Depuis ton retour sur les terres de Ya Tai, tu n'avais pas eu l'occasion de quitter le Nord. La situation de ce monde étant plutôt complexe et dangereuse, tu avais seulement eu l'opportunité de voguer sur les eaux des alentours pour du réapprovisionnement. Alors lorsque le couple d'herboriste qui veillait sur toi prit la décision de se rendre à Ba Sing Se pour le nouvel an Lunaire, ce fut le plus beau jour de ta vie.

Ainsi, tu avais voyagé, une fois tes soins administrés, pour arriver à destination quelques jours avant le début des festivités. Face à l'immensité de la Capitale du Royaume de la terre, tu avais l'impression d'être toute petite... et le sentiment prit de l'ampleur une fois arrivée au jour tant attendu.

Tout était... sublime... Les yeux pétillants de bonheur, tu souriais, comme jamais tu avais souri auparavant, fascinée par tout ce qui se déroulait sous tes yeux. Les cheveux tressées de nombreux rubans aux couleurs des Tribus de l'eau, vêtue d'une robe typique pour te permettre d'être élégante tout en te protégeant du froid, tu prenais plaisir à répondre à ceux qui semblaient être intrigués par ta couleur de peau. Tu étais fière d'être étrangère face à ces visages curieux... Fière de parler un peu de ton monde, dans la bienveillance et le respect. Le Royaume de la terre était vraiment ouvert, et le fait de voir un mélange de culture te donnait l'impression de vivre un rêve éveillé. Face à ce sentiment de sécurité, tu étais seule, ou du moins, le couple qui veillait sur toi n'était pas bien loin, mais assez pour te permettre de te sentir dans ta bulle. Alors tu avançais parmi la foule, en te délectant des odeurs et en espérant croiser une ancienne connaissance... Pour sûr, tu avais croisé certaines personnes issues de cette Nation lors de ton premier voyage... Et puis, il y avait beaucoup de représentants venus d'ailleurs. Peut-être que le jeune Mun était là aussi !

Portée par l'envie de retrouver ceux que le destin avaient mis sur ta route, tu marchais le coeur léger et le sourire aux lèvres. Envolés les soucis de santé, ou encore les angoisses liées à la guerre, tu avais seulement envie de profiter de l'instant présent, pour le garder en mémoire à jamais.

Résumé:

Un moment de répit bien mérité, une journée de repos pour faire la fête ? Je ne savais pas trop comment appeler cette parenthèse dans nos vies de pirates chevronnés. Et pourtant, nous étions là, amarrés à la côte Est, prêts à débarquer dans la ville de Ba Sing Se pour un nouvel an Lunaire inoubliable. Je n'étais pas vraiment une inconditionnelle de la fête, mais j'avais l'impression qu'après tant de temps en mer, et surtout après tout ce que nous avions vécu, il était indispensable et vital de souffler...

Certains étaient donc restés à bord pour la surveillance, aux côtés de Tibuo, et les autres m'avaient suivi de leur plein gré, ou non, pour rejoindre la Capitale du Royaume de la Terre, vêtus comme de simples festivaliers. Envolées mes fringues de Capitaine Pirate, j'étais un peu méconnaissable, ou du moins, ça avait été mon ressenti en voyant mon reflet dans l'eau. Les cheveux détachés, quelques perles par ci par là, un Hanfu sombre, très peu d'accessoires, j'allais pouvoir me fondre dans la masse... Ou pas.  

"Wow, ils ne rigolent pas."

Pour sûr, c'était clairement la fête. Dans tous les sens du terme. D'ailleurs, le tableau était tellement déroutant que j'en doutais presque de mes capacités mentales. Pourtant, je n'avais rien bu, et je ne ressentais pas le malaise pesant propre au monde des Esprits. Non, non, tout ça était réel. Fou, mais réel.  

"Eh bien, amusez-vous, profitez, pas de vague, pas d'baston, on s'rejoint ici plus tard, et un minimum de discrétion compris ?"

Après avoir donné les seuls ordres de la soirée, je restais là, immobile, attendant que mes compagnons se dispersent pour pouvoir bouger. A vrai dire, je ne savais pas bien où aller, ni si je voulais clairement me lancer au coeur des festivités. A croire qu'au final, tant de monde, de joie et de bonheur m'effrayaient un peu trop... Je n'étais plus habituée à tout ça, ou plutôt, ça me renvoyait à de vieux souvenirs qui ne me plaisaient pas vraiment.

Résumé:

Taiyo avait remarqué mon malaise. C’était bien ma veine. Heureusement, la panique de Rajni face à la foule vint m’interpeller pour me servir de diversion. Elle avait envie de rentrer, c’était compréhensible, même moi je n’avais pas vraiment envie de profiter de la fête. Et si c’était le bon plan pour me défiler ?

“Hé, Rajni !”
** T’es Capitaine ma grande, alors tu vas te mettre un coup d’pied aux fesses et agir comme une cheffe !**

J’eus envie de maudire ma stupide conscience sur le coup… Et pourtant, j’attrapai ma petite protégée par l’épaule pour ne pas qu’elle puisse s’enfuir.

“Non non ! Pas d’panique, j’connais l’coin, j’sais où c’est plus calme ! On va aller s’poser un peu !”

Est-ce que j’avais dit ça pour elle ou pour moi ? Pour les deux, ça ne faisait pas de doute. Alors, je me tournai vers mes autres compagnons, l’air enjoué.

“Je sais où on trouve l’meilleur alcool de riz ! Alors, si vous voulez m’suivre, on y va ! ”

Je n’avais pas le temps de me laisser envahir par de mauvaises pensées, ni le droit au final.

“Tout va bien !” lançai-je à Taiyo, même si j’étais persuadée qu’il savait que ce n’était pas vraiment la vérité. “Et pour t’répondre… ‘Fin, quand j’suis arrivée à bord, il y avait un homme âgé avec la même couleur d’peau… Il v’nait… de Fei Zhou j’crois… Elle doit v’nir de là-bas, ou d’ailleurs… Le monde est vaste mon p’tit ! ” expliquai-je en lui lançant un clin d’oeil.

Le fait de voir autant de visages différents avait quelque chose de… réconfortant. On ne craignait rien ici, c’était sûr. Il n’y avait donc aucune raison de paniquer.

Résumé:

Mais où es-tu ? Tu pousses un soupir d’anticipation avant de faire un signe de tête entendu à Loan. Figée sur place, tu la regardes disparaître entre les passants. Vous aviez toutes deux cette idée un peu étrange qu’il réapparaîtrait peut-être par magie. Ce mince et ridicule espoir. Cette illusion que tout n’était pas perdu. Un nouveau soupir. Tu as perdu le compte des jours depuis sa dernière mission, depuis les dernières nouvelles. La peur grandissante. Le déni de plus en plus fort et l’évidence t’attend au prochain tournant. Tu fermes les yeux pour contrôler la colère. NON !

Tout autour, la musique te semble assourdissante. Les rires font aussi mal que des couteaux. Une nouvelle année qui commence dans la peur (du moins pour toi). Les couleurs étaient cependant splendides, comme un appel à retrouver l’innocence de la jeunesse. Tu sens les regards. Qu’auraient-ils fait à ta place ? La réponse se présente en même temps que la question. Ils auraient profité de la vie, tout simplement.

Alors tu avances dans la foule, évitant le regard des gens, mais imaginant le monde comme s’il était le même malgré les années qui avaient passées. Tu pouvais presque les voir danser devant toi. Ça te fait sourire, pour un moment. Tu sens que quelqu’un t’attrape par le bras. Tu lances un regard réprobateur à cette personne, mais tu ne te débats pas. Il aurait voulu en profiter. Alors tu te laisses entraîner dans une danse. Jusqu’à ce que tu trébuches (parce que t’es une mauvaise danseuse (c’est pas faute d’avoir essayé, Sayuri avait passé tellement de temps à vouloir t’apprendre) et que tu bouscules accidentellement quelqu’un. « Pardon…» marmonnes-tu juste assez fort pour te faire entendre. Parce que t’as conscience d’être responsable, mais t’as pas envie de l’avouer. Et encore moins de faire la conversation.

Résumé:

Tu te laissais porter par les éclats de rire, tu admirais les nouveaux arrivants d'un oeil curieux, car il fallait dire qu'ils venaient... de presque partout ? En tout cas, cette soirée resterait à jamais gravée dans ton esprit, ses parfums, ses couleurs, ses mets, tu t'imprégnais de chaque détail, cela te donnait l'impression d'être plus vivante que jamais.

Mais cela faisait déjà un long moment que tu arpentais les rues de Ba Sing Se, dansant un peu, mais surtout, parlant énormément avec ceux qui avait remarqué ta couleur de peau, si belle et si unique en ce monde. Depuis que tu maîtrisais la langue de ce dernier, tu prenais plaisir à faire une démonstration de tes talents, car tu étais bien fière de toi et du chemin parcouru depuis ton premier séjour.

Ainsi, tu cherchais à présent ton point de repère dans le but de retourner là où tu avais une chambre pour dormir... mais dans la foule, tu avais du mal à retrouver ton chemin. Pour sûr, tu manquas même de percuter deux danseurs ([Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] & [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ) ce qui te fit rire un peu, avant de prendre la direction opposée afin d'éviter d'être piétinée.

Puis tu le vis, ce symbole, au loin, ce n'était plus très loin, juste à quelques pas. L'esprit apaisé, tu te tournas une dernière fois vers la fête, le sourire aux lèvres... Si seulement la guerre ne ravageait pas ce monde, il ne pourrait être que plus beau encore.  

L'ambiance s'était détendue, littéralement, face à la fête si entraînante. J'avais promis un endroit avec de la boissons, même si ça ne plaisait pas à [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] , alors je comptais bien tenir ma promesse. Toutefois, avant même d'avoir le temps de dire "En avant!", [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] nous avait quitté de façon abrupte. L'appel de la faim, de la danse, ou... peut être de l'amour ?

"Beh... ? On a perdu un membre du trio légendaire. "

Il y avait du monde, effectivement, peut-être même un peu pour le coup... Le fait d'avoir avancé entre les stands nous avaient plongés au coeur des festivités... Et maintenant que je me retrouvais "seule" avec une matelote qui n'était pas bien jouasse, je décidai de changer de plan et d'arrêter de faire semblant.

"T'as raison, c'monde, c'pas possible. J'connais un bon salon de thé tranquille un peu à l'écart, on va s'poser là bas."

J'avais beau avoir essayé de faire bonne figure devant Taiyo, je n'arrivais pas à me sentir trop à l'aise avec le Nouvel An Lunaire. Ça me rappelait trop de souvenirs... Et pas vraiment des bons, malheureusement. Alors, je fis signe à Rajni de me suivre, pour qu'on puisse se faufiler telles des ombres vers ce fameux coin tranquille que je connaissais.

On y serait à l'aise, et surtout, beaucoup plus... au calme.

résumé: