L’an 25 ☼ « STOP. C’est catastrophique ! » Un hurlement qui me résonne dans les oreilles encore longtemps et me fait perdre l’équilibre. Je m’étale de tout mon long sur le sol. Sans, mon frère, je me serais pris une punition monumentale, mais il accourt pour me relever. Je lève les yeux vers lui et le remercie en silence. J’ai cinq ans et je n’y arriverai jamais. Je le sais. L’aînée est parfait, doué, travailleur, patient. Il réussit tous les exercices et moi… moi non. Je retiens mes larmes, je sais que si je les laisse paraître trop tôt ce sera pire, et je me tiens droit. Le paternel me jette un regard noir, comme s’il savait ce que j’avais envie de faire, puis reprend tout depuis le début de l’exercice. Ma posture, le placement de mon souffle, mes mains, mon énergie. Rien n’est jamais assez bon pour lui. Jamais. Je baisse la tête en écoutant et me promet de faire mieux demain. C'est la seule chose à laquelle je peux me raccrocher.

L’an 31 ☼ J’ai grandi, j’ai mûri, j’ai progressé. En grande partie grâce à mon frère qui m’a toujours soutenu. Nous avons travaillé, en silence, dans le coeur de la nuit. J’ai appris sur moi-même, je connais mon coeur à la perfection, mes appuis, ma puissance. Je suis doué, vraiment doué. Après une enfance vraiment traumatisante, je peux dire qu’à onze ans, j’ai cessé de chercher l’amour de ma mère. Et ça a été douloureux de m’en rendre compte, une mère plus intéressée par les robes et les discussions politiques que par ses propres fils. Heureusement, mon père m’accorde ses regards et ils sont moins… brutaux qu’avant dirions-nous. Je l’adule et le hais à la fois, je veux son estime et je cherche à m’en séparer. C’est si compliqué d’être enfant de soldat légendaire. Tous mes aïeux ont été illustres dans l’armée et je veux en faire autant. Si jeune et déjà bousillé par une vision restreinte et fausse de la vie.

L’an 36 ☼ L’armée m’accueille à bras ouvert lors de mes seize ans. Avec une famille comme la mienne, cela semblait évident. Sauf que je découvre ce que c’est réellement. L’armée ce n’est pas juste la maîtrise du feu poussé à son paroxysme, l’armée c’est le meurtre, pur et dur. On nous envoie en mission secrète pour détruire des villages, pour tuer des innocents. Et je comprends combien on m’a menti. Toutes ces belles histoires des guerres qui naissaient dans le chaos total, engendré par la nation du feu. Qionghua change nos vies, à mon frère et moi. Nous découvrons que la vie n’est pas noire ou blanche, qu’il existe des tas de nuances et qu’elles sont toutes belles et intéressantes. Nous désertons sans hésiter, jusqu’au jour où il meurt. Lui, le pilier de ma vie. Et je n’ai plus de but à atteindre.

L’an 37 ☼ Il m’a sauvé en mourant, me donnant l’énergie nécessaire pour partir, pourtant, ce fut dur, très dur. J’ai erré, longtemps, sans but, sans rien d’autre que ma tristesse. Déserteur et maître du feu, j’étais dans le mauvais camp quelque soit le côté par lequel on regarde. Et c’est là qu’ils m’ont trouvé. Les pirates. Et ils m’ont accueillis parmi eux. J’ai changé de statut, j’ai abandonné ma maîtrise du feu pour apprendre à me battre, différemment. J’ai changé mon accent, ma façon d’être. J’ai menti à tout le monde sur mon passé pour me protéger, pour les protéger. Et ça a fonctionné. Pendant quelques belles années j’étais Jin, juste Jin. Plus de Shao, plus de nation, plus de guerre. Oh, la guerre faisait toujours rage, mais j’étais dans un camp particulier, entre deux et j’adorais ça.

L’an 41 ☼ Après toute cette joie, cette découverte, cette nouvelle vie, vint l’amour. Ahloy. Une femme incroyable. Il nous a fallu du temps pour s’apprivoiser, se comprendre, se connaître. J’en sais beaucoup plus sur elle qu’elle sur moi, c’était évident, mais parfois j’avais envie de tout lui déballer. Mais je n’en ai rien fait et j’ai juste profiter de chaque instant à ses côtés. Ces cinq années ont fait parti des plus heureuses de ma vie.

L’an 45 ☼ Qui dit extrême bonheur, dit énorme chamboulement. Il est revenu. Mon frère mort ne l’était plus, mais avait subit comme… un lavage de cerveau. Je ne le reconnais plus. Et pourtant j’ai du le suivre. Et pour ce faire, j’ai trahi tout le monde. Le cursed Lotus, Ahloy, mon frère. Je n’ai pas épargné une seule personne et je suis de nouveau coincé, ailleurs que là où mon coeur souhaiterait être. Aux uns, j’ai dit que j’étais un espion, aux autres un prisonniers. Les deux sont faux et les deux clans m’en veulent. A cause de moi, des vies ont été perdues et je sais que je ne pourrais jamais me le pardonner. Ahloy ne me pardonnera jamais non plus.

L’an 51 ☼ Aujourd'hui je suis emprisonné chez les miens, ceux qui m'ont élevé, accueilli, aimé -sûrement- et c'est dur. Dur parce que je veux retrouver ma liberté et la vie que j'ai choisi, mais j'en suis incapable. Déjà, je suis surveillé constamment et mon paternel ne me laisse pas le moindre champ libre, mais aussi par respect pour ce frère aîné que j'admire tant. Avant de fuir, je veux le sauver et lui ouvrir les yeux. Et puis, serais-je de nouveau capable de tout quitté alors que j'ai commencé à créer des vrais liens ici ? La nation du feu je la hais autant que je l'admire. J'y ai appris trop de choses sur moi-même pour tout renier en block.

01. Quel est ton avis sur ta nation ? T'y sens-tu bien intégré ? L'aimes-tu ? Trouves-tu des choses à en redire ?
Ma nation ? Je la hais. Je déteste mes parents et ce qu'est devenu mon frère. Je déteste la pression que je subis et je ne suis pas d'accord avec les actions entreprises. Mais j'ai les pieds et les mains liés, et mes rêves sont bien loin de ma nation. Alors je reste, au milieu des plus grands, jusqu'à ce que mon heure soit venue.

02. Quel est ton avis sur les autres nations ? Les connais-tu bien ? Es-tu plutôt ouvert et tolérant ou l'inverse ? As-tu déjà voyagé en-dehors de ta nation ?
La même question posée il y a 7 ans aurait eu une réponse totalement différente, aujourd'hui j'ai appris ce qu'étaient réellement les autres nations. Et ce ne sont pas des pions sur une carte, ce sont des gens, vivants, réels. Et je n'ai pas le droit de faire partie du massacre qui veut leur retirer leur vie. J'ai voyagé sur les mers en compagnie de nombreux pirates, j'ai appris et découvert la vie de partage et en commun... or, je veux retrouver ça le plus vite possible. Je ne pense pas qu'une séparation par maîtrise soit notre seule chance de vivre. Un vrai mélange serait mieux.

03. Que penses-tu de la situation politique actuelle ? De la guerre ? Est-ce que tu y prends part ?
Malheureusement, je suis totalement impliqué dedans et j'y prends part en temps que soldat. Mais j'exècre cette politique et cette guerre. J'aimerai juste fuir et déserter, une deuxième fois, mais cela aussi est impossible. Je crains que je dois m'impliquer entièrement pour faire changer les choses.

FIRE IS THE ELEMENT OF POWER

Ma maîtrise du feu était puissante dès le tout début ce qui a rendu mes parents fiers de moi. Mais si j'ai pu détester maîtrise ce pouvoir à cause des nombreuses et longues heures de torture pour apprendre à le maîtriser correctement, maintenant je l'aime et le chéri. Le feu est violent, cruel, dangereux. La maîtrise du feu est uniquement pour de l'attaque, on ne se défend pas grâce au feu. Et tout cela me dérange, car je veux répandre le bien, je veux retrouver une vie en accord avec mes principes. Mais le feu n'y est pour rien et j'ai fini par le comprendre. C'est la manière dont mes parents et les soldats s'en serve qui lui donne une si mauvaise réputation et ce n'est qu'à moi de faire rétablir la beauté de cette maîtrise. J'aime mon élément et je dois encore apprendre, je suis volontaire et déterminé à le faire correctement.