[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]La journée est plutôt belle aujourd'hui et le soleil au rendez-vous. Une bonne chose selon une partie de mon esprit qui me fait réaliser que l'entraînement de manœuvre avec mes hommes n'en sera que plus facile plus tard, tout comme ma mission de reconnaissance que je pense faire par la suite. Mais une autre partie de moi ne peut pourtant s'empêcher de le regretter un peu, de se dire qu'il vaut mieux que ma compagnie soit trempée par la pluie et en difficulté à cause de la météo lors d'un entraînement que découvrir ce genre de conditions au moment d'une véritable offensive de notre part. Mais mon soupir et mon renfrognement finissent pourtant par disparaître à l'instant même où j'entends le cri de Tiko dans le ciel, bien haut au-dessus de moi et de la clairière dans laquelle nous nous trouvons, mon bras droit et moi. C'est presque même un léger sourire aux lèvres que m'arrache mon aigle-faucon en faisant part ainsi de sa propre joie à lui de pouvoir parcourir un ciel si clair aujourd'hui.

Le lieutenant qui m'accompagne finit pourtant par me ramener au présent alors qu'il prend la parole pour me donner son avis sur ce terrain. Et il faut dire que je suis assez d'accord avec lui sur le fait qu'il semble parfaitement convenir pour l'exercice que nous avons prévu avec le reste de la compagnie d'ici quelques heures. La proximité avec les bois est aussi un plus qui nous convient parfaitement lui et moi pour les opportunités que cela offre si nous décidons, au cours de la manœuvre, de changer de scénario pour augmenter le niveau d'entraînement de nos hommes. Après tout, on ne reste pas une unité d'élite en se contentant de rester au campement…

Le lieu validé, j'informe mon subalterne que je vais voir quel est la visibilité sur cette clairière depuis le petit bosquet derrière nous, afin de savoir si nous pourrons l'exploiter convenablement ou non durant la manœuvre à venir. Ce dernier me répond brièvement pour me faire part de sa compréhension alors que j'ai déjà tourné les talons pour rejoindre l'orée de cette petite forêt comme j'en avais informé le jeune homme. Après une dizaine de mètres parcouru à l'ombre des arbres, je finis par me retourner pour me faire une première idée de ce qui pourrait être intéressant ou non à faire depuis cette position. J'hésite même à prendre mon arc, passé en bandoulière dans mon dos, pour décocher une flèche afin de voir quelle distance il est possible d'atteindre dans la clairière depuis ce point de tir mais je décide finalement de remettre ça à quelques mètres plus loin encore, comme pour simuler le fait de se retrouver à l'arrière d'une troupe postée dans ce bosquet en embuscade. C'est ainsi que je tourne encore une fois les talons dans l'intention de faire encore quelques pas quand une jeune fille qui me semble sortir littéralement de nulle part apparaît soudainement dans mon champ de vision et se met à s'adresser à moi d'un ton bien trop enjoué pour avoir l'air d'avoir compris qui j'étais réellement. Certes, nous n'avons pas pris la peine de nous faire nos peintures de guerre rouge pour cette simple reconnaissance mon subalterne et moi-même mais mon uniforme ainsi que mon arc dans le dos et mon carquois rempli de flèches à la ceinture auraient dû quand même lui paraître comme une évidence, non ?

- Et ?

Finis-je pourtant par lui répondre de façon assez sèche, bien que mon ton soit resté neutre lui, alors que je la détaille rapidement des yeux, son dépliant et elle sans pour autant prendre le bout de papier qu'elle me tend. A quoi s'attend-t-elle réellement de ma part ?

- Nous ne sommes pas là en permission mes hommes et moi.

Ne tardes-je pas à ajouter, comme si elle avait besoin que je lui donne cette précision pour comprendre. A croire que les habitants de ces contrées sont vraiment particuliers, en faisant que confirmer encore un peu plus l'idée que je me fais d'eux depuis plusieurs années. A moins qu'il ne s'agisse d'une ruse de l'ennemi pour justement mettre en place le genre d'embuscade pour laquelle je compte entrainer mes hommes dans les heures à venir ? Si c'est le cas, alors il faut dire que l'ennemi s'est surpassé cette fois pour faire en sorte de ne rien laisser paraître avec cette jeune fille bien trop enjouée de se retrouver face à moi à mon goût.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Si je peux me montrer particulièrement patiente dans certains domaines, il faut bien avouer que cela n'est pas vraiment le cas quand il s'agit de sociabilité. Qu'y puis-je au final, moi qui ai été élevé comme une future guerrière, une future générale selon les projets de mon père, là où ma mère s'est occupée de l'éducation de mon frère pour faire de lui l'homme social et avenant qu'il semble être ? Quoi qu'il en soit, je ne mets pas longtemps pour me montrer si peu chaleureuse avec la jeune femme en face de moi, égale à moi-même au final. Et si ma réaction semble faire comprendre à la jeune femme face à moi que je suis nettement moins guillerette qu'elle, elle ne semble pourtant pas pour autant décider à prendre les jambes à son cou pour partir aussi loin que possible de moi. A la place, elle commence même à me proposer des conseils sur différentes choses en lien avec les compétences de sa troupe de cirque, allant même jusqu'à évoquer des gâteaux pour lesquels je n'ai jamais eu grand intérêt, je dois bien l'avouer.

- Ça ira, nous n'avons pas besoin de tout cela.

Lui répond-je donc de nouveau de manière assez froide et sèche, un peu comme précédemment au final. Mais je n'ai jamais été du genre à vouloir me faire passer pour quelqu'un de social alors que je ne le suis nullement. Et encore moins alors que je suis ici dans le cadre pur et simple d'un entrainement militaire. Que cette jeune femme reste souriante et toute guillerette si elle le souhaite, ou qu'elle s'enfuit en courant même si cela lui chante, au final je n'en ai que faire. Tant qu'elle cesse de m'importuner comme elle est déjà en train de s'excuser de l'avoir fait.

- Trop tard pour ça.

Réplique-je pourtant de manière assez cinglante bien que cela soit dit dans ce qui pourrait apparaitre comme un simple souffle de ma part, à peine audible. Pourtant, une part de moi est déjà en train d'essayer de me dire de me calmer un peu, de m'apaiser. D'arrêter de brutaliser verbalement cette jeune femme qui ne semble pas me vouloir le moindre mal alors que je pourrais sans doute lui infliger bien des tourments si l'envie m'en prenait. Pourquoi diable cette voix dans ma tête ressemble si fort à celle de Kaori ? Poussant un soupir un peu plus audible cette fois alors que je m'efforce de chasser ce genre d'interrogation de mon esprit, je décide de profiter de la présence de cette jeune femme - qui étonnamment n'a pas encore fuie en courant face à une militaire de la Nation du Feu - pour me renseigner un peu sur l'occupation de cette région par d'autres que ma compagnie.

- Combien de personne compose votre campement ? Depuis quand êtes-vous ici et jusqu'à quand ?

Lui demande-je alors, de manière toujours un peu abrupte et sans réellement dénoter avec ma façon de lui parler depuis le début de notre rencontre. Pourtant, je me fais malgré tout un peu plus détendue. Toujours sur la défensive certes mais nettement moins prête à bondir sur mon arc au moindre geste ou à la moindre parole suspecte de sa part. De toute manière, j'ai aussi mon feu pour parer à une éventuelle attaque si elle profite du fait que je baisse un peu ma garde pour me prendre par surprise.

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Non sans une hésitation et visiblement peu sûre d'elle, la jeune fille me faisant face finit enfin par répondre à mes questions. Bien que chacune de ses réponses soient entrecoupées de légers temps d'hésitation encore une fois, ce qui me fait légèrement froncés les sourcils. Est-ce ma tendance à trop me méfier des autres, surtout lorsque je porte mon uniforme de la Nation du Feu, qui parle lorsque je commence à me demander si elle ne me cache pas quelques choses ? Peut-être. Ou peut-être est-ce aussi simplement mon instinct qui est en train de me prévenir qu'effectivement, il y a quelque chose de louche dans cette histoire. Je n'ai pas réellement le temps de réfléchir à tout ceci plus longtemps qu'elle s'empresse de me préciser que ce n'est pas elle qui prend les décisions à ce sujet.

- Je vois.

Répliques-je seulement, de nouveau de façon un peu rude sans doute mais qui ne doit plus guère surprendre cette jeune femme, n'est-ce pas ? Pourtant, je suis presque sûre que mon scepticisme reste parfaitement audible… Quoi qu'il en soit, encore une fois, la jeune saltimbanque face à moi ne tarde pas à reprendre la parole pour m'annoncer qu'elle allait prévenir sa troupe de notre présence à ma compagnie et moi.

- Excellente idée.

Rétorque-je presque tout aussi vite, encore une fois d'un ton un peu sec mais auquel doit effectivement s'être habituée à la jeune femme en face de moi. A vrai dire, je n'ai que faire de la façon dont elle peut bien prendre ma façon de lui répondre, m'estimant au-dessus de ce genre de souci. Et comme pour le montrer, je commence déjà à tourner légèrement des talons, comme si j'étais sur le point de partir. Enfin, je le suis réellement en fait, faisant même deux pas en direction de la clairière par laquelle je suis arrivée et dans laquelle j'ai laissé le lieutenant m'accompagnant. Mais soudainement, je me retourne de nouveau vers la jeune saltimbanque.

- Attendez !

Ordonne-je d'une voix assez forte et toujours aussi cinglante à son égard. Je ne lui accorde d'ailleurs qu'un regard, pour m'assurer qu'elle s'est bien arrêtée elle aussi, avant de prendre mon arc jusque-là passé en bandoulière dans mon dos ainsi qu'une flèche de mon autre main. Me retournant de nouveau en direction de la clairière, j'encorde ma flèche avant de commencer à bander mon arc et le lever d'une trentaine de degrés en direction du ciel avant de décocher. Je sais que cette flèche va se planter dans le sol à une dizaine de mètres de l'orée dans la forêt dans laquelle nous nous trouvons actuellement. Juste ce qu'il faut pour attirer l'attention du lieutenant m'accompagnant et qu'il comprenne par ce simple signal propre aux archers de Yuyan que j'attends de lui qu'il me rejoigne au plus vite. Mais déjà, je me tourne de nouveau vers la jeune femme en repassant mon arc dans mon dos.  

- L'un de mes hommes et moi allons vous accompagner. Pour voir où se trouve votre campement exactement.

Lui lance-je alors d'un ton montrant assez clairement je pense que toute tentative de négociation est vaine. D'ailleurs, je me mets presque immédiatement à faire deux nouveaux pas dans sa direction comme pour le montrer encore un peu plus. Que cela soit perçue comme une menace quelconque de ma part ne m'importe pas vraiment là encore, je dois bien l'avouer. Je sais parfaitement qu'en réalité, je tiens surtout à connaitre l'emplacement de ce campement pour éviter toute surprise possible d'une manière ou d'une autre, de leur part comme de la nôtre si jamais nous venions à tomber sur eux lors d'une manœuvre ou d'une mission. Et si j'attends que mon lieutenant nous rejoigne pour emboiter totalement le pas à cette jeune femme, c'est parce qu'il en est ainsi dans le protocole de notre compagnie : ne pas aller à la rencontre de la population locale seul pour éviter le moindre souci. Même si je ne doute pas une seconde, du haut de mon arrogance et de mon égo, pouvoir me défaire de cette troupe seule avec l'aide de ma maîtrise en cas de problème. Mais les ordres sont les ordres et les protocoles sont les protocoles…

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Bien que j'ai invité la jeune femme à partir prévenir ses compagnons de notre présence dans les environs, à mes hommes et moi, je ne tardes pourtant pas à la rappeler. Le temps pour moi de prévenir, à notre manière, mon lieutenant et j'informe déjà la jeune femme dont j'ignore toujours l'identité de mes nouvelles intentions. Le temps pour mon subalterne de nous rejoindre et nous nous mettons enfin en route en direction du campement de cette troupe de saltimbanques, la jeune femme nous servant de guide quelques mètres devant nous. Je profite d'ailleurs de la légère distance qu'elle a mise entre nous pour résumer à voix basse et rapidement la situation à mon lieutenant, pour ne pas le laisser non plus à l'aveugle.

Après encore quelques minutes de marches, nous finissons par arriver  en vue des premières tentes du campement. Il n'en faut pas plus d'ailleurs à la jeune fille nous servant de guide pour s'arrêter nette avant de nous indiquer qu'un homme dont je ne retiens même pas le nom est en train de s'entrainer à je ne sais quoi, mais qu'il ne faut pas faire de bruit. Mon lieutenant et moi échangeons rapidement un regard, mais bien vite, notre guide nous entraîne de nouveau à sa suite vers le reste de sa troupe. Et si elle commence à expliquer à chacun notre présence, bien qu'étant restés un peu en retrait par rapport à elle, elle se laisse de nouveau assez facilement distraire…. Par une simple corde tendue entre deux poteaux ? Bon sang, et on ose encore se demander pourquoi je n'arrive pas réellement à changer d'avis sur les habitants de cette région de Ya Tai ? Après un léger soupir hautain, je ne tarde pas à détourner mon regard de l'acrobate pour parcourir rapidement des yeux le reste du campement.

- Un danger potentiel repéré de votre côté lieutenant ?

Finis-je par lui demander, sans pour autant tourner le regard vers lui, continuant encore un peu mon inspection visuelle des alentours. Et si je l'entends me répondre par la négative, je ne doute pourtant pas une seconde qu'il continue lui aussi à vérifier visuellement le campement. Ni lui ni moi n'avons envie d'être les dindons de la farce par rapport à cette histoire et assurer à notre retour à notre campement que nous n'avons rien à craindre de cette troupe de cirque alors qu'il s'agit en réalité d'espions ou de rebelles. Mais notre attention finit par être de nouveau attiré par la jeune femme qui revient déjà vers le reste de la troupe pour finir réellement les explications nous concernant. J'en profite alors pour faire un pas en avant vers le reste de la troupe, juste avant de me permettre de prendre la parole, comme pour compléter le discours de la jeune acrobate.

- Nous voulions simplement connaître l'emplacement et l'étendue de votre campement. Comme nous effectuons plusieurs manœuvres dans les environs, nous préférons éviter tout accident inutile entre nous. Nous savons désormais quelle zone éviter lors de nos manœuvres.

Ou pas s'il s'avère que mon lieutenant et moi-même identifions une potentielle menace pour notre compagnie ou même pour l'armée de la Nation du Feu dans son intégralité. Même si pour le moment, cela n'a clairement l'air de n'être effectivement qu'une troupe de cirque inoffensive. Je finis cependant par tourner mon regard principalement vers les personnes que la jeune femme qui m'a servi de guide jusqu'ici regarde également et que j'identifie dès lors comme étant plus ou moins les décisionnaires.

- J'ai cru comprendre que vous étiez une troupe itinérante. Avez-vous une idée de combien de jours vous allez rester ici ? Et dans quelle direction vous comptez partir par la suite ?

Finis-je par demander toujours d'un ton assez neutre mais avec une pointe d'autorité quand même dans la voix. Ce n'est peut-être pas officiellement un contrôle de notre part, n'étant que deux pour représenter l'armée de la Nation du Feu… Mais cela ne m'empêche pourtant pas de faire en sorte d'obtenir ce genre de renseigner de leur part, non ? Pour savoir comment adapter nos manœuvres comme plus ou moins expliqué précédemment. Mais aussi pour d'autres raisons de contrôle propre à la Nation du Feu, même si je me garderais bien d'expliquer cela si jamais des questions me sont posées.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Il est plus que facile de sentir la tension qui est montée dans le campement lorsque la jeune fille qui nous a guidé jusqu'ici nous présente en quelques phrases. Tout comme il m'est facile de sentir mon lieutenant, à quelques pas derrière moi, se tendre lui aussi, comme s'il se tenait prêt en cas d'attaque. Si je devais être tout à fait honnête, je me tiens également prête à rapidement réagir si nous sommes bel et bien tombés dans une embuscade, bien que je fasse en sorte de le dissimuler. Bien mieux que mon subalterne en tout cas mais cela vient sans doute de notre différence d'expérience à lui et moi concernant le contact avec les autres nations que la nôtre dans ce genre de territoire.

Finalement, celui que je ne tarde pas à considérer comme le chef de cette troupe qui me semble assez disparate finit par prendre la parole pour répondre à mes questions. Les réponses sont assez courtes et concises bien que fournissant tous les renseignements que j'ai demandé. Et le ton assez prudent de l'homme me fait légèrement relâcher ma garde, commençant à me dire que nous sommes bel et bien en présence de la troupe annoncée par la jeune femme qui est déjà partie se réfugier sur une corde, et non sur un quelconque groupe de rebelles qui n'auraient sans doute pas laissé passer leur chance de pouvoir s'en prendre à deux soldats de la Nation du Feu. A leur risques et périls s'ils venaient à me prendre pour cible, n'ayant clairement pas l'intention de me laisser faire si facilement, mais ceci était encore une autre histoire.

- Vous pouvez rester plus longtemps si vous le souhaitez. Nous aussi ne sommes que de passage.

Réponds-je dans un premier temps à l'homme s'étant adressé à moi. D'un ton toujours parfaitement neutre et avec moi d'autorité dans la voix cette fois. Même si je m'abstiens volontairement de préciser pour combien de temps nous pensons être dans les parages et encore moins révéler l'emplacement de notre campement. Si je commence à comprendre que personne n'a l'intention de nous attaquer ici, cela n'exclut pas la possibilité que certains membres de la troupe se montent la tête après notre départ pour venir nous attaquer en signe de résistance à notre présence et à notre tentative d'apporter le progrès et le prospérité aux autres peuples de Ya Tai. Ou tout simplement à prévenir un réel groupe de rebelles de notre présence pour qu'ils puissent nous attaquer, on ne peut être sûr de rien avec les gens du cirque.

Bien que le chef de la troupe et moi-même restons à nous observer encore quelques instants, je peux facilement voir du coin de l'œil que le reste du campement de forains semble reprendre sa vie comme si nous n'étions pas là. Pourtant, quand lui-même détourne le regard vers mon lieutenant, j'en profite pour faire rapidement de même sur le reste du campement. Ils ont beau faire comme si tout était parfaitement normal et que nous n'étions pas là, je sens autant que je vois les coups d'œil qu'ils lancent dans notre direction. Oui, la tension de chacun est parfaitement visible et presque même palpable. Et comme pour tenter de la désarmer un peu, je finis par faire un premier pas en arrière. Pas bien grand certes mais cela reste un pas en arrière quand même. Et suffisant pour surprendre légèrement mon subalterne qui se voit obliger de m'éviter s'il ne veut pas que je lui rentre dedans.

- Très bien. Nous avons toutes les informations qu'il nous faut. Nous n'allons pas vous déranger plus longtemps.

Lances-je encore une fois d'un ton assez neutre et pour clairement annoncer notre départ également. Comme je viens de le dire, nous avons tous les renseignements dont nous avons besoin alors je ne vois pas vraiment quel intérêt nous aurions à rester plus longtemps ici. Je sais que certains de mes confrères, autant gradés que moi voir plus, ce seraient sans doute amusés à rester un peu plus longtemps uniquement pour le plaisir de faire monter la tension dans le camp de saltimbanques mais j'estime avoir bien mieux à faire que cela. Sans parler que je pense que c'est en partie à cause de comportement de ce genre qu'on cherche à nous attaquer sans raison et à nous barrer la route. Alors autant éviter de faire monter cette tension de manière inutile uniquement pour tester le point de rupture de ces gens. Je n'aurais rien à gagner à un affrontement avec eux, quand bien même cela me ferait un excellent prétexte pour utiliser autant ma maîtrise du feu que des éclairs.

- Bonne journée.

Les salue-je une dernière fois avant de tourner les talons. Le lieutenant qui m'accompagne ne tarde pas à m'imiter encore une fois, et joignant le geste à la parole, nous quittons bien le campement pour retourner auprès de notre unité encore en train de nous attendre plus loin pour l'exercice initialement prévu. Et si je garde le silence pour le moment et sur le reste du trajet, je compte bien quand même avertir ma hiérarchie de la présence d'une troupe itinérante pas loin de notre lieu d'entraiment. Par pure précaution bien sûr, ne voyant aucune raison de les attaquer. Autant garder nos forces pour des combats qui en méritent la peine.