Chapitre 1 – Honor –  Les Kuroda
La famille Kuroda… Une vieille famille de la noblesse de la Nation du Feu, plus connue pour ses talents militaires que pour sa gestion des terres il faut avouer. Même si depuis quatre ou cinq générations maintenant, avec les mariages, un certain don pour la politique et les manigances semble avoir émergé chez certains membres de ma famille… Bref, on est le genre de famille qu’on préfère généralement avoir dans son camp que contre soi, surtout vu le caractère rancunier qui semble se transmettre au fil des générations et depuis le premier Kuroda sans doute.

Mais pour en revenir à moi, je suis la fille aînée de Kuroda Makoto, lui-même fils aîné de sa fratrie et général pour le Seigneur du Feu Sozin, puis son fils le Seigneur du Feu Azulon, et de Kuroda Yuki, versée dans la politique pour sa part. Enfin, quand je dis que je suis la fille aînée… Disons plutôt que j’ai réussi à devancer mon frère Takezo de 12 minutes pour lui ravir ce titre. Ça lui fera les pieds, tiens. Oui, j’ai un frère jumeau, et non, contrairement à tous les préjugés que j’ai pu entendre tout au long de ma vie, nous n’avons aucune complicité lui et moi. Si j’illustre la partie militaire de la famille, lui, il s’occupe de la partie politique et magouilles et compagnie. A vrai dire, à part notre famille, nous n’avons pas grand-chose en commun lui et moi. Et si nous ne nous entendions déjà pas des masses quand nous étions enfants, depuis nos 18 ans nos rapports sont plus cordiaux qu’autres choses. A vrai dire, frère jumeau ou pas, il me soule plus qu’autre chose la plupart du temps… Presque autant que notre jeune sœur, née trois ans après nous et dont la seule ambition dans la vie semblait celle de faire un beau mariage. Spoil alerte : elle a réussi ! Elle s’est trouvé un gentil mari dans la noblesse de la Nation du Feu, bien propre sur lui, et qui lui a donné trois chiards, pardon, trois adorables enfants qui sont aujourd’hui mes neveux et nièces. Ouais, bravo Mariko, on est tous fiers de toi.

En réalité, si, mon frère, ma sœur et moi avons un autre point commun en plus de notre famille : comme nos deux parents, nous sommes tous les trois des élémentaux de feu. Même si je me suis rapidement distinguée des deux autres par rapport à mon potentiel. Vous vous souvenez quand j’ai dit que j’illustrais la partie militaire de la famille ? Et bien disons que cela vient en grande partie d’une décision de mon père prise peu après notre premier entraînement à la maitrise du feu sous sa supervision à Takezo et moi… Ce potentiel que j’ai depuis l’enfance, il l’a presque immédiatement vu, étant lui-même assez puissant dans sa maîtrise (même si l’élève à dépasser le maître aujourd’hui), et a voulu l’exploiter au maximum. Seul problème : étant une femme, je ne pouvais pas marcher dans ses pas et entrer dans la cavalerie de la Nation du Feu. Qu’à cela tienne ! Il m’acheta mon premier arc dès le lendemain, décidant de faire de moi une aussi redoutable archère que maîtresse du feu… Mon frère, Takezo, il laissa la plus grande partie de son éducation aux bons soins de notre mère qui avait bien vu que son précieux fils chéri avait ce qu’il fallait pour lui succéder en politique une fois adulte. Nous avions 6 ans lui et moi et déjà nos parents avaient décidés quels seraient nos chemins dans la vie, comment nous rendrions chacun honneur à la famille Kuroda. Et si je ne sais pas trop ce qu’apprenait mon jumeau, de mon côté, l’entrainement en tir à l’arc comme pour la maitrise du feu étaient aussi stricts qu’exigeants sous la supervision de mon père, qui ne me laissait rien passé et cherchait toujours à me pousser à me dépasser. Les rêves de mon père pour moi sont aussi devenus les miens, tout comme ses espérances, ses exigences et ses idées.

Et niveau prochaine génération de Kuroda me demanderez-vous ? Bah, je vous ai déjà spoilé la contribution de ma sœur à ce sujet. Même si ses mioches ne portent plus le nom de Kuroda mais celui de son mari… Mon frère aussi a participé à faire perdurer notre nom, s’étant marié il y a plus de 20 ans et ayant lui aussi fait des enfants. De mon côté ? Et bien pour le plus grand malheur de ma mère, j’ai toujours refusé de me marier à qui que ce soit, envoyant promener sans le moindre tact ceux qui pensaient que c’était une bonne idée de tenter de me demander ma main. Une chose qui a amusé mon père les premières années, tout comme le surnom que l’on me donne depuis mes 22 ans à cause de ça. Maintenant, il faut avouer qu’il tire un peu plus la gueule à l’idée d’avoir une fille de 42 ans qui ne s’est jamais mariée ni fiancée. Mais franchement, j’ai autre chose à faire que chercher à jouer les épouses modèles. Et je préfère de loin mourir en m’appelant toujours Kuroda qu’avoir des gamins dans les pattes, qu’on se le dise.

Chapitre 2 – Duty –  Les archers de Yuyan
L’armée de la Nation du Feu. Une véritable institution pour ma famille et clairement le milieu dans lequel mon père m’a destiné à briller depuis l’enfance. Ouais mais voilà, quand on est une femme de la Nation du Feu, entrer dans l’armée signifie avoir le choix entre les forces domestiques et les archers de Yuyan. Et là encore, c’est mon père qui a choisi ma voie pour moi : celle menant à ces archers d’élites qu’il admire depuis quelques années avant ma naissance. Une histoire de l’un d’entre eux lui sauvant la vie d’une flèche sur un champ de bataille si ma mémoire est bonne. Et elle l’est vu le nombre de fois où il m’a raconté cette histoire. Mais passons…

Entrainée depuis mes 6 ans, 3 à 4 heures tous les deux jours, autant dire que mon niveau à l’arc est loin d’être dégueulasse depuis mon adolescence… Un des objectifs de mon père pour moi et clairement rempli. C’est simple, aujourd’hui je considère mon arc presque comme une extension de mon corps. Presque au même titre que ma maîtrise du feu. Et l’objectif de mon père a fini par devenir le mien aussi, à force de l’entendre parler de ces archers d’élite. Quoi de mieux que l’élite pour montrer de quoi une Kuroda est capable après tout ? Dès mes 16 ans et ma possibilité de rejoindre l’académie militaire, j’ai postulé pour entrer chez les Archers de Yuyan. Si mon niveau en tir me fit passer la sélection sans trop de souci pour la formation, cette dernière ne me dérouta finalement pas tant que ça. Rigueur, exigence et discipline, je les côtoyais déjà tous les jours depuis l’enfance alors un peu plus ou un peu moins… Mais j’ai montré effectivement de quoi était capable une Kuroda. Deux ans de formation avant d’avoir le droit de porter les peintures de guerre rouge sur le visage comme les autres Archers de Yuyan et de pouvoir dire officiellement en faire partie. Avec un petit grade de sous-officier au passage pour m’être illustrée plus d’une fois lors de la formation. Ou peut-être aussi un peu grâce à mon Général de père… Mais peu importe s’il m’a "acheté" ce grade, tous les autres que j’ai gagné durant le reste de ma carrière militaire, je ne les dois qu’à moi. Plus lentement sans doute que si j’avais accepté son "aide" pour me faire pistonner ou que si j’avais été un homme mais au moins, je sais ce que je vaux et j’emmerde ceux qui ne sont pas contents de me voir au grade de Commandante. Surtout que je n’ai pas l’intention de m’arrêter là.

Bien sûr, en tant qu’archère d’élite, j’ai été plus d’une fois amenée à aller au front, que ce soit contre le Royaume de la Terre que contre les Tribus de l’Eau. Même si j’ai plus souvent participé à des campagnes contre les fils de la Boue. Ah oui, pardon, ils préfèrent le terme Fils de la Terre. Mon premier déploiement eu lieu dès mes 18 ans, à peine ma formation terminée. Et dans un timing parfait d’ailleurs mais c’est une autre histoire. Si je suis revenue plusieurs fois à Hikyo entre deux déploiements plus ou moins longs, je ne restais jamais plus de quelques mois à la capitale avant de repartir au front. Et cela m’allait très bien, il faut l’avouer, me donnant une très bonne excuse pour fuir certaines choses. Niveau blessures, je dois avouer que j’ai quand même eu de la chance, n’en récoltant que des minimes. Du moins, jusqu’à mes 29 ans…

J’avoue ne plus me souvenir exactement de l’attaque, cette embuscade dans laquelle ma compagnie et moi étions tombés ce jour-là. Ni même exactement mon rapatriement jusqu’à Hikyo à vrai dire. D’après les dires des médecins qui m’ont pris en charge après ma blessure, j’ai oscillé entre inconscience et moment de délires à cause de la fièvre liée à l’infection de ma plaie dans le dos les premiers jours qui ont suivi cette saleté d’attaque… Mes premiers souvenirs un minimum cohérents datent du lendemain de mon retour à Hikyo, quand un médecin m’a fait la liste de mes blessures. Une profonde entaille sur une bonne partie du dos, presque en parallèle de ma colonne vertébrale, à une demi-douzaine de centimètre à gauche de celle-ci et longue d’une quinzaine de centimètre, qui s’était en partie infectée pendant le voyage de retour même si l’infection était contenue. Une profonde entaille qui laissa d’ailleurs une cicatrice sur presque toute sa longueur… Et comme si cela n’avait bien sûr pas suffit, mon omoplate gauche avait été grandement endommagée par les pouvoirs d’un maître de la terre, qui avait manqué de peu de me broyer le haut du bras gauche en même temps. Est-ce qu’ils pouvaient sauver mon bras ? Au moment de mon réveil, ils savaient simplement que l’amputation avait été évité de peu. Mais ils n’étaient pas encore sûrs de savoir si je retrouverais toute la mobilité de mon bras et si c’était le cas, combien de temps il me faudrait pour ça…. Est-ce que vous savez ce que ça fait, en tant qu’archère, d’entendre ce genre de chose ? Tout ce pour quoi j’étais préparée depuis mon enfance qui pouvait disparaitre comme ça ? Plutôt crevée qu’avouer que j’ai fait une dépression suite à cette annonce, cachant ça derrière mon habituelle colère et arrogance… Et derrière un travail acharné aussi pour retrouver l’usage complet de mon bras dès que j’ai pu commencer à le rééduquer. Parce qu’il était hors de question que je sois la première Kuroda écartée de l’armée de cette façon !

Non, je n’ai finalement pas perdu l’usage de mon bras. Mais oui, la "rééducation" ne fut pas de tout repos. Si je n’ai pas eu trop de difficulté avec ma maîtrise du feu après ça, celle de la foudre fut un peu plus capricieuse. Même si je crois savoir pourquoi mais peu importe. Et pour le tir à l’arc…  Et bien comme je l’ai déjà dit, ce fut assez long et pas de tout repos pour retrouver mon niveau. C’est simple, entre ma blessure et mon premier redéploiement avec mes hommes après ça, plus d’un an et demi s’était écoulé… On n’enterre pas si facilement un Kuroda.

Chapitre 3 – This fucking sin – Kaori
Ouais, il fallait bien que j’en arrive à parler de cette chieuse finie… Sakai Kaori, une emmerdeuse de première catégorie que je dois supporter depuis… Depuis… Et bien depuis aussi longtemps que je me souvienne en fait ! Nos mères sont des amies de longues dates et comme Kaori et moi n’avons que quelques mois d’écart, elles se sont mis l’idée bizarre en tête, lorsque nous étions enfants, de faire en sorte que nous soyons amies nous aussi. Mais cela ne s’est pas vraiment passé comme elles l’auraient voulu entre nous vu que nous ne nous sommes jamais entendues… Enfin, sauf quand quelqu’un tentait d’intervenir dans nos engueulades. Là, on arrivait à s’entendre le temps de lui faire regretter d’avoir ouvert la bouche. Oh bien sûr, elle s’entendait très bien avec Takezo, qui était fou amoureux d’elle, allez savoir pourquoi. En tout cas, nos mères ont quand même bien insisté pour qu’on continue de se voir Ori et moi, comme si un miracle pouvait se produire. Et il y a eu cette suite de… D’évènements aussi dégueulasses qu’ignobles.
Le premier incident a eu lieu quand j’avais 17 ans. Le jour même où j’ai généré des éclairs pour la toute première fois. Comment on en est passé de moi narguant cette non-élémentale se rêvant sur le trône de la Nation du Feu avec ma nouvelle maîtrise à se retrouver avec la langue de l’autre dans sa bouche ? Aucune foutue idée, j’étais trop occupée à fuir en réalisant ce qu’il se passait pour y réfléchir. Je ne sais même plus précisément si j’ai mis une claque à Ori après ça ou non, c’est pour vous dire à quel point je n'étais pas bien. En tout cas, oui, j’ai fait en sorte de l’éviter les mois qui ont suivi, ne voulant pas la recroiser après ça… Enfin, c’était sans compter sur ma mère qui a réussi à s’arranger pour qu’on se revoit quelques mois plus tard, alors que je venais de finir l’académie militaire. Est-ce qu’on a de nouveau déraper ? Malheureusement oui. Et bien plus que la première fois d’ailleurs histoire d’empirer la situation… Même si Ori me prouva à peine quelques heures plus tard qu’elle pouvait encore trouver le moyen de rajouter de l’huile sur le feu concernant cette histoire : mettre Takezo au courant de notre dérapage ! Bien sûr, en grand sauveur de l’honneur des jeunes femmes bafouées, mon jumeau s’est presque immédiatement proposé comme mari à Ori pour "laver son honneur". Mais comme il s’est pris une veste, c’est sur moi qu’il s’est défoulé, brisant à jamais le peu de relation encore fraternelle qu’on avait lui et moi. Même s’il a quand même eu la décence de taire toute cette histoire et de ne pas jeter le déshonneur sur notre famille et sur moi pour ce… Problème dégoutant. De mon côté, j’ai profité de ma nouvelle place chez les Archers de Yuyan pour fuir une nouvelle fois. Mais au front cette fois. Au moins, j’étais sûre d’avoir la paix concernant Ori là-bas.
Et effectivement, j’ai gagné 3 ans avant de revoir Kaori, lors de mon retour à Hikyo après cette campagne militaire. Où je la découvris mariée et enceinte jusqu’aux yeux de son premier enfant. Super donc après avoir bien foutu la merde entre mon frère jumeau et moi avec ses conneries de me sauter dessus, madame jouait les femmes parfaites ? Et on se demande encore pourquoi je ne peux pas supporter cette femme ? Et histoire de m’énerver encore un peu plus à propos de toute cette merde, on a dérapé de nouveau durant mon séjour à Hikyo, entre deux campagnes militaires. Un schéma qui malheureusement ne semble cesser de se répéter à chacun de mes retours, entre nos éternelles engueulades… Le seul moment de "paix" entre nous date de l’époque de ma blessure au bras. Vous vous rappelez quand j’ai parlé d’une grosse infection ? Et bien Takezo est allé pleurer dans les jupes de Kaori pour aider les médecins à la faire disparaître… Ouais, si j’ai encore mon bras gauche et son usage, c’est grâce à elle, même s’il est hors de question que je l’avoue en public ou que je la remercie pour ça. De toute façon, que je le veuille ou non, je l’ai déjà plus ou moins fait en craquant de nouveau et m’adonnant à de nouveaux péchés avec elle…
Fais chier cette histoire sérieusement ! Près de 24 ans que ça dure sans que je n’arrive à m’en sortir. Mais je compte bien trouver un moyen de le faire quand même, ça a assez duré tout ce cirque !

Chapitre 4 – Petites choses bonnes à savoir
01. Comme beaucoup de femmes de la noblesse de la Nation du feu, je gardes mes ongles assez longs et taillées en pointes. Mais seulement à la main gauche, ceux de ma main droite étant coupés et gardés courts. Un petit effet asymétrique certes mais étant donné ma pratique quasi quotidienne du tir à l’arc, pour mon confort, mieux vaut garder mes ongles de la main droite courts. Pourquoi ne pas couper aussi ceux de la main gauche dans ce cas ? Parce qu’il faut bien respecter la tradition non ? 02. Si je porte les cheveux longs, comme pratiquement tous ceux de mon peuple, il est extrêmement rare de me voir avec les cheveux détachés… A vrai dire, je déteste ça, trouvant bien plus pratique de les garder attachés. Je les porte donc le plus souvent en chignon assez haut ou de temps en temps en une simple queue de cheval, tout aussi haute que le chignon. 03. Niveau vestimentaire, il est également assez rare de ne pas me voir en uniforme depuis que j’ai rejoint les rangs de l’armée. Même si je fais quand même l’effort d’enfiler autre chose lorsque je suis en permission (bien que pas toujours) ou quand la situation l’exige. Mais il est clair que je me sens quand même bien plus à l’aise en uniforme que dans une autre tenue. 04. J’ai pour habitude d’essayer de méditer au moins une heure par jour. Parfois un peu plus quand je n’ai pas pu le faire la veille ou les jours précédents. Oh non, cela n’a rien à voir avec un quelconque côté spirituel ou un truc du genre, vu que je m’en fiche bien. Je ne vois d’ailleurs même pas ce que la spiritualité vient faire là-dedans. C’est simplement pour le côté relaxant de la chose et le calme, la maîtrise de mes émotions que cela m’apporte. Et qui est plus que pratique tant dans ma pratique du tir à l’arc que pour ma maîtrise du feu et même de la foudre. Après tout, la production d’éclairs exige une tranquillité d’esprit et une parfaite maîtrise de ses émotions, non ? 05. Je ne suis pas vraiment quelqu’un qui a beaucoup d’amis et qui s’en fait facilement. A vrai dire, je ne cours même pas après ça. J’estime ne pas en avoir besoin plus que ça. Surtout que pour pallier un peu à ce genre de chose, je peux compter sur Tiko, mon aigle-faucon de 4 ans maintenant, succédant aux deux premiers que j’ai eu par le passé. Et bien entendu, je l’ai dressé pour la chasse. Après tout, ça reste un rapace… Et je reste qui je suis. 06. Je ne suis vraiment pas du genre à donner des surnoms aux gens. Si leurs parents leur ont donné un prénom, c’est pour l’utiliser… Il y a pourtant deux exceptions à ça, deux personnes seulement dans tout mon entourage à qui j’ai donné des surnoms depuis l’enfance et que j’utilise encore aujourd’hui. Il s’agit, sans grande surprise, de mon frère jumeau, Takezo, que je surnomme Zozo. Et la deuxième est Kaori, que j’ai l’habitude d’appeler simplement Ori. 07. Jamais mariée, jamais fiancée, beaucoup de personne dans mon entourage n’ont même pas souvenir de me connaître une relation sentimentale avec un homme. Ce qui est effectivement le cas, si on ne compte pas les "amourettes de jeunesse" que l’on peut bêtement avoir durant son enfance. A cause de cela et de ma dévotion à la Nation du Feu et ma compagnie d’archers de Yuyan, je me traîne depuis près de deux décennies une réputation de "Vierge d’Acier". Une réputation que j’aime entretenir, l’air de rien, en me disant uniquement mariée à ma mission d’aider la Nation du Feu à apporter le progrès et la paix aux autres peuples de Ya Tai… Même si Ori sait malheureusement à quel point cette réputation est totalement fausse. 08. Oui, je suis, malheureusement et bien contre mon gré, porteuse d’une ignoble souillure. Mon regard et mes envies ne semblent pas attirés par le corps des hommes mais plutôt celui des femmes. Ou celui d’une seule femme ? Peu importe, de toute façon, je fuis tout ça et vis dans le déni absolu à ce sujet. Je ne suis simplement pas faite pour les relations sentimentales, c’est ça et uniquement ça. Rien à voir avec Ori ou une quelconque attirance contre-nature pour qui que ce soit. Je ne suis juste pas faite pour les relations de couple, c’est tout… Oui, c’est beau l’auto-persuasion et le déni…

01. Quel est ton avis sur ta nation ? T'y sens-tu bien intégré ? L'aimes-tu ? Trouves-tu des choses à en redire ?
La Nation du Feu est la plus grande de toutes les nations de Ya Tai, que les autres veuillent l’entendre ou non. En tant que fille d’un des généraux du Seigneur du Feu Azulon, issue de la noblesse et moi-même gradée dans l’armée, j’y suis parfaitement intégrée et toute aussi loyale. C’est un véritable honneur pour moi de pouvoir servir ma nation, mon peuple, et je n’hésiterais pas une seconde à offrir ma vie pour elle. Certains me disent totalement endoctrinée par la propagande du régime politique et du Seigneur du Feu en place. A ces personnes, je leur réponds simplement que non, je suis juste loyale à mon pays et à la famille royale qui le dirige. Ce n’est pas ma faute si eux ne le sont pas et n’aiment pas autant leur nation que j’aime la mienne.

02. Quel est ton avis sur les autres nations ? Les connais-tu bien ? Es-tu plutôt ouvert et tolérant ou l'inverse ? As-tu déjà voyagé en-dehors de ta nation ?
Non seulement je les ai étudiés mais en plus, j’ai côtoyé certains de leurs habitants au cours des différentes campagnes militaires auxquels j’ai participé avec ma compagnie d’archers. Et clairement, j’ai beaucoup de mal à être ouverte à des personnes qui sont encore autant coincées dans le passé. La Nation du Feu a vraiment beaucoup à faire pour les éduquer, tous autant qu’ils sont, et les sortir de l’ignorance pour les amener dans le progrès… De quoi me conforter dans l’idée que la cause du Seigneur du Feu est juste et me réconforter aussi dans l’idée que si je dois en côtoyer lorsque je participe aux campagnes militaires chez eux, c’est un mal pour un bien. Car clairement, les autres nations ont besoin de l’éducation et de la discipline de la Nation du Feu.

03. Que penses-tu de la situation politique actuelle ? De la guerre ? Est-ce que tu y prends part ?
Le seul responsable de toute cette situation, c’est l’entêtement des dirigeants des autres nations à refuser d’entrer dans une nouvelle ère. C’est à cause de ça que la Nation du Feu est obligée de faire la guerre aux autres nations, pour leur ouvrir les yeux sur tout ce que nous avons à leur apporter. La paix, la prospérité et le progrès… Cela fait maintenant 24 ans que je prends régulièrement part à cette guerre à travers les différentes campagnes pour lesquelles ma compagnie d’archers de Yuyan est déployée. Le plus souvent contre le Royaume de la Terre, ces bouseux étant particulièrement têtus. Deux ou trois fois, j’ai également été envoyés dans les terres glacées que revendiquent les Tribus de l’Eau, tout aussi figé dans le passé que les autres… En tout cas, aussi entêtés qu’ils soient tous, je participerais encore sans la moindre hésitation à d’autres campagnes. Pour la grandeur de la Nation du Feu !

I’ve always liked to play with fire

Comme tous les enfants de la Nation du Feu, on m’a testé dès ma naissance pour savoir si j’étais une élémentale ou non. Et sans surprise pour mes parents, la boule d’amadou qu’on m’as mise sous le nez s’est enflammée très rapidement. Chez les Kuroda, comme dans beaucoup de familles nobles de la Nation du Feu, la maîtrise de cet élément est tenue en grande estime. Ma maîtrise est donc une part entière de moi et je n’ai jamais imaginé ma vie sans celle-ci. D’ailleurs, il m’arrive parfois de plaindre les non élémentaux comme Ori… Même si ça ne dure jamais plus de quelques secondes.
C’est mon père qui a supervisé quasiment toute ma formation dans la maîtrise du feu. Et comme pour tout, il était strict et sévère avec moi, me faisant travailler jusqu’à l’épuisement. J’avais 6 ans quand il a commencé à m’entraîner, juste après les heures d’école et malgré les entraînements de maitrise du feu que je suivais déjà à l’époque. L’entraînement avec lui, c’était plusieurs heures tous les deux jours (l’autre journée étant consacré à l’entraînement au tir à l’arc), sauf un jour par semaine qui était mon "jour de repos". Est-ce que je lui en ai voulu d’avoir été aussi exigeant avec moi ? Absolument pas ! Je n’en serais clairement pas à mon niveau s’il avait été aussi laxiste avec moi qu’il l’a été avec mon frère jumeau. Il a tout de suite vu que j’avais plus de potentiel que Takezo alors il a fait en sorte de l’exploiter au maximum.
Donc oui, mon entraînement fut dur, exigeant et strict. Et le fait que j’ai quelques facilités à maîtriser le feu ne faisait qu’encourager mon père à me pousser encore un peu plus. Mais cette rigueur et cette discipline qu’il m’a imposé dès mon enfance ont fini par payer alors que j’avais 17 ans et que j’ai réussi, pour la première fois, à générer des éclairs… Encore une chose qui poussa mon père à durcir encore un peu plus mon entraînement mais pour le coup, je ne pouvais qu’être d’accord avec lui. Je voulais faire partir de ces rares privilégiés de ma nation à savoir maîtriser la Foudre. Et j’ai réussi, après encore un an de travail et d’entrainement acharné…
Aujourd’hui encore, je continue de m’entrainer régulièrement. Seule désormais et plus sous la supervision de mon père, mais toujours avec la même rigueur et la même discipline. Et cette exigence envers moi-même que je tiens de lui. Le seul problème qui persiste reste mon incapacité totale à maîtriser la foudre quand Kaori est dans les parages… Parce que sa simple présence m’énerve bien trop pour que j’arrive à garder mon calme et donc le contrôle de mes émotions, une chose qui est essentielle pour ce genre de maîtrise. Dommage ! Car je rêve depuis un moment de l’électrocuter !