Suspicions  

Flash-back - cinquième mois de l'année 53, peu après le retour de la bataille du Pôle-Sud.

Cela devient de plus en compliqué de cacher à Ahloy le médicament que tu prends... Elle vérifié régulièrement ton épaule et te surveille de près, ce qui a tendance à te mettre les nerfs à vifs et n’aide pas pour ce qui est de ta consommation de l’infusion...  

Vacillant entre calme et nervosité, tu t’obliges à t’entrainer plusieurs fois par jour afin de retrouver tes marques et te garder occupé. Tu passes aussi beaucoup de temps avec Momo, quand tu es chez Ahloy. Cela à l’avantage de garder votre attention détournée de toi...

Mais le soir, quand la petite dors, l’ambiance est... lourde... Tu sais qu’elle te soupçonne de quelque chose, elle te connait bien trop... Mais tu ne peux pas lui dire... Tu ne peux pas lui avouer ce besoin que tu as de prendre cette plante, à quel point elle te fait du bien... Elle ne comprendrait pas...

La fin de journée approche, et tu te tiens un peu à l’écart de la ville, travaillant des mouvements basiques en prenant garde à ne pas trop faire appel à ton côté gauche, désormais un peu plus abimé qu’avant...

Tu génères une flamme ou l’autre de temps en temps, essaie de ressentir le feu en toi. Tu tentes de le guider, de lui imposer ta volonté, de reprendre le contrôle sur lui...

Tu n’as pris qu’une infusion, le matin, aussi commences tu déjà à ressentir le manque. Tu t’y habitue beaucoup trop vite... A tous les coups, il y a du psychologique là-dessous, mais ce n’est certainement pas toi qui vas prendre conscience de ça...

T’efforçant de rester calme et concentré et ne te sentant pas en danger sur ce territoire, tu relâches ta garde, ne faisant pas vraiment attention à ce qui t’entoure. Voilà bien une erreur de débutant...

Résumé + blessures:

@Ahloy  et  @Koda

Cela fait une semaine que je suis revenu d'Agna Qel'a et que j'ai aidé mes frères et sœurs à chasser la flotte ennemie de leurs terres. Les combats furent âpres et c'était une deuxième expérience du combat. Mes instructeurs, que ça soit au maniement des armes ou à celui de la maîtrise de l'eau, ont fait tout ce qu'ils ont pu pour que je sois prêt le moment venu. On ne peut pas savoir si on l'est avant d'avoir été confronté au stress de la bataille. Il n'y a qu'un entraînement rigoureux rappelant au corps les réflexes qu'il a appris afin de survivre. Le but est simple, il faut qu'à la fin du combat, tu sois en vie pour continuer à vivre et pas ton adversaire. Pour t'aider, plusieurs façons de penser. Chacun a une raison différente de tenter de survivre et de voir le lendemain. Pour ma part, c'est l'espoir de retrouver, un jour, ma sœur et la haine me permettant de faire subir à mes ennemis le pire des châtiments ; faire naître dans leurs yeux la peur et la résignation. Qu'ils se rendent compte qu'il n'y a plus d'espoir pour eux de s'en sortir et qu'ils vont irrémédiablement perdre la vie. Ils n'auront aucune chance de se rendre ou de revoir un jour leurs proches.

Quand j'ai vu cela naître chez chacun des soldats du feu que j'ai combattu lors de la première bataille, j'ai ressenti un boost d'adrénaline et de plaisir si intense que ça m'a presque fait perdre le sens des réalités. Cela ne durait pas très longtemps, à peine une seconde, mais il a fallu, plus d'une fois, me ressaisir pour faire face à la menace qui s'approchait de moi. Force a été de constater que ça avait également été le cas lors de ce conflit-ci. Je pouvais enfin faire payer aux enfants du feu la souffrance qui vit en moi depuis toutes ces années. Ça m'a libéré d'un poids le temps de la bataille et c'était vraiment bon ! Cependant, je vois bien que mon oncle me regarde différemment depuis notre retour. Je ne saurais pas trop expliquer ce que je lis dans son regard, mais je sais qu'il a changé. À plusieurs reprises, je l'ai vu parler à mon père et quand je m'approchais d'eux, ils arrêtaient de parler et mon oncle partait. Pourquoi ? Qu'ai-je fait de mal pour qu'il réagisse de la sorte ? Je sais que les contacts avec lui sont compliqués, et ce, depuis mon enfance. Mais arriverais-je un jour à la rendre fier ? Je n'en suis pas sûr. Il a toujours été très exigeant, trop exigeant à mon égard. Je n'ai jamais réussi à lui faire sortir un seul compliment. Quand j'arrivais à faire l'exercice demandé, il me sortait toujours cette phrase : « Enfin, pas trop tôt ! Je commençais à désespérer. » Pour moi, c'était de sa faute si je n'avais pu accompagner nos soldats sur le territoire de la Nation du Feu et apporter la désolation sur leur sol plutôt qu'eux l'apportent sur le nôtre. J'avais, semble-t-il, montré trop de témérité la première fois et mettais la vie de mes confrères en danger en me comportant de la sorte. N'importe quoi !

Sentant que l'ambiance devenait trop lourde, j'ai été très content de pouvoir partir à la chasse pour changer d'air et retrouver mes frères d'armes. Pouvoir parler de tout et de rien avec eux, observer les si beaux paysages qu'offre le Pôle Nord et faire ce pourquoi j'ai été entraîné depuis tout petit me procurent un grand plaisir. De plus, on ne partait pas pour chasser n'importe quel animal, on nous a demandé de ramener du dauphin-piranha, un animal plutôt dangereux et assez fourbe. Cela nous a pris deux jours. Là, on était sur le chemin du retour et on pouvait apercevoir la cité. Nous n'étions pas encore arrivés, mais suffisamment près pour observer ses murailles immenses. On pouvait également voir la lune se lever peu à peu. Il commençait à faire sombre et il ne tarderait pas à faire nuit. Je parlais avec un de mes camarades quand le troisième qui nous accompagnait repéra quelque chose.

« Hé, vous avez vu ? »

« Quoi ? » demandions-nous en cœur.

« Là, il m'a semblé voir quelque chose d'étrange. »

Regardant dans la direction qu'indiquait son bras, nous ne vîmes rien jusqu'à que...

« Bah, c'est quoi ça ? Une lueur ? Elle est apparue et a disparu tout aussi vite. »

« Allons voir ! » leur dis-je.

Mon camarade et moi fîmes changer de direction au traîneau que nous tirions et qui transportait les dépouilles de trois dauphin-piranhas. Avec ce chargement, il y avait assez de viande, de dents, de graisse pour pouvoir être bien utile. Ces animaux n'avaient pas été tués juste pour le plaisir, ils allaient être dépouillés de tout ce qui pouvait servir pour faire des colliers, des lampes voire des instruments avec la peau. Nous dûmes contourner une légère élévation qui nous avait empêchés de voir pourquoi nous avions tous les trois vu une lueur. Quand nous la contournâmes, quelle ne fut pas notre surprise de voir que cette lueur était due à un homme qui semblait bien loin de chez lui et qui ne semblait pas non plus se rendre compte du danger qu'il courait à se trouver si près de la ville et seul.

Mon sang ne fit qu'un tour et je lâchais la corde que je tenais pour tirer le chariot. Dans le même temps, j'attrapais mon arc à flèche, arme que je maîtrisais mieux que quiconque au sein des équipes de chasse. Ce soir, j'allais pouvoir encore abattre un fils du feu et le plus drôle, c'est qu'il ne se rendrait compte de rien.

« Koda, non ! Attends ! »

Un de mes camarades tenta de me retenir, mais il dut plutôt courir après moi. Ils connaissaient le ressentiment que j'avais pour chaque personne faisait partie de la Nation du Feu. Ils savaient également que je pouvais vite m'emporter.

« Non, je n'attends pas ! Il va mourir un point c'est tout. »

« Je t'en conjure, ne fais pas ça ! On peut l'attraper et le ramener aux autorités. Ils seront contents d'avoir un prisonnier à interroger. Vous ne trouvez pas que c'est un peu étrange qu'il soit là tout seul ? Sûr qu'il n'est pas venu seul. Et si c'était un piège ? Il a l'air de vouloir attirer l'attention. »

À ces mots, je ralentis l'allure et je me mis à observer les environs. Mon camarade n'avait pas tort, c'était un comportement étrange. Un piège ? Possible, mais il était impossible pour moi de ne pas rendre justice en renvoyant ce gars aux esprits de ses ancêtres. Je pris mon arc en main, le bandai et visai ce gars. J'étais prêt à lâcher un trait qui arriverait dans son cœur. Une mort instantanée pour un ennemi qui ne mérite aucune compassion. Mais justement, n'était-ce pas trop doux comme fin ? Ayant à l'esprit ce que venait de me dire mon camarade, je lâchais le trait qui se planta aux pieds de l'intrus.

« Ne fais aucun geste où par mes ancêtres, je te jure que ça sera le dernier que tu feras. Qu'est-ce que tu fais ici. Réponds vite parce que ma patience a des limites surtout avec des raclures de ta nation pourrie ! »

Mes deux camarades se trouvaient de part et d'autre de moi et avaient également sorti leurs armes, c'étaient des lances.

@Nomura Taiyo  @Ahloy

Suspicions  
Flash-back - cinquième mois de l'année 53, peu après le retour de la bataille du Pôle-Sud.

Un niveau de relâchement pareil mériterait que tu te fasses butter... Et cela ne manque d’ailleurs pas de se produire alors qu’une flèche vient se planter à tes pieds. Surpris, tu fais un bond en arrière mais te mets aussitôt en position d’attaque fasse au groupe un peu plus loin. Celui qui a tiré t’interpelle alors, et il n’est pas difficile de comprendre sa motivation à vouloir te tuer.

Tu as comme une impression de déjà-vu... Attaquer avant de parler, cela te rappel la vielle...

Le cœur battant à tout rompre, tu t’insulte intérieurement d’avoir été aussi bête de te croire en sécurité ici... Tu restes un élémental feu, et si tu pensais que la plupart des gens de la ville étaient au courant de ta présence, force est de constater que ce n’est pas le cas.

Serrant les dents, tu finis par répondre sans relâcher ta garde.

« Je fais partie des vôtres ! Je suis ici avec la capitaine Ahloy et suis rev'nu avec le groupe de combattants descendu au Pôle-Sud pour combattre l’armée du feu. »

Ces types ont dû te voir maîtriser le feu, d’où leur réaction. Tu as eu de la chance que l’archer ai quand même la présence d’esprit de ne pas te tuer sur le coup...

« Je n'fais que m’entrainer, rien de plus... »

Pas certain que ça les apaises, mais ça vaut le coup d’essayer...

Ça t’apprendra à rester à découvert... Tu savais déjà que tu perdais pieds, mais là, c’est le pompon... Tu régresses de plus en plus, et ce apparemment à tous les niveaux vu ce qui est en train de sa passer...

Résumé + blessures:

 

@Ahloy  et  @Koda

La tension était toute aussi palpable dans la situation qu'au bout de mes doigts parce que j'étais en train de tenir en joue ce gars qui se pensait suffisamment en sécurité pour s'exercer à son art dégueulasse. Je ne pouvais vraiment pas encadrer les hommes du feu et, malheureusement pour lui, il en faisait partie. Il ne fallait donc pas qu'il attende de moi que je sois compréhensif ou magnanime. Pour moi, la solution à ce problème était simple... Il n'était pas un élémental eau, il n'était pas un allié, il se trouvait dans une zone interdite pour les gens de son espèce... Soit il répondait et acceptait de nous suivre bien gentiment pour subir un interrogatoire qui allait sans doute être tout sauf agréable soit il tentait quelque chose de stupide et la situation dégénérerait très vite tout en n'étant pas en sa faveur.

Quand la flèche se ficha à ses pieds, l'homme fit un bond de surprise, mais on voyait le guerrier, car il se mit directement en position de combat. Ce gars n'était pas net, il y avait quelque chose de dérangeant chez lui... Peut-être n'était-ce dû qu'au fait que c'était un fils du feu. À ma question, il répondit de manière à me faire penser qu'il s'en voulait de s'être fait prendre aussi facilement. À sa place, j'aurai clairement honte aussi. C'était de l'amateurisme pur jus ! Était-ce donc tout ce que la Nation du Feu pouvait faire à ce jour ? Si oui, il était temps de rassembler les troupes et de foncer raser ces demeurés. Malgré tout, il semblait avoir fait un brin de travail en sa qualité d'espion. Car oui, c'était clairement un espion. Aucun doute dans l'esprit de mes camarades et dans le mien. Cependant, ce qu'il dit pour justifier sa présence aussi près de notre capital ne me plût pas beaucoup.

Croyait-il vraiment qu'en balançant le nom d'une des nôtres qui avait été absente si longtemps et qui était revenue depuis peu allait suffire à nous faire baisser les armes ? Nous croyait-il stupides ? De plus, il avait le culot de dire qu'il était des nôtres et qu'il avait servi au Pôle Sud pour aider nos cousins. Cet homme ne se rendait vraiment pas compte de qui il avait en face de lui... Je manque de patience à certains moments et curieusement, ça coïncide toujours avec la présence des gens de la Nation du Feu. Sans sommation, je lâche les doigts retenant la flèche et celle-ci part à toute vitesse. Ne souhaitant pas le tuer vu que mes compagnons veulent le ramener pour qu'il soit interrogé, la flèche frôle sa joue de suffisamment près pour qu'une marque s'inscrive dans sa chair. Mes compagnons sont aussi surpris que la cible, ils ne s'attendaient pas à ce que je tire directement.

« MENSONGE ! Dis-nous ce que tu fais là ! Si tu mens encore une fois, je te jure que la prochaine flèche ne fera pas que t'effleurer la joue... »

J'avais déjà armé la suivante tandis que la première filait vers le fils du feu.

« Tu es un espion, avoues ! Tu balances le nom d'une de nos sœurs qui est revenue depuis peu après une longue absence et tu crois que l'on va avaler tes mensonges ? Tu dis t'être battu au Pôle Sud à nos côtés... J'y étais et je ne t'ai pas vu... Encore un mensonge ! Mais qu'attendre d'autre de la part d'hommes comme toi... Vous vous croyez si supérieur aux autres que vous avez l'impression qu'il vous suffit de parler pour que votre parole soit écoutée et respectée... Malheureusement pour toi, ça n'est pas le cas ici ! »

Pas besoin de réagir sur le fait qu'il ne faisait que s'entraîner... Ça devait, comme le reste, être de bien belles âneries ! C'était peut-être le signal convenu avec un autre espion pour lui dire que la voie était libre et qu'il pouvait venir pour délivrer son message. Depuis que j'avais tiré la flèche, mes partenaires étaient encore plus tendu qu'avant. Ils jetaient sans cesse des regards aux alentours pour être sûr de ne pas se faire surprendre par une embuscade.

« Je ne me répéterais pas... Réponds à nos questions avant que l'on te conduise auprès des autorités pour que tu sois interrogé une nouvelle fois. »

@Nomura Taiyo @Ahloy

 

Suspicions  

Flash-back - cinquième mois de l'année 53, peu après le retour de la bataille du Pôle-Sud.

Il faut croire que tes explications ne suffisent pas, car le type laisse partir sa flèche qui vient t’égratigner la joue. Surpris, tu n’as même pas le temps du sursauter. Le tireur s’énerve, t’accuse de mentir. Tu devrais garder ton calme, mais au lieu de ça la colère monte rapidement en toi. Tu en marres. Marre d’être attaqué pour un rien, marre de devoir te justifier en permanence. Serrant les poings, toujours en position de combat, ton regard se fait dur, noir.  

« T’sais quoi ? Merde ! Crois c’que tu veux ! »  

Tu aimerais pouvoir prendre ton infusion pour te calmer, mais c’est impossible. Baissant les bras, et ainsi ta garde, tu fusilles le type du regard.

« Tues-moi si tu veux, mais n’viens pas t’plaindre quand Ahloy te le fera payer ! »  

Tu aurais pu les suivres sans résister, le problème aurait été vite réglé, mais il t’a énervé. Tu aurais pu lui donner des détails pour confirmer tes dires, comme le fait qu’Ahloy est mère d’une petite fille sans nom que tu as toi-même surnommé Momo. Mais au lieu de ça, tu le défie de tirer à nouveau, le feu bouillant dans tes veines, prêt à réagir au moindre mouvement malgré ta position décontractée.  

Tu es à cran, fatigué. Tu regardes le groupe sans bouger avant de t’adresser de nouveau au tireur.

« Et pour info, j’vois pas comment tu aurais pu croiser tous les combattants dans l’Sud, nous étions beaucoup trop nombreux. »

Et puis qu’il aille se voir s’il ne te croit pas...

Résumé + blessures:

 

@Ahloy  et  @Koda

Assez surprenant que cet homme en face de vous ne fasse rien pour se défendre. Certes, le nombre ne plaide pas en sa faveur, nous sommes trois et il est seul. Cependant, quelqu'un m'aurait blessé, j'aurais agi bien que ça aurait été la dernière fois que j'aurais pu le faire. Là, rien si ce n'est de la colère qui brille plus intensément dans le regard de mon adversaire. Il ne se touche même pas la joue pour sentir la profondeur de la blessure ni essuyer le sang qui perle sur son visage. Il garde sa position de défense et son regard accusateur.

Le sujet répond que je dois croire ce que je veux ? Bien gentil de sa part, mais je n'ai pas attendu qu'il soit présent pour jouir de cette liberté. Contrairement à la Nation du Feu, ici, au Pôle Nord, nous sommes un peuple véritablement libre. Libre de penser comme nous l'entendons, libre de nous déplacer sans devoir rendre des comptes ou attendre des ordres ou une quelconque autorisation pour le faire. Libre de croire en ce que nous voulons et surtout libre de confronter nos dirigeants si l'on s'interroge sur leurs agissements. Jouit-il de la même liberté, lui ? Pas dans son pays et certainement pas en ce moment. Pourtant, je lui laisse le droit de s'exprimer et surtout de respirer. On peut dire qu'il a plus de chances que la moyenne de ses congénères. Je ne me rappelle pas d'avoir passé autant de temps à discuter avec quelqu'un de son espèce.

Comme s'il se résignait quelque part, Taiyo baisse les bras et m'adresse un drôle de message. Il me donne le choix de le tuer ou non, mais émet une mise en garde... Si je le fais, je devrai en répondre devant Ahloy. Une nouvelle fois, le nom de ma compatriote sort de sa bouche pourrie. Il le brandit comme un bouclier et espère qu'à cette seule évocation, je vais y réfléchir à deux fois avant de l'envoyer rejoindre ses ancêtres ? Un regard vers mes compatriotes et je comprends qu'ils sont toujours tendus, ils n'ont pas réussi à anticiper ma réaction et ont peur que je réagisse à chaud une nouvelle fois. Ils font bien d'avoir peur parce qu'effectivement, je peux réitérer mon geste sans crier gare. La tension est palpable et malgré le froid qui règne en ces lieux, il est certain que chacun de nous sent de la sueur qui coule dans son dos.

Une nouvelle fois, il s'adresse à moi plutôt qu'aux autres. Logique vu que je suis le seul lui ayant adressé la parole jusqu'ici. Il me dit que c'est normal que je ne l'aie pas vu parce que nous étions trop nombreux lors de cet affrontement. Merci Captain Obvious, on peut utiliser cet argument pour tous les conflits. Ça n'est pas pour autant que ça justifie sa présence, à nos côtés, lors de ce combat. J'ai beaucoup de mal à croire qu'il ait combattu ses compatriotes vus comme ces gens sont endoctrinés depuis leur enfance sur la grandeur, supposée, de leur Nation. Tente-t-il réellement de me faire croire qu'il y en a, ne serait-ce qu'un seul et lui en l’occurrence, qui réfléchit par lui-même dans ce pays ? Ma parole, je devrais me sentir honoré de me trouver en sa présence. Malheureusement, pour lui, je ne le suis pas le moins du monde et ma patience atteint ses limites. Il semble ne pas vouloir nous suivre et me met presque au défi de le tuer...

« Soit... Je vais t'accorder ce souhait, mais sache que ça te rend encore plus antipathique à mes yeux. Tu me gâches tout le plaisir ! »

La flèche part, une nouvelle fois, sans crier gare. Je n'ai pas pris le temps de lui demander ses dernières paroles et de faire cela dans les règles de l'art. Pourquoi lui accorder ce droit alors qu'il m'enlève le sentiment que je ressens quand je vois un adversaire qui expire sa dernière bouffée d'oxygène ? Moi aussi, je peux me montrer mesquin lorsque la situation l'exige. Tant pis pour l'interrogatoire, on pourra toujours amener son corps à la ville et envoyer des patrouilles pour débusquer les éventuels complices. Dans tous les cas, c'est ce qui se serait passé même si on avait réussi à le ramener vivant. Comment se fier à la parole de quelqu'un comme lui ?

@Nomura Taiyo @Ahloy

 

Suspicions  

Flash-back - cinquième mois de l'année 53, peu après le retour de la bataille du Pôle-Sud.

J'étais là, avec Momo bien emmitouflée poser sur le ventre, allongée sur le dos dans la neige tel un pingouin loutre. Parce que ça faisait bien une bonne heure que je m'amusais à imiter ces bestioles reines de la luge pour faire rire aux éclats la petite adepte de "sensations fortes" dans un coin plutôt tranquille de la ville où les gosses du coin s'amusaient.

Un instant de lâcher prise bien mérité, un moment de répit tant attendu après tout ce qu'il s'était passé ces dernières semaines. Je ne pensais plus à rien, hormis à faire rire un petit bout en mettant ma fierté de côté pour dévaler encore, et encore, la petite pente sur le dos en la tenant fermement entre mes mains.

Cependant, alors que je me relevais en sentant que la neige avait décidé de se faufiler dans tous mes vêtement sans exception, je vis arriver deux gosses paniqués dans ma direction.

"Ahloy ! Ahloy !"
"Vite vite !"
"Taiyo !"
"Et Koda"
"Ils SE BATTENT !"

Et voilà qu'un long soupir s'échappait de ma bouche, pour traduire mon agacement et mon exaspération avant de voir le duo s'enfuir vers le lieu de "l"affrontement" pour me guider sans dire un mot de plus. Avançant le pas lourd, sentant la colère frémir sous mes doigts, je traçai ma route, Momo bien calée dans mon dos grâce à une technique de portage ancestrale pour réussir à lier sécurité et claque dans le nez sans être gênée.

Oh, je ne savais pas lequel des deux allait en prendre pour son grade, mais je n'avais clairement pas envie de jouer la tendre. Alors, une fois les silhouettes visibles au loin, je commençai à faire aller les bras dans les airs, ramenant l'eau à moi pour venir la manipuler histoire d'être prête à les refroidir. Malheureusement, la méthode douce devint très vite inconcevable, car je compris que Kora préparait une flèche pour Taiyo après avoir scandé des mots complètement idiots.

"Non mais... ÇA VA PAS ?!" hurlai-je alors en basculant mes mains vers l'avant, après avoir dirigé le liquide précieux maitrisé vers la flèche dans le but de venir la geler et tenir en échec cette attaque complètement folle.

Cependant, le petit bloc de glace formé avec la flèche à l'intérieur finit par revenir par pur hasard dans la direction du lanceur. Spectatrice de cette punition non maîtrisée, je me mis à accélérer le pas vers les deux hommes en pestant comme une vieille harpie.

"MAIS ? VOUS ÊTES COMPLÈT'MENT ABRUTIS OU QUOI ???"

Je criais, comme une mère sur ses mômes, comme une cheffe sur ses disciples, comme un capitaine sur des moussaillons ingérables... Comme si la Guerre ne suffisait pas à l'extérieur, il fallait que deux de mes proches décident se de crêper le chignon...

Qu'est ce que j'avais fait pour mériter ça ?

Sorry but not sorry:

@Nomura Taiyo et  @Koda

 

Suspicions    

Flash-back - cinquième mois de l'année 53, peu après le retour de la bataille du Pôle-Sud.  

La tension est palpable, tant de ton côté que du leur. Le tireur semble réfléchir un instant, puis il finit par te répondre. Et à peine a-t-il terminé sa phrase que sa flèche part, cette fois vers ta tête. Tu étais prêt, et pourtant... tu es trop lent...

Une fois de plus, tu vois ta dernière heure arriver. Sauf qu’un cri non loin retentit et un jet d’eau vient figer le projectile avant qu’il ne t’atteigne, renvoyant la flèche gelée vers le tireur. Surpris, tu fixes la scène avec des yeux ronds avant de te tourner lentement vers Ahloy qui accourt vers vous en hurlant.

« J'ai rien fais ! »  

Et cette fois, c’est vrai... Bon, tu l’as “un peu” provoqué, mais c’est lui qui est venu te chercher en premier...

Tu te tournes à nouveau les yeux vers les chasseurs. Le type s’est pris le bloc en pleine figure, et ses comparses restent figés à la vue de la capitaine en colère.

Tu ne peux retenir un petit sourire narquois à cette vue. Bien fait pour eux...

Reportant ton attention sur Ahloy, tu remarques qu’elle est avec Momo. Tu te demandes bien comment elle a su...

Pinçant les lèvres, tu soupires avant de reprendre.

« Il m’a attaqué sans raison. J’ai vraiment rien fais... »  

Non parce que bon, ça va de se prendre l’engueulade aussi alors que tu n’y es pour rien, cette fois...

Résumé + blessures:

   

@Ahloy  et  @Koda