Fête de la Lune

15e jour du 8e mois de LA 52E ANNÉE DE L'ÈRE RI WU

Comment ne pas apprécier cette fête familiale ? Les yeux balayant le soleil couchant avec nostalgie, tu étais seule, ou du moins, bien loin de ta famille. Et pourtant, les visages qui t'entouraient n'étaient pas si inconnus... Tu ne savais pas si c'était grâce aux Esprits, ou simplement du au hasard, mais... une simple mission aux côtés de ton maître vous avait poussés à rejoindre ce petit village que tu avais cru voir tomber entre les mains de la Nation du Feu quelques années auparavant. C'était là, que tu avais été blessée, que tu avais perdu la mémoire mais aussi, que tu avais pris conscience de la gravité de la situation en Ya Tai.  

Néanmoins... ce n'était pas tout... Tu avais passé tellement de temps en ces lieux que les habitants avaient toujours eu une place particulière dans ton coeur. Alors, même si tu n'étais pas aux côtés des tiens à Ba Sing Se, tu avais tout de même l'impression d'avoir retrouvé une vieille famille, et c'était bien suffisant. Et puis, tu pouvais t'estimer heureuse de voir qu'ils avaient tous réussi à se relever, et à reconstruire ce que le feu avait décidé de faire disparaître...

Comme quoi, il restait encore de belles histoires en ce monde qui laissait entrevoir une belle lueur d'espoir.

Un sourire apaisé posé sur tes lèvres, tu décidas alors de détourner le regard un instant, pour te perdre sur le décor qui t'entourait... Tu reconnaissais certaines choses, certains souvenirs y étaient même liés, et pourtant... malgré tout ta bonne volonté, tu n'arrivais pas à te rappeler d'un simple prénom. Soupir lassé, les yeux fermés, tu abdiquas, choisissant de retourner vers la place centrale et de ne pas insister sur cet obstacle mis sur ton chemin par les Esprits. Si ta mémoire restait fermée, il devait y avoir une bonne raison... N'y avait-il pas combat plus noble à mener en ce monde que celui de retrouver la trace d'un homme qui t'avait sans doute oubliée ?

Le coeur un peu lourd malgré cette envie de profiter de la soirée, tu optas pour la bonne humeur et l'envie de te concentrer sur le futur. Peut-être qu'en relâchant un peu la pression concernant ton passé, ce dernier finirait par ressurgir... Et puis, une simple rencontre pouvait tout changer parfois...

Spoiler:

Fête de la Lune

15e jour du 8e mois de LA 52E ANNÉE DE L'ÈRE RI WU

Le soupire qui s’échappe de tes lèvres crée de la buée autour de toi. Tu es un bon soldat, tu suit les ordres, mais il y a quelque chose qui remue au fond de toi. On t’a volé tes souvenirs Les mots d’Ahloy te retournent l’esprit, tu ne te souviens même plus exactement quels ont été ses paroles, mais depuis qu’elle les a prononcé, tu as eu toutes les variantes possibles à chacun de tes moments de doutes. Tu te sens mal, désorientés, et tu n’arrives à savoir si tu aimerais qu’elle ait raison ou qu’elle ait tort. La possibilité d’avoir un enfant avec elle, le fait d’avoir levé tous les doutes, tous les mensonges, l’improbable supposition qu’elle t’ait pardonné… tout ça, serait merveilleux, mais … l’idée d’avoir perdu tous ces souvenirs à jamais te briserait le coeur. Et tu te mets à imaginer ces moments, finiront-ils par se transformer en souvenirs ? Moments imposés à ton esprits ?

Tu ne sais plus qui croire, ni quoi croire. La seule chose dont tu es certain, c’est que tu es bloqué dans cette armée et que tu avais commencé à enquêter sur ton frère. Lui aussi a perdu une partie de ses souvenirs, ça tu le sais depuis une dizaine d’année, depuis le moment où il est revenu d’entre les morts et qu’il t’a forcé à revenir au coeur de la Nation du Feu. Seulement, c’est sûrement différent de ton cas - si seulement ton cas est réel ! - puisque pour Cheng, ce serait de la faute de cette armée que tu hais tant.

« SHAO. » Tu redresses la tête rapidement, te rendant compte qu’en perdant tes souffles dans la nuit, tu as oublié de t’occuper de ce qu’il se passait autour de toi. Or, tu es en train de surveiller le camp de l’armée, tu es en faction, tu n’es pas censé rêvasser. Ton coeur se met à battre plus vite, tu connais les sanctions prévues dans ce genre de cas. Tu te redresses vivement et t’approche, tenant d’offrir un visage impassible, ni contrit, ni joyeux. Tu ne dois pas être pris en faute, ni faire de zèle. « Vous accompagnerez les soldats ici présent pour la fête de la Lune. » Tu ne peux caché ton étonnement, tu n’es pas le genre de soldat qu’on envoie en mission, plus depuis que ton Père a la main-mise sur tout ce que tu fais. Tu avales ta salive, espérant que c’est une marque de confiance et non un piège, puis tu acquiesces. Avec la nette impression tout de même d’être le dindon de la farce et rien d’autre.

Habillé comme des habitants du royaume de la terre, vous êtes sept, vous vous répartissez en plusieurs groupes. Tu te retrouves avec Huan, que tu ne connais pas plus que ça et tu espères que vous allez vous séparer à un moment donné, il est si grand et si impressionnant que tu ne comprends pas bien pourquoi on l'a mis dans ce groupe d'infiltration. A moins qu'il ne soit juste là pour te surveiller. Finalement, vous atteignez le petit village et la fête se fait entendre. Ton coeur se serre, vous êtes des imposteurs, des mauvaises personnes, vous allez briser des vies juste pour cette fichue guerre. Tu espères pouvoir fuir cette armée rapidement et trouver les réponses qui te manquent. Tu es si concentré sur ce qu'il faut que tu fasses, que tu ne remarques pas la jeune femme, seul un mouvement brusque de Huan qui te retient le coude t'empêche de lui rentrer dedans. Aussitôt, l'autre soldat se répand en excuse, il est doué, il à l'aise, bien plus que toi. Malgré sa taille imposante, quand son visage se fend d'un sourire, il est tout à fait charmant. Tu le jalouses instantanément. « Vraiment, excusez-moi ma dame, je ne vous avais pas vu. Captivé comme je l'étais par les lumières de la fête, vous vous y rendez vous aussi ? » Evidemment qu'elle s'y rend, mais je voulais couper la parole à Huan et m'approprier la conversation.

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La marche légère, tu avançais vers le centre des Festivités, un sourire posé sur tes lèvres fines. Toutefois, ce dernier disparut instantanément, lorsque tu sentis un frisson te parcourir l'échine afin d'aller mourir dans ta nuque. Comme une ombre qui planait dans ton dos, comme une sensation désagréable qu'une menace se profilait à l'horizon... Tu te figeas, un court instant, un instant de trop.

"Ow, pardon !"

On t'avait percutée, sans surprise, toi qui venais d'interrompre ta marche, l'esprit en proie au doute. Gênée, tu pivotas alors pour faire face à un duo qui, sans vraiment savoir pourquoi, te surprit.  Ainsi, tu restas quelque secondes à contempler les deux hommes, poussée par l'instinct, puis, tu portas ton attention sur celui qui s'était adressée à toi après la collision, non sans être débarrassée de cette impression étrange impossible à identifier.

" Oh, je... Oui, c'est une très belle fête qui mérite d'être vue, famille à vos côtés... ou non." répondis-tu poliment, l'accent renvoyant à tes origines lointaines présent dans ta voix. "Vous... n'êtes pas d'ici,  n'est-ce pas ?"

La question t'avait brûlée les lèvres au point que tu n'avais pas pu la retenir plus longtemps. Les yeux plissés malgré tes lèvres étirées visant à apaiser les choses, tu étais curieuse de savoir d'où ces deux hommes, dont les visages t'étaient inconnus, étaient natifs. Pour sûr, ce village n'était pas le leur, pour la simple et bonne raison que tu en connaissais les habitants depuis des années maintenant... De la famille éloignée peut-être ? Ou... autre chose ?

Rassurée par la présence de ton arc à l'arrière de ta ceinture, tu n'arrivais pas à faire le tri dans tes ressentis. Le danger, tu l'avais perçu, mais... Etait-ce réel ou étaient-ce les réminiscence du passé qui venaient te perturber au point d'imaginer l'ennemi tout autour de toi ?  Ta mémoire aurait-elle décidé de te jouer des tours à présent ? Cet endroit avait tellement eu une place importante dans ta vie qu'il était bien difficile de prendre du recul face au torrent d'émotions qui venait t'emporter.

Fête de la Lune

15e jour du 8e mois de LA 52E ANNÉE DE L'ÈRE RI WU

Vous êtes louches, c'est certain, tous les deux. Vous n'êtes pas d'ici, vos carrures n'ont rien à voir avec les maîtres de la terre dont vous ne pouvez vous vanter de faire partie. Il nous vous reste plus qu'à vous fondre dans la masse et éviter de croiser des gens. C'est déjà raté, évidemment, et la demoiselle que tu bouscules ne semble pas vraiment sereine. Tu souris pour tenter d'adoucir ta posture, c'est difficile de sourire en ce moment, mais tu as envie de faire cet effort, tu as envie d'être un homme différent, tu as envie de prendre tes propres décisions. Tu es perdu depuis ta dernière rencontre avec Ahloy. Enfin, la première pour toi depuis des années, mais selon elle.. Tu ne dois pas songer à ça maintenant.

«  En effet, nous ne sommes que de passage. » Tu ne peux pas dire autre chose et tu veux, par tes mots, empêcher Huan de tenter un mensonge alambiqué qui ne ferait que confirmer ses soupçons, mais comment rester vague sans attirer de nouveaux doutes ? « Nos familles sont restés dans les terres, mais nous nous rapprochons des côtés pour tenter d'être utiles. » Tu ne peux éviter de parler de la guerre, c'est ton quotidien et mêler la vérité au sein du mensonge est le meilleur moyen de rendre tes mots convaincants.

Soudain, le ciel s'ouvre et des gouttes vous tombent dessus. Un souvenir te traverse l'esprit et, avant que tu ne puisses l'enfouir au loin ou vérifier sa véracité, tu as tendu la main vers la demoiselle. « Chez moi, ça porte malheur de s'enfuir devant la pluie, m'accorderiez-vous cette danse ? » Tu restes les doigts, tendus, dans l'attente de quelque chose durant un nombre de seconde bien trop élevés. Puis tu te mets à danser. Tu as l'air idiot, mais au moins, tu n'as plus l'air dangereux. Heureusement que ce ne sont que quelques gouttes, pas un orage, mais ça te fait du bien. La pluie est des éléments que tu aimes, parce qu'elle te fait penser à Ahloy, parce qu'elle est imprévisible, parce qu'elle n'hésite pas et qu'elle fonce droit devant elle pour atteindre le but qu'elle s'est fixé : mouiller la terre. Alors, tu danses, comme si le monde n'avait plus d'importance, comme si la vie c'était juste ça.

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Ils étaient de passage... Voilà une information qui ne passa pas inaperçue à tes yeux qui se plissèrent par réflexe... Cependant, ton sentiment étrange finit par s'envoler face au visage plutôt rassurant de l'homme qui te parlait. A vrai dire, c'était plutôt l'autre qui ne t'inspirait pas bien confiance... Etait-ce parce qu'il observait en silence, sans broncher ou même tenter de s'exprimer ?

Consciente que tu ne pouvais pas continuer à adopter une position défensive, tu te détendis... pour afficher un simple sourire sur tes lèvres fines. Tu aurais bien le temps d'en savoir plus sur les deux hommes si tu décidais de jouer un rôle... comme tu avais si bien appris à le faire au coeur de ta Secte. Endosser une identité, observer, analyser... N'était-ce pas là les bases des Jardins ?  

Ainsi, tu joignis tes mains de façon solennelle, sous ta poitrine, prête à inviter le duo à t'accompagner vers le centre... Toutefois, tout ne se passa pas du tout comme prévu.

La pluie commença à tomber, lentement, mais sûrement. Rien de grave pour cette fête de la Lune qui ne saurait être ternie par un peu d'eau, mais les gouttes d'eau eurent pourtant un effet bien surprenant sur l'homme qui t'avait percutée.

* Danser ? *

Tu clignas des yeux, plusieurs fois d'affilié, avant d'être assurée que l'inconnu dansait littéralement sous la pluie, et qu'il souhaitait que tu le rejoignes. Incompréhension la plus totale, et pourtant, tu souris, une main tendue dans le vide pour sentir l'eau sur ta peau. Devais-tu rentrer dans son jeu ? Son collègue, lui, s'était éloigné un peu après avoir soupiré, comme pour essayer de se mettre à l'abri. Que risquais-tu ?

Alors, tu commenças à tourner, sur toi même, écartant les bras avec douceur, fixant le ciel embrumé puis... reportant ton regard quelque peu rieur sur l'homme qui continuait à se mouvoir. C'est alors, que ton regard se perdit dans le sien. Quelques secondes. Secondes durant lesquelles, tu donnas la curieuse impression d'être devenue somnambule... Un éclair, un flash, une claque emplie de souvenirs ter percuta l'esprit... Tu renvoyais celui que tu avais connu, tu revivais la même scène, ou presque... Que se passait-il ?

Figée, les yeux écarquillés comme subjugués par les traits du fou dansant, tu mis un moment avant de retrouver ton calme pour adopter un air plus... léger malgré les traits de ton visage soudainement tirés. Combien de temps étais-tu restée dans cet état de transe ?

" Est-ce... que je vous... connais ?" osas-tu maladroitement en restant sous la pluie.
* C'est complètement idiot !*

Sans attendre de réponse, tu hoches négativement de la tête en soupirant. Le lieu qui avait marqué ton passé te rendait un peu folle, et venait de te faire vivre un joli moment d'égarement. Ce n'était pas la peine d'en rajouter, ou d'essayer de croire à un miracle. L'heure était venue de s'abriter un instant, histoire de ne pas finir trempé...

Pourtant, alors que tu avais commencé à reculer de quelques pas, une nouvelle question franchit tes lèvres.

"Vous... Comment vous vous appelez déjà ?" finis-tu par demander, suspicieuse.

Tu ne savais plus s'il s'était présenté tant tu étais désorientée... Si jamais le prénom qu'il portait était celui que tu cherchais depuis si longtemps, peut-être qu'il allait se passer quelque chose ?

Néanmoins, même si l'espoir faisait battre ton coeur... Quelque chose clochait... L'inconnu affichait sans doute une simple ressemblance avec cet homme, cet amour lié à ton passé, et rien de plus... Même si... son sourire avait quelque chose de familier... et ses yeux aussi...

La danse de la pluie t'avait-elle rendue folle Aallyah ?

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La danse est folle, déplacée et tu as bien conscience que tu ne pouvais pas faire pire niveau crédibilité, mais au moins, tu n'es plus une menace et mieux, tu as permis à Huan de s'éclipser. Après tout, vous avez une mission à effectuer ce soir et il est bien trop sérieux pour ne pas s'en charger. Toi par contre, tu t'en fiches des remontrances, tu as déjà trop perdu, tu es trop abîmé, tout ton esprit est mélangé, alors un peu plus un peu moins.

Le meilleur moment, c'est quand elle te rejoint. Tu fermes les yeux et pousse un petit hurlement de joie, criant à la lune, la remerciant. Tu es fou à lier, mais tu en es si heureux, si fier ! Soudain, tu vois que ses yeux se troublent, elle semble perdue, comme si quelque chose venait de se rappeler à elle à moins qu'elle n'est fait l'inverse du somnambule et se soit endormie toute éveillée ? Qu'importe, tu cours lui porter secours, mais elle reprend constance avant ton arrivée. Tu noies ton geste dans un mouvement - gracieux, bien sûr - du bras.

Les gouttes continuent de s'écraser sur ton corps, ton visage, tes yeux, mais tu ne baisses pas la tête, tu boirais toute l'eau de pluie si ça pouvait te nettoyer de ce qui est embrouillé dans ton esprit. Et tu danses, encore un peu. Encore plus. Malgré la pluie qui se calme, bien que ce soit le moment de revenir à la raison. Tu aimes cet instant hors du temps.

Ses mots gâchent tout, parce que tu sens une vérité en elle, tu sens qu'il y a quelque chose de vrai, de fort, quelque chose de plus qu'une simple question. Et même si elle secoue la tête pour notifier que la réponse n'a pas besoin d'être prononcée, qu'elle s'est sûrement trompée, ça te touche en plein coeur.

Et tu ne sais pas pourquoi, mais tu as envie de lui répondre la vérité. Les gouttes de pluies reprennent de plus belle et se mêlent à tes larmes. Tu espères arriver à les arrêter à temps, parce que tout ton coeur te crie Ahloy et que tu ne sais plus quoi croire.

« Je ne vous ai pas donné mon nom ni vous le votre. » dis-tu doucement, tu n'as pas envie de partager cette information, tu n'as pas envie de mentir non plus. Tu es cerné, coincé, tu as réussi a enlevé sa méfiance, mais elle va revenir de plus belle. « Pour tout vous avouer » tu détournes le regard, incapable de la regarder en face « J'ai perdu la mémoire il y a peu, je suis incapable de vous dire si je vous connais, si je vous ai déjà rencontré, même incapable de savoir si votre visage me dit quelque chose. » Tes poings se serrent sur ta paume, et tu es heureux que la pluie couvre votre échange, tu es heureux que Huan ne puisse pas vous entendre. «  C'est... encore difficile d'en parler, je ne l'ai pas reconnu il y a longtemps, mais des faits m'ont... il se trouve que ... j'ai été obligé de regarder la vérité en face. » La douleur qui s'ouvre dans ta poitrine te tort en deux, tu n'arrives pas à cacher tes émotions, ton visage est un livre ouvert et pour une fois, ça t'arrange bien. Si elle se concentre sur ta peine, elle oubliera peut être de te demander ton prénom.

Tu n'arrives pas à savoir quoi dire, que faire. « Je, je ne vous dérange pas plus lontemps, j'ai largement abusé de votre gentillesse. » tentes-tu maladroitement, tu ne veux pas qu'elle sonne l'alarme, mais tu ne veux pas remuer ton passé, ce n'était pas prévu aujourd'hui.

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L'attente te paraissait interminable, et tu ne comprenais pas Aallyah, pourquoi, en cet instant précis, tu avais l'impression que le temps s'était figé. Ainsi, tu restas un moment l'esprit flottant, à contempler le jeune homme d'un oeil intrigué et perdu... jusqu'au moment où sa voix vint briser ta bulle pour te faire revenir doucement à la réalité.

Ton coeur s'étreignit face à ses explications sur sa mémoire... Son prénom s'était envolé, quelle coïncidence bien douloureuse pensas-tu... Faisant partie des victimes des derniers événements qui avaient rythmé ce monde, le danseur était plus que boulversé face à une réalité qui semblait lui échapper... Tu te retins de soupirer, affichant un simple sourire malgré ta déception... Même si cet inconnu pouvait t'aider dans ta quête personnelle, il y avait un blocage sur son esprit, blocage irreversible d'ailleurs... Enfin, pour l'instant.  

"Attendez, ne partez pas." lanças-tu en levant une main un tantinet désespérée vers lui. "Je suis désolée, je ne voulais pas... Enfin..."

Confuse, tu ne savais pas vraiment quoi dire... Pouvais-tu être transparente à ton tour ?

"Il... Il se trouve que ma mémoire a subi quelques dommages aussi... Vos traits, votre visage... J'ai eu l'impression, un court instant, de vous connaître, ou de vous avoir connu, c'était... très étrange." expliquas-tu avec douceur sans trop rentrer dans les détails.  

En effet, ton souci ne datait pas d'hier, il remontait à plusieurs années... Et puis, tu ne voulais pas passer pour une dérangée en mentionnant un homme qui avait eu une place importante dans ton coeur et dont les souvenirs te hantaient depuis ton arrivée dans le village.

"Mais, vous n'êtes pas celui que je cherche...." finis-tu par avouer un peu attristée.  

Non, ce n'était pas ton soldat, même si tu ne saisissais pas pourquoi tu avais eu cette sensation inexpliquée en dansant face à lui.  

Sauf si vous avez déjà visité cet endroit par le passé... Il se pourrait que nous nous soyons juste croisés en réalité.."

Toujours en quête de réponse, tu ne démordais pas... Il y avait quelque chose qui n'allait pas, ou plutôt, quelque chose que l'inconnu au prénom envolé ne disait pas... Tu le ressentais, mais tu ne voulais pas le brusquer... Alors tu la jouais, tout en continuant de garder un oeil sur l'autre qui avait pris ses distances... C'était la première fois que tu avais l'impression de faire un petit pas vers la vérité.

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"Je suis désolée, je ne voulais pas... Enfin..." Tu lui souris, et tu sens ton coeur se gonfler de joie. Tu n'es pas seul, tu n'as pas à affronter le monde seul, certain osent tendre des mains. Et elle en fait partie, juste pour un soirée certes, mais elle t'accepte, alors que tu n'es clairement pas d'ici, que tu n'as pas un visage typique des membres du royaume de la terre et que tu as eu la mémoire effacée. Tout ce qui pourrait faire que les autres te refusent, font qu'elle t'accepte.

Et un léger poids s'envole de tes épaules. Trop de choses ont remué en quoi ces derniers jours, mais là, tu ressens une nouvelle paix intérieure. Mais les mots de la jeune femme te trouble, tu ressemblerais donc à quelqu'un ? C'est là que la lumière se fit. Avant de s'éteindre brusquement. Cheng, elle ne peut pas connaître Cheng. C'est impossible. Il n'a jamais quitté l'armée.

« Et je suis désolé de ne pas l'être, » soupires-tu, incapable de te satisfaire de cette réponse. « Non madame, c'est la première fois que je viens ici, » avoues-tu. Tu as déjà prévenu ne pas être du coin et tu n'as que trop menti par le passé, tu préfères rester sur une bribe de vérité afin de ne pas te contredire plus tard. «  Mais je ne vous ai pas dit toute la vérité. » reprends-tu, soudainement, incapable d'équinanimité. « J'ai perdu la mémoire et j'ai oublié de nombreux détails, mais mon nom, je m'en souviens. » Tu te racles la gorge, difficile à dire.  « Je n'ai juste pas envie de vous le partager, parce que je connais les jugements qui s'en suivent. » Tu détournes le regard, parce que c'est encore un peu un mensonge, toutes les pensées qu'elles auraient à l'écoute de ton nom, risqueraient de tomber justes. Et tu n'as pas envie de gâcher ce moment. Sauf que tu as sauté dedans, à pied-joint, toi même, c'est trop tard pour reculer.

Pourtant, tu fais - physiquement - un pas en arrière, pour lui laisser de l'espace. Et, afin de changer l'état d'esprit du moment, tu prononces doucement.  « La seule personne à qui je ressemble beaucoup c'est... mon frère aîné. » Une grimace tort tes traits. Cheng, que tu vois, tous les jours, de loin, depuis cinq ans. Cet homme que tu aimes de tout ton coeur mais à qui tu n'as pas adressé la parole une seule fois en cinq longues années.  « On était proche autrefois, mais je ne vois pas dans quelles circonstance il aurait pu vous rencontrer, il n'est jamais venu par ici. » Et tu ne vois pas la jeune femme venir se battre sur un champ de bataille. Alors leur rencontre ne peut être possible. Tu es incertain, indécis, tu restes ici, mais tu sens que l'orage va passer, que la faible entente que vous aviez réussi à créer va voler en éclat.

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Étrange. C'était le mot parfait qui illustrait cet échange... cette rencontre... cette prise de conscience... Entre air suspicieux et rassuré, tu ne savais pas sur quel pied danser tant l'homme sous tes yeux te donnait l'impression d'être entrée au coeur d'un jeu de mensonge et de vérité. Pour sûr, tu avais envie de croire en ses paroles, mais d'un autre côté, il ne semblait pas vraiment très... transparent, quand bien même il ne transpirait pas la violence ou la malhonnêteté.

Ainsi, tu gardais tes distances et continuais de rester méfiante... Et tu fus bien heureuse de ne pas avoir baisser ta garde face à l'aveu sur ce prénom qui, au final, n'avait jamais disparu de la mémoire du danseur fou. Les yeux plissés, tu restas silencieuse, à l'écoute... Le jugement... Le patronyme resté secret... Cette sensation "étrange"... Ce binôme sorti de nulle part... Tu étais loin d'être bête Aallyah, tu n'étais pas une apprentie des Jardins aux parfums dissimulés pour rien. D'autant plus que tu connaissais parfaitement les stratagèmes utilisés par la Nation du Feu pour tenter des percées dans ce Royaume que tu considérais comme ton foyer.

Cependant, alors que tes dents se serraient face aux explications douteuses, tu fus percutée par cette dernière révélation. Cette ressemblance avec un autre homme, un frère que l'inconnu avait. Si bien sûr, tout cela était bien réel. A vrai dire, à cet instant, tu ne savais plus... Non, tu ne savais plus quoi penser.

"Ne restez pas ici." finis-tu par lancer, en ayant perdu ton sourire. "Partez, vous et votre... acolyte, avant que toute cette fête ne se termine mal."

La voix dure, le ton sec, tu ne détachais pas ton regard de l'homme.  

"Vous en avez trop dit, je le crains...Et votre... collègue a un comportement bien trop observateur... Alors, et parce que vous ne donnez pas l'impression d'être une mauvaise personne, même si vous m'avez menti et que... vous ne venez pas du tout... d'ici... Je vous donne la chance de fuir... vite." minaudas-tu à son attention pour que personne d'autre ne puisse entendre tes mots.  

Tu étais persuadée de viser juste, pourtant... Il y avait tout de même cette histoire de ressemblance qui n'arrivait pas à quitter ton esprit.  Et pourquoi donc n'arrivais-tu pas à classer l'inconnu parmi les terribles sbires de la Nation ennemie... ?

"Je ne saurais dire si vous avez réellement un frère auquel vous ressemblez... Mais s'il existe bien, et qu'il n'est jamais venu ici... Alors, savoir son prénom ne me sera d'aucune aide." soufflas-tu avant de commencer à faire demi-tour. "Bonne soirée."

Ton coeur battait à une vitesse vertigineuse, tu commenças alors à douter... douter de tes observations et des conclusions faites... Le duo avait clairement un comportement "étrange", lié à l'ennemi... Il y avait des indices... Mais pourquoi le danseur avait-il dit tout cela ? Faisait-il partie de ceux qui participaient à la guerre de force ? Avait-il voulu faire passer un message ? Et pourquoi, encore une fois, cette sensation te paraissait familière ? Comme si... tu avais déjà fait face à ce cas de figure auparavant.

Si seulement, les souvenirs du passé pouvaient revenir...

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Soit elle est plus vive d'esprit que la moyenne, soit tu as été beaucoup trop à l'aise dans le choix des mots car tout se retourne contre toi. Tu espérais obtenir des indices ou juste passer du bon temps, voilà que tu viens de ruiner tes chances. Son visage n'est plus amical, elle est soupçonneuse. « Merci » souffles-tu conscient de ne pas mériter cette chance. Elle aurait dû te dénoncer, et tu ne fais que confirmer ses dires, mais tu ne peux pas l'embobiner. De toute manière, tu n'as même pas envie d'essayer de le faire.

« Je suis navré de ... ces circonstances de rencontre, j'ai cru » Tu n'arrives pas à partir, est-ce une tentative d'essayer de repousser la fuite ? Tu reprends le fil des tes pensées en soupirant doucement « j'ai perdu beaucoup ces derniers temps et j'essaie de me raccrocher aux moments simples, mais vous avez raison, votre peuple n'a pas à en faire les frais. Je... » Tu t'arrêtes à nouveau. Tu ne peux pas juste profiter de son conseil, tu ne peux pas savourer ta chance et lui mentir, tant pis si tu en portes le blâme. Ton camarade est éloigné, il ne vous voit plus, il ne vous entend plus. Tes mots se sont aussi léger qu'un souffle d'air et tu te penches en sa direction. « Nous sommes 3 duo dispersé dans la fête, vous m'avez percé à jour, vous percerez les autres aussi, je l'espère. Ils ne veulent pas se battre, normalement, mais soyez sur vos gardes. » Tu n'avais pas prévu de dire tout cela à la base, mais tu ne peux plus être complice de tout ça. Tu espères qu'elle aura la présence d'esprit de s'entourer d'autres personnes pour que tout ne te retombe pas dessus, mais tant pis si ça met en péril ce pourquoi tu es de retour dans la nation du feu. Elle ne mérite pas de voir sa soirée gâché par ceux qui gâchent déjà ta vie.

« Je sais que je ne mérite rien de plus et je suis navré de ne pas pouvoir vous aider, mais... pourrais-je vous demander votre nom ? » Tu te sens saisis d'une nouvelle impulsion, un souvenir enfoui dans ton esprit, très loin en profondeur, qui est flou et recouvert de brouillard, mais que tu sais juste. « Si jamais vous avez un lien avec mon frère, peut-être que... lui au moins je pourrais le sauver. » Encore une fois, tu en dis trop, ou pas assez, mais tu en as marre de nager en eaux troubles. Tu veux la vérité et puisque tu dois partir, maintenant, tout de suite, autant tenter ta chance. Tu plonges ton regard dans ses yeux billants espérant obtenir une dernière information au moins pour sauver ce qui est en ton pouvoir.

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Un remerciement non prévu, et voilà que ta course s'arrêta pour faire face à cet étrange personnage. Les yeux plissés, tu l'observais, en tentant de comprendre pourquoi il te disait tout cela... Pourquoi se vendre ? Pourquoi trahir sa Nation ? Pourquoi avais-tu comme une impression de déjà vu en entendant ses mots ?  

Finalement, le pauvre homme devait définitivement être perdu... Cela ne faisait plus aucun doute. Tu pouvais percevoir de la sincérité derrière le ton de sa voix... Ils étaient plusieurs, ne comptaient peut être pas attaquer, mais tu te devais d'agir Aallyah, pour le bien de ce village qui avait déjà connu l'horreur. Tu t'en rappelais bien, tu en gardais de belles cicatrices...

Lâchant un léger soupir déconcerté, tu inclinas la tête, comme pour le remercier mais... tu ne pus te résoudre à le laisser sur place, pas après sa dernière demande.

Il voulait savoir ton prénom.

"Hm.."

Les lèvres pincées, le regard perçant, tu évaluais la situation... Dire la vérité ne faisait pas partie des options en temps normal... Tu étais une ombre, une espionne, un visage qui tentait de se faufiler partout malgré tes traits étrangers... Et pourtant, tu ressentais le besoin d'être transparente après tout ce que tu venais d'entendre. Ne le méritait-il pas ?  

"Aallyah."

Il était sorti dans un souffle, après quelques regards jetés à droite à gauche, à croire qu'il avait été plus compliqué de faire cet aveu que de se lancer dans un combat. Le coeur battant, tu t'attendais bêtement à une sorte de réaction... A un éclair de lucidité ou une prise de conscience violente...

* Tu lis trop de parchemins romanesques... *

Rêver était une chose que tu appréciais, d'ailleurs, tu étais longtemps restée dans cette bulle agréable pour éviter d'être confronter à la réalité... Et puis tout avait changé, ce fameux jour... Lors de cette rencontre qui restait flou, avec ce prénom qui restait dans l'ombre, et ce faciès qui s'estompait lentement de ton esprit à cause des années...

Peut être qu'en voyant cet homme un peu fou, tu avais eu envie de rêver de nouveau... espérer qu'il aurait pu avoir un lien avec ton passé pour t'aider dans ta quête...

"Et... Votre frère a t-il un prénom ?"

Question idiote qui finit par franchir tes lèvres, alors que tu avais clamé quelques secondes plus tôt que l'information ne te serait d'aucune utilité. Qui pouvait t'affirmer qu'il t'avait dit la vérité à l'époque ? Oh... Tu croyais aux Esprits, ils t'avaient toujours guidée, et en cet instant, ils te donnaient l'impression de frôler quelque chose... d'important.

Fête de la Lune

15e jour du 8e mois de LA 52E ANNÉE DE L'ÈRE RI WU [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

"Aallyah."

Le nom résonne dans l'esprit de Jin sans ne trouver la moindre ressemblance avec un détail de sa connaissance. Est-ce sa mémoire qui lui joue des tours, ou est-ce qu'il n'a jamais entendu parler d'elle ? Il ne saurait le dire. Soudain, il ressent le besoin d'aller de l'avant, de comprendre, de connaître. Il se jure qu'il va aller confronter son frère à son retour. Cinq longues années ont passé sans que Jin n'ait rien fait, il est grand temps pour lui d'aller confronter Cheng, d'apprendre et d'en savoir plus.

Comme un talisman, Jin retient le nom de la demoiselle. Il sent qu'il est important, qu'il pourrait changer la donne, il ne l'offrira pas à la légère à son frère, mais il le conservera comme une flamme brûlante d'espoir. Car c'est bien de ça qu'il s'agit : d'espoir.

Un très mince sourire s'étire sur les lèvres du maître du feu, elle veut en savoir plus, mine de rien, elle est curieuse ou bien il y a vraiment eu quelque chose. Et cet espoir se gonfle encore un peu, c'est sûrement trop vite et trop gros, mais au point où il en est, Jin n'a plus grand chose à perdre.

D'un léger murmure, à peine plus fort que l'air lui-même il souffle.

«  Cheng »

Le nom l'aurait trahi si elle n'avait pas déjà été trop perspicace. Elle savait déjà évidemment, mais voilà la confirmation. Ils viennent tous deux de la nation du feu, Jin ne peut plus se cacher. Il attend une seconde, regardant les yeux de la demoiselle se teinter d'espoir, de compréhension, mais elle sait comment cacher ses émotions et ses sentiments. Elle est sûrement bien trop entraînée, elle est sûrement dangereuse, alors Jin ne s'attarde pas.

Sur un dernier léger signe de tête, il s'éloigne. Il court récupérer le soldat qui l'accompagnait, inventant une excuse quelconque pour partir de la fête, il siffle, signal convenu pour montrer qu'ils sont peut être compromis et sans un regard en arrière, mais le coeur gorgé d'un espoir nouveau, il rentre au coeur de l'armée.

Les jours sont comptés, la libération est proche et, au fond de lui, pour la première fois depuis un temps qui lui semble flou, il a envie de retrouver Ahloy. Il veut la voir, vérifier qu'elle a dit vrai, il veut la croire parce que le cas contraire - un mensonge - lui briserait définitivement le coeur.

Fête de la Lune

15e jour du 8e mois de LA 52E ANNÉE DE L'ÈRE RI WU [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

L'espoir s'évanouissait, au rythme des secondes  qui s'écoulait lentement dans le sablier du temps. Et pourtant, alors que tu pensais sincèrement reprendre ta route, le coeur lourd et l'esprit focalisé sur ces espions ennemis qui venaient d'envahir discrètement la fête, tu fus prise au dépourvu par le prénom donné.

Celui de "Cheng".

Il te manquait le plus important, le nom de famille, qui allait toujours de paire avec la suite, toutefois, cela ne t"empêcha pas de te figer, les yeux plissés, les cinq lettres résonnant dans ton esprit au point de te donner le tournis. Cela te parlait, fortement, tu avais même l'impression de subir une longue et douloureuse prise de conscience alors que ton regard vide s'était tourné vers le seul être vivant qui s'était éloigné pour rejoindre son binôme.

"Cheng... ?" murmuras-tu pour toi-même.

Tu finis par articuler difficilement, malgré la migraine nouvelle et cette sensation désagréable d'être mise à rude épreuve... Tu connaissais un homme qui portait ce prénom, c'était indéniable.... Et plus le temps défilait, plus tu revivais des scènes de ton passé, des scènes qui avaient eu lieu dans cet endroit où tu te trouvais en ce moment même., des scènes qui semblaient vouloir te faire comprendre que c'était bien "cela", cette information, que tu avais tant cherché.

* Non... Impossible... *

Le hasard, la chance ou un simple traquenard ? Tu restais silencieuse, toujours perdue, le visage de celui qui avait tant chamboulé ta jeune vie au coeur de ton esprit. Sans savoir si tu pouvais prendre au sérieux cette information si déroutante, tu finis par te focaliser sur le danger bien présent, et ton devoir... La fête allait battre son plein, ce village ne tomberait pas à nouveau dans un piège... Même si tu paraissais plus que déroutée, tu décidas de mettre tes émotions de côté, juste pour quelques heures... Pour les habitants.

Pour que la Nation du Feu reste à l'écart et comprenne que la tentative était vaine.

Pour enfin faire le point sur ton passé, et te concentrer pour être assurée que tu venais enfin de mettre un prénom sur ce visage qui n'avait cessé de hanter tes nuits.