Ce qui va vous être conté ici, c'est mon histoire, mais pour bien la comprendre, il faut revenir un peu en arrière. Certains éléments me sont inconnus, mais ça n'est pas parce que je ne les connais pas qu'ils n'ont pas existé. Un autre point sur lequel je tiens particulièrement à insister, ce sont les termes que je vais employer. Je parlerais de mon géniteur ainsi que de mon père. Pour le commun des mortels, ces deux termes désignent la même personne. Pas dans mon récit ! Ils se connaissent, se côtoient au quotidien et s'entendent à merveille. Mais derrière cette amitié se cache un lourd secret, celui de ma naissance.

Ces deux personnes sont nées un peu après la naissance de l'Avatar Aang et avant celle du Prince Azulon. L'un au sein du clan Amarok, l'autre dans celui des Nanuq. Lors du passage de la Comète de Sozin, ils étaient minots et guère plus âgés lors de l'élection au pouvoir de la famille de mon géniteur, les Amarok. Ce dernier ainsi que mon père devaient tourner autour des douze ans à quelques années près.

Ils étaient à peine adultes lorsque la Nation du Feu tenta sa première offensive contre la Tribu du Pôle Nord. C'étaient des hommes, ils participèrent à la défense de leur terre. Nanraq combattit aux côtés de son père et fit montre d'un courage, d'une maîtrise de l'eau et d'une force sur laquelle on pouvait compter. Qarjuq (qui veut dire Flèche en Inuktikut), le meilleur ami de Nanraq, ne fut pas moins courageux bien qu'il ne soit pas un élémental. En effet, il avait choisi de servir sa patrie en intégrant les équipes de chasse. Cependant, il est à noter que durant la bataille, Qarjuq faillit perdre la vie et s'il est toujours de ce monde aujourd'hui, c'est grâce au Prince Nanraq.

Ils étaient en âge de se marier et vu la position de Nanraq au sein de la tribu, il était légèrement plus vital pour lui que pour Qarjuq de trouver une épouse. Pourtant, c'est bien Qarjuq qui avait trouvé une promise. Malheureusement, elle périt lors de l'attaque de la Nation du Feu. Qu'à cela ne tienne, ce coup du sort renforça l'amitié entre les deux hommes. Deux ans plus tard, Qarjuq épousa une femme venant de la famille Pinga (Caribou). Ils s'aimaient, étaient heureux ensemble, mais malgré leurs efforts, il semble que Dame Nature ne voulût pas accéder à leur requête, celle d'avoir un enfant. L'année suivante, ce fut au tour de Nanraq de se marier à une femme du clan de son meilleur ami, les Nanuq. Cependant, la tradition veut que pour épouser une femme de ce clan, il faille non seulement lui offrir un collier de fleurs, mais également une fourrure prise à un animal que l'on a chassé. Les Nanuq demandèrent à Qarjuq de partir avec Nanraq afin qu'il soit témoin que la tradition a été respecté.

Lors du retour de cette chasse, les deux hommes s'arrêtèrent à une taverne. Le futur marié voulait passer une dernière soirée à faire la fête de manière insouciante avant de devoir accepter la lourde charge d'être marié, une sorte d'enterrement de vie de garçon en quelques sortes. Ils burent, se racontèrent des histoires, burent encore. Lors de cette soirée, l'une des serveuses n'était pas insensible au charme des deux garçons. Cependant, Qarjuq était marié, il était hors de question qu'il commette une faute. De son côté, Nanraq n'était pas encore marié et pouvait jouir, jusqu'à la cérémonie de mariage, d'une relative liberté à ce niveau. Ce qu'il fit en passant la nuit avec cette demoiselle. Il était complètement rond et n'avait plus la lucidité d'un homme sobre depuis des heures. Le lendemain, il se leva et partit rejoindre les siens ainsi que sa promise. Quelque temps, plus tard, le hasard voulut que Qarjuq repasse par cette taverne. Il reconnut la serveuse et vit que quelque chose avait changé concernant son apparence physique. Alors qu'elle lui apportait sa commande, il la félicita pour son état. Il vit sur le visage de la fille qu'elle ne savait pas vraiment comment prendre ces félicitations. Sentant son trouble, il lui demanda si tout allait bien et c'est là qu'elle lui avoua que ce qu'il voyait était le résultat de la nuit qu'elle avait passée avec Nanraq, qu'il était impossible pour elle de me garder parce qu'elle n'était tout simplement pas en mesure de pouvoir s'occuper de moi.

Se rendant compte des complications que cela pouvait engendrer, Qarjuq décida, malgré tout, de révéler la vérité à son meilleur ami. Ce dernier, paniqué par cette nouvelle, répond qu'il ne veut rien savoir sur moi et qu'il ne me reconnaîtra pas. Il charge même son ami de trouver une solution et appuie sur ce point en lui disant qu'il lui doit un service qu'il n'a jamais réclamé jusqu'à présent et qu'il est l'heure de payer sa dette. En effet, Qarjuq est conscient que s'il vit à l'heure d'aujourd'hui, c'est grâce à son ami. Du coup, il accepte de l'aider et lui promet de trouver une solution. Il parle de cette situation avec sa femme et de fil en aiguille, ils voient là, l'opportunité qui leur échappe depuis leur mariage, celle d'avoir un enfant. Ils décident d'adopter le bâtard de Nanraq et de m'élever comme si j'étais leur fils.






L'an 38 de l'ère Ri Wu, je suis alors âgé de quatorze ans, est l'année la plus noire de mon existence et celle qui va chambouler ma vie. J'ai revécu la scène des centaines de fois et à chaque fois, j'ai des sueurs froides et les larmes qui me montent aux yeux. Je ne suis presque plus un enfant, mais pas encore tout à fait un homme. Apparemment, la maîtrise de l'eau n'a pas daigné se révéler en moi et mon père a axé ma formation pour que je rejoigne ses équipes de chasse. Raison pour laquelle je me débrouille plutôt bien avec un arc à flèches. Je ne suis pas triste de ne pas être un élémental, du moins, c'est ce que ma famille pense et ce que je pense également. Après tout, mon père n'en est pas un alors ça n'est pas si étonnant que je ne sois pas touché par ce don. Ce qui compte vraiment dans ma vie, c'est ma petite sœur. Oui, Mère Nature a fini par accorder à mes parents un enfant issu de leurs sangs. Ils ne m'ont jamais rien dit sur la particularité de mon histoire et donc, je ne suis pas au courant de ne pas être leur enfant de sang, mais ils n'ont jamais fait de différence et je me sens pleinement heureux au sein de cette famille. Ma sœur, c'est la prunelle de mes yeux, mon bonheur au quotidien et une bouffée d'air frais lorsque j'ai besoin d'une oreille attentive après une journée un peu plus stressante que d'habitude. Elle n'a que deux ans de différence avec moi et pourtant, elle semble tellement plus mature que les enfants de son âge. C'est également, d'après ses instructeurs, une future soignante prometteuse grâce à sa maîtrise de l'eau.

Profitant d'un jour où ni l'un ni l'autre n'avaient de corvées à effectuer, j'en profite pour faire un tour en dehors de la cité parce que ma sœur désire glisser sur le dos d'un pingouin. Pour ce faire, il faut s'éloigner de la ville parce qu'il y a beaucoup trop d'activités pour qu'ils se sentent en sécurité. Appliquant ce que notre père m'a appris pour pister les animaux, on finit par trouver l'endroit où ils se cachent. Malheureusement, nous ne sommes pas les seuls à cet endroit. Nous tombons sur une bande de braconniers. La raison de leur présence ? On ne la connaît pas, mais ils n'ont pas l'impression d'être là pour de bonnes raisons et ne souhaitent pas se faire remarquer. Leur attitude se veut discrète et ils sont sur leurs gardes. Manque de bol, ils nous ont repéré et, ayant peur que l'on les dénonce, nous pourchasse. Tenant ma sœur par la main, nous courons aussi vite que possible, mais je finis par chuter et elle avec moi. Ils mettent la main sur ma petite sœur et une force, encore inconnue de moi jusqu'alors, se réveille. Sans savoir le moins du monde comment je fais, j'arrive à lancer des projectiles de glace. Malheureusement, alors que je ne sais absolument pas ce que je fais ni comment, j'ai à faire à de valeureux élémentaux qui ont étudié leur art depuis bien plus longtemps que moi. Le combat est inégal et je dois me rendre à l'évidence, si je ne fuis pas, ils m'auront également. Si je fais assez vite, je pourrais sans doute ramener du renfort et les empêcher de s'en aller avec ma petite sœur. Je parviens à m'enfuir et à me cacher. Le chef de la bande, un maître du feu, harangue ses hommes pour me retrouver. Heureusement pour moi, je suis un chasseur en devenir, je sais comment me cacher afin que les animaux ne me détectent pas. Au bout d'un long moment, ils finissent par abandonner les recherches et estimer que je suis loin, qu'ils ne doivent pas traîner dans les parages sous peine d'avoir des soucis avec les autorités d'Agna Qel'a.

Je fais aussi vite que mes petites jambes d'adolescent me permettent d'aller et je préviens mon père du drame qui vient de se passer. Promptement, il monte une équipe pour partir à la poursuite des braconniers, mais tout ce qu'il trouve, ce sont des éléments de lutte qui l'amène à penser de manière erronée. En effet, il retrouve des pics de glace et se dit que cette bande compte en plus d'un Maître du Feu au moins un élémental d'eau. Ce que je réfute en lui disant que l'auteur de ces pics, c'est moi. Je lui explique comment ça s'est passé et le fait que je ne comprends pas pourquoi ni comment c'est arrivé. Il voit mon trouble et je vois le sien, il n'a pas eu les enseignements des Maîtres de l'Eau, il ne peut m'aider à répondre à mes questions. Il charge l'un de ses hommes à m'escorter jusqu'à la ville tandis qu'il continue la traque avec d'autres. Au bout d'un temps interminable alors que je me ronge les sangs à la maison, mon père revient...

bredouille...

Je me sens terriblement coupable et me promets de la retrouver, un jour. Cependant, à l'heure actuelle, je ne peux rien faire, je suis un gamin qui vient de découvrir qu'en fait, il avait le don. Un tout nouvel enseignement commence pour moi sous la féru d'un Maître intransigeant répondant au nom de Nato, c'est mon oncle et le frère de mon père.






J'ai attendu d'avoir 20 ans pour partir à la recherche de ma sœur. La Maîtrise de l'eau m'ayant été enseignée tardivement par rapport à d'autres, il me reste encore certaines lacunes. Bien que je sache maîtriser les états de l'eau et de la glace, j'ai le plus grand mal avec celui de la neige. Je ne sais pas ce qui bloque, mais toujours est-il que je n'arrive pas à maîtriser ces fichus bonshommes de neige. Voilà pourquoi je n'ai pas pu partir dès mon épreuve réussie pour montrer que je n'étais plus un novice. En effet, ma famille a refusé que je parte sitôt mon épreuve, pour passer à l'âge d'homme, réussie. Sans doute avaient-ils peur que je me fasse tuer ? De leur point de vue, un élémental ne pouvait pas partir sans avoir terminé sa formation et être un minimum capable de se défendre.

Je sais qu'ils me pensent responsable de la disparition de ma sœur. Mes parents ne le montrent pas, mais mon oncle me l'a clairement fait comprendre. Il a été dur, très dur, peut-être trop alors qu'il m'enseignait son savoir. Il était très proche de ma petite sœur, lui aussi, et il m'en a tenu rigueur de ne pas avoir su la défendre. Du côté de mes parents, ça a été un peu plus compliqué. Pour mon père, à chaque fois qu'il revenait d'une expédition visant à chercher l'endroit où elle pouvait être, il lui fallait toujours un moment avant d'accepter de me parler. Aujourd'hui encore, je sens que si je ne lui prouve pas que j'ai correctement réfléchi le projet dans lequel je veux me lancer, il va me juger plus sévèrement qu'un autre. Pour ma mère, elle ne m'a jamais rien montré, mais je l'ai entendu pleurer plusieurs fois au fil de ces années alors qu'elle se croyait seule ou à l'abri dans sa chambre.

Par cinq fois, j'ai parcouru le monde pour tenter de trouver des indices concernant ma sœur. Il fallait bien que je rentre pour assumer ma charge au sein des chasseurs de la Nation de l'Eau ainsi que rassurer mes parents sur le fait que j'étais toujours en vie, bien que parfois, je partais durant plusieurs mois sans donner de nouvelles. Je n'en démords toujours pas aujourd'hui, je retrouverais ma sœur et ferais payer à ce Maître du Feu de m'avoir enlevé la seule personne au monde qui arrivait à me faire rire même lorsque je n'en avais pas l'envie. En attendant ce jour, je passe mes nerfs sur chaque personne appartenant de près ou de loin à cette fichue Nation.

En 52, j'ai participé à l'attaque sur la Marine du Feu. On m'a demandé de renforcer les effectifs de notre tribu sœur se trouvant au Sud. C'est ce que j'ai fait avec quelques autres braves. Nos ordres étaient simples, nous devions protéger les côtes en attaquant tout ce que nous estimions trop proche pour la sécurité du Pôle Sud. Voir ces fils du feu comprendre ce qui leur arrivait et lire la peur dans leurs yeux a été un boost moral que je ne suis pas prêt d'oublier.

Lorsque l'on me parla du projet de s'allier aux fils de la Terre ainsi qu'aux volontaires de la Nation du Vent, j'ai, moi aussi, tenu à faire partie de l'aventure pour attaquer la Nation du Feu ! Malheureusement, je suis un chasseur sous les ordres du Maître Chasseur de notre tribu. Je ne suis pas entièrement libre de mes mouvements. Ma requête, de faire partie de ceux qui porteraient la guerre sur le territoire du feu, a été rejetée. La raison ? D'après mon oncle, il a frémi quand il a vu le plaisir que j'avais pris à combattre nos ennemis lors de la défense des côtes du Pôle Sud. Toujours d'après lui, c'était un comportement dangereux et inapproprié pour un champ de bataille. Résultat des courses, on m'a chargé, une fois encore, d'aller au Pôle Sud pour tenter de débarrasser les derniers navires de la Marine du Feu. Là, mon comportement porterait moins à conséquence et le danger que je n'aille trop loin était limité.

Qu'à cela ne tienne, ça m'a permis de faire de nouveaux liens avec notre tribu sœur et je pense, mais je peux me tromper, qu'une femme de là-bas n'est pas insensible à mes charmes. Je n'ai pas pris le temps de vérifier cette théorie, j'ai été trop occupé à combattre l'armée de la Tribu du Feu.  Depuis lors, je fais de fréquents voyages entre le Nord et le Sud pour apporter mon aide là où elle est demandée.

01. Quel est ton avis sur ta nation ? T'y sens-tu bien intégré ? L'aimes-tu ? Trouves-tu des choses à en redire ?
J'aime ma nation et je serais prêt à mourir pour elle, mais pas avant d'avoir retrouvé ma petite sœur. J'avoue que tant que je n'ai pas réglée cette question, mes pensées sont ailleurs.

Au sein du groupe des chasseurs, je me sens comme un poisson dans l'eau. Ce sont mes frères et j'apprécie les moments passés avec eux. Par rapport aux élémentaux, disons que c'est un peu plus partagé. Mon incapacité à savoir maîtriser, pour le moment, la neige fait que j'en entends certains se moquer de moi. Dans ces cas-là, je les mets au défi d'utiliser un arc mieux que moi. Ils comprennent assez vite où je veux en venir. Chacun ses forces et ses faiblesses, il me faut encore travailler afin de me perfectionner. Je ne baisse pas les bras, juste que je n'ai pas trop la tête à ça.

Si je n'avais qu'une seule chose à dire, c'est qu'il serait bon que l'on puisse revoir un peu notre manière de procéder avec la Nation du Feu. J'ai l'impression, qu'à ce niveau, nos frères du Sud malgré que ça soit des paysans se montrent un peu plus courageux que nous. Ils n'hésitent pas à attaquer de front notre ennemi. C'est quelque chose que je respecte.

02. Quel est ton avis sur les autres nations ? Les connais-tu bien ? Es-tu plutôt ouvert et tolérant ou l'inverse ? As-tu déjà voyagé en-dehors de ta nation ?
J'ai parcouru le monde à plusieurs reprises pour chercher ma soeur. Jusqu'à présent, ça s'est soldé par des échecs, mais je ne baisse pas les bras. Je parviendrais à la ramener chez elle.

Je hais la Nation du Feu ! Ils peuvent aller bruler en enfer. C'est à cause d'eux tout ce bazar et c'est à cause d'un de leurs ressortissants que j'ai perdu le sourire. Je ne trouverais le repos que quand il sera mort, à mes pieds.

Concernant la Nation de l'Air, je suis partagé. J'avoue que j'apprécie ce côté spirituel qu'ils dégagent et qu'ils prônent. Cependant, je pense qu'ils sont un peu trop naïfs et gentils. Il faut se réveiller, l'heure de la révolte à sonné et il y aura besoin de tout le monde pour remettre les enfants du feu à leur place.

J'ai de bons contacts avec les natifs de la Terre, c'est un peuple fier et courageux. Lors de mes pérégrinations, j'ai souvent eu la chance de profiter de leur hospitalité.

03. Que penses-tu de la situation politique actuelle ? De la guerre ? Est-ce que tu y prends part ?
Je la trouve désastreuse ! Je ne comprends pas ce besoin de vouloir imposer sa volonté aux autres peuples. Nous vivions en harmonie, même si tout ne devait pas être rose. Pourquoi tout gâcher pour un rêve insensé ? L'orgueil est décidément le pire des fléaux.

Si mon peuple a besoin de moi pour combattre, je répondrais présent. En attendant, je me concentre sur les tâches dont je suis responsable pour le bien de mon clan et celui de ma tribu.

Quel est mon rapport à l’élément aquatique ? Difficile de répondre à cette question parce que j'ai vécu, au point où j'en suis dans ma vie actuellement, autant avec l'élément aquatique que sans. Il est venu très tardivement chez moi et il a fallu que je vive l'expérience la plus traumatisante de mon existence pour découvrir que j'étais un élémental. Ça n'est que quand ma sœur a été en danger que j'ai ressenti une force insoupçonnée en mon for intérieur et que j'ai déchaîné ma colère sur nos adversaires, en vain...

J'ai grandi en pensant que la magie de l'eau n'était pas pour moi. Raison pour laquelle je manie des armes. D'avoir découvert que j'étais finalement touché par le don a été plus qu'une surprise. Ça a été une bonne surprise ! J'aime cette faculté même si je ne m'en sers pas aussi souvent que ceux qui l'ont découvert plus tôt.

C'est étrange, mais bien que je porte une gourde à ma ceinture, pour ne jamais être en manque d'eau, afin de pouvoir me défendre, si jamais il y a besoin, ça ne va pas être ma première pensée. Face à un adversaire, je vais d'abord sortir une lame ou mon arc, suivant la distance à laquelle il se trouve, avant de me rappeler qu'une bonne attaque d'eau sera tout aussi efficace, si ce n'est plus, suivant les circonstances.

Certes, je suis redoutable avec un arc à flèches, mais quand j'utilise l'eau, je me sens entier. C'est difficilement explicable. Je n'ai pas les mots. Je sens que je forme un tout avec mon élément et ça me procure du bonheur.

Quand j'ai découvert mon nouveau statut, j'ai été pris en charge par un maître impitoyable répondant au nom de Nato. Il n'en avait cure que j'ai découvert mon don plus tard que les autres. Pour lui, il fallait que je me secoue et que je rattrape le niveau des autres élèves. Du coup, il s'est acharné deux fois plus avec moi qu'avec les autres. Il ne m'a laissé passer aucune erreur. J'ai eu beaucoup de mal et ai voulu renoncer plus d'une fois. Nato ne m'en a pas laissé l'opportunité.

Grâce à son enseignement, peu orthodoxe, j'ai un bon niveau. Mon maître dirait catastrophique parce que je rencontre des difficultés avec la neige et parce qu'il n'est jamais satisfait. Je suis bon avec l'eau et la glace, mais pas avec la neige. Je ne comprends pas ce qui cloche, cet état est peut-être trop fragile pour ma pratique. En-tout-cas, ça me vaut les railleries de mon ancien mentor.