Tu observais, Eiko, cet environnement étrange qui t’entourait en essayant de faire le vide dans ton esprit. Que s'était-il passé ?

Un cauchemar avait agité ta nuit pour te replonger vers ce passé brumeux qui était le tien. Sans comprendre pourquoi ni comment, tu avais pu distinguer une silhouette féminine qui tendait sa main vers toi avant de te sentir happé par le vide. La chute dans ton songe t’avait ramenée à la réalité de façon violente… Tu n’aimais jamais te réveiller de la sorte... Le coeur battant, la sueur perlant sur ton front, tu avais donc décidé d’aller prendre l’air, avec pour seule compagnie, la brise fraîche de la nuit.

Alors, elle était apparue, cette femme étrange à la chevelure sombre… Etait-elle liée à ce que tu avais vu dans tes rêves ? Que faisait-elle dans le temple ? Tes yeux te jouaient-ils des tours ? Méfiante et fatiguée, tes pas s’étaient naturellement dirigée vers elle… et en une seconde, tu t’étais retrouvée ailleurs.  


Le monde des Esprits… Tu t’étais faite piéger comme une enfant, bien trop perturbée par tes songes. Sans aucun moyen de défense, tu observais… L’air était lourd, pesant… Tu avais un peu de mal à respirer ou à distinguer le décor de façon nette et précise… C’était bien ta veine.  

** Il faut que je sorte d’ici…**

Même si une partie de toi aurait aimé croiser un esprit en particulier, tu craignais plutôt les créatures qui pouvaient se balader dans ce monde. Tu n’avais pas prévu de mourir avant d’avoir mener à bien cette mission de vie emplie de vengeance… Alors, lorsque des bruits de pas se firent entendre au loin, tu restas figée, silencieuse, maudissant intérieurement cette femme brune qui t’avait attirée dans ce pétrin.

On avançait vers toi... Et tu étais dans l'incapacité la plus totale de distinguer qui que ce soit... Ou plutôt, quoi que ce soit.

Informations sur le RP:

L’oeil aux aguets, tu observes le terrain vide et plat en face de toi. Tu sais bien qu’il ne se passera rien, ce n’est qu’une nuit sombre durant le septième mois et que ce soit la fête des fantômes ne t’effraies pas plus que cela, mais… tu as un pressentiment. Tu n’arrives pas vraiment à saisir lequel. En réalité, tu t’ennuies dans ce corps de garde, tu en as marre d’être moqué ou mis de côté, tu voudrais t’enfuir, loin, retrouver la mer, mais c’est impossible pour bien trop de raison. Tu soupires et te remets en position. Ce soir, tu surveilles le convoi des soldats qui se déplacent. Chacun, à tour de rôle, surveille durant une partie de la nuit, ce n'est qu’un travail simple, tout le monde vous craint trop pour vous attaquer. Tu soupires une fois de plus.

C’est là que tu repères la lueur. Inquiet, tu regardes trois fois avant de te lever. Puis tu avances sans prévenir personne. Sûrement ta pire erreur, ou ta meilleure, selon le point de vue. Et, quand tu entres dans la faille, tu te traites de tous les noms.

Désorienté, tu mets quelques secondes à te relever. Tu as l’impression d’être très loin de ton point de départ tout en étant juste à côté. Quand tu entends des voix, tu agis par réflexe et tends ta main pour y faire jaillir du feu. Rien ne se produit. Tu écarquilles grandement les yeux puis te force à respirer calmement. Tu as vécu des années sans feu, tu sais gérer.

Tu ne vois pas grand chose, est-ce de la brume, un mirage ou de la magie ? Alors tu avances à l’aveugle vers l’endroit où tu avais entendu des voix. Et là, soudain, devant toi, deux jeunes femmes. Trop tard pour reculer, tu es trop proche.

De toute manière, tu n’aperçois plus ton campement, le monde est étrange et tu as perdu ta maîtrise, bref, tu es pratiquement sûr d’être entré dans l’une des failles de la légende. Qui aurais pu croire que cela t’arriverait un jour ? De te perdre dans le monde des esprits !

Immobile et muet, tu regardes les deux jeunes femmes en essayant de comprendre où tu as atterrit et pourquoi elles sont avec toi. Et puis, malgré toi, tu les juges rapidement pour savoir si elles peuvent être des alliées ou des ennemies, vu leur tenues, elles ne viennent pas du même endroit que toi en tout cas.

« Vous savez où nous sommes ? »



Première phrase qui sort de ta bouche, totalement inutile, mais au moins tu n’auras pas l’air d’une menace.

Tel un esprit tiré d'un song, la femme avançait vers toi, silencieuse et tout aussi perdue. Tes gardes sont levées, pourtant tu n'avais rien pour te battre Eiko hormis les mots, mais ce monde, si différent du tien, te poussait à rester à l'affût. Il ne te bernerait pas.  

Pourtant, c'est une personne bien réelle qui se trouvait devant toi, et non un esprit jouant la carte de l'espièglerie. Une salutation polie, suivie par une question qui aurait pu paraître anodine, et voilà que tu interrompais ton analyse de la situation.

"Bonjour... J'ai vu une femme, elle m'a... attirée ici aussi." articulas-tu lentement en essayant d'être la moins froide possible tout en gardant un air méfiant.  

Tu n'étais pas de nature sociable, ni très ouverte sur ton monde, ton vrai monde, mais tu n'étais pas une idiote pour autant. Il valait mieux avoir des alliés de son côté dans une telle situation, se faire des ennemis signifiait clairement le suicide. Et puis, elle avait mentionnée cette femme... Qui pouvait-elle bien être ?  

Avant de pouvoir répondre quoique ce soit de plus, de nouveaux bruits, témoignant d'une présence, se firent entendre. D'un pas lent mais contrôlé, tu allas de mettre du côté de l'inconnue, puis tu restas là, à observer, sur le qui-vive.

** Un soldat du Feu... **

Rassurée ? Oui. Mais confiante ? Pas vraiment. Comme toujours en réalité. Il demande alors où il se trouvait... Personne n'avait encore compris ?

"Le monde des Esprits." répondis-tu sur un ton quelque peu agacé et blasé à la fois en croisant les bras. "On a été piégés comme des enfants... Sortir d'ici rapidement va être compliqué. "

Cela t'énervait, cela se sentait dans ta voix. Tu t'en voulais, et en voulais au monde entier pour avoir été si naïve. Il avait suffit d'un cauchemar stupide et d'une femme pour te faire sombrer. Une soeur perdue ? Une mère oubliée ? Tu en avais la migraine rien que d'y penser. Pourquoi fallait-il que ton esprit te joue des tours sans cesse.  

Dès que tu as mis le pied dans le groupe, tu as été repéré. Tes vêtements de soldat ne passe pas inaperçu. C'est normal, mais tu n'aimes pas être réduit à cela. Aucune possibilité pour toi de t'échapper ou de ne pas trahir ta nation maintenant, elles savent ce que tu es censé être. Et, si tu es presque certain d'avoir reconnu leur nation d'origine, tu ne sais rien sur les filles, or, si elles sont cultivatrices, elles ont du pouvoir ici, bien plus que toi, qui n'en a pas la moindre once.

Tu acquiesces aux questions de la deuxième, tu es néophyte et tu sais le reconnaître. Le monde des esprits fait plus parti des légendes que de ta vie et tu espérais bien ne jamais y mettre les pieds. Tu ne t'es donc jamais renseigné.
« Je »

 tu commences ta phrase, un peu indécis. Tu as appris à avouer tes faiblesses pour mieux apprendre, mais ça, c'était sur un bateau de pirates. Tu as aussi appris à te taire et obéïr aux ordres lorsque tu es dans ta nation. Ici, tu ne sais pas sur quel pied danser ni quelle attitude adopter. « Je ne m'y connais pas non plus. »

 finis-tu par choisir en te tournant vers la première, quelqu'un de ta nation, sans le moindre doute.

Vous êtes tous les deux dans l'attente. « Si tu sais quelque chose et que nous pouvons être utile, je pense que je peux aider. »

 Tu as commencé à englober l'autre femme avant de te rétracter, tu n'as pas à parler pour elle, pourtant tu la sens de bonne volonté aussi. Tu espères que tout se passera bien et que ce n'est pas un piège, mais tu as envie d'essayer.

Un soupir, long et pourtant silencieux, fut la seule réponse que tu donnas après avoir entendu les mots de tes deux "compagnons" d'infortune. Ils n'y connaissaient rien au Monde des Esprits... Et toi, avec tes dons peu développés et dangereux, tu n'avais seulement que des récits en tête... Des écrits qui ne servaient pas à grand chose en réalité, hormis à faire peur. Alors, tu commenças à regarder autour de toi, toujours aussi silencieuse, à guetter le moindre bruit suspect... Tu savais que les préceptes enseignés dans ton Temple n'était pas vraiment très... bien vus. Au lieu de suivre la voie paisible des esprits, il fallait s'en servir, drainer cette énergie pour la faire sienne à défaut d'en avoir. Alors, tu te préparais sincèrement au pire, ayant bien en tête qu'il n'était pas bon de contrarier les habitants de ce monde...  

"Il faut qu'on parte. Si personne n'est un grand spirituel, ou très respectueux ça risque de très mal finir." finis-tu par lancer sur un ton catégorique en portant un regard blasé sur tes acolytes. "La sortie, elle se présentera à nous. Ou pas."  

Ce n'était pas très optimiste, mais plutôt réaliste. Se bercer d'illusions ne servait à rien, surtout dans cet endroit. Toutefois, avant même d'avoir le temps de faire un pas, un bruit étrange se fit entendre à quelques mètres d'eux. Quelque chose approchait... Quelque chose, qui n'était pas de leur monde.

"... Qu'est... ce que... ? "

Un esprit, menaçant, était apparu, accroissant soudainement la pression qui pesait sur tes épaules... C'était surprenant, déroutant, et cela te donnait le tournis... Est-ce que les autres ressentaient ça aussi ? Tu avais envie de fuir, loin, très loin, en les laissant derrière toi, après tout, tu ne leur devais rien à ces gens-là ?  

Mais voilà, il fallait croire qu'il te restait une once de bonté dans ton coeur de glace, une envie de ne pas avoir de morts sur la conscience, d'autant plus qu'un des deux arboraient l'uniforme de la Nation du Feu. Et puis... Tu pouvais peut-être les aider à fuir... Même si tu savais qu'essayer de canaliser l'énergie du coin signifierait le début de la fin.

Résumé:

En écoutant les mots des autres, tu commences à paniquer. Tu n'y connais rien, tu ne peux pas te battre comme tu l'as toujours fait, ni avec tes flammes, ni avec tes armes. Tu es seul, perdu dans l'adversité et tu dois réagir comme on attendrait qu'un soldat de la nation du feu réagisse ? Tu te sens idiot et tu as peur. Cela faisait longtemps que tu n'avais pas ressenti ça. Tu avales ta salive, difficilement et ferme les yeux pour te concentrer. La sortie se présentera à vous, il faut que tu ne songes qu'à ça. Être optimiste est la seule chose qui te reste, qui vous reste. Tu oses croire que vous resterez ensemble, enfin, surtout elle, la cultivatrice. La seule qui a l'air de savoir quoi faire. Si elle fuit en vous abandonnant à votre sort, vous êtes foutus, tu n'en as pas le moindre doute.

Bien appuyé sur tes pieds, tu tentes de garder ta position, pour courir ou affronter, tu ne sais pas encore. Sauf que tu te sens soudainement faible, comme si tes pieds avaient du mal à s'ancrer dans le sol. Comme si tu avais passé la nuit debout et que la fatigue t'envahissait. « Ressentez quoi ? »

 demandes-tu en tentant de retrouver ton équilibre, en essayant d'arrêter le tournis autour de tes yeux. « On ne vous veut pas de mal ! »

 lances-tu au comble du désespoir. « Ce serait pas mieux de courir ? »

 demandes-tu en suppliant la jeune femme de la nation du feu des yeux. Rester sur place, immobile, face à ce changement d'air qui te bouffe. Tu n'étais pas prêt. Tu inspires. Elle a parlé de respect et dans ton esprit embrouillé, tu tentes quelque chose. « Ô grand esprit du monde, libérez-nous. Nous vous offrirons »

 Tu t'arrêtes tu n'as aucune idée de ce qu'ils pourraient vouloir et qui ne te couterait pas trop « ça veut quoi un esprit ? »

 demandes-tu en fronçant les sourcils.

Ta langue claqua contre ton palais, en signe d'agacement, alors que tu observais l'esprit s'avancer dangereusement vers votre groupe d'infortune. Tes "compagnons" eux, subissaient de plein fouet la pression imposée par cet ennemi si hostile, toi de ton côté, tu réfléchissais, ou du moins tu essayais, bien moins impactée. Mais il était bien compliqué d'avoir la paix quand la panique se répandait aux frontières de ta bulle. Alors tu finis par lever les yeux au ciel, consternée par toute l'agitation.

"Ne gaspillez pas votre salive, il veut juste vous tuer." soupiras-tu avec une pointe arrogance dans la voix.

Pourtant, ce n'était pas si absurde lorsqu'on ne connaissait pas ce monde, mais tu n'avais pas franchement envie de perdre ton temps dans une discussion vaine. Parler à un mur aurait été plus intéressant. Alors tu finis par reculer de quelques pas, sans quitter votre assaillant des yeux. Tu n'avais aucun pouvoir ici, ou plutôt, pas le niveau pour te servir de l'énergie environnante.. Il n'y avait plus qu'une seule solution.

“Il faut bouger. Tout de suite.”

Est-ce que les autres pouvaient se mouvoir malgré la pression? A vrai dire tu ne savais pas, et tu aurais pu fuir, sans réfléchir, en les laissant… Toutefois, tu imaginas alors ce que ton père aurait dit face à un tel comportement. Face à la fuite… Tu te trouvais dans son monde, là, tout de suite… Et s'il te voyait ? Et s'il débarquait ?  

** Non… je ne peux pas le décevoir… Non… **
“ON BOUGE” hurlas-tu sans réfléchir plus longtemps en attendant de les voir bouger pour te mettre à courir.

L’environnement se faisait de plus en plus lourd, des bruits se rapprochaient, encore, des cris au loin n'étaient pas des plus rassurants. Vous n’étiez pas seuls, d’autres devaient aussi lutter, tout comme vous, contre ce monde étrange. Mais il était hors de question de jouer les héros. Tu prenais déjà ces deux inconnus avec toi, il ne fallait pas abuser.

La brune répond d'une voix agacée que l'esprit ne veut que les tuer. Bon, au moins c'est clair. Tu essaies, malgré ta fatigue soudaine et ta tête qui tourne, de te déplacer. Elle hurle qu'il faut courir. C'est bien beau de courir, mais pour aller où ? Il n'y a pas de porte de sortie du monde des esprits et tu es persuadé qu'en fuyant un monstre en colère, vous allez juste tomber sur un autre. Pourtant, l'autre jeune femme parle de ses battre et un sourire s'étire sur tes lèvres. Une guerrière donc. Te voilà bien entouré. Tu n'as pas besoin de dire quoique ce soit, vu ton uniforme, toi aussi tu sais te battre et tu es prêt à le faire. Au moins, si on a besoin de vos expériences, vous n'hésiterez pas. Tu n'as plus qu'à espérer qu'on ne se retournera pas contre toi.

Tu cours à en perdre haleine alors que tes muscles semblent marcher au ralenti. C'est là que tu remercies ton entraînement de soldat de la nation du feu, qui t'a permit de toujours te dépasser alors que tu étais déjà au bout du rouleau. Tu cours. Encore. Plus vite, plus fort. Pourtant, tu ne dépasses pas les jeunes femmes. La guerrière doit sûrement se battre autant. L'autre, plus frêle et plus au même du monde magique, semble moins affectée. « Et on court jusqu'où ? Combien ya d'esprit dans ces lieux ? Si c'est pour tomber sur un pire. »

 grognes-tu d'un air peu aimable. Tu n'es pas certain que vous sachiez où vous allez. Mais tu n'as pas vraiment envie de mourir non plus. Alors tu continues à courir comme elle l'indique. Un cri sur ta gauche te fait sursauter. « On est combien ici ? »

 Malgré tout, tu sais que vous ne pouvez pas sauver tout le monde, déjà vous être alliés à trois est un miracle, et tu as toujours peur qu'on t'a abandonne. Après tout, tu es un ennemie au yeux de la jeune femme du royaume de la terre...

La course pour la survie était lancée, alors que tu n'avais aucune idée de la ligne conductrice à prendre. Eviter les esprits, les cris, se fier à l'environnement et espérer qu'une faille appariasse comme par magie, voilà dans quel état mental tu te trouvais.  

Mais par chance, les deux personnes que tu trainais avec toi n'étaient pas si molles que cela. Un miracle avec cette pression qui devait peser sur elles... Chez toi, c'était minime, mais tu avais comme l'impression d'avoir des maîtres des éléments à tes côtés après les avoir bien observés... Un point non négligeable et à prendre en compte sur le long terme...

Plus le séjour serait long, plus les effets allaient se faire ressentir, sans parler de la panique... D'ailleurs, en parlant de panique...

"On court, on s'éloigne... des cris, il y a des... ennemis partout... de toute manière." lanças-tu au garde sans t'arrêter avant de répondre à la première question qui t'avait été posée du côté de la femme. "Et... on peut en attaquer... certains physiquement... Oh !"

Une faille. Enfin ! Visible au loin, une porte de sortie inespérée. Cependant, avant même d'avoir le temps de te réjouir, trois Xiongshis (1) débarquèrent afin de vous barrer la route.  

"Eux.. On peut par exemple..."

Tu t'étais arrêtée, agacée par ce dernier obstacle, mais aussi essoufflée par la course effrénée. Tu avais appris à te battre mais... cela faisait bien longtemps que tu n'avais pas utilisé ta force brute... Depuis... une époque qui semblait être issue d'un autre temps.

Pour le coup, ton destin reposait sur ceux qui t'accompagnait... C'était un peu humiliant, mais tu ne pouvais rien y faire, et tu ne comptais pas rester dans ce monde définitivement.




(1) Xiongshi : "Zombie", mangeur de chair...

L’experte leur fait signe qu’ils peuvent se battre. Et l’autre les attaque sans la moindre hésitation. Elle en met deux à terre en moins de temps qu’il ne le faut pour le dire et Jin ne peut être qu’admiratif de la force de la jeune femme, pas de doute, c’est une guerrière ou elle fait partie de l’armée. Il ne l’admire pas plus longtemps et, sans la moindre arme ni la moindre maîtrise de pyromanie qui l’accompagne depuis si longtemps, il s’approche et… le premier coup est raté, mais au moins il a conscience de la forme, la rapidité et l’énergie de la créature - qui est infâme - puis il ne retient plus ses coups et, avec moins de grâce que l’autre femme, il met la créature à terre. « Et bah nickel ! » s’exclame-t-il tout joyeux en essayant distraitement l’extrait de créature -  ce n’est pas du sang mais il préfère ne pas réellement savoir ce que c’est - sur sa tunique.

« Et on sait que dans notre groupe on a une guerrière et une experte en monde des esprits pas mal. » Personne ne s’était donné la peine de se présenter, alors il avait bien du donner des identités aux deux femmes. « Et moi aussi. » rajoute-t-il. « J’espère ne pas trop vous êtes inutile, je compte essayer de m’enfuir et rester avec vous jusqu’au bout. » avoue-t-il, pas question qu’elles le laissent de côté ! Il se tourne vers l’experte. « On va par où ? Tu nous as trouvé une sortie ? » Rien ne vaut une bonne bagarre pour que Jin se mette à parler dis-donc et maintenant il ne s'arrête plus !
 Voilà, son rôle peut être celui du barde qui raconte leur histoire...
  

La femme réagit rapidement, telle une guerrière expérimentée. Tu ne pouvais t'empêcher de l'observer avec intérêt alors qu'elle se battait contre vos ennemis. Elle n'était pas de ta Nation, non, en réalité, tu penchais plutôt pour le Royaume de la Terre, ce qui te fit grincer des dents.

Ces traitres t'avaient tout pris. Mais voilà que le destin faisait en sorte de faire une exception en ce qui concernait l'élément que tu haïssais le plus au monde. Ainsi, tu décidas de garder ta haine pour toi, et d'avancer de quelques pas vers ce qui ressemblait à une faille alors que l'homme avait décidé que le moment était arrivé pour délier sa langue.

Exaspérant.

"Merci pour ça." lanças-tu en désignant les Xiongshi d'un signe de tête. "Vous parlez trop au lieu d'observer. Regardez bien le décor."

Tu avais été sèche avec le bavard, un peu trop sans le vouloir. Il fallait dire que tu n'étais pas vraiment pédagogue... Pourtant, avec lenteur, tu pointas un arbre dont le tronc semblait être fait... d'eau. Il vacillait, se brouillait...

"Il faut se jeter dedans. Mais la destination est aléatoire. Soit vous serez ramenés à votre point de départ, soit nous irons tous à un endroit précis, dans n'importe quelle Nation."

Oh que cette phrase t'irritait, et pourtant, elle était emplie de vérité. Alors sans hésiter un seul instant, tu t'inclinas vers le duo.

"Aurevoir, et ne mourrez pas." fis-tu poliment avant de courir vers le passage en priant pour ne pas atterrir au coeur d'une des Tribus de l'Eau ou là où tu avais passé une bonne partie de ta vie.

La phrase est sèche et si tu peux comprendre la position de l’experte, tu es quand même saoulé. Tu fais de ton mieux pour tenter de t’en sortir et si parler t’aide, ce n’est pas à elle de juger !

Quoiqu’il en soit, tu vois la brèche maintenant. Tu comprends ce qu’elle dit. Tu entends les mots, mais tu ne veux pas les assimiler. Se retrouver ensemble, sur le continent réel, n’est pas une bonne idée. Ni pour toi, ni pour elle. Surtout pour toi, ton père n’aurait plus la moindre confiance, tu serais obligé de revenir et prouver ton incompétence et tous riraient bien.

« Aléatoire, aléatoire ? La détermination ne joue absolument pas dans le » … Tu relèves la tête et soupires. « Ok elle a sauté. » L’autre aussi.

Tu es seul, le dernier présent. Il n’y a plus rien. Alors tu fermes les yeux et plonge à ton tour.

Le tourbillon t’avale, tu gardes les yeux fermés, sachant que tout peut arriver, le meilleur comme le pire et tu n’as aucune envie de voir ce par quoi tu passes. Tu trembles. Tu serres tes poings contre ton corps.

Soudain, ça s’arrête. Tu touches la terre, le sol. Tu sens la chaleur. Et tu respires un peu mieux. Tu es au bon endroit. Tu souris en te redressant et t’avance vers le reste des soldats de la nation du feu que tu as quitté il y a des heures, mais vu la position du soleil, cela ne doit faire que quelques minutes pour eux. « Je ne vois pas ce qui te fait sourire, soldat Shao. » gronde ton supérieur en indiquant d’un signe de tête le champ à droite. Vous êtes dans un piège au sein d’une troupe de guerrier de la nation du feu.

Tu cesses de sourire, mais tu songes à cette fille-là, dans le monde des esprits avec toi. Celle que tu aurais aimé avoir à tes côtés dans ce moment précis.