Depuis que Hao avait été promu Capitaine, donc quelques années avant son actuelle promotion de Colonel, il lui a été permis de rencontrer des gens de différentes familles influentes de la Nation du Feu. Parmi eux, la famille Sakai était sûrement celle avec qui il était le plus proche, grâce à Shohei, puis, à Kaori. En tant qu’héritier direct de la famille Jin, il était souvent vu par les autres comme quelqu’un à avoir comme allié, qu’il était promis à de grandes choses. Cela, combiné à sa maîtrise élevée du feu ainsi qu’à son ascension fulgurante dans l’armée, faisaient de lui une sorte de parangon du soldat modèle. Et il faut dire que son attitude très calme, voire froide selon certains, n’arrangeait pas les choses. Être au coeur de rumeurs aidait à cette vision qu’avaient les gens de lui, le fait qu’il restait calme et ne parlait que peu lui donnait un air très noble, ce qui semblait parfait pour l’héritier de la famille Jin.

Il allait donc régulièrement dans le manoir Sakai depuis quelques années. Il y avait fait la connaissance des membres les plus “importants” de la famille, et il semblait être apprécié par ces derniers, sinon, pourquoi diable l'invitait-il autant ? Cela était très commun pour lui de s’arrêter au manoir lorsqu’il était à la capitale. Il passait plusieurs heures à discuter avec Shohei et Kaori, tandis que la jeune Aika restait muette telle une statue. Elle était bien trop jeune pour prendre part à des discussions pareilles.

Hao était actuellement à sa maison familiale, à Chung-Ling, et avait entendu dire que Sakai Shohei était présent. Il fit ainsi envoyer une lettre par un soldat pour le convier à venir le voir chez lui. C’était la première fois qu’il invitait Shohei à la maison Jin. Cela aurait dû arriver bien plus tôt, mais Hao n’était jamais présent à Chung-Ling lorsque ce dernier venait par ici, loin de la capitale bruyante d’Hikyo. Alors lorsqu’il ouïe dire que ce dernier était ici, il n’attendit pas pour faire envoyer une invitation.

Le rendez-vous était pour dans trois heures, le soir. Il l’invitait ainsi à boire le thé mais aussi à rester manger au domaine familial. Hao n’appréciait que peu la compagnie des gens, mais pour Shohei, il faisait une exception. Son caractère assez spécial était rafraîchissant comparé à la horde de nobles coincés qu’il voyait tous les jours. Chose assez idiote lorsque l’on sait que Hao est lui-même l’un de ces nobles assez renfermé.

En termes d’habits, il opta pour une robe rouge et noire, quelque chose qui rappelait la fière nation du feu. Dans ses cheveux, il mit sur sa gauche, une sorte de barrette en acier double qui enveloppait deux mèches du jeune homme sur les côtés. C’était un bijou fantaisiste que les Jin portent depuis la nuit des temps. Selon son père, cela viendrait des clans barbares d’avant l’époque du premier Seigneur du Feu, et que tout homme de la famille se devait de les avoir dans les cheveux, à toute heure du jour comme de la nuit, en paix comme au combat. Seule son père avait une petite différence par rapport à ces barrettes, il en avait aussi trois au-dessus de la tête qui venaient montrer trois mèches de cheveux retombant sur son visage. Ceux-là, seul le patriarche des Jin avait l’autorisation de le porter, et donc, Hao aurait à le porter un jour ou l’autre, lorsque son père disparaîtra sous terre et redeviendra poussière.

Le colonel était maintenant assis à une table rectangulaire, attendant son hôte. Son père, sa mère ainsi que sa soeur étaient présents aussi. Si son père se trouvait à l’une des deux extrémités de la table, sa femme était à sa gauche, et son fils à droite. C’était une coutume de se placer ainsi, la femme à gauche, et l’héritier à droite. La soeur de Hao, elle, était assise à côté de son frère dans un certain silence. Elle avait beau être militaire et assez bien gradée, elle n’en restait pas moins trop jeune, surtout devant la famille Sakai, eux qui ont le sang divin des Hino couler à l’intérieur de leurs veines.