À coeur ouvert

<25e jour du 8e mois de LA 52E ANNÉE DE L'ÈRE RI WU - Ft @YAN XIUYING

Dix jours s'étaient écoulés depuis la fête de la Lune. Dix journées de voyage, de réflexion et de perdition pour toi. Cheng.. Cinq lettres qui n'avaient pas quitté ton esprit depuis le soir où tu avais croisé la route d'espion de la Nation du Feu. Par chance, et grâce aux mots de cet inconnu un peu fou qui ne semblait pas être vraiment en accord avec les directives de sa patrie, tu avais pu éviter le pire en mettant les bonnes personnes au courant.. Il n'y avait donc eu aucune altercation, aucun blessé, rien... Les ennemis avaient disparu dans la nuit, pour ne laisser aucune trace derrière eux.

Aucune. Ou presque.

Tu croyais au hasard, Aallyah, à la chance, à la bonté du monde, au karma... Tu avais toujours fait confiance aux esprits pour te guider... Mais il fallait croire que tu ne t'étais pas attendue à être si chamboulée en retournant sur les lieux où ta mémoire s'était effritée. Revivre des éclats de souvenirs avait été une épreuve, certes, mais jamais tu n'aurais imaginé revenir avec un prénom. C'était fou...

Ainsi, et une fois de retour au sein des Jardins, tu n'avais pensé qu'à une chose. Te délester de ce poids qui te pesait, parler à une personne de confiance qui connaissait ton passé... Il fallait que tu trouves Xiuying, c'était un des rares personnes, ton maître exclu, avec laquelle tu te sentais parfaitement à l'aise et encline à la discussion.  Pourquoi ? Comment ? Sans doute à cause de vos passés respectifs, si différents mais liés à la fois... Puis, cette femme, d'une grande beauté, dégageait une aura apaisante, emplie de respect, d'intelligence et de vécu.

Tes pas te portaient donc naturellement dans un coin des lieux où tu lui avais donné rendez-vous grâce à un rouleau. Un endroit particulier où les émanations volatiles étaient les plus délicates, où le clapotis de l'eau sonnait comme une douce mélopée aux oreilles... L'endroit parfait pour se libérer l'esprit et avoir une discussion en toute simplicité et discrétion.

Première arrivée sur les lieux, tu allas te poser sur un petit banc en pierre, profitant de la solitude pour inspirer et expirer avec calme. Les yeux fermés, tu te délectais du bruit environnant...

Il n'y avait pas à dire, les Jardins faisait partie de tes lieux préférés dans tout Ya Tai...

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<25e jour du 8e mois de LA 52E ANNÉE DE L'ÈRE RI WU - Ft @Vaelim Aallyah

Tu n’as pas quitté le Jardin depuis plusieurs mois déjà, tranquillement campée dans le petit pavillon que tu occupes à proximité avec ton enfant. Tu n’es pas grande voyageuse, bien que ton choix d’avoir rejoint une secte de cultivation exige de toi quelques déplacements quand tes talents d’espionne sont requis pour une mission. Partir de ta ville natale, Hikyo, pour rejoindre complètement un autre royaume que le tien, c’était un choix assez inattendu de ta part, toi qui as toujours tout supporté avec patience et sans jamais te plaindre. Une fois Ba Sing Se devenue ta nouvelle demeure, sans que jamais tu t’y sentes complètement à la maison toutefois, tu aurais probablement préféré ne jamais bouger à nouveau d’un endroit à l’autre, mais la vie en a voulu autrement. D’une part, toujours prise du mal du pays après vingt ans, il t’arrive encore de rentrer à la maison paternelle où tu te sens plus ou moins la bienvenue puisque tu prives encore tes parents de leur petit-enfant. La quarantaine déjà bien avancée, on n’espère plus te marier avantageusement pour augmenter le prestige de ta famille. Probablement t’en veut-on encore un peu de ne pas avoir réalisé les espoirs de ta famille en échouant à épouser Sakai Katsu, ce qui aurait pu prodiguer à ta famille d’importantes connections puisqu’il est désormais à la tête du Temple du Soleil pourpre. Si tu ne t’es jamais ouvertement opposée à ta famille, voilà bien un plan auquel tu n’aurais jamais consenti. Tu vois tout le mauvais goût qu’il y aurait eu à épouser le frère de ton ex-mari et, par ailleurs, jamais tu ne voudrais être associée plus aux pratiques perfides des cultivateurs de la Nation du Feu que tu ne l’es déjà. Tu as peut-être peu d’ambitions pour ton propre avenir, il a peut-être été gâché du moment où on t’a fiancée à Sakai Shohei, mais si le tiens propre ne saurait être glorieux, il est bien celui d’un que tu ne saurais entacher de déshonneur et de disgrâce. C’est déjà bien assez que tu doives affronter les accusions injustes que certains portent sur ta personne en raison de tes liens passés. Il est hors de question d’entraver l’ascension de la chair de ta chair.

Et peut-être que de rester à Bs Sing Se est une des façons les plus sûres de s’en assurer. En repos après être revenue blessée d’une mission, tu serais suffisamment en forme pour entreprendre un voyage vers l’île qui t’a vue grandir, mais l’idée est plus ou moins tentante suite à l’accueil un peu froid qu’on t’y a réservé quand on a constaté que tu étais encore venue seule lors de ta dernière visite. Quitte à ne se sentir nulle par complètement à la maison, autant rester dans celle que tu t’es choisie et où tu y trouves un certain confort. Et cela te permet de passer un peu plus de temps auprès de ton enfant — peut-être cela l’agace-t-il un peu.

De cette douce retraite, tu ne t’absentes que pour visiter les jardins de la secte, oasis verdoyante au milieu d’une désolation qui semble sans fin. C’est d’ailleurs ta destination ce matin-là quand tu quittes ton logis, mais cette fois tu t’y rends plutôt pour des raisons personnelles : Aaallyah, une de tes shimei, t’y a donné rendez-vous. Sa requête semblant plutôt urgente, tu n’as pas opposé de refus et a consenti au point de rendez-vous, la curiosité légèrement piquée par tant de mystère.

Une fois dans les magnifiques jardins parsemés d’élégants pavillons, tu ne tardes pas à trouver le banc sur lequel s’est assise l’apprentie. Sans faire de bruit, tu t’avances sur les pierres, comme si flottais au-dessus du sol. On n’entend pas même le froissement de tes robes sur les cailloux. Devant la jeune femme, tu attrapes délicatement un pétale accroché à ses longs cheveux bouclés et tu le fais tourner distraitement entre tes doigts, observant la douce couleur apaisante.

- Shimei, tu voulais me voir? demandes-tu en laissant finalement s’échapper d’entre ton pouce et ton index les restants froissés de fleur.

Ta voix s’est élevée doucement dans l’air, à peine plus haute que le bruit du vent qui souffle à peine. Au cas où elle s’est mise à pratique sa respiration en t’attendant, tu ne veux pas la prendre par surprise et perturber la circulation de son énergie spirituelle.

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<25e jour du 8e mois de LA 52E ANNÉE DE L'ÈRE RI WU - Ft @YAN XIUYING

Ton esprit voguait sur les océans troubles du passé, alors que tu attendais impatiemment la venue de Xiuying. Ainsi, tu te renvoyais, des années auparavant, le coeur battant la chamade au creux des bras de cet homme qui semblait répondre au prénom de Cheng... Mais était-ce réellement son prénom ? Complètement perdue, tu t'imaginais l'appeler, ou même lui écrire, pensant que cela te ferait un nouveau choc... Mais rien. Le visage du jeune fou dansant finissait toujours par remplacer celui de l'être tant aimé dans cette ancienne vie et cela te faisait soupirer sans cesse. Pourquoi fallait-il que ta mémoire te joue des tours à ce point ?

Avant même de pouvoir fournir une réponse, tu fus lentement tirée de tes songes par l'arrivée de celle que tu attendais tant. Légère, douce, Yan Xiuying était là, la prestance digne d'un célèbre esprit, la sagesse des maîtres des Jardins... Un sourire apaisé vint alors illuminer ton visage alors que tu te levais pour la saluer.

"Maître... ." fis-tu d'une voix mélodieuse et polie.  

Tes yeux se posèrent un instant sur cette femme à la beauté qui te paraissait intemporelle, puis, tu allas te rasseoir lentement, évitant de faire des conclusions hâtives en faisant une analyse de son état physique. Oh, tu savais très bien qu'elle n'avait pas eu une vie des plus faciles, mais tu craignais d'être trop curieuse comme d'habitude, et tu préférais qu'elle se confie à toi seulement si elle en ressentait le besoin...

Ainsi, tu décidas de crever l'abcès rapidement, afin d'éviter de laisser la folie te gagner.  

"Je suis désolée d'avoir demandé à vous parler si vite, à peine rentrée mais... il s'est passé des choses lors de notre mission... Rien de grave, rassurez-vous, et cela n'a pas de rapport avec la Secte... En réalité, ça concerne ma vie personnelle. " expliquas-tu lentement avant de te laisser emporter par cette envie de faire preuve de curiosité. "Mais avant tout... Comment vous portez-vous ?"

Tu n'avais pu continuer à parler de toi sans savoir si la personne qui se trouvait en face allait bien. Ainsi, tu reposas à nouveau tes yeux sur la dame, attendant d'avoir des réponses avant de continuer ton récit qui, il fallait bien l'avouer, allait prendre du temps... Après tout, vous aviez longtemps converser, de vos vies personnelles, et ce depuis des années... Cette femme était un réel modèle pour toi, car même si vos parcours étaient différents, certains similitudes vous liaient... Et puis, elle était sûrement une des rares que tu considérais comme étant une amie, même si cela pouvait paraître étrange.

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<25e jour du 8e mois de LA 52E ANNÉE DE L'ÈRE RI WU - Ft @Vaelim Aallyah

La jeune femme se lève pour te saluer avec respect et si le geste te fait plaisir, tu n’en montres rien. D’une part, tu es son aînée, de l’autre plus avancée en cultivation qu’elle. Ces deux raisons sont valables pour justifier la déférence dont elle fait preuve à ton égard, mais il faut admettre que l’a prise un peu sous ton aile et que tu n’es pas complètement à l’aise avec de trop grandes marques de différences entre vous. Alors qu’elle s’excuse d’avoir demandé à te rencontrer sous court délais, tu lèves la main pour l’arrêter dans ce genre de discours : point d’excuses ne te sont dues pour ce genre de choses, surtout pas pour une de celles qui n’ont jamais douté de ta loyauté envers le Jardin des Parfums dissimulés, malgré tes liaisons passées avec Sakai Katsu, personnage peu apprécié par ta secte de cultivation. Puis il faut admettre que cette hâte pique ta curiosité, jusqu’à ce qu’elle te révèle que des choses se sont passées lors de sa dernière mission. Tu es sur le point de l’arrêter, car bien que maîtresse du Jardin, tu n’es pas tenue d’être au courant de tous les faits et tous les rapports de missions. Peut-être y aurait-il des informations qu’il vaudrait mieux que tu ignores. Toutefois, elle semble deviner tes pensées lorsqu’elle précise qu’il s’agit d’événements reliés à sa vie personnelle. Et sur ce point, tu es tout ouïe pour elle et ce qu’elle pourrait te confier. Tu n'es pas avide de potins, mais plutôt, comme elle, tu es seule étrangère et parfois tu aimerais pouvoir avoir une oreille à laquelle confier tes tracas et tes inquiétudes. Mais contrairement à la jeune femme assise devant toi, tu as quelqu’un à protéger et tes secrets doivent rester profondément enfouis en toi. Tu sens parfois qu’elle serait prête à t’écouter, la douce Aallyah, mais qu’elle n’ose pas te demander. Et tu profites de son hésitation pour te retrancher derrière les murs que tu as érigés autour de toi pour te protéger, mais surtout pour protéger l’être qui t’es le plus cher au monde.

- Je vais bien, merci. Il y a quelques temps déjà que je n’ai pas quitté Ba Sing Se et ce repos est le bienvenu, réponds-tu à sa question.

Tu as même pu profiter de ce temps pour te retirer quelques jours et travailler à améliorer ton flot d’énergie spirituelle. Cela ne t’arrive pas souvent, peut-être est-ce une raison de tes progrès plus lents que la moyenne, parce que tu n’oses pas t’écarter de la vie quotidienne en raison de ton enfant. C’est un adulte maintenant, mais il reste quand même que tu t’inquiètes toujours à son sujet. Même que certaines hantises ne quittent jamais ton esprit, ce qui n’est définitivement pas propice à garder ton esprit en paix, condition sine qua none au retrait pour cultiver tes pouvoirs spirituels.

Tu ne veux pas faire preuve de curiosité malavisée, mais en même temps, tu ne tiens pas particulièrement à parler beaucoup de toi. Mais puisqu’elle s’est déjà partiellement confiée en révélant l’objet derrière la pressante demande la voir, peut-être pourrait-on facilement excuser que tu écartes l’attention de ta propre personne pour la rediriger vers celle que tu considères plus comme une amie, voire une petite sœur de cœur, que comme une simple condisciple.

- Puisque tu désirais me voir dès ton retour, je suppose qu’il s’est produit quelque chose de vraiment surprenant. N’aurais-tu pas besoin d’un peu plus de repos alors que tu viens tout juste de revenir? t’enquières-tu avec sollicitude.

Tu ne connais pas tous les détails derrière la mission de la jeune femme, cela ne te regarde pas, mais pour être partie plusieurs fois toi aussi alors que tu n’étais qu’apprentie, tu ne peux qu’imaginer toute la fatigue qu’elle doit ressentir après tous les efforts mis, mais aussi le contre-coup de ceux-ci : on ne ressent jamais autant l’épuisement de l’espionnage qu’une fois de retour à un quotidien plus normal.

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<25e jour du 8e mois de LA 52E ANNÉE DE L'ÈRE RI WU - Ft @YAN XIUYING

Qu'elle était douce, et mystérieuse à la fois... Comment ne pas se sentir apaisée face à Dame Xiuying ? Sa voix avait quelque chose d'étrange, son timbre laissait entrevoir beaucoup de sagesse, de maturité et bien plus encore. Tes angoisses et tes peurs s'envolèrent alors dès lors qu'elle répondit à ta question un peu très curieuse. Rassurée de la savoir en bonne santé, tu retrouvas le sourire et te sentis enfin prête à te lancer dans un récit... Celui de ta dernière mission.

Mais... Par où commencer ? Tout d'abord par rassurer celle qui craignait pour ta fatigue de ces derniers jours.

"Oh, nous vous inquiétez, je vais bien, et pour tout vous avouer, je crains que le sommeil finisse par altérer mes souvenirs... comme autrefois..." répondis-tu avec douceur et appréhension en joignant tes mains nerveusement.

Bien sûr, la situation était bien différente de celle que tu avais connu par le passé. Certes, tu étais retournée dans le même village, toutefois, tu étais revenue indemne. La peur de voir ta mémoire altérée était un contre-coup que tu ne pouvais maîtriser, même si, tu savais que c'était très idiot de penser cela. Pourtant, tu avais fait en sorte de t'assoupir le moins possible, pour que tout soit clair, pour que la femme sous tes yeux puisse avoir tous les détails au cas où tu viendrais à oublier. Une précaution inutile pour certains, mais très importante pour toi. De plus, et pour avoir déjà passé un bon nombre de journée à te confier à celle qui te faisait face, tu étais sûre qu'elle comprendrait ton sentiment.

Ainsi, après un léger moment de silence durant lequel tu avais cherché tes mots, tu te lanças, tes prunelles plongées dans celles de ton interlocutrice.

"Je suis retournée là-bas, une halte après une mission, durant la fête de la Lune." commenças-tu en laissant le vide envahir ton regard. "Et... Il y avait un homme, étrange. Il voulait danser sous la pluie... Enfin, cela n'est pas important..."

Faisant mine de balayer l'air avec une de tes mains dans le but chasser cette dernière phrase, tu décidas de reprendre, sans t'égarer cette fois.

"Son visage me disait quelque chose, je pensais que c'était parce que je me retrouvais là-bas, vous savez, par rapport à cet homme que j'ai connu et que j'ai aimé dont le prénom semble perdu... " Resituer le contexte te paraissait important, même si tu ne doutais pas de la mémoire de la belle Xiuying. "J'ai compris qu'il ne venait pas du Royaume de la Terre, cet homme venait de la Nation du Feu, je l'ai su car je l'ai questionné à cause de mon sentiment étrange à son égard... Je ne sais pas de quel côté se trouvait son coeur, mais il ne m'a rien fait et m'a même divulgué des informations afin que je puisse éviter la catastrophe."

Étrange, tout de même, en y repensant... Tu ne savais pas si ce détail était important mais tu l'avais gardé dans un coin de ton esprit jugeant qu'il devait être exploité. Après tout, n'étais-tu pas face à une femme qui venait de cette Nation dont tu ignorais beaucoup de choses ? Peut-être qu'une histoire de renégats, ancienne, allait lui parler.

"Nous ne nous sommes pas battus, je vous rassure, bien au contraire... Alors à nouveau piquée par la curiosité juste avant de reprendre chacun notre route, je lui ai demandé le prénom du frère qu'il m'avait dit avoir... Et lorsqu'il a prononcé son prénom... "

Incapable de décrire la sensation qui t'avait étreint à cet instant, tu restas... muette. Les yeux brillants, tu paraissais perdue, mais à la fois interdite... C'était un sentiment... une sensation... indescriptible... Et on pouvait clairement le voir à ton faciès que tu passais par mille et une émotions à cet instant.

Est-ce que Xiuying allait pouvoir t'aider ? A vrai dire, tu ne savais pas... mais tu nourrissais l'espoir qu'elle puisse attraper la main que tu lui tendais, pour enfin lever le voile sur cette vérité qui préférait vivre dans l'ombre depuis toutes ces années.

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<25e jour du 8e mois de LA 52E ANNÉE DE L'ÈRE RI WU - Ft @Vaelim Aallyah

Une des raisons qui te poussent à veiller sur Aallyah, outre le courant qui passe bien entre vous deux, femmes étrangères dans une secte de cultivation du Royaume de la terre, c’est cette condition particulière. Tu as traversé de nombreuses épreuves dans ta vie, mais rien de pareil. S’il te manquait comme elle des souvenirs, tu ne sais pas ce que tu ferais. Il te semble que c’est tout comme perdre une partie de soi-même, un morceau de sa propre identité. Tu vis déjà le dilemme de vivre à cheval entre deux parts de toi, celle que tu étais avant de quitter Hikyo et qui domine encore celle que tu es en voie de peut-être devenir, perdue entre ce que tu as toujours cru et ce que tu apprends maintenant en vivant ailleurs. Qu’est-ce que tu ferais alors si tu ignorais une partie de ton passé, hantée par quelques bribes de souvenirs incomplets. Elle te fait de la peine. Tu espères sincèrement que les souvenirs lui reviendront un jour, bientôt, et qu’ils ne cachent pas des secrets dévastateurs, alors tu comprends partiellement qu’elle ne craigne le sommeil et de perdre à nouveau quelques fragments de son histoire. Surtout qu’il ne faut pas être fin observateur pour remarquer qu’elle est nerveuse, tracassée. Alors pour le moment, tu ne dis rien, tu lui laisses le temps de mettre ses idées en ordre et de voir l’appréhension diminuer. Tu sais que hâter les choses ne servirait à rien. Dans ces situations, il vaut mieux être patient. Et une mère ne manque pas de patience, elle en a même à revendre.

Le début de son récit te paraît légèrement confus et tu te demandes où elle veut en venir, si le manque de sommeil n’est pas venu à bout de sa raison, mais tu t’abstiens de toute remarque, visiblement ce qu’elle a à te raconter lui tient énormément à cœur. Tu ne veux pas troubler le fil de ses pensées, ni décevoir la confiance qu’elle place en toi en la brusquant dans ses confidences, qui heureusement prennent en cohérence. Tu sais que parmi ses souvenirs perdus se trouve un homme pour qui elle avait éprouvé des sentiments, ce n’est pas la première fois qu’elle aborde le sujet. Son intérêt pour cette part du passé sombré dans l’oubli t’échappe, peut-être parce que n’as jamais partagé pareille expérience. Ton cœur n’a jamais bondi dans ta poitrine pour qui que ce soit, pas même pour Shohei que tu as pourtant accueilli dans ta couche. Et ce n’est pas parce que tu ne sais pas aimer, non, la preuve étant l’existence même de ton enfant. Mais l’amour romantique entre un homme et une femme, c’est quelque chose qui t’échappe complètement et ne porte pas de sens. Ça tu ne l’as jamais dit à personne, pour ne pas avoir à expliquer ton enfant, le fait que tu n’as jamais chercher à te remarier : tu préfères laisser croire aux curieux que tu es veuve éplorée, comme c’est généralement répandu, trop chagrinée par la perte de l’être cher pour jamais songer à laisser entrer quelqu’un d’autre dans ta vie. Si cette vague d’émotions t’es étrangères, tu admets qu’elle puisse revêtir une importance capitale pour ta jeune amie, alors tu écoutes son récit sans l’interrompre, même si tu ne comprends pas tout à fait son ressenti. L’incompréhension n'empêche pas l’empathie. Jusqu’à ce qu’elle parle de ta nation, moment auquel tu te crispes un peu, mal à l’aise. Tu balances en funambule sur un fil particulièrement haut et tu ne sais pas de quel côté la chute serait moins douloureuse. Il faut que tu prennes sur toi, que tu te rappelles que contre tous les autres, Aallyah a toujours pris ta défense. Et tu dois admettre que les tiens peuvent être dangereux.

Mais l’émotion qui la traverse alors qu’elle n’ose pas révéler complètement ce qu’elle a appris te montre à quel point elle est chamboulée et tu oublies tes propres élans, pour tenter de la réconforter elle, la rassurer qu’elle peut prendre son temps pour parler. Tu poses une main sur les siennes, réconfortante.

- Ai-je tort de croire que le nom de ce frère… pourrait être celui de cet homme?

Tu le lui demandes du bout des lèvres, ne sachant pas trop comment broder ta réaction. Parce que cela signifierait que son amant perdu serait issu du même endroit que toi, ce qui complique quelque peu les choses pour le retrouver. Si elle désire toujours le revoir. Après tout, elle appartient désormais au Jardin, pourra-t-elle concilier son amour à celle qu’elle est? Tu ne te questionnes pas à savoir si les sentiments sont morts, car à sa réaction, tu devines aisément que son cœur bat encore très fort à la pensée de celui qu’elle n’arrive pas à effacer complètement de sa mémoire.

- Peut-être que je le connais? Je pourrais te donner des nouvelles.

Tu sais que c’est absurde. Tu ne connais pas tous les habitants de la Nation du feu. Encore moins les jeunes gens de son âge, au moment où ils entraient à l’école tu la quittais et en-dehors de sur ses bancs, tu n’as pas rencontré beaucoup d’autres gens, hormis lorsque tu étais en visite. Tu le mentionnes simplement dans l’espoir que cela calmera un peu ses nerfs qu’on lui propose un semblant de solution ou de piste. Puisque tu supposes que clairement, le frère de ce jeune homme n’a pas jugé bon de lui révéler où se trouve son frère. Ou peut-être n’est-elle pas encore arrivée à ce moment de son récit.

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<25e jour du 8e mois de LA 52E ANNÉE DE L'ÈRE RI WU - Ft @YAN XIUYING

Les esprits avaient-il entendu tes prières silencieuses alors que l'espoir semblait s'envoler au point de te faire perdre pied ? Il fallait croire que oui, car, lentement mais sûrement, Xiuying vint poser un de ses mains sur les tiennes dans le but de te rassurer.

L'effet fut immédiat... à croire que cette femme à l'aura aussi douce que mystérieuse détenait des dons insoupçonnés... Ton souffle ralentit, tes angoisses s'envolèrent, tes pensées retrouvèrent lentement leur cours... Tu n'avais pas eu besoin d'en dire plus pour qu'elle comprenne que ce prénom t'avait chamboulée à un point inimaginable. Était-ce celui de l'homme de ton passé ? Tout te laissait croire que c'était bien le cas, quand bien même tu te retrouvais dans l'incapacité de retrouver cette mémoire envolée... Cela te paraissait évident, comme un cri du coeur, lointain, étouffé, et pourtant, tu n'arrivais pas à en être sûre... C'était comme si, malgré tout, la brume continuait d'empoisonner ton esprit... Une sensation extrêmement désagréable qui te donnait l'impression de devenir folle, et en même temps, d'avoir raison.

Cela n'avait aucun sens !

Toutefois, l'espoir s'embrasa lorsque la belle dame se fit entendre de nouveau... Serait-il possible qu'elle le connaisse ? Si oui, serait-elle capable de te donner des nouvelles ?

C'était sans doute trop beau pour être vrai...  Pourtant, tu croyais de toute ton âme à la chance, et au hasard... Ta vie, ton destin... Les Esprits en avaient connaissance et t'avaient toujours guidée dans la bonne direction... Si tu avais pensée à Xiuying quelques minutes après cette rencontre bien étrange lors de la fête de la Lune, c'est qu'il devait bien avoir une raison.

Ainsi, et après quelques soupirs hésitants, tu te lanças...

"Cheng... C'est le nom qui m'a été donné par cet homme... Je ne sais rien de plus... Hormis que cet homme a un frère, qui lui ressemble." avouas-tu quelque peu mélancolique.

Cela te paraissait absurde maintenant que tes pensées venaient de se matérialiser de façon claire et audible... L'homme, le danseur feu, avait avoué avoir des soucis de mémoire... À tous les coups, il t'avait menti ou avait juste répondu à l'appel d'une douce folie...

" Mais je ne sais même pas si tout cela est vrai, cet inconnu n'allait pas bien, il disait avoir des soucis de mémoire..." soupiras-tu, terrassée par la triste réalité.

Beaucoup avaient été touchés par cet étrange phénomène... Des souvenirs avaient disparu, de façon définitive... Certaines personnes s'étaient retrouvées complètement perdues, sans aucune identité, sans aucun passé... Au final, tu n'avais pas trop à te plaindre... Même si cette sensation d'ignorance était agaçante, tu n'avais pas oublié le principal.

Ton identité, et tes rêves.

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<25e jour du 8e mois de LA 52E ANNÉE DE L'ÈRE RI WU - Ft @Vaelim Aallyah

Il est un peu naïf d’espérer pouvoir lui donner des nouvelles sur un homme que ta sœur de secte a perdu de vue tout simplement parce qu’il est originaire de la même nation que la tienne. En réalité, cette candeur ne te ressemble pas du tout, tu es normalement plus fine, plus perspicace. Peut-être que l’émoi de la jeune femme s’est transmis doucement à toi, bien que tu ne connaisses pas du tout ce genre d’émotion. On t’a déjà parlé de papillons dans le ventre, sans que tu ne comprennes jamais ce que c’était réellement. Tout au plus, cela te fait penser à une vieille légende parlant de deux amoureux transformés en papillon à cause de leur amour impossible. Ou quelque chose de la sorte. Peut-être aussi fais-tu autant manque de discernement parce que l’étrangère est une des rares disciples du Jardin qui te soutient et croit entièrement en ta loyauté, sans jamais remettre en question ta parole quand tu dis qu’entre Sakai Katsu et toi, il n’y a plus le moindre lien depuis qu’il a été évincé de la secte en raison de ses pratiques barbares. Jusqu’au jour où il reconnaîtra son erreur, il sera difficile pour vous de préserver cette longue amitié.

Tu ne constates pas vraiment la folie de cette révélation au moment où elle te révèle simplement un prénom, mais seulement lorsqu’elle déclare que l’homme lui ayant confié celui-ci n’allait pas très bien et avait lui-même des trous de mémoires. Un moment, tu te demandes presque si ce n’est peut-être pas contagieux, avant de t’auto-sermonner pour cette pensée ridicule indigne de ton esprit vivace.

- Cheng… Il ne t’a pas dit son nom de famille? Ce n’est pas un prénom très courant à mon avis, mais il y en a peut-être plus d’un… remarques-tu en ne t’attardant pas sur la dernière information au risque de fourcher la langue et de regretter des paroles qui pourraient blesser ton amie, ta protégée.

Parce que tu as déjà croisé un Cheng dans ta vie ou est-ce que son nom était Sheng? Tu ne sais plus, c’était il y a fort longtemps, bien avant la naissance de ton enfant, quand tu étais encore mariée. Tu te demandes même si ce garçon serait assez vieux pour être l’amant d’Aallyah. Sûrement pas, il était encore tout petit. D’ailleurs, tu ne te souviens pas en fait de quelle famille importante c’était le fils, encore moins s’il avait un frère. Il te semble que non… Bah, et puis même si c’était la même personne, tu ne pourrais pas lui donner de nouvelles, tu n’en as pas.

- Je ne crois pas faire un voyage à Hikyo sous peu, ce serait déraisonnable je crois, mais si tu veux, je peux écrire à ma cousine, elle pourrait se renseigner pour moi.

Si elle daigne te répondre, cela dépend de ses humeurs. Parfois elle consent à te pardonner ta désertion vers le Royaume de la Terre, d’autres elle reste en colère contre toi pendant des mois sans que tu ne puisses rien y changer. Elle ne comprend pas pourquoi tu ne reviens pas à la maison et reste en territoire ennemi. En même temps, tu ne lui as pas révélé la raison principale de ton départ. Il est plus facile de protéger ses secrets loin de la maison, où personne ne nous connaît.

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<25e jour du 8e mois de LA 52E ANNÉE DE L'ÈRE RI WU - Ft @YAN XIUYING

Cheng. Un prénom. Seulement un prénom. Tu ne pouvais contredire la belle Xiuying face à la triste réalité, et d’ailleurs tu n’étais pas si naïve… Non tu étais juste trop optimiste et rêveuse…

Plusieurs hommes pouvaient correspondre au profil, d’autant plus que les informations le concernant étaient maigres… Si seulement le destin mettait à nouveau le danseur fou sur tes pas.

Prenant une bonne bouffée d’air frais, tu fermas les yeux un court instant. Cela te faisait du bien de parler même si les zones d’ombres restaient encore bien présentes. Au moins, tu avais vidé ton sac et allégé le poids pesant sur ton coeur. Et tu ne remercierai jamais assez la dame pour cela. Dame qui, d’ailleurs, proposa d’écrire à sa cousine, faute de pouvoir bouger.

« Oh vous êtes adorable mais ne vous inquiétez pas, vous m’avez écoutée et cela me fait le plus grand bien, je vous remercie… » fis-tu avec sincérité en te retenant de poser tes mains sur les siennes. « Je ne veux pas que vous vous mettiez dans une situation compliquée par ma faute, vraiment, je ne le supporterai pas… »

Pour sûr, tu ne voulais pas qu’il lui arrive malheur. C’était inconcevable.

« Si je dois avoir des réponses, je crois aux Esprits pour les mettre sur mon chemin. »repris-tu en souriant affectueusement. « Et puis, le sommeil m’aidera sans doute à avoir l’esprit plus clair. »

La fatigue se faisait de plus en plus forte maintenant que tout avait été dit… D’ailleurs, tu commençais même à te sentir un peu bête en y réfléchissant bien.

« Tout ce raffut pour si peu d’informations, j’espère que la prochaine fois, j’aurais mieux qu’un prénom avoué par un homme dont la mémoire semblait aussi défaillante que la mienne. »

Un rire un peu gêné ponctua ta réflexion emplie de vérité. Pourquoi fallait-il que tout soit toujours compliqué ? Heureusement tu n’étais pas seule… Xiuying était là et venait, de par sa présence, apaiser tes tourments.

À cœur ouvert

<25e jour du 8e mois de LA 52E ANNÉE DE L'ÈRE RI WU - Ft @Vaelim Aallyah

IL faut admettre qu’une part de toi tout de même est assez soulagée à l’idée qu’elle ne veuille pas que tu écrives à ta cousine. Oui, tu l’aimes beaucoup et votre relation a toujours été assez heureuse, mais il est vrai que partir de la maison pour les terres ennemies, quand ce n’est même pas pour rejoindre l’armée, cela suscite beaucoup d’incompréhension. Après tout, ta famille est très patriotique, très fière d’appartenir à la Nation du Feu, convaincue de sa supériorité sur le reste de Yatai. Mais même s’il s’agit de ta cousine, tu ne peux lui faire suffisamment confiance pour lui confier ton plus grand secret, celui qui explique pourquoi tu n’es jamais rentrée définitivement après toutes ces années. Rien ne peut te garantir qu’elle ne te dénoncerait pas à vos souverains. En vérité, peut-être seraient-ils indifférents à la naissance d’un autre Sakai, peut-être trouveraient-ils peu de menace devant ta progéniture, mais c’est un risque tu n’es pas prête à prendre. Tu as beaucoup trop souffert pendant toutes ces années pour compromettre dans un excès de confiance la sécurité de ton enfant. Pourtant, ça t’aurait fait plaisir de rendre ce service à ta jeune amie. Sans comprendre les douleurs du cœur amoureux, tu possèdes suffisamment d’empathie et de compassion pour lui éviter toute cette torture mentale plus longtemps.

Un instant, tu es sur le point d’insister, mais sa ferveur de croire que les esprits réuniront leur chemin t’empêche de poursuivre ton offre plus longtemps. Un léger sourire étire tes lèvres, devant ses espoirs et sa confiance absolue au destin. Malgré tes désillusions sur la vie, tu n’oses pas briser cette âme encore toute fraîche et fragile. Quelle se berce encore dans sa belle vision du monde, cela ne lui fait pas de mal et lui évitera une certaine amertume, un peu de goût pour la vie, contrairement à toi.

- En ce cas, je n’insiste pas, mais si jamais tu trouvais que le hasard tarde trop à vous réunir, il me fera plaisir de faire ce que je peux. Cela ne me mettrait nullement en position inconfortable, tout au plus subirai-je les reproches de ma cousine qui trouvent que mon exil a duré bien assez longtemps, bien que je n’aie pas l’intention, pour le moment, de retourner chez moi m’établir.

Elle est fatiguée et cela se voit. Bien qu’elle ne soit ta cadette que de quelques années, tu étires le bras et caresse sa tête d’un geste maternel. Un petit encouragement à se reposer, mais aussi à ne pas perdre espoir, car c’est une belle qualité que réussir à garder foi en l’avenir.

- Tu devrais te reposer, tu as l’air exténué. Je crois que maintenant que le voyage est terminé et l’information partagée, la fatigue reprend ses droits sur ton corps. Je crains que si tu ne vas pas dormir, tu n’attrapes la fièvre.

Ta main quitte sa chevelure bouclée pour faire signe à une des servantes du Jardin de s’approcher. Tu la commissionnes pour qu’elle prépare un bain chaud pour Aallyah ainsi qu’une collation légère et un thé pour favoriser un sommeil profond et réparateur.

À coeur ouvert

<25e jour du 8e mois de LA 52E ANNÉE DE L'ÈRE RI WU - Ft @YAN XIUYING

Un simple entretien avec la belle Xiuying venait d’apaiser ton esprit… Il fallait bien avouer que l’aura de la Dame inspirait la confiance et avait le don de réchauffer les cœurs. Tu n’auras su dire si cela était dû à sa voix, à ses gestes délicats ou autres… Cependant, une chose était sûre… Tu étais bien heureuse d’avoir été menée à elle par les Esprits… car elle faisait partie des lumières de ton monde.

Le sourire apaisé retrouvé, tu écoutas attentivement ses mots, tout en pensant sincèrement que tu allais tenter de chercher toutes les solutions possibles avant de lui demander son aide pour de bon. Pour sûr, tu ne souhaitais pas la voir dans une situation délicate… Xiuying ne méritait aucun reproche… Le simple fait d'imaginer sa cousine la fustiger remplissait ton cœur d’injustice.

Laissant la paix t’envahir, tu t’inclinas avec politesse lorsque cette femme si belle te prodiga des conseils après cette folle journée.

En effet, et après toute cette histoire, tu avais besoin de relâcher la pression… et de ménager ta santé, autant physique que mentale, afin d’éviter le pire.

« Je ne vous remercierai jamais assez… Je vais aller me reposer, je crois qu’effectivement, j’en ai bien besoin. »

Fermant les yeux un court instant, tu allas serrer sa main avec une certaine affection, geste que tu avais l’habitude de faire face à ta mère, sans penser un seul instant que cela pouvait être déplacé… Oh, tu étais bien fatiguée… Bien trop.

« Si vous avez envie de trouver une oreille à qui vous confier, vous pouvez aussi venir me voir… »

Une amitié qui allait dans les deux sens pensais-tu. Tu avais beaucoup d’estime pour ceux qui faisaient partie de ton cercle d’amis… Ainsi, tu te mettais à la disposition de ces derniers si jamais ils rencontraient un souci ou étaient confrontés à une envie de se confier.

« Encore merci à vous… » finis tu par dire avec sincérité en saluant la Dame avec courtoisie afin de prendre le chemin qui devait te mener au repos bien mérité.