{ année 8 de l’ère ri wu } une petite fille, qui n’est pas douée de la capacité à maîtriser le feu. au moins, elle ne sera jamais inquiétée. pas une menace pour le pays, pas une menace pour la royauté. née dans une fratrie nombreuse, où il est facile de passer inaperçue.

{ enfance } discrète, silencieuse, modèle. une enfant douée pour le chant, qu’on dit promise à un bel avenir. kaori passe beaucoup de temps à s’occuper de ses cadets, ayant une affection toute particulière pour l’enfant né juste après elle : @sakai shohei. toujours consciencieuse dans ses apprentissages, mais très bonne menteuse lorsqu’il est nécessaire de cacher les méfaits de ses frères et de ses sœurs. tenue comme modèle, au sein de sa famille, mais parfaitement conscience du jeu qu’elle joue, et de la place qu’on attends d’elle de conserver. préférant passer du temps auprès des garçons que des filles ; poussée non sans peine et un peu par intérêt entre les pattes des kuroda par maman, tazeko et akane ( @kuroda akane ) comme alliés forcés. sévère et quelque fois hautaine, avec les autres enfants.

{ année 26 et 27 de l’ère ri wu } 17 et 18 ans. des étincelles, kaori n’a jamais cru @kuroda akane. les élémentaux maniant la foudre sont trop rares, à ses yeux, et sa détestée ne peut manier cet élément trop abrupt pour elle. à l’opposé de son frère, tazeko, que kaori aime beaucoup. et pourtant, les premières étincelles naissent sous ses yeux ; lors d’échanges houleux. maman a beau avoir toujours espéré, kaori n’a jamais su faire d’efforts pour elle. n’a jamais voulu entendre parler des heures passées imposées avec les enfants kuroda. et quand les premières étincelles ont jailli de ses doigts, l’adolescente s’est agacée ; lui laissant entendre sans aucune once de culpabilité que même si elle tentait d’user de tous les subterfuges du monde, elle n’aurait jamais son attention et sa reconnaissance. et une dispute, aussi passionnée que la haine, qui mène à un péché. une fois, puis deux. la culpabilité de kaori la pousse à en parler à tazeko, qui se veut sauveur des âmes en lui proposant de la marier. et kaori qui refuse, fuit, nie quoi qu’il ait pu se passer. quelques mois passent, avant qu’elle n’épouse un autre. juste pour oublier, se rappeler qu’elle peut aimer de la façon dont on l’attends. et puis, heureuse, sans doute. maintenant qu’akane est loin.

{ année 30 de l’ère ri wu } 21 ans. sa première étoile, son bébé ( @"maeda eiko" ). une petite fille, et une maman maladroite mais aimante. silencieuse, malicieuse et douce. un portrait idéal, pour l'aînée, semblable à sa maman. un nouveau foyer dans lequel elle oublie ses erreurs, et où elle trouve le bonheur.

{ année 31 de l’ère ri wu } 22 ans. sa deuxième étoile. un autre bébé, à peine treize mois après son aînée. naissance plus difficile, pour la maman, dormant peu depuis qu’elle a donné la vie. un bébé plus bruyant, plus insistant, quémandant constamment l’attention de sa génitrice. et une année sombre aussi, quand son jeune frère est enfermé. trop dissident, trop dangereux ; mais un membre de la royauté, tout de même. kaori passe du temps auprès de lui, avec les années, lui apportant les vivres qu’il aime.

{ année 34 de l’ère ri wu } 25 ans. une nuit. juste, une seule nuit. un moment passé auprès de maman, tandis que l’époux garde les filles. aucun doute sur la sécurité de sa maison, aucun doute sur la sagesse de ses enfants, aucun doute sur celui qui porte la responsabilité des événements. et pourtant, il lui suffit d’une nuit, pour envoyer sa vie en l’air. un verre, puis deux, puis trois. et encore, six, sept. des blessures à effacer, peut-être. kaori le savait parfois instable, mais leur mariage a toujours sû faire face aux difficultés. participant régulièrement aux tables de jeu, sans jamais mettre en danger sa famille. de ce qu’elle croyait. et pourtant, une bouteille vide, sur la table. c’est tout ce qu’elle retrouve. supposant qu’il est parti en chercher une autre, et qu’il n’a pas osé laisser ses enfants seules. farfouillant le quartier à pas pressés, jusqu’à trouver le corps inanimé. secoué, giflé ; la question en boucle, mais le silence et la culpabilité. à surveillance réduite, les petites téméraires ont tracé leur chemin, ont suivi les papillons dorés sans doute, et sont tombées sur un ravisseur. seulement la maman n’en sait rien. et le papa non plus.
et même si les recherches durent des semaines, elles sont vaines.

{ enfers } comme un jour brumeux. inexistant. des heures passées à pleurer, crier, chercher. la détresse de retour à la maison. ils étaient trois, et il était tout seul. deux enfants, deux étoiles qui ne brillent plus. les années sont longues, et douloureuses. on ne vit plus quand nos enfants partent en premier, on survit seulement. la culpabilité de l’époux comme des coups de poignards, la pression de la belle-famille qui veut éviter un divorce inconvenant. les cicatrices qui restent à vif, toujours ; mais kaori s’accommode à la douleur, avec le temps.

{ année 38 de l’ère ri wu } 30 ans. un accident. quelque chose à faire, un but à atteindre. sur la demande de tazeko, la botaniste s’occupe d’ @kuroda akane  de retour au pays. un goût amer sur les lèvres au départ, que de s’occuper de celle qui rend sa patience ardente. mais une blessure, violente et aggravée, dont elle accepte de prendre la charge. malgré lés apparences, elle met beaucoup de cœur à l’ouvrage, sans attendre rien en retour ; sachant pertinemment que l’archère déteste ses moments de faiblesse ; et encore plus lorsqu’ils surviennent en sa compagnie. fort heureusement, leurs échanges chaotiques reviennent vite et (même si kaori a hésité à l’empoisonner par mégarde) rien ne semble pouvoir arrêter la soeur de son ami.

{ année 42 de l’ère ri wu } 34 ans. au moment où son frère revient, pour fonder le temple du soleil pourpre, elle suit la marche. trop de temps passé dans l’ombre, à ruminer douleur et absence de ses enfants, et un nouvel intérêt. la sorcellerie ne l’effraie pas, et ses mains de botaniste l’aident à entrer facilement dans les apprentissages. vins empoisonnés, encens libérateurs, talismans du ressentiment, kaori s’imprègne petit à petit de ces nouvelles saveurs. passant de disciple à maîtresse, aussi rapidement que  @sakai shohei  devient grand maître. ses cicatrices comme moteur, alliées pour gérer les émotions que l’apprentissage requiert.

{ année 45 de l’ère ri wu } 37 ans. excellant dans les confections, usée et abusée par un mariage dont elle s’est totalement désintéressée. pas de divorce, pas de vagues, pas d’émotions dans ce qu’elle vit au quotidien. sans doute une tare des sakai, quand elle compare à l’intérêt que son jeune frère  @sakai shohei  a porté à son épouse. et une excuse, nichée au fond de sa tête. une excuse, quand celui qui partage notre vie a réussi à la détruire en un claquement de doigts. une pincée d’herbes, un adroit mélange de poison. qu’on la soupçonne, les sakai ont l’habitude. et pourtant, aucune peine dans son cœur, quand on trouve le corps de son mari, abandonné, et probablement ivre à nouveau.

{ année 51 de l’ère ri wu } 43 ans. deuil effacé. temps dédié à la secte, surtout. on murmure, sans doute, qu’elle n’est pas étrangère aux affaires qui ont secoué son couple et sa famille. si elle ne peut dire grand chose de son mari, elle n’aurait jamais touché à ses enfants. une lueur d’espoir, d’un jour faire la lumière. (l’avenir réservant bien des choses  @"maeda eiko" )

01. Quel est ton avis sur ta nation ? T'y sens-tu bien intégré ? L'aimes-tu ? Trouves-tu des choses à en redire ?
{ jusqu’à la fin } la nation du feu. une évidence, lorsqu’on appartient plus ou moins aux bas-fonds de la famille royale. elle aime sa nation, sa maison, sa famille. résidant depuis toujours à hikyo, connaissant les moindres recoins par cœur, les îles pour paysage. appréciant particulièrement de rester proche de ses croyances, au temple du soleil pourpre, proche de sa famille.

02. Quel est ton avis sur les autres nations ? Les connais-tu bien ? Es-tu plutôt ouvert et tolérant ou l'inverse ? As-tu déjà voyagé en-dehors de ta nation ?
{ portes closes } aucun intérêt, aucune curiosité. loin d’imaginer les autres nations comme des terres dues à sa nation, kaori considère peu ce qu’il peut y avoir au delà des frontières de la nation du feu. elle n’en connait peu, voir aucun en dehors des visiteurs occasionnels de la nation, et ne s’y intéresse pas. elle ne laisserait aucun d’eux passer le seuil de sa maison, n’a jamais voyagé et n’y compte pas.

03. Que penses-tu de la situation politique actuelle ? De la guerre ? Est-ce que tu y prends part ?
{ sans jamais prendre part aux combats } désintéressée. un fardeau beaucoup trop lourd sur les épaules de son peuple. elle sait, elle voit, elle se renseigne. elle entend  @kuroda akane  lui en parler. elle a vu les blessures, a soigné les douleurs. elle se demande parfois si ce n’est pas la guerre, qui a mis sens dessous dessous toute sa vie. qui lui a ôté ses enfants. depuis qu’elle est au temple, elle s’en mêle de moins en moins, sachant pertinemment que sa famille est écartée de toute décision politique, et qu’il en sera toujours ainsi. si son frère  @sakai shohei  trouve que c’est trop lent, et que la nation du feu laisse son ambition s’éteindre en braises, elle préfère attendre, et voir ce que l’avenir pourra réserver. si un jour les sakai venaient à mettre la main sur le trône, elle serait pourtant aux premières loges, réclamant un dû longtemps gardé silencieux.

{ maîtresse } dans le creux du volcan, sur les pas de ses cadets, l’odeur d’encens comme un parfum de liberté. si ses cicatrices avaient été toutes autres, elle n’aurait peut-être pas suivi ses frères. de la sorcellerie, des ressentiments, le poison entre les mains, dissimulé et subtil ; bien éloignés de la douce maman qu’elle aspirait à être. et pourtant, elle manie avec habileté les herbes, les talismans et les illusions. embrassant sans regrets la peur, elle n’a pas choisi l’épée. même si les armes ont été ses principales difficultés (se complaisant dans les poisons et les encens), l’anneau-foudre sur son poignet est parsemé d’un joli liseré pourpre et doré. elle a mis du temps à le dompter, et s’en sert peu, bien qu’elle ait passé beaucoup de temps à apprendre son maniement. préférant avoir les mains dans le bouillon ; gardant de ses talents de botaniste tout ce qui lui facilite les apprentissages, elle se complaît plutôt dans la patience des arômes, des élixirs et des vins. elle ne se soucie pas vraiment de l’image que renvoie la secte, emmurée dans le silence, incapable de trahir les siens ; qu’ils aillent à l'abattoir, elle les suivrait sans peine.