Sérieusement, c'est pas le moment. Tu te rassieds. Pourquoi tu passes tes nerfs sur lui ? Il a rien demandé. Tu te passes une main dans les cheveux, vu qu'ils sont encore humide du passage sous la douche, ça n'aide pas à leur donner une forme correct.

« Je suis désolé Taiyo, faut qu'j'aille dormir. »

Et là t'es lâche, parce que tu fuis son regard.

   

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Taiyo, 18 ans, en première à l’université          

Evidemment que Jin n’apprécie pas ce que tu viens de faire. Il se relève d’un bond, balançant les cartes au sol. Tu les regardes une seconde avant de relever les yeux sur lui, surpris par sa réaction. Tu as envie de lui dire de se calmer mais... Mais tu le laisses parler. Et lorsqu’il se rassied, des larmes aux bords des yeux, tu prends quelques profondes inspirations avant de lui répondre d’une voix calme.

« Mec... Je ne te méprise pas...

Enfin si, je t’ai détesté... parc’que tu représentais tout c’que je n’supporte pas dans c’monde, ou presque... et que tu m’avais pris pour cible...  Mais maintenant... ça va... »

Tu fais une courte pause. On aurait du mal à dire que tu es mort bourré et shooté en cet insant, et c’est pourtant bien la seule raison qui te fait prononcer ces paroles...

« Par contre... je t’en veux... Parc’que quand je suis avec toi... je suis faible...

Tu défonces toutes mes barrières avec beaucoup trop de facilité et... je t’en veux pour ça... Mais je ne te méprise pas non... Enfin plus... »

Parce que oui, tu l’as haï à un moment. En réalité, tu le hais toujours, pour ce que tu viens de lui avouer... parce que c’est plus facile ainsi... Si tu le hais, il finira par s’éloigner, et tu pourras rester bien cacher derrière tes remparts sans qu’il ne vienne tout démolir...

Mais ça, ce sont tes pensées quand tu as l’esprit claire et réfléchi...

Tu te penches pour ramasser les cartes et continue sur un ton des plus détachés.

« Puis s’il y a bien une personne qui me dégoute ici ce soir, c’est moi... »

Tu te redresse avec un sourire.

« Ok, faut que tu dormes, et moi je crève de froid... Tu te souviens où sont mes fringues ? »

T’es pas croyable... Et y a intérêt à ce que tu ne te souviennes de rien le lendemain parce que... Parce que sinon tu n’es pas dans la merde...

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Cette soirée est vraiment une épreuve, t'es au bout du rouleau et tu as besoin de fuir, parce que tu as déjà fait beaucoup trop de connerie, sauf que Taiyo a tellement bu qu'il n'arrive plus à retenir des mots, ils sortent en cascades et te prends le tsunami en pleine face.

Chaque mot est plus incroyable que le précédent, tu pensais que tu allais subir ses foudres or ça n'a rien a voir et c'est encore pire. Il ne te méprise pas. Tu fais tomber ses barrières. Tu ne te rends pas compte que t'es à deux doigts de te mettre a chialer, c'est trop soudain, trop fort, trop émouvant, trop tout en fait.

Ton coeur est un tambourin, ton souffle un sirocco. Tu ne sais plus où t'en es. Ce n'est pas le bon moment, ni le bon endroit. Tu ne réagis pas à ses mots, tu te contentes de l'aider à se mettre debout.

« Oui je sais, je vais chercher nos affaires, toi ... Prends une bouteille d'eau »

Il faut qu'il boive de l'eau il sera en meilleur état demain et peut être qu'à son réveil, il ne se souviendra juste pas de la soirée. C'est ton espoir.

Tu cours dans les étages, tu prends des fringues, ta veste, vos chaussures. Tu reviens à la même vitesse, il ne s'est pas endormi sur place, parfait. Tu balaies le jardin du regard et trouve ce que tu cherches pendant que Taiyo se rhabille, il galère tellement que t'as envie de rire. Bien sûr, tu ne le fais pas, mais tu ne l'aides pas non plus, t'as trop peur de le toucher.

« Allez viens monte. » tu attaches vos vestes sur le porte bagage, tu aides Taiyo a s'assoir sur la selle. « Accroches-toi où tu peux » tu stresses a l'idee qu'il te prenne la taille, parce que tu as trop peur de la manière dont ton corps peut réagir, mais où pourrait-il poser ses mains ailleurs ?

Sans plus réfléchir à ce que vous faites, tu démarres. Tu pédales en danseuse, sentant tes muscles travailler et te promettant de revenir rendre le vélo plus tard. Tu sais maintenant où est sa chambre et tu t'y diriges sans plus hésiter, le trajet n'est pas long et heureusement. Devant l'entrée, t'as un instant d'hésitation, mais tu poses le vélo et l'accompagne. Vu son état, cet imbécile est capable de s'endormir devant la porte.

   

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Taiyo, 18 ans, en première à l’université          

Jin t’aide à te relever. Tu tiens difficilement debout. Il te dit de prendre une bouteille d’eau pendant qu’il va chercher vos affaires. Tu frissonnes, en caleçon humide et essui. Un peu en automatique, tu arrives à dénicher une grande bouteille d’eau que tu vide d’une traite. Tu restes ensuite debout, pas très stable sur tes jambes, ne sachant pas trop quoi faire.

Ton capitaine revient rapidement avec tes affaires. Tu arrives à enfiler le pantalon sans trop de soucis (en devant t’asseoir après avoir manqué de t’étaler en voulant le mettre debout), mais la chemise... tu finis par abandonner l’idée de la boutonner. Les chaussettes ça va (même si tu en a probablement mis une à l’envers) et les chaussures... disons que ça ira très bien avec les lacets coincés dedans plutôt que noués...

Jin te fait monter sur un vélo, ce qui est très probablement une fausse bonne idée, mais tu te laisses faire. Tu es trop épuisé pour contredire ses idées...  

Lorsqu’il démarre, tu t’agrippes à sa taille comme tu peux, te concentrant pour ne pas vous faire tomber. Heureusement, le trajet est court. Evidemment, le bâtiment des chambres est vide et silencieux à cette heure tardive. Jin t’accompagne jusqu’à ta porte. Tu as dû prendre appui sur lui pour ne pas tomber à chaque pas. Devant ta chambre, tu fixes la porte un instant. Tu ne veux pas dormir tout seul... Indiquant vaguement à ton capitaine de ne pas bouger, tu entre-ouvre la porte pour regarder à l’intérieur. Ton colloque n’est pas là. Putain...

Tu te retournes alors vers Jin, l’air penaud.

« Il est pas là... J’veux pas rester tout seul... »

Bordel mais t’es pas possible... T’es beaucoup trop loin... Tu ne te rends même pas compte de ce que tu fais...  

Et surtout, tu ne te rends pas compte de ce qui se passe dans la tête de Jin en ce moment...

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Evidemment qu'il s'est accroché à ton corps, évidemment que tu as adoré ce contact tout en étant paniqué. Le soulagement que tu as ressenti en le faisant descendre était intense. Tu souris, l'air de rien, alors que ton coeur tambourine dans ta poitrine et que l'air te manque.

Mais la torture ne s'arrête pas, il s'appuie sur toi à chaque pas, tu sens son odeur constamment, mélangé à de l'alcool et de la beuh. Il faut vraiment qu'il aille se coucher, parce que là, tu vas perdre patience et le pire, c'est que tu ne sais pas ce que tu vas bien finir par faire comme connerie !

« Il est pas là... J’veux pas rester tout seul... »

Tu écarquilles les yeux, un quart de seconde, essayant de comprendre de quoi il parle et ce qu'il attend quand tu comprends. L'éclat de rire qui sort de tes lèvres n'est pas vrai, mais putain, il fallait au moins ça pour éviter de paniquer. C'était soit tu riais, soit tu pleurais. Une fois calmé, tu rattrapes Taiyo qui a manqué de se casser la gueule et tu soupires. Tu vas rester, au moins jusqu'à ce qu'il s'endorme.

« Il est où ton pyjama ? » Il n'ira pas prendre une douche, il n'en a pas l'énergie, mais qu'au moins, son réveil ait l'air normal, il faut absolument qu'il ait tout oublié, absolument qu'il n'ait aucun souvenir, parce que tu n'es pas sûr de pouvoir gérer ça. Tu l'aides à se diriger vers son lit et tu fais l'action la plus dure de toute ta vie, tu le déshabilles pour le mettre en pyjama. Toi qui n'a jamais été qu'un égoïste incapable de t'occuper du bien être des autres, voilà que tu prends soin de cet homme qui a tout bouleversé dans ta vie. Tu le forces à boire encore un peu d'eau, puis tu le bordes. « Qu'est-ce que tu ne me fais pas faire ? » murmures-tu.

Alors que tu penses qu'il dort, Taiyo tend les bras vers toi et s'accroche fermement au tien. Tu es dans une demi-position, ni vraiment assis sur le lit, ni vraiment debout. Tu n'es pas bien installé, mais la chaleur du corps de Taiyo contre toi, sa prise sur ton bras et son souffle de plus en plus lent et calme t'empêche de bouger. Et alors, enfin, tu respires. Il s'est endormi en te serrant dans ses bras. A ce moment-là seulement, tu te permets de repenser à ses paroles, à ses mots précédents avant que tu ne deviennes fou, et peut être qu'enfin, tu acceptes une partie de la vérité, peut être que tu finiras par le croire.

Délicatement, tu poses tes lèvres sur son front, l'embrassant tendrement parce que t'as toujours aimé quand ta mère te couchait de cette manière et parce que tu ne peux pas partir sans rien faire d'autre. La prise autour de ton bras a perdu sa force, Taiyo dort à ne pas en douter. « Dans quoi est-ce que j'ai sauté à pied-joint ? » marmonnes-tu pour toi même.

Et, parce que rester une seconde de plus à le regarder dormir serait particulièrement creepy, tu quittes sa chambre. Tes mouvements sont automatiques, ton cerveau t'a abandonné, la fatigue reprenant ses droits. Pour éviter qu'on ne te vole le vélo qui ne t'appartient pas, tu le montes dans ta chambre, tu poses ton costume et celui de Taiyo - tu l'as gardé, tu te doutes qu'il n'ira jamais de lui-même au pressing et vu ce que vous lui avez fait vivre, il faut absolument le faire - sur le bureau désencombrés et, après une douche, tu sombres à ton tour dans le sommeil.

   

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Taiyo, 18 ans, en première à l’université          

Ton capitaine rit, et tu fais une moue boudeuse. Vexé, tu veux rentrer dans ta chambre, sauf que tu te prends la porte... Jin te rattrape et fini par te suivre avec un soupire. Il t’aide à te changer. Un gamin de 2 ans n’aurait pas mieux fait que toi... et cette idée te fait rire bêtement...

Après avoir encore avalé un peu d’eau, tu te retrouves bien au chaud sous ta couette. Au moment où tu sens le poids de Jin quitter ton matelas, tu lui attrapes le bras et l’enlace comme un doudou. Tu as dit que tu ne voulais pas rester tout seul...

Tu finis par t’endormir. Le baissé sur ton front te fait sourire dans ton sommeil. Tu es étonnement bien pour quelqu’un qui a passé une soirée de merde à lécher le cul d’un sale type et a voulus noyer son dégout dans la drogue et l’alcool...

Evidemment, ce bien être ne durera pas...

Le lendemain, tu ne te réveilles pas à temps pour tes cours du matin pour la simple raison que tu n’avais pas mis ton réveil. Et de toute façon, tu n’es pas en état de faire ne serait-ce que même semblant de suivre un cours...

Le combo alcool ingurgité rapidement et beuh t’a complètement retourné l’estomac. Ta tête est, quant à elle, un peu épargnée par l’hydratation avant de dormir.  

C’est ton colloque qui t’a réveillé en passant chercher un truc sur la pause de midi. La première chose que tu fais en te levant est... aller vomir. Ça te fait un bien fou, c’est déjà ça.

Tu passes ensuite sous la douche, et là seulement tu commences à réfléchir à la soirée. La dernière chose dont tu te souviens, c’est la piscine. Une histoire de défis.... Un vague souvenir de malaise... puis plus rien. Merde... tu espères fortement ne pas avoir fait de conneries devant Jin... Tu n’avais pas besoin de ça...

De retour dans ta chambre (tu te contenteras d’aller bosser à la bibli avant l’entrainement, mais tant pis pour les cours du jour, pour une fois...), tu restes assis un long moment à fixer ton téléphone alors que tu t’efforces tant bien que mal de te remémorer la soirée... en vain. Tu ne sais même pas où est le costume... A croire que tu es rentré à poils... Et cette idée te terrifie.

Finalement, tu tapes un message d’une main tremblante.

« Faut qu’on parle... »

Tu n’es pas ravi à l’idée de devoir demander à Jin qu’il te fasse le topo de tes conneries de la veille, si tant est qu’il soit resté avec toi... mais tu n’as pas trop le choix. Il est le seul dont tu es certains qu’il était présent au moins une partie de la soirée...

Tu abandonnes ton téléphone sur ton lit et soupire longuement en te massant le crâne. Mais qu’est-ce que tu as fait putain...

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Le message s'illumine sur ton écran et tu paniques. Parce que ce message est un texto de rupture normalement, mais vous n'êtes absolument pas un couple, alors qu'est-ce que ça veut dire ? Tu ne veux pas le savoir. Tu tentes de l'ignorer, mais ton téléphone ne se met pas en veille et le message continue de luire devant tes yeux. Le professeur t'interroge à cette occasion, toi qui essaie de faire au mieux depuis des semaines, toi qui est allé en cours aujourd'hui alors que tu as envie de vomir toutes les dix minutes, voilà comment tu es récompensé. Tu soupires et avoues ton impuissance en ne répondant pas à la question. A l'avant, un rire moqueur qui provient du groupe qui hait les sportifs - pour une raison toute simple : vous avez été des gros cons avec eux depuis la première année - et tu rentres ta tête dans les épaules. Tu ne peux pas te faire remarquer.

Tu écopes d'un devoir en plus, mais rien ne te fait plus peur que la conversation qui va avoir lieu. Dans ta tête tout se mélange et tu n'as de la place pour rien. Cette fois-ci, l'envie de vomir ne vient plus du stress.

« Après l'entraînement ? » réponds-tu l'air de rien, parce que tu sais jouer le mec calme, sûr de lui et que rien n'atteint et bordel, il faut que ça suffise ! Cela fait bien trop longtemps que Taiyo a percé à jour tes codes et ton masque, mais tu continues à rester dans le déni.

Quand tu le vois arriver à l'entrainement, tu tires une tronche de quinze mètres de long. Il a l'air épuisé, tu t'en veux, tu aurais dû le stopper plus tôt, l'empêcher de boire. Finalement, t'es plutôt en forme comparé à lui, même si les 4 heures de sommeil de la nuit n'ont largement pas suffit.

Tu lui fais un signe de tête - après tout, tu n'es toujours pas censé être pote - et l'entraînement commence. Coup de bol ou coup de je-suis-un-connard-avec-le-nouveau-depuis-le-début-de-l'année-alors-le-coach-nous-sépare, vous travaillez sur deux ateliers différents si bien que vous n'échangez pas le moindre mot durant les deux heures d'entraînement. A la fin de la séance, tu es épuisé, mais tu as encore ce devoir à faire, ces leçons à revoir et ce tête à tête avec Taiyo.

« On s'pose là cinq minutes ? J'ai masse de boulot ensuite. »

Tu tentes une échappatoire, tu espères que ça va pas durer, que c'est rien. L'autre solution ce serait de lui proposer de manger un morceau après la douche, mais ça... c'est beaucoup trop risqué.

   

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La réponse tarde, mais fini par arriver. Après l’entrainement... Tu aurais préféré mettre les choses en claire avant, mais bon... Jin doit être en cours... tu attendras donc.  

Tu réponds par un simple Ok et t’allonges sur ton lit. Tu t’endors sans t’en rendre compte et te réveille tout juste pour l’entrainement. Et merde... tu n’auras rien foutu aujourd’hui...

Sur le terrain, on te fait remarquer sur tu ressembles plus à un mort au à un vivant. Tu grognes que ça ira. Jin semble lui aussi fort fatigué. Tu réponds à son signe de tête en en faisant de même et t’accroche tant bien que mal durant la session qui te parait interminable. A la fin, tu vas finir de cracher la bile qui te reste dans l’estomac au bord du terrain puis rejoins Jin avec un soupire.

« Bordel... J’suis mort... »

Tu ne feras rien de bon ce soir non plus, c’est certain...
Le capitaine te propose de se poser rapidement avant d’aller aux vestiaires, prétextant avoir pas mal de boulot après. Sans rechigner, tu te laisses tomber sur le banc de touche et t’enfile l’entièreté de ta gourde, ce que ton estomac apprécie moyennement. Plié en deux, les coudes sur les genoux, tu finis par enfin prendre la parole d’une voix mal assurée.

« Il s’est passé quoi hier soir ? »

Tu n’oses pas regarder Jin. Tu te passes une main sur le visage dans l’attente de la sentence. Vu ton état et ton total trou noir, tu as certainement dû faire de la merde...

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Ha la question piège. Tu pensais naïvement pouvoir t'en sortir mais bordel qu'est-ce que tu réponds à ça ? Je t'ai embrassé, mais sans le faire exprès hein, j'ai cru que tu étais en train de mourir du coup, oui, c'est encore plus glauque en effet. Tu te passes une main sur les cheveux.

Le mieux c'est de le sonder, il n'a pas l'air particulièrement en colère, d'ailleurs il veut encore te parler, donc peut être est-ce que c'est un miracle et qu'il ne se rappelle pas de tout. Tu ne peux que tabler sur ça, tant que tu n'as pas sa réponse.

« Tu as beaucoup bu et fini un joint tout seul, tu m'étonnes que t'es dans cet état-là » Tu fais mine de sourire, mais tu n'es pas vraiment dans un meilleur état que lui. « Bon en réalité, je ne suis pas beaucoup mieux, les cours étaient interminables et ils ont passé leur temps à m'interroger, je te jure tous les profs se sont ligués contre moi, je suis à deux doigts d'affirmer que je ne boirai plus !»

Heureusement que tu es déjà trempé à cause du sport, car sinon la transpiration due à ton stress serait plus que visible. Tu te recules sur le rebord du banc et ose enfin croiser son regard.

« Tu veux un récap parce que Dark Taiyo a fait son apparition et que t'as tout oublié c'est ça ? »

Tu ne te moques pas de lui par méchanceté, tu espères tellement que tes mots sont vrais et qu'il a tout oublié... Mais si c'était le cas, tu ne comprends pas vraiment pourquoi il est là, qui aime se faire du mal en se rappeler sa soirée quand on s'est réveillé sans le moindre souvenir ? Tu attends sa réponse, la mort dans l'âme, parce qu'à un moment, il va se lasser de ton air et te rappeler que tu n'es qu'un hypocrite.

   

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Jin ne tarde pas a répondre. Tu laisses échapper une plainte désespérée lorsqu’il t’annonce que tu as beaucoup et fumé un joins quasiment à toi tout seul. Tu as envie de rire avec lui lorsqu’il ajoute qu’il n’est pas mieux et qu’il en est presqu’à vouloir arrêter de boire, mais tu n’y arrives pas. Tu enfuis ton visage dans tes mains avec un long soupire.

Lorsqu’il te demande si tu veux un récap, tu tournes la tête vers lui, l’air à la fois penaud et désespéré. Dark Taiyo... ça n’augure rien de bon...

« La dernière chose dont j’me souviens, c’est d’entrer dans la piscine... de lancer un défi puis... Putain stp dis-moi que j’ai pas fais de conneries... »

Tu enfui de nouveau ton visage dans tes mains et reprend d’une voix étouffée, plaintive, coupable.

« Je sais même pas ce que j’ai fait du costume... »

Jin rigolait en disant qu’il n’allait plus boire, mais toi tu vas très sérieusement l’envisagée... Parce qu’un black out en présence de Jin... c’est un quitte ou double... Au moindre faux pas il pourra ressortir le dossier...

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Lorsqu'il se prend la tête dans les mains, tu te sens coupable d'être aussi joyeux. Il ne se rappelle donc de rien, tu es tellement soulagé ! Tu prends garde à ne rien montrer pourtant, mais heureusement qu'il ne te regarde pas.

« Ah, pour ça je peux t'aider. Je l'ai déposé au pressing avec le mien ce matin. » Pas un instant tu songes que c'est étrange que tu aies son costume. « J'avais peur que tu n'en prennes pas soin, que tu le laisses trainer. » Tu souris cette fois-ci, avec moquerie. C'est vrai ce que tu dis, mais tu voulais surtout l'aider parce que tu te douterais qu'il laisserait trainer et vu comment il avait boutonné sa chemise et qu'il était encore trempé quand il à remis son pantalon. « On peut les récupérer juste après le weekend. » annonces-tu comme si c'était la seule information importante à lui confier.

Seulement tu as d'autres choses à dire. Tu choisis un angle d'attaque qui lui évitera de poser des questions. « Hum sinon, tu t'es ridiculisé mais rien de bien grave, on t'a acclamé quand t'as pris le joint, j'ai du porter un soutien gorge pendant quinze minutes, t'as dit quelques conneries du style que j'étais sympa et on est rentrés en vélo. » Un plutôt bon résumé, ou tous les moments réellement dramatique ont été passé sous silence. Tu le regardes avec un léger sourire. « T'avais peur de quoi ? » demandes-tu curieux. Va-t-il renouveller ses déclarations de la veille ?

   

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Lorsque Jin te dit avoir déposé ton costume au pressing avec le sien le matin même, tu as d’abord un soupir de soulagement. Mais il se retrouve rapidement interrompu alors que tu tournes un regard surpris vers ton capitaine.

« Attend... comment... »

Comment se fait-il qu’il ait eu ton costume avec lui ? Il continue en disant qu’il avait peur que tu n’en prennes pas soin. Il marque un point... Mais tout de même... quand a-t-il récupéré les vêtements exactement ?

Concentré pour essayer de te rappeler, tu n’oses pas poser la question.

Jin reprend en exposant la soirée avec un sourire qui peine à te rassurer. Pourtant, d’après ses dires, tu n’as rien fait de particulièrement grave...

Le menton appuyé dans tes mains jointes, tu tentes d’utiliser ces informations pour voir si des bribes ne te reviennent pas. Mais lorsque Jin te demande de quoi tu avais peur, tu soupires de nouveau en laissant ta tête basculer en avant pour ensuite te redresser en te passant les mains dans tes cheveux. Tu hésites un instant, puis fini par enfin répondre d’une voix tendue.

« Disons que l’alcool ne me réussit pas et que ça me rend... dangereux... »

Dangereux pour toi même... Sous l’effet de l’alcool, tu sais partie totalement en roue libre, ne plus avoir aucunes barrières ou inhibitions. Tu pourrais provoquer une bagarre, accepter un défi à la con qui pourrait te couter cher (comme dans la piscine, par exemple...), te perdre, te blesser... Bref, n’importe quoi pourrait t’arriver sans que le signal d’alarme ne soit déclenché...  

Tu soupire de nouveau.

« J’ai vraiment rien fait d’autre ? J’ai pas cherché à me battre ou... à me mettre en danger ? »

Tu peines à poser ces questions, mal à l’aise. Bordel, pourquoi tu t’es laissé aller ? Tu le sais pourtant...

« Si jamais j’ai dit ou fait quelque chose de vraiment foireux... j’suis désolé... »

Tu t’autorise à te relâcher un peu, en espérant que Jin t’ait bien tout dit et que tu as juste trop bu et fumé sans que ça ne dérape plus...

Histoire d’évacuer un peu la pression, tu laisses échapper un petit rire nerveux.

« Putain je regrette de n’pas me souvenir de toi avec un soutien-à-gorge... »

Si vos défis se sont limité à ça, ça va...

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Ce n'est que lorsqu'il te coupe que tu te rends compte que tu vas devoir lui dire, mais t'es pas certain de pouvoir aller jusque là. De pouvoir lui avouer que tu l'as quasiment porté, qu'il t'a pris pour son doudou, qu'il t'a demandé de rester, que tu lui as embrassé le front. Putain, toi aussi t'étais bien rond hier, comment t'as accepté tout ça ? Tu te passes une main sur le visage, tu fais genre, mais au fond, toi aussi t'es pas bien.

« Oh, non, vraiment, de toute manière je ne t'ai pas quitté d'une semelle, donc t'inquiète, si t'avais pu faire du mal ça n'aurait été qu'à moi, mais non, à part dire des conneries, t'as rien fait. »

Et cette fois-ci, ton sourire est plus doux, parce qu'il n'a pas réagi à la partie la plus importante, parce que tu vas pouvoir le charrier là-dessus. Pourtant, il s'excuse encore et tu fronces les sourcils, parce que ça remet en lumière ce qu'il a fait. Il t'a embrassé en déniant que ton sauvetage n'en était pas un, est-ce quelque chose de foireux ? Le regretterait-il si jamais il savait ce que tu avais fait ? Malgré toi, tu te mords l'intérieur des joues et n'arrive pas à soutenir son regard.

Pourtant, il repart sur un ton plus léger et tu tends le bâton pour te faire battre.

« C'est de la faute de Ming, tu peux lui demander j'suis sûre que la traitresse a pris une photo. » Tu ne sais pas pourquoi tu lui en dis autant, peut être parce qu'il t'a avoué que tu brisais ses barrières alors tu essaies de laisser tomber les tiennes.

Pourtant, là, tout de suite, t'as encore envie de le taquiner. Alors tu te penches vers lui.

« Par contre, t'as pas réagi quand j'ai dit que tu m'avais dit que tu me trouvais sympa, c'est donc vrai ? Ça y est ? On a passé un cap ? On est vraaaaiment amis ? » Tu souris un peu trop fier de ton coup, avant de rire doucement. « Bon en réalité tes mots ont été "je ne te méprise pas" donc bon, c'est quand même vachement moins classe, mais vu que tu n'as rien dit tout à l'heure, j'en déduis que je suis un gars HYPER sympa et que ça y est, tu m'adores. Enfin, victoiiiiire ! » Et comme le con que tu es, tu lèves les bras au ciel en signe de victoire totale.

Il va t'en foutre une, c'est sûr, mais t'es trop fier de ton petit effet.

   

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Taiyo, 18 ans, en première à l’université            

Jin termine de te rassurer. Il sourit même et quand tu abordes le coup du soutien, il t’avoue qu’une fille à probablement prit une photo. Tu laisses échapper un petit rire.

« Ok, j’irai lui demander. Juste... c’est qui Ming ? »

Tu ris de ta propre bêtise, un peu plus détendu. Tu n’as pas fait de conneries la veille, ça te soulage. Mais ton rire se fige lorsque le capitaine te fait remarquer que tu n’as pas relevé la partie où tu disais le trouver sympa. Tu grimaces face à son enjouement, mais ce n’est pas une grimace de dégout ou quoi. C’est plutôt de la gêne... et tu laisses même échapper un petit sourire en coin en voyant à quel point il jubile de son coup.

« T’es un crétin Shao... Tu le sais ça ? »

Tu souris en disant ça. Tu ne le dément pas non plus. Peut-être avez-vous réellement passé un cap, oui...  

Tu te lèves et tu t’étires. Puis, sans le regarder, tu reprends.  

« Merci... »

Tu n’arrives pas à préciser ce pourquoi tu le remercie. Le costume ? Le feed-back ? Le fait d’avoir veillé sur toi la veille ? Un peu de toute ça, en soi...

« Bon, les mecs vont croire que tu m’as encore coincé dans un coin si on traine, et t’as dit avoir du boulot... »

Tu affiches un petit sourire avant de te diriger vers les vestiaires. Tu es au bout du rouleau et t’empresse d’aller sous la douche où tu restes un bon moment. L’eau chaude te fait du bien...

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À sa remarque, tu souris à pleine dents.

« Ah mais parfait si tu ne sais pas qui c'est ! Bon courage pour la trouver, je ne t'aiderai pas à me ridiculiser. »

Tu étais déjà soulagé, vraiment, par ces mots, mais là, à sa remarque innocente, tu te sens mieux, parce qu'il ne joue pas, parce qu'il ne ment pas, parce qu'il ne fait pas semblant. Il a vraiment tout oublié et tu vas pouvoir te poser calmement et faire en sorte que plus rien n'arrive jamais. Vous avez enfin atteint un équilibre précaire et tu ne veux pas risquer de le briser.

« Ouais, mais un crétin sympa. »

Clairement, tu vas en jouer maintenant, plus jamais tu ne le lâcheras avec ça. Vu que c'est toi qui a merdé la nuit dernière, tu es bien content qu'il ait tout oublié et trouver une raison de le charrier. Car bon sang, s'il savait la vérité, aucun doute qu'il s'en servirait à coeur joie. Tu rigoles une fois de plus, content de voir la tension s'enlever de tes épaules, content de retrouver un relation plus normale, plus saine. Enfin, tu n'as jamais été quelqu'un de très sain, mais... tu soupires en souriant. Tout va aller bien.

Pourtant, quand il s'éloigne, tu te sens triste. Bien sûr que tu as du boulot, mais c'était une excuse pour le voir le moins longtemps possible, maintenant qu'il n'est plus à tes côtés... tu le regrettes déjà. Dans quel merdier tu t'es engagé ? Tu le rejoins dans le vestiaire et tu entends le bruit de l'eau. La chaleur remonte de la cabine qu'il utilise et... vous êtes seuls. Le dernier gars vient de partir en claquant la porte. Tu te pauses face aux miroirs, tu te vois, t'es dégueu de transpiration, t'as une petite mine, mais ta seule pensée c'est lui.

Tu n'as pas encore pu parler à Ahloy, enfin, pas depuis la dernière fois. Elle sait bien sûr, elle a toujours su et ça te rend malade, parce que toi, t'es passé à côté de ça pendant des années et voilà que maintenant, Taiyo a fait voler en éclat tout ce à quoi tu croyais, tout ce que tu t'étais construit.

Quand tu entends la douche s'éteindre, tu paniques, tu ne sais pas combien de temps tu es resté face à ce miroir à débattre à l'intérieur de toi-même, mais tu ne peux pas le voir, pas tout de suite. Tu rentres dans la première cabine de douche que tu trouves et tu allumes le jet, pour faire croire que tu y étais depuis ... tu ne sais pas qui tu essaies de tromper.

Tu enlèves rapidement tes affaires que tu poses en équilibre sur le rebord de la porte et fonces sur l'eau. Ce n'est que, quelques minutes plus tard que tu captes ta connerie.

« Taiyo ? » appelles-tu, espérant qu'il ne soit pas là et que tu puisses sortir à poil pour récupérer tes affaires propres et ta serviette que tu as laissé dans le casier. Pas de réponse. Tu n'as pas entendu la porte claquer, mais tu étais tellement pris dans tes pensées. Il est donc parti, tu soupires de soulagement, éteint l'eau, ouvre la porte et tu n'as pas fait deux pas que tu te retrouves face à un Taiyo des plus étonné.

« Merde, merde, t'as pas répondu, j'ai cru que t'étais parti et j'avais oublié ma serviette, merde. » Et dans le choc, t'es resté debout face à lui. Tu le captes enfin, rougis et t'éloignes rapidement vers les casier, lui offrant ton fessier à sa vue.

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Taiyo, 18 ans, en première à l’université

Tu ris avec Jin. Une scène presqu’irréelle pour qui vous verrait...

Il t’assure qu’il ne t’aidera pas à retrouver la fameuse Ming, et lorsque tu lui dis être un crétin, il revient sur le fait d’être “un crétin sympa”.

« C’est ça ouai. »

T’as pas fini d’en entendre parler de ça... Mais mieux vaut ce genre de boutade plutôt que les insultes et l’intimidation...

Lorsque tu sors de la douche, il n’y a plus que Jin et toi. Enfin, tu supposes que c’est Jin, vu que le gars est sous la douche. Tu es au ralentit, aussi pour te pousser un peu, tu mets tes écouteurs et lance un morceau entrainant. Tu te sens un peu moins mal maintenant que tu as pu éclaircir un peu la soirée de la veille, mais clairement ton corps te fait payer tes excès...

Tu es en train de chercher un truc dans ton sac quand la douche s’arrête sans que tu ne l’entendes. Lorsque tu te redresse, tu sursaute en faisant face à Jin, complètement nu. Sur le coup, tu t’en fiche, tu as déjà vu les mecs de l’équipe à poils plus d’une fois, mais la réaction de Jin t’interpelle. Lui n’a par contre pas l’air à l’aise. Il reste debout face à toi alors que tu enlèves tes écouteurs. Tu t’apprête à lui demander ce qui ne va pas, mais tu le vois alors rougir pour ensuite de contourner pour rejoindre son casier. Tu le suis du regard, sans trop comprendre, et c’est soudain toi que tu sens rougir alors que ton regard s’attarde un peu trop sur... ses fesses...

Ben merde alors... c’est quoi ça ? A tous les coups s’est sa réaction bizarre qui te met mal à l’aise par effet de contamination...

Tu te racles la gorge en détournant les yeux et tu t’efforces de prendre une voix amusée en parlant.

« Et ben quoi cap’taine, depuis quand on fait son pudique ? »

Tu ne l’as jamais appelé cap’taine... sauf la veille à la soirée, mais tu ne t’en souviens pas, tu ne sais donc pas d’où ce surnom sort... Tu ouvres ton casier et fait semblant de fouiller dedans pour cacher ta gêne. Merde... est-ce qu’il t’a dit la vérité concernant ton comportement de la veille ? Est-ce que tu as fait quelque chose qui le fait réagir de la sorte dans cette situation ? Non... Il n’aurait pas pu s’empêcher de te charrier si tu avais fait une connerie du genre...

Tu reprends, la tête toujours dans ton casier.

« J’en ai vu d’autres tu sais, dont la tienne, au cas où tu aurais oublié qu’on est dans la même équipe et qu’on partage le même vestiaire. »

Dis comme ça, c’est à croire que les gars passent leur temps les fesses à l’air, mais bon, ils se changent dans le même vestiaire, d’office ils se sont déjà tous vu...

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« Et ben quoi cap’taine, depuis quand on fait son pudique ? »

Tu te figes sur place, pendant que tu fouilles dans tes affaires et comprends qu'en effet, il a raison. Pourquoi es-tu gêné ? Tu hésites à faire une connerie, bien plus grosse que toi, mais il faut que tu en aies le coeur net. Parce que tout bouillonne à l'intérieur de toi et c'est peut être la seule façon de le savoir sans prendre trop de risque, sans t'avancer et te dévoiler.

« J'ai pas oublié » dis-tu d'une voix que tu voudrais neutre, mais qui est un peu rauque d'émotion, tu enfiles un caleçon et un tee-shirt puis tu te tournes vers lui. Il a enlevé ses écouteurs et te regarde, tu fais de même. « C'est à dire que j'étais gêné pour toi » Tu te mords la lèvre, mentant au plus profond de toi-même, mais tu as besoin de savoir. Tu dois le croire. Tu es un bon menteur normalement, pas aussi bon que lui, mais t'espère qu'il va tomber dans le panneau.

Pour t'aider, tu décides de partir sur la vérité.

« Tu m'as pas demandé comment j'avais ton costume, tu t'imagines être reparti à poil de la soirée ? Tu penses que tu t'es mis au lit de quelle manière ? » Tu ne rougis pas cette fois-ci, tu te le regardes droit dans les yeux. « T'avais l'air d'avoir oublié, vraiment oublié, alors je me suis dit que tu ne voulais plus en entendre parler, que tu l'avais effacé de ta mémoire parce que t'en avais honte. Je me trompe ? » T'es affreux, tu es clairement en train de le laisser croire que vous avez couché ensemble hier soir.

Tu veux voir sa réaction, tu veux savoir s'il est sincère ou s'il va rougir, s'il te déteste, s'il te méprise, s'il pourrait potentiellement coucher avec toi. Au fond de toi, t'es certain que non, qu'il va te rejeter, mais dans ce cas-là, tu te mettras à rire, en voyant sa tête. Pourtant, tu espères au fond de toi qu'il sera juste un peu gêné parce que c'est possible.

Enfin dans ce cas-là, t'es pas certain de réussir à rester impassible.

   

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Taiyo, 18 ans, en première à l’université            

Les mots de Jin te figent d'effroi. Comment ça, pas oublié ? Pas oublié quoi ?
Les yeux écarquillés, tu lui fais face alors qu'il reprend sur un ton qui te fait froid dans le dos.
Tu gardes la bouche entre ouverte de stupeur et de peur alors qu'il te demande comment tu penses être rentré et t'être mis au lit. Ton cœur tambourine dans ta poitrine... Non, ce n'est pas possible... Il n'aurait pas pu te faire un coup pareil, si... ?

Tu ne respires plus. Tu sais que ça aurait pu se produire... tu sais que tu en es capable, dans l'état dans lequel tu étais hier...

Tu soutiens le regard de Jin plus par réflexe qu'autre chose. Il n'a pas l'air... en colère... ou gêné.... il te sort tout ça sur un ton tout a fait sérieux... faisant genre qu'il n'a rien dit parce qu'il pense que tu as honte...
Tu blêmis, complètement largué. Tu devrais répliquer, éclater de rire en faisant genre qu'il se fout de ta gueule, que tu es incapable de faire ce genre de chose, même sous l'effet de l'alcool... mais tu sais que c'est faux... et il ne peux pas rire d'une énormité pareil quand même, si ? Ce serait digne de l'ancien Jin ça... lui en aurait été tout a fait capable... mais...

Tu reprends une inspiration saccadée alors que tes poumons commencent à réclamer de l'air.
Baissant les yeux d'abord, puis les détournant clairement en croisant son caleçon, tu tente de répondre...

« Tu... c'est impossible... tu n'te serait jamais... laissé faire... »

Mais pourquoi tu ne dément pas putain ?  Pourquoi tu confirmes indirectement la possibilités de ses dires ?!
Comment est-ce que vous êtes arrivé là... ?

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Il ne crie pas, il ne rit pas, il ne dément rien. Non, pire encore, il baisse la tête, tente de se justifier. Et là tu te prends en pleine face tout ce que tu ne voulais pas croire. Et lui, Taiyo, qui te méprisais, qui avait peur de toi, qui te détestait au plus au point, qui voulait te piquer ta copine, lui Taiyo, envisage la possibilité d'avoir couché avec toi. Tu ne sais pas ce qui est le pire ; qu'il l'envisage ou que tu aurais aimé que ce soit vrai.

« Putain » tu tapes le casier de ton poing, ça résonne dans la pièce. « Tu pouvais pas démentir ? Me dire que c'était pas possible, que tu voudrais jamais... » Tu fermes les yeux et essaie de calmer ta respiration. Le problème, c'est qu'il pense que toi, tu ne peux pas le faire, mais que lui aurait pu le faire.

Et ça bousille tout. Tu refuses de le regarder, tu gardes les paupières fermées, le poing contre le casier, ta tête qui se pose dessus. Quand tu respires un peu mieux, tu reprends d'une voix plus basse. Pas violente, pas sèche, mais elle gronde dans la pièce. C'est à toi que tu en veux.

« On a pas couché ensemble Taiyo, tu ne m'as pas séduit, tu n'as rien tenté. Enfin, tu m'as pris pour ton nounours au moment d'aller dormir car tu ne voulais pas rester seul, mais il ne s'est rien passé. »

Tu te redresses, tu enlèves ton poing du casier, et tu avances vers lui. Tu n'es toujours pas totalement habillé, vous êtes dans un lieu public, n'importe qui peut entrer dans le vestiaire, mais tu t'approches de lui. Tu le fixes, droit dans les yeux. Tu n'es pas prêt à lui avouer, pas prêt à dire la vérité, pas prêt à expliquer ce qui te démange, mais tu t'approches toujours plus.

« Taiyo, » commences-tu sans vraiment savoir jusqu'où tu vas aller, sans savoir quoi dire à l'avance. La seule chose que tu sais, c'est que tu ne peux pas le laisser partir, pas maintenant, pas alors que tout se détraque à l'intérieur de toi. « Est-ce que t'as quelqu'un en ce moment ou tu fais toujours une fixette sur Ahloy ? » Et, pour la première fois, tu l'as appelée par son prénom, parce qu'Ahloy n'est pas ta copine, elle ne l'a jamais été. Vous avez tout partagé ensemble, de l'amitié, du sexe, des rires, des larmes, des moments éprouvants et d'autres intenses, mais il n'a jamais été question d'amour. Tu l'as appelée par son prénom, parce que s'il songe encore à elle et qu'à elle, alors tu sortiras de sa vie.

Maintenant que tu as compris, c'est trop dur de continuer à ramer.

   

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Taiyo, 18 ans, en première à l’université            

Le coup de Jin sur le casier te fait sursauter. Tu recules, soudain rouge de honte. Tu ne comprends pas... tu ne comprends rien... Est-ce qu'il se fichait bel et bien de toi au finale ? Mais si oui... pourquoi s'énerve-t-il ? Pourquoi est-ce qu'il ne te raille pas ?
Et toi... qu'est-ce que tu viens d'admettre putain ?
Reculant encore d'un pas, tu t'appuies sur les casiers en espérant qu'ils puissent te soutenir.

Jin fini par reprendre en disant que vous n'avez rien fait. Tu blêmis de nouveau alors que l'information te frappe de plein fouet.  Il se fiche bel et bien de toi... Mais pourquoi  ? Qu'est-ce que tu as bien pu faire la veille pour mériter ça ?

Lorsqu'il prononce ton nom, tu tournes des yeux effrayés vers lui et te colle un peu plus contre le métal froid en voyant qu'il approche. Rien pourtant dans sa posture n'indique qu'il va t'attaquer. Il n'a pas l'air en colère non plus... Il semble... résigné ... et toi tu es complètement largué... Cette situation t'échappe totalement... tu ne sais plus quoi penser...

Jin s'arrête proche de toi. Tu respires par à coup et tu as la gorge sèche... Il te demande si tu fixes encore sur Ahloy, et tu te demande ce qu'elle vient faire dans l'histoire... Pourquoi te pose-t-il cette question ?

Tu te sens piégé... Jin t'a piégé... et tu n'as rien vu venir, parce que tu as baissé ta garde...
Tu détourne le regard du sien, le souffle court. Tu fais une crise de panique ma parole...
Non... tu ne pas ajouter ça a tout le reste... Tu dois réagir... dire quelques chose, n'importe quoi...

« Je... »

C'était quoi sa question?  Ah oui, Ahloy...

« Pourquoi ? »

Pourquoi quoi ? Une sueur froide te coule le long du dos.

« Pourquoi tu réagis comme ça ? Shao... Jin... c'est quoi ton jeu ? »

Merde,  tu trembles de nouveau...

« Pourquoi tu fais ça ? Je t'ai raconté un truc hier, hein? Je t'ai dis un truc me concernant et... et tu.... »

Tu quoi...? S'il le retournait réellement contre toi, il ne le ferait pas ainsi... il n'est pas assez bon comédiens pour rester aussi sérieux s'il se fichait de toi....

« Qu'est-ce que je t'ai dis ? »

Tu serres les poings et fini par tourner un regard noir vers lui.

« Et t'as pas intérêt à me mentir... »

Un sanglot de rage étouffe tes derniers mots. Tu ne le comprends pas, et là... il est en train de te retourner la tête... parce que ses actions n'ont aucun sens, et ça te rend dingue....

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Le visage de Taiyo perd de ses couleurs, tu le vois commencer à paniquer et tu t'en veux de lui faire peur à nouveau. Il commençait enfin à baisser la garde, même si on ne pouvait pas encore parler de confiance et voilà que tu brises tout. Sauf que tu ne peux plus t'arrêter, tu es allé trop loin. Et si là son esprit est encore embrouillé par l'alcool et les frasques de la soirée d'hier, une fois au calme, il pourra réfléchir et mettre tout en lien. Or, aussi lâche que tu puisses être, tu veux être là quand il comprendra.

Tu n'avances plus et lui ne peut plus reculer. Tu continues de le regarder droit dans les yeux. Tu ne sais pas s'il est en colère, mais toi tu es résigné, abattu et infiniment stressé, or tu continues encore peu. Tu prends une longue inspiration et d'une voix brisé par l'attente de la réponse, très loin du timbre rauque et grave de tout à l'heure tu reprends.

« Je ne joue pas et je t'ai menti pour une bonne raison, maintenant réponds à la question. As-tu quelqu'un dans ta vie, oui ou non. »

Pourtant, si dans ton ton on peut y lire un poil de désespoir, il ne peut pas manquer de noter combien tu es sérieux. Tu as besoin de cette réponse !

Il faut qu'il te réponde, qu'il cesse de tourner autour du pot, parce qu'ensuite, tu vas lui poser une autre question, un peu différente mais tout aussi personnelle, mais pour ça il faut qu'il réponse non. Il faut qu'il te permette d'agir.

Tu inspires profondément et attends que son souffle se calme dans sa poitrine.

« Taiyo, s'il te plaît. »

Tu n'as répondu à aucune de ces questions, tu ne les as même pas écoutées. Il aura droit à ses réponses, mais plus tard, ta question prime. Et avec le mot magique que tu viens de lui offrir - sûrement pour la première fois de sa vie d'ailleurs - tu espères faire tomber une dernière fois ses barrières.

   

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Taiyo, 18 ans, en première à l’université            

Le sérieux de Jin te fait peur... Le sérieux et... cette attente dans sa voix... Il insiste pour que tu répondes à sa question sans que lui ne réponde aux tiennes... Bloqué contre les casiers, tu plonges ton regard dans le sien en espérant y trouvé ce que tu cherches à savoir... mais tu n’aurais pas dû... Parce que clairement il ne se fout pas de toi... Clairement il attend que tu lui répondes sans que tu ne sache pourquoi...  

Respire...

Tu déglutis avec difficulté alors que le regard noir laisse place à une totale incompréhension. Et finalement, tu réponds d’une voix étranglée...

« Non... Pourquoi ? »

Qu’est-ce qu’il veut bordel...

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Le soulagement qui se lit dans ton regard est réel, et un léger sourire s'étire sur tes lèvres. Il n'a personne. Tu as donc potentiellement une chance de... tu inspires doucement et tu le regardes encore, tu le regardes mais cette fois-ci, il n'y a aucune urgence, aucune avidité, aucune impatience, tu le regardes juste, parce que tu as besoin de courage et qu'il est le courage personnifié.

Tu essaies de prendre exemple sur lui. Et tu décides de répondre à certaines de ses questions en remontant un peu dans le temps et lui offrant de nouvelles réponses.

« Hier soir tu t'es livré un peu, tu m'as dit que je faisais tomber tes barrières et que pour ça, tu m'en voulais. » Tu ne souris pas volontairement, mais tu aimes savoir qu'il ose te parler. « Et tu m'as dit ça, parce que j'ai eu peur, parce que ce n'est pas toi qui a fait quelque chose hier soir, mais moi. »

Tu cherches à lire dans son regard la surprise ou le choc, mais tu continues, tu ne détournes pas les yeux, tu ne recules pas, tu ne rougis pas. C'est le moment où jamais d'aller jusqu'au bout.

« Hier soir, sans vraiment le préméditer et parce que j'ai eu très peur pour toi, je tiens à le préciser, je t'ai embrassé. »

Voilà, la bombe est tombée, maintenant il sait, tu n'as plus le moindre secret pour lui. Enfin si, encore des tas, mais c'est le seul qui est important.

Tu essaies de rester à la même place, tu essaies de ne pas avancer, mais tu meurs d'envie de combler la distance, de te rapprocher de lui, parce que merde tu ne penses qu'à ça depuis que tu t'es réveillé.

« Et maintenant, j'ai très envie de recommencer. »

À l'intérieur de ta poitrine, ton coeur bat à tout rompre, tu as toujours peur du rejet, évidemment, mais tu sais qu'il fallait que tu te jettes à l'eau. C'était maintenant ou jamais. Et tu avais besoin de ne pas laisser passer l'occasion.

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Taiyo, 18 ans, en première à l’université

Ta réponse semble soulager le capitaine, ce qui t’embrouille encore plus l’esprit. Et le regard qu’il pose alors sur toi... n’aide clairement pas...

Ton cœur bat tellement fort qu’il résonne dans tes oreilles.

Jin ne répond toujours pas à ton pourquoi, mais par contre il consent enfin à répondre au reste...

Tu serres les poings au début, mais fronces les sourcilles à la fin. Comment ça, lui ?!

Tu n’as pas à demander... Parce qu’il reprend, sûr de lui... Etonnement sûr de lui, en fait...

Il t’a embrassé... ok... Jusque-là, ce qui t’alarme surtout, s’est de savoir si tu lui as rendu son baisé... Il dit que tu t’es livré à lui... jusqu’à quel point ?

Sauf que la question n’est pas là dans l’immédiat... Le sujet n’est pas là... Ce n’est pas ce qui a fait toi qui importe ou qui perturbe Jin... c’est ce qu’il veut lui... Et s’il n’était pas aussi sérieux, s’il ne gardait pas les yeux fixés dans les tiens qui sont grands ouverts de stupeur, tu aurais éclaté de rire. D’un rire nerveux, qu’on se le dise...

De toute façon, tu n’en fais rien... Tu te contentant de le fixer, figé, le souffle coupé. Tu ne sais pas quoi dire... tu ne sais pas quoi faire... tu ne bouges pas...

Merde... ça sort d’où ça putain ? Et pourquoi tu ne réagis pas ?!

« ... est-ce que... est-ce que je t’ai dit autre chose hier... ? Quelque chose qui... a amené... à cette situation ? »

Est-ce que tu lui as avoué comment se comporte Dark Taiyo ? Dark Taiyo le suicidaire qui aime tout le monde et se découvre des tendances... bi...

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Lentement, il semble comprendre, ses yeux s'écarquillent, il réfléchit à toute vitesse aussi, tu vois que tout n'est pas réglé. Il cherche une solution, se concentre encore, mais ne te réponds pas.

Tu avales ta déception, ce n'est pas la suite que tu espérais et ton satané coeur qui continue à battre à tout allure ! Après, vu l'état de choc dans lequel se trouve Taiyo, peut être est-ce mieux qu'il n'ait pas répondu, parce que ça n'aurait pas été vraiment voulu.

Malgré toi, tu recules d'un pas, alors que tu ne veux que t'avancer, tu te forces à mettre de la distance, pour qu'il puisse se calmer et admettre l'impensable, mais à aucun moment tu ne le lâches du regard.

« Tu ne m'écoutes pas. » dis-tu en levant les yeux au ciel. « Tu ne m'as rien dit hier, tu m'as embrassé après mais c'était pour te foutre de ma gueule, parce que... bon sang, cette histoire est glauque mais tu l'auras voulu. Tu t'es évanoui dans la piscine, je voulais te faire du bouche-à-bouche et je me suis ... trompé on a va dire. Ça t'a réveillé. Dix minutes plus tard, tu as posé tes lèvres sur les miennes en disant "non, définitivement pas du bouche à bouche" et tu as repris le cours de la soirée comme s'il ne venait rien de se passer. » Tu croises les bras contre ta poitrine et le regarde avec un air las. « C'est bon, rassuré ? » Tu soupires.

Tu te passes une main dans le visage. « Ensuite, là il y a cinq minutes, je t'ai menti et tu as confirmé que peut être... je... » tu soupires, bon sang, c'est si dur ! Et te voilà à tout lui expliquer comme un enfant, parce que son esprit n'a pas encore toutes les données, parce que tu retiens quelque chose malgré toi. Tu te frottes le menton et fini d'arracher le pansement. « Taiyo, je suis en train de te dire que je suis gay, ça fait des années qu'Ahloy et moi jouons le jeu, et ça en fait encore plus qu'elle le sait et qu'elle attend juste que je rencontre le bon gars. » Tu détournes le regard cette fois-ci parce que soudain, t'as peur. « Tu... tu peux le garder pour toi ? »

Sur les derniers mots, ta voix a tremblé et maintenant tu n'es plus si sûr de toi. Tout ça, c'est certainement une énorme connerie.