01. Depuis qu'on lui a mis ses premières aiguilles entre les mains, Xiuying est extrêmement douée pour la broderie. Son trousseau est particulièrement bien fourni et elle s'exerce à différents styles. Lorsque quelqu'un lui plaît, elle éprouve beaucoup de plaisir à offrir des mouchoirs décorés de sa main, même il arrive parfois qu'elle offre un vêtement entier quand cette personne a gagné toute son estime. 02. On a bien essayé de lui faire prendre des cours de musique pour qu'elle présente quelque agrément à son futur époux, puisque destinée être unie à une famille de rang élevé. Malheureusement, elle n'a pas du tout l'oreille musicale et on n'a jamais réussi à tirer quelque chose d'elle dans ce domaine. Elle se garde bien de chanter ou fredonner, habituée aux sempiternelles taquineries de ses frères sur sa soi-disant voix de poulet komodo.  03. À chaque visite dans la Nation du feu, Xiuying ramène épices et piments, parce qu'elle ne s'habitue pas du tout, même après bientôt deux décennies, au goût fade de la cuisine du Royaume de la terre. C'est une horrible cuisinière, élevée sans jamais avoir à s'exercer aux fourneaux puisque la maisonnée avait des domestiques pour s'en charger, mais quand elle a besoin de se remonter le moral avec de la nourriture, elle préfère mille fois ses plats plus ou moins douteux, mais au moins bien épicés, que les plats des cuisiniers de la secte. Il a fallu toutefois quelquefois l'arracher à ses expériences culinaires parce qu'elle allait enflammer tout l'endroit et elle a ruiné quelques woks. Autant dire que personne n'ose jamais goûter ce qu'elle prépare, pas même son propre enfant. Il y a des limites à la piété filiale semble-t-il. 04. Xiuying est une mère à la fois tendre et féroce. Elle couve son enfant et lea gâte outrageusement, tout en étant extrêmement exigeante envers ellui. Notamment dans ses études. S'il lui arrive de lea houspiller et de lea comparer aux autres, c'est parce qu'elle veut son bien. Parfois même, elle n'est peut-être pas très tendre. Par contre quiconque oserait dire un mot malveillant à propos d'ellui ou encore de lui lever la main dessus serait victime de toute sa colère. Xiuying n'est pas du genre à se fâcher facilement et comme toute personne pour qui c'est le cas, c'est absolument terrible lorsqu'elle est en fureur.  05. Xiuying a une petite cicatrice en forme de cœur sous le menton. Elle la doit à une mauvaise farce de ses frères qui en tentant de l'effrayer l'ont fait tomber du banc de pierre où elle était assise. Elle ne se rappelle pas de la douleur, mais plutôt de tous les bonbons qu'on lui a offert pour la consoler. 06. Xiuying rédige parfois des poèmes dans son temps libre. C'est sa façon un peu de tenir un journal. Bien qu'elle se soit fait des amis chers à son cœur depuis qu'elle est au Jardin, il lui arrive de vivre des moments de solitude difficiles à surmonter. Écrire de la poésie, en lire aussi, apaise les incertitudes de son esprit et lui redonne la tranquillité.

An 7 de l’ère de Ri Wu - Naissance Née au sein d'une famille de la bourgeoisie œuvrant dans le commerce de l'orfèvrerie, on se réjouit de l'arrivée d'une seconde fille comme d'une fête. Précédée par une sœur et deux frères, Xiuying n'était donc prédestinée qu'à un modeste destin et à être excessivement couvée par sa famille jusqu'au jour où elle les quitterait lors de son mariage. Moins jolie et précieuse que sa sœur aînée peut-être, elle n'avait rien à envier aux fabuleux projets d'avenir que traçaient ses parents pour elle. Enfant sage et silencieuse, même ses premières années furent plutôt faciles et on n'aurait pu demander un nourrisson plus docile et agréable. Elle ne brillerait peut-être pas de mille feux Xiuying, mais on saurait en faire quelque chose un jour, c'était certain.

An 12 de l’ère de Ri Wu - Passage de la comète de Sozin La fillette n'a que cinq ans lorsque sa nation profite d'une comète pour anéantir presque complètement les Nomades de l'Air.  Si pour le moment, l'événement semble de moindre importance à son existence, elle fait son entrée à l'école la même année et ses apprentissages sont forgés dès le départ dans la propagande expansionniste de la Nation du Feu. Elle n'est pas simplette, mais rien ne l'encourage à questionner les jugements et les enseignements de ses professeurs. Les habitudes prises à la maison d'écouter et d'obéir la poussent peu à réfléchir par elle-même. Personne n'attend d'elle à ce qu'elle excelle dans ses études, ni à ce qu'elle se démarque, ce qui lui convient bien. Pas qu'elle soit paresseuse, mais plus que les livres d'histoires et de géographie, Xiuying préfère regarder les jolies broderies des vêtements de sa mère et aspire à ce qu'on lui apprenne bientôt à piquer de l'aiguille à son tour. Plus tard, quand tu seras plus grande, lui répète-t-on.

An 23 de l’ère de Ri Wu - Passage à l’âge adulte Pour la première et peut-être la dernière fois de sa vie, Xiuying est plus importante que sa sœur aînée et même ses frères la traitent avec déférence plutôt que de la taquiner à leur habitude. Personne n'essaie de lui faire perdre sa contenance sérieuse et posée. Au contraire, on la drape de magnifiques soieries rouge et or. L'ourlet de sa tunique est brodé de fleurs et un énorme dragon s'étire paresseusement dans son dos. À ses bras, bracelets d'or. Son cou est serti de chaînes fines. Ses oreilles alourdies par deux gros grenats encastrés dans une cage élaborée. Jamais on ne l'a vue si belle. Quelques minutes avant qu'on ne s'attaque à ses parures, ce n'était encore qu'une enfant aux longues tresses se balançant jusqu'au bas de son dos et voilà qu'une jeune femme aux cheveux remontés en une coiffure élégante se tient devant les siens. Elle n'a pas besoin de se contempler dans une glace pour sentir combien elle est ravissante et la satisfaction mêlée à la gêne étire ses lèvres dans un sourire charmant. Bien que peu habituée à être le centre d'attention, encore moins parmi les siens, elle arrive tout de même à passer une agréable journée, remplie de plaisirs.

Le lendemain, elle quitte l'école puisqu'il n'a jamais été question d'en faire une femme particulièrement instruite. Elle reste plutôt auprès de sa mère avec qui elle apprend doucement les rudiments du commerce et à tenir une maison. On n'a pas d'autres ambitions pour elle que de bien se marier et maintenant que ce n'est plus une enfant, elle n'a nul besoin de se remplir la tête de préceptes dont elle ne se servira pas. Elle goûte déjà un peu trop à la poésie au goût de son père et  celui-ci craint que cela ne lui donne des idées un peu trop romanesques. Xiuying, en contrepartie, est plutôt satisfaite de son sort. Contrairement à ce qu'elle peut dégager comme impression, elle est plutôt terre à terre et ne se nourrit pas vraiment d'idées grandioses. Elle sait que son droit lui permettrait d'épouser l'homme de son choix, mais elle éprouve très peu d'émoi à l'idée qu'on puisse lui choisir un mari, même si ce n'est pas coutume. Elle n'a jamais contemplé trouver le bonheur dans l'état conjugal : si l'homme qu'on lui fiance lui plaît, tant mieux, sinon il y aura bien d'autres sources où tirer joie et satisfaction.

An 26 de l’ère Ri Wu - Mort du Seigneur du Feu Sozin, montée au pouvoir de son fils Azulon Comme tous les siens, Xiuying pleure la perte du Seigneur Sozin tout en célébrant l'ascension de son fils Azulon. Le Ciel ne les a pas oublié en les laissant aux soins de feu leur seigneur tout en le remplaçant par un fils prodige qui saura guider la Nation du Feu vers de plus hauts sommets encore, c'est certain. Si elle n'y croit pas avec une fervente conviction, on lui a toujours appris que le centre du monde se trouvait à Hikyo, là où elle a grandi et toujours vécu. Les autres nations ne sont point aussi avancées que la leur. À tout égard, il apparaît juste et bon que les siens tentent d'étendre leur savoir au reste du continent.

D'autre part, elle a déjà 19 ans, elle est plus jolie que jamais et serait tout à fait disposée à recevoir une demande en mariage et à s'établir. Cependant, ses parents n'ont jugé aucun parti suffisamment intéressant pour se départir d'elle : ils ont encore espoir de pouvoir toucher beaucoup plus haut sur le plan matrimonial et contribuer à l'avancement de la famille.

An 29-31 de l’ère de Ri Wu - Mariage avec Shohei L'occasion se présente enfin de caser Xiuying avantageusement pour les siens. Il est un peu plus jeune qu'elle, à peine adulte. Il a n'a pas spécialement la meilleure des réputations, mais c'est un Sakai. Une telle chance ne se présentera pas deux fois et une fois attaché à une jolie jeune fille telle que Xiuying, il est fait pour se placer. En tout cas, c'est ce que les deux partis adoptent comme espoir et l'affaire est rapidement réglée.

De son futur époux, Xiuying ne sait que peu de choses et à sa grande surprise, à l'approche du mariage, elle se sent de plus en plus curieuse à son égard. Quel genre d'homme serait-il avec elle? Dans quelle mesure son bonheur dépendra-t-il de lui? Elle ne s'attend pas à éprouver un sentiment qui se rapproche à de l'amour pour lui, plus les années passent sans que qui que ce soit ne touche son cœur, plus elle se demande si ce sentiment n'est pas une illusion dans laquelle les humains aiment se bercer pour adoucir la réalité. Point d'envolée lyrique, point de vœux exaltés. De celui avec qui elle partagera désormais ses jours, elle n'attend que du respect et de la courtoisie. Peut-être au fil du temps l'affection qui unit deux gens ayant vieilli ensemble.

Le jour des noces, Xiuling se retrouve parée comme une princesse ou presque : Shohei est peut-être enfant illégitime, mais cela importe peu. On ne peut pas l'envoyer dans sa nouvelle famille vêtue en-dessous du nouveau rang dont elle héritera. De sa nouvelle influence. Combien se sont-ils trompés! Mais à ce moment, personne ne se doute de rien et tous les espoirs culminent.

Xiuying est la première à prendre conscience que de cette union, personne n'en tirerait vraiment d'avantage. Elle ne se plaint pas. Si Shohei n'est pas plein d'empressement auprès d'elle, les échanges restent courtois. Il ne lui inspirera sûrement jamais de poème, mais elle n'en éprouve pas de regrets. Elle n'ignore pas ses assiduités à fréquenter les bas quartiers de la ville, mais ne lui en veut pas. À quoi bon? Elle ne cherche pas à corriger les mauvaises habitudes de son époux, elle ne se mêle pas outre mesure de sa vie, au même titre que lui-même ne s'immisce pas dans ses affaires. Elle entretient suffisamment de bons lien avec sa belle-famille, mais ses basses origines et sa discrétion font qu'elle ne s'y intègre que très superficiellement.

De cette vie, la jeune femme aurait pu s'en contenter. Néanmoins, devant sa famille, elle ne peut cacher comment les choses se passent à la demeure conjugale. Les premiers temps, on s'en accommode. Le jeune époux ne s'est pas encore fait à son état, bientôt le jeune couple aura son premier enfant et ses mauvais penchants se calmeront. La paternité viendrait achever les premières fondations posées par le mariage d'une vie rangée. Mais les mois passent et toujours le ventre de Xiuying demeure vide. Ce n'est point qu'il n'est pas propice à faire grandir la vie, mais bien parce que la couche conjugale est délaissée par l'époux. Deux ans par après, les parents ne voient toujours aucun fruit à cette union et ont l'impression d'avoir gaspiller leur chance avec Xiuying sur un mariage complètement inutile. Prétextant les nombreuses insultes portées à leur enfant face aux assiduités de l'époux pour toutes les autres couches que la sienne, ils exigent le divorce. Elle n'y tient pas vraiment, pas plus qu'elle ne tient à cette union et laisse ses parents décider en cette affaire. D'autre part, il ne semble pas vouloir la retenir. Elle se plie aux désirs des autres sans résistance.

An 32 de l'ère de Ri Wu - Départ pour le Royaume de la Terre La jeunesse de Xiuying a été gaspillée sur une union peu fructueuse terminée par un divorce. Bien que cela ne réduise peut-être ses espérances de faire un autre bon mariage, elle n'est pas encore complètement hors course. Tout juste âgée de 25 ans, elle n'a rien perdu en beauté. Cependant, les plans de la famille sont à nouveau déjoués quand quelques semaines après que le divorce ait été officié on ne découvre que Xiuying est enceinte. Au même moment, on arrête son ex-époux pour le meurtre d'un nouveau né, le sien. Au vu de cette nouvelle, il vaut mieux éviter de le laisser s'approcher de nouveau de Xiuying, d'autant plus que la nouvelle ne serait peut-être pas bien vue par la famille royale. En raison de sa situation et de la mauvaise presse reliée à l'emprisonnement de Shohei, Xiuying reste confinée à l'intérieur.

C'est à cette époque que Sakai Katsu, son beau-frère avec qui elle est demeurée en bons termes, lui propose de partir avec lui au Royaume de la Terre. Elle connaît tous ses projets de se mettre à la cultivation, mais hésite. Pourquoi quitter Hikyo quand nulle part ailleurs au continent ne vaut la ville où elle a grandi? Bien qu'après de nombreux efforts pour la convaincre, finalement c'est le désir de s'écarter des racontars de la ville qui l'accable, mais aussi de fuir les desseins de ses parents à propos de l'enfant à venir. Maintenant qu'elle est divorcée et qu'elle donnera la vie, elle n'a plus aucune valeur matrimoniale, mais l'enfant en son sein... bien qu'elle ne puit se plaindre d'avoir été malheureuse de la vie qu'elle a mené jusqu'à présent, bien qu'elle soit tout aussi pleine d'ambition pour son bébé à venir, elle refuse à ce qu'il ne devienne l'outil de sa famille. Pour les convaincre, elle argue qu'elle sera plus en sécurité au loin et que personne ne cherchera à s'en prendre à l'enfant. Qu'il n'y a pas meilleur de le cacher jusqu'à ce qu'il soit assez âgé. Ils se sont laissés convaincre pour ces raisons, mais aussi parce qu'en partant avec Katsu, peut-être avait-elle une chance encore de se montrer utile en se l'attachant et il pourrait adopter l'enfant comme le sien... Ce n'était certainement que leur volonté cupide, ni Xiuying ni Katsu n'auraient jamais songé à une chose pareille. On avait déjà forcée Xiuying à se marier, puis à quitter une union qui lui convenait pour la paix qu'elle avait, seules les fâcheuses circonstances entourant son ex-mari rendait la pensée du divorce comme un échappatoire.

An 35 de l'ère de Ri Wu - Entrée comme disciple au Jardin des Parfums dissimulés Voilà quelques années déjà que Xiuying s'est exilée au Royaume de la Terre où elle a suivit son beau-frère Sakai Katsu, désirant devenir cultivateur. Si les premiers mois elle est occupée par la fin de sa grossesse et finalement par son nourrisson, elle s'intéresse doucement aux pratiques de son protecteur en cette terre étrangère. De prime abord, elle vit plutôt en retrait, se faisant passer pour veuve pour s'éviter les remarques désobligeantes. Le choc culturel arrive donc bien après qu'elle ait rejoint Ba Sing Se. Pour la première fois de sa vie, elle est confrontée à des idées bien différentes de celles véhiculées par sa nation d'origine et qu'on lui a inculquées depuis l'enfance. Elle est très étonnée de découvrir que les femmes ne sont pas sur le même pied d'égalité que les hommes et remercie son tempérament discret qui lui évite certainement quelques remarques désobligeantes. Elle est habituée à ne pas dire ce qu'elle pense, non pas parce qu'elle est opprimée, mais parce qu'elle a rarement été en opposition avec les siens et maintenant qu'elle se retrouve constamment surprise et ébranlée par de nouvelles notions, elle ne sait pas comment formuler ses opinions. Car peut-être pour la première fois de sa vie, elle commence à forger les siennes propres. Mais aussi à vouloir des choses pour elle-même, pour assurer un futur à son enfant et à elle, loin de sa famille et des intrigues politiques. Même si elle ne s'est jamais sentie malheureuse des choix qu'on a fait pour elle, une boule lui noue l'estomac quand elle songe que la chair de sa chair pourrait servir d'outil.

L'idée la travaille depuis un moment et désormais qu'elle n'a plus besoin d'allaiter et de veiller continuellement sur bébé, son inclinaison pour les techniques de cultivation du Jardin des Parfums dissimulés se marque de plus en plus. Avec une volonté qu'on lui connaît peu, elle demande à être admise comme disciple au sein de la secte. Elle est déterminée, instruite convenablement et vient d'une bonne famille, bien que bourgeoise plutôt que noble. On lui permet de poursuivre cette voie et elle s'applique à la tâche avec grand sérieux.

An 42 de l'ère de Ri Wu - Fondation du Temple du Soleil Pourpre Il y a quelques temps que la relation avec son beau-frère n'est plus aussi belle qu'avant. Tandis que Xiuying progresse lentement sous la direction de ses instructeurs, Katsu progresse rapidement. Trop même. Ce n'est pas la jalousie qui anime le cœur de la jeune femme quand elle tente de calmer les ardeurs du jeune homme, de le persuader de poursuivre en respectant les règles et la voie tracée par ceux qui sont passés avant eux. Mais il est sourd à ses recommandations et à ses prières. De plus en plus, ses pratiques pour accélérer le processus reçoivent des retours négatifs par le reste de la secte. Réfugiée dans une nation hostile à la sienne, on doute déjà parfois de ses loyautés. Les pratiques déshonorantes de l'homme avec qui elle est arrivée commencent à lui faire subir à nouveau censure, on est sceptiques. Le tout culmine quand le Sakai est renvoyé de la secte et qu'il quitte pour créer la sienne propre. Elle se refuse à le suivre et à rejoindre ce qu'il nomme Temple du Soleil pourpre. Elle ne s'abaissera pas à des pratiques abjectes et ne se laisse pas convaincre, bien qu'il tente de la persuader de repartir avec lui. Pas cette fois. Elle s'est refait une vie ici et si Hikyo lui manque, elle se contente de visites occasionnelles. Elle sait que sur l'archipel qui l'a vue grandir sa famille guette son retour et celui de l'enfant, qu'elle n'a d'ailleurs jamais emmené sur les terres où il aurait dû naître si tout n'avait pas été chamboulé. Elle supporte avec patience les regards de la travers, les commentaires remettant en question son allégeance à la secte.

An 43 à an 52 de l'ère de Ri Wu - Hésitation entre deux nations Xiuying s'est installée plutôt définitivement au Royaume de la Terre, laissant presque derrière la Nation du feu. Elle y retourne parfois en séjour auprès de la famille, sans jamais emmener son enfant avec elle. Elle prétexte toujours le risque de laisser découvrir à la famille royale son existence, mais en réalité elle craint surtout l'influence des siens sur la seule personne qui lui tienne vraiment à coeur. Ses voyages sont plutôt mal vus de sa secte d'adoption qui juge qu'elle devrait en profiter plutôt pour ramener de l'information, chose qu'elle se refuse encore partiellement de faire, tout simplement parce qu'elle n'arrive pas du tout à complètement se détacher du lieu qui l'a vu grandir et naître. Peut-être qu'en son fort intérieur espère-t-elle un jour pouvoir rentrer et s'y faire un nom, indépendamment de sa famille.

Malgré ses allégeances parfois trop ambivalentes pour ceux qui l'ont recueillie et qui lui ont offert une nouvelle vie, on continue de la former en tant que cultivatrice au sein du Jardin des Parfums dissimulés. Ses premières missions d'espionnage, plutôt simples, se passent sans trop d'incidents aux répercussions bien négatives. Elle commet des erreurs, forcément, il faut se tromper pour apprendre, mais son application au travail et à l'étude la préserve de faire trop de bêtises.

An 53 de l’ère de Ri Wu - Maître du Jardin des Parfums dissimulés Après une quinzaine d'années d'études et de pratique, Xiuying vient tout juste d'atteindre le rang de maître de sa secte de cultivation. Si au sein de celle-ci, il reste encore des ambiguïtés et des doutes sur elle en raison de sa relation proche avec Sakai Katsu, elle continue de faire ses preuves autant que possible. De plus en plus, elle s'attache et s'identifie au Jardin, sans toutefois arriver à complètement se défaire des liens puissants et plus anciens qui l'unissent à la Nation du feu.

01. Quel est ton avis sur ta nation ? T'y sens-tu bien intégré ? L'aimes-tu ? Trouves-tu des choses à en redire ?
L'opinion de Xiuying sur la Nation du feu est particulièrement complexe. Élevée là-bas sans jamais avoir de raison de questionner les pratiques et les velléités des siens, son caractère est entièrement forgé sur ces premières années de sa vie où ce sont les écoles là-bas qui l'ont instruite. Il y a beaucoup de bon dans sa terre d'origine qu'on ne retrouve pas nécessairement dans son nouveau territoire d'adoption. La technologie est très avancée, les femmes ont autant de droits que les hommes, l'éducation est mise de l'avant... elle comprend pourquoi ses souverains prétendent à régner sur tout Ya Tai : ça ne ferait pas de mal d'emmener toutes leurs avancées ailleurs. Néanmoins, après s'être réfugiée au Royaume de la terre, elle s'est vue confrontée à des idées qui ne l'avaient jamais traversées. Elle a vu de ses yeux les répercussions de la guerre et s'interroge à savoir si elle peut cautionner toutes les douleurs engendrées par celle-ci dans l'atteinte d'un idéal. L'idée que la fin justifie les moyens ne lui semble pas complètement fausse, mais serait-ce applicable à tous les moyens? Elle a vu des mères privées de leurs enfants, des enfants privés de leur père, de leurs frères. Mais alors comment imposer les changements qui nous semblent complètement indispensables? Car au fond d'elle-même elle est complètement consciente que jamais elle n'appartiendra au Royaume de la Terre. Même si elle arrivait à s'intégrer entièrement à sa secte, c'est beaucoup trop séparé de la nation. Elle était déjà trop vieille pour se conformer aux mœurs locales quand elle est arrivée là-bas, déjà modelée par deux décennies d'apprentissage, d'évolution dans le même milieu. Et pourtant, quand elle rentre chez elle, elle ne se sent plus autant à sa place, quelque chose cloche sans qu'elle n'arrive à se l'expliquer. Elle n'a pas perdu espoir du jour où elle pourra retourner s'installer à Hikyo, centre du monde, lorsque Ya Tai sera unifiée à nouveau - par la paix ou l'hégémonie de la Nation du feu, elle n'arrive pas à se prononcer sur l'option qui serait la meilleure - mais elle craint que ce ne soit jamais comme avant. Quant au Royaume de la terre... pour le moment elle en est l'habitante, cependant elle sait au fond d'elle-même qu'elle ne pourra jamais se considérer comme l'une des leurs et qu'eux-mêmes ne l'accepteront jamais totalement pour ce qu'elle est. À l'issue de la guerre, il faudra encore des décennies, voire des siècles avant que les amertumes et les rancœurs s'adoucissent.

02. Quel est ton avis sur les autres nations ? Les connais-tu bien ? Es-tu plutôt ouvert et tolérant ou l'inverse ? As-tu déjà voyagé en-dehors de ta nation ?
Contrairement à bien d'autres des siens, Xiuying a eu l'occasion de vivre auprès des habitants d'une autre nation. Si elle a grandi en n'ayant pour renseignements que ce qu'on lui enseignait en cours - soit que les autres n'étaient pas aussi formidables que la sienne - son exil au Royaume de la Terre lui a permis d'ouvrir en partie les yeux sur le reste du monde. Elle y a découvert des mœurs et des croyances différentes des siennes. Certaines observations ont confirmé l'opinion qu'elle a d'une Nation du feu supérieure au reste, tandis que d'autres l'ont forcée à se questionner sur la validité des prétentions de ses souverains à l'expansion de leur territoire. Alors qu'elle s'était dépeint les autres habitants de Ya Tai comme des barbares, elle découvre qu'en fait, même si sur de nombreux points ils semblent arriérés par rapport à chez elle, ils sont beaucoup plus convenables et organisés qu'elle ne l'aurait cru. En tout cas, dans sa terre d'adoption. Admise dans la secte du Jardin des Parfums dissimulés, elle a été appelée à côtoyer quelques représentants des Tribus de l'eau et des Nomades de l'air, mais ils sont peu nombreux, ceux-ci demeurant peut-être plus auprès des leurs. Elle ignore encore tout de ces deux groupes et si elle conserve ses idées préconçues et les jugements qu'elle a appris enfant sur les bancs d'école, elle a désormais une certaine curiosité à valider ce qu'on lui a appris, voir de ses propres yeux un jour comment se comportent-ils... Et peut-être aussi à se rassurer qu'on ne lui a pas menti complètement, en se servant uniquement de propagande pour meubler son cerveau de connaissances erronées.

03. Que penses-tu de la situation politique actuelle ? De la guerre ? Est-ce que tu y prends part ?
La guerre plonge Xiuying dans une position particulièrement délicate. Issue de la Nation du feu, elle s'est installée au Royaume de la terre il y a plusieurs années pour protéger son enfant de la famille royale qui pourrait ne pas accueillir d'un très bon œil l'existence d'une engeance de Sakai supplémentaire, mais surtout pour éviter que ses parents ne s'en servent pour nourrir leurs ambitions. Elle ne considère pas son départ comme une désertion et rêve d'un jour rentrer au bercail. Toutefois, ceux qui l'ont accueillie et lui ont offert une nouvelle vie entretiennent un formidable réseau d'espionnage et il va sans dire que des informations internes à la Nation du feu ne seraient certainement pas de refus, surtout sachant qu'elle conserve quelques liens auprès des Sakai, même s'ils se sont distendus à la suite de son divorce et au schisme qu'il y a eu entre Katsu et elle quand il a choisi la voie du Temple du Soleil pourpre. Pour le moment, elle ne s'oppose pas à cette guerre, car elle croit encore que la Nation du feu peut faire de grandes choses pour le reste du continent, elle veut y croire de toutes ses forces et même que sans jamais révéler quoi que ce soit qui pourrait nuire à sa secte, elle se laisse persuader à communiquer certaines informations quand elle rentre chez elle. Cependant, cette position à cheval entre deux groupes à qui elle croit devoir loyauté et allégeance commence à être exténuante et ébranlante. Elle ne sait plus quel camp choisir et elle craint bien que cette ambivalence ne lui cause énormément de torts dans le futur...

Trust dies but mistrust blossoms

Xiuying a décidé d'entre au Jardin des Parfums dissimulés sous l'influence de son ex-beau frère. Il y était lui-même disciple avant de prendre ce qu'elle appelle un mauvais tournant. C'est en l'observant étudier qu'elle s'est surprise à éprouver l'envie de s'y joindre elle aussi. En lui parlant de ses intentions, Katsu a été plus qu'heureux de l'aider dans ses démarches. Elle était un peu vieille quand elle a commencé sa formation, ce qui a peut-être ralenti sa progression. Son esprit n'avait plus la même malléabilité que celui d'un enfant, mais sa persévérance, sa capacité d'adaptation et sa diligence eurent raison de tous les obstacles. Peut-être travaille-t-elle plus fort que les autres disciples pour maîtriser une technique, elle n'a pas de talent naturel pour la cultivation comme certains autres, mais elle est persuadée que plus qu'une faiblesse, c'est un atout indiscutable. Elle est déterminée à réussir et vient tout juste d'accéder au rang de maître malgré tous les cahots de la route. Bien qu'ayant validé l'acquisition des nombreuses techniques préalables à l'obtention de ce titre, Xiuying excelle surtout dans les techniques d'espionnage, elle qui sait se montrer si discrète et duper les gens sur ses réelles forces. Si elle manie correctement sa fine épée, Lingqiao (玲悄) et déploie son arc, Ruifeng (瑞风) avec aisance, comme la majorité des disciples de sa secte, elle préfère utiliser des talismans. Elle se débrouille pour créer les siens, mais lorsqu'elle part en mission, elle s'en procure auprès de maître plus doués qu'elle. Depuis la perversion de celui qui était son ami et soutien, elle subit beaucoup de persécution de la part des autres membres de sa secte, c'est-à-dire qu'on l'associe encore aux pratiques dépravées du fondateur du Temple, on la soupçonne de vouloir continuer à apprendre pour transmettre les savoirs à cette secte fille dont on ne parle que comme de l'enfant bâtard qu'on n'a pas réussi à éliminer avant qu'il ne voit le jour. Elle garde la tête haute toutefois Xiuying. Elle sait où vont ses loyautés et s'il est vrai qu'elle ne pourrait jamais se dissocier complètement de sa nation d'origine, jamais elle ne trahirait les secrets du Jardin. Cette conviction, partagée par d'autres disciples aussi, lui permet de maintenir sa position au sein du groupe sans qu'elle n'ait à rougir.