[WARNING! Peut contenir un langage coloré et vulgaire de temps en temps]
En ce cher 7e jour du 11e mois de l'année 52 de l'ère Ri Wu.

Imagine, cher lecteur. Un navire voyageant sur la mer qui borde les îles de la Nation du Feu. Direction? Île de Braise. Un voyage régulier, rarement dangereux. Le service y est appréciable, les cabines sont grandes et, dépendemment du départ, ça ne prend que quelques jours pour s'y rendre. Un voyage de plaisance que riches et moins riches peuvent apprécier grâce aux différents niveaux de confort offert. Même les repas servis sont tous esquis!

Ah mon cher lecteur, les délices réservés au plus important membre de cette société... c'est un rêve, que dis-je, un paradis. Repas toujours parfait, toujours peuplé, toujours à la même heure. Personne ne veut rater les mets du jours: Poissons en tout genre, fines viandes sauvages fraîchement appréter dans une sauce qui crée un mariage parfait, des épices aux noms qui m'échappent qui titillent les lèvres même jusqu'au lendemain. Si les pauvres du voyages n'ont pas les mêmes qualités, les repas restent tout de même beaucoup mieux que ce qu'ils méritent.

Mais je t'entends déjà demandé, là, mon cher lecteur: "Mais pourquoi parler d'un stupide repas? Ça n'a pas de sens!". Et en effet, ça n'a pas de sens! Pourquoi m'extasier devant une chose si commune, tu me diras. Aaaah mais c'est simple mon cher. Tout simplement parce que ce repas, la pièce de résistance, c'est nous. Nous sommes devenus les dindons de la farce à être là, aux milieux d'une belle pièce, assis à une belle table décorée de rouge et de feu, les fesses biens posées sur une chaise plus confortable que le trône de l'Empereur je parirais! C'est ces mêmes fesses qui se font déplumées à ce moment même.

Oh mon cher lecteur, on ne va l'apprendre que bien plus tard, mais c'est là que bien de nos biens ont été saisie par un mécréant, une rapace, une ordure. Ou, comme je préfère dire, un maudit petit enfant de chienne qui devrait pourir au fond de l'océan.

Ah mais ne t'inquiète pas mon lecteur! Juji est sain et sauf de ce monstre. Tu peux pousser ton soupire de soulagement. Mon cher furet de feu a défendu hardemment mes rares possessions, mais il est clair que, malgré le bordel de ma cabine, le criminel a réussi a s'en sortir avec quelques-uns de mes biens. Des choses précieuses. Importantes. Et peut-être compremettantes. Il faut que je les récupère et le plus vite sera le mieux.

Si tu observe bien, tu peux voir autour de toi que plusieurs autres voyageurs sont dans le même pépin que moi. Découvrant tour à tour la perte de leurs choses. Ah. Au moins je ne suis pas le seul dindon. L'un d'eux, mon voisin de droite, vient tout juste d'apprendre la nouvelle lui aussi. Son visage me rappelle quelqu'un...te souviens-tu, cher lecteur? Peu importe. Qui ne tente rien n'a rien et je désirs le monde.

-Aaaaah et voilà que s'envole tous mes croquis. La merde. Qu'est-ce qu'il vous a volé
à vous? Une bouteille d'alcool? Vos sous-vêtements? La femme de vos rêves? Sérieusement, il n'a aucun scrupule, aucun! J'ai de la chance que mon petit Juji soit encore ici.

Je te montre le furet lové dans mon cou, cher ami. Les gens tombent siii facilement pour les animaux. Encore plus quand ils sont mignons. Et encore plus quand ils sont portatifs comme Juji.

Comment avait-il pu croire que ces vacances sur l’Île de Braise était une bonne idée ?

Seiya se posait la question depuis exactement cinq minutes, et il n’avait pas la moindre idée de la moindre idée de la réponse à part : il avait été bigrement naïf. Il s’était peut-être laissé un peu cajoler par sa mère qui lui trouvait l’air un peu pâle et fatigué, et que non vraiment, il avait trop travaillé ces derniers temps. En vrai,il avait sauté sur l’occasion. La capitale lui pesait, parfois. Trop de monde, trop d’intrigues. Au moins sur l’Île de Braise, avait-il supposé, il serait enfin au calme. Juste pour quelques jours, le temps de refaire le plein d’énergie au soleil. Ou d’essayer de ne pas fondre sous le dit-soleil, au choix.

Sauf qu’évidemment rien ne s’était passé comme prévu. La traversée elle-même avait été plutôt agréable..jusqu’à ce jour-ci.  Un malandrin avait sévi sur le bateau ; et voilà que Seiya était devenu le dindon de la farce de cette histoire. Il s’était comporté comme un véritable pigeon, avait trop baissé sa garde ; et il s’était fait plumer comme un poulet ! Son matériel de sorcellerie et de peinture était resté intact, protégé par un talisman ; mais on lui avait volé de l’argent et une tenue de rechange (un plus plus ornée et élégante, il devait l’admettre) ..parce qu’il n’avait pas pris la peine de le protéger autant. Une vraie oie blanche stupide, vraiment. Il savait qu’il aurait du surveiller ses affaires - et ses arrières- avec la vigilance d’une chouette. Mais trêve de métaphores aviaires, ce n’était pas ça qui allait arranger la situation.

Il le savait, et pourtant..il boudait. Lèvres pincées, poings serrés, il était assis sur une chaise du grand salon où les passagers du bateau avaient été convoqués. Pas tous, évidemment ; les plus riches, certainement.  Il allait le débusquer, ce maudit criminel qui avait osé le dépouiller ; lui montrer qu’on ne se moquait pas impunément d’un sorcier du Temple. Il avait voulu jouer la carte de la discrétion sur le bateau, eh bien, tant pis. Dés cette affaire réglée, il allait revêtir ses robes de cultivateur en permanence, assumer son identité au grand jour sur le bateau - montrer qu’il valait mieux le laisser tranquille si on ne voulait pas avoir des ennuis.

Leçon que ne pouvait pas connaître son voisin de gauche. Evidemment. Le jeune Sakai aurait pu tiquer qu’on ose lui adresser la parole, mais son âme d’artiste saigna lorsque l’homme (plutôt élégant devait-il avouer) annonça avoir perdu des croquis. Il ne pouvait que compatir ; si cela lui était arrivé..oooh ça n’aurait pas été beau à voir. Pas plus que le langage de l’homme, d’ailleurs, clairement moins châtié que le sien.

“On m’a dérobé de l’argent et des vêtements, certainement pour les revendre.” Inutile de se leurrer sur le coup. Une tenue habillée de cette qualité (qui aurait du lui servir pour se rendre au théâtre), cela pouvait valoir une certaine somme au marché noir.  “Cela aurait pu être pire.” Oui en effet. Mais il avait été plus que prudent en protégeant autant ses robes de cultivateur. Qu’un quidam veuille se faire passer pour ce qu’il n’était pas, voilà qui aurait rajouté encore plus de sel à l’insulte. “Vous parliez de croquis..vous êtes artiste, ou quelque chose de ce genre ?” Seiya jeta à peine un regard à la boule de poils autour du cou de l’homme. Adorable, oui, mais ce n’était pas le sujet. “Puis-je connaître votre identité ?”

On ne savait jamais...des fois que l’inconnu soit un des artistes de la Nation du Feu que le jeune homme admirait…

"Puis-je connaître votre identité." Pff. Tu parles comme un de ses aristrocrates qui ne savent pas se moucher sans l'aide d'un servant! "Puis-je connaître votre identité." Et puis quoi encore hm? Tu voudrais peut-être pas la couleur de mes sous-vêtements pendant que tu y es, mon cher? Quoi d'autre vas-tu réclamer de pauvre, pauvre moi? Déjà que tu ignores mon très cher Juji.

Mais certe. Ok. J'ai peut-être commencé un peu brutalement aussi de mon côté. Je te regarde, mon cher, oh oui je te regarde et tant de savoir quoi faire exactement, quoi dire. Quelle sorte de personalité tu apprécies plus... Le fait que tu tiques plus sur mes croquis que sur mon animal mille fois plus mignons que tout m'indique que tu dois être intéressé par l'art ou la science. Difficile encore à dire. Aaaah mon cher volé, j'aimerais bien te cerner pour mieux me rapprocher de toi. Aller. Ça pourrait être tellement amusant!

-Oh. Oui, quelle honte de ma part! Je suis Mori Takuya! Un pauvre créateur dont mon talent a été volé à de nombreuses reprises, malheureusement. Je crains que mon nom n'est pas aussi connu que ce qu'il devrait l'être. Une autre tragédie, n'est-ce pas! Et vous, mon cher? Quel sorte de nom vous a offert vos parents?

Je te souris un peu, plissant les yeux en me rapprochant légèrement de toi. Personne n'a à entendre notre conversation après tout. C'est juste entre toi et moi et Juji. J'ai peut-être pas l'air, mais mon esprit est en train de réfléchir à toute allure, plus vite que la lumière! Et je crois que toi et moi pourrions faire une belle équipe, mon très cher volé.

-Maintenant que nous nous connaissons, dites moi une petite chose. N'avez vous pas envie de partir de cette pièce pour enquêter sur le sujet? C'est bien beau parler et voir toutes les victimes, mais rien n'arrivera en restant ici. Et encore moins en laissant des idiots de matelots jouer les policiers. Je me redresse un peu, caressant d'un geste négligeant mon petit furret. Je dois avouer que vous me semblez très brillant pour un jeune homme. Vous, moi et Juji, nous pourrions clore cette enquête en moins de deux, récupérer nos affaires et une petite commission en même temps

Le jeune Sakai ne put s’empêcher de hausser un sourcil en entendant son interlocuteur. C'était la première fois qu'il faisait la rencontre de quelqu'un d'aussi..démonstratif, dirons-nous pour ne pas dire complètement excentrique et bruyant - voire bruyamment excentrique ?- , et il ne savait pas bien comment réagir. Il était trop habitué à la façon de se comporter des nobles de la capitale, toute en retenue, sous-entendus et demi-mots. Dire peu pour signifier beaucoup, voilà comment on l'avait éduqué. Alors face à une personne aussi enthousiaste et de démonstrative que l'homme à côté de lui..Il était désarçonné. Comment était-on censés réagir dans ce cas-là ? Sa zone de confort, son petit cocon ? Elle n'existait plus à cette heure-ci, explosée par cet homme qui avait pris l'initiative de lui parler ainsi. Tant mieux pour lui s'il était sociable, mais pour un noble tel que Seiya, c'était une expérience vaguement inconfortable. Il devait se retenir, très fort, pour ne pas songer à l'autre comme un pécore sans éducation, ou pire, lui faire des remontrances. Le but de ce voyage, c'était pour se reposer, pas s'imposer du stress supplémentaire. Rester calme..très calme. Et en plus, il était évident que son interlocuteur - nommé Mori Takuya, il l'apprit à l'instant- était bien plus âgé que lui. A ce titre, en théorie, il devait se comporter de façon humble et respectueuse.

"Je suis Matsumoto Seiya." Il inclina la tête, faute de s'incliner entièrement du fait de sa position assise. Est-ce que Mori Takuya connaissait assez bien les grandes familles de la Nation du Feu pour réussir à replacer la sienne - deviner que derrière ce jeune homme peut-être un peu revêche aux vêtements passe-partout, se cachait un petit-fils de Sozin ? Peu importait. Il ne voulait pas attirer l'attention sur cette filiation de toute façon. Il ne voulait pas attirer l'attention tout court. Il voulait régler cette histoire de vol le plus rapidement possible et ensuite prendre des vacances bien méritées sur l'île de Braise. Se reposer un peu, loin de la capitale, comme un anonyme. Ou presque. Il pourrait aller au théâtre ; mais il avait plutôt l'intention de peindre les paysages de l'île, de profiter du soleil et d'essayer de dormir. Depuis combien de temps n'avait-il pas fait de nuit complète ? Impossible de se rappeler. "Perpétuellement fatigué" pourrait presque figurer parmi une description de sa personnalité - un jour il allait craquer, et faire une bêtise tant son jugement était altéré. “C’est un honneur de vous rencontrer.”

Nouveau haussement de sourcil, plus surpris cette fois.

"J'avoue ne pas avoir très envie de rester à attendre que les choses se fassent." admit-il. "Je me moque bien d'une éventuelle récompense, mais ce vol est un affront, et j'ai très hâte de mettre la main sur ce maudit voleur pour lui faire passer le goût du larcin. Il s'est attaqué à la mauvaise personne." Oh que oui. On ne pouvait pas s'attaquer à un Matsumoto et espérer s'en tirer sans conséquence. Surtout pas lui. Il n'était pas maître du Feu, mais ce n'était pas pour autant qu'il n'était pas capable de punitions adaptées au crime. "Je ne doute pas que votre..Juji ? sera d'une incroyable utilité." Ton plus léger, avec même un peu de plaisanterie dans la voix. Il se demandait si la bestiole à poils était suffisamment bien dressée pour ne pas causer de problèmes, en revanche...Bon allez, décida-t-il, si cette enquête improvisée se passait bien, peut-être offrirait-il à Mori Takuya un portrait de son furet de feu pour le remercier. Cela devrait lui faire plaisir.

Ah. Voilà donce ce que tu es, mon cher camarade d'infortune? Un être cherchant la vengeance et l'honneur de ta personne? Fantastique! Bien moins compliquer de t'insiter à me rejoindre si tout ce que je dois faire est te promettre du bon temps avec le voleur et te flatter un peu dans le sens du poil. C'est si simple. Presque ennuyant que ce soit aussi simple, mais ce n'est pas vraiment détesté, pour sûr! Parfoit, simple est amusant. Et je sens que ce n'est pas l'amusement qui va nous manquer aujourd'hui, cher camarade. Ah ça non.

Parce que dès que tu acceptes mon offre, un large sourire ce dessine sur mon visage. Certains pourraient voir ce sourire comme un homme un peu fou ou trop heureux au vu de la situation. Mais pour les lecteurs plus assidus, il est possible de comparer ce sourire à celui d'un prédateur ayant enfin sa proie entre les pattes. Et, mon cher, tu es entre mes pattes... Mais ne t'inquiète pas! Je ne comptes pas te dévorer! En fait, on va s'amuser toi et moi! Comme deux petits lionceau-caribou! Tu vas voir, tu ne pourras plus te passer de moi une fois qu'on aura fini nous deux...

Mais revenons en à nos oignons! Tu as accepté et il est temps pour l'action. Je me lève de mon siège, prenant ta main sans aucune gêne pour te tirer sur tes pieds et m'éloigner rapidement de la salle de crise. Tout en marchant dans les couloirs, je commence à te faire par de mon plan, y mettant le plus de confiance et de compliment pour bien t'emprisonner.

-Ok! Heureux que nous sommes sur la même longueur d'onde. C'est la base pour une équipe d'enquêteur! Il faut le détective, son accolyte et l'animal mignon qui sert de mascotte! Ça tombe bien, parce que nous avons Juji en détective, vous en accolyte et moi en l'animal mignon. Haha! Je te fais un clin d'oeil, lâchant enfin ta main lorsque nous sommes assez éloigné de la salle et des autres victimes. Il est temps de passer à l'action. Ah, mais que dis-je. Il est évident qui est le détective ici, n'est-ce pas? Et en tant qu'accolyte, j'aimerais vous faire part de mes découvertes, détective Matsumoto. Le voleur a probablement agis seul et durant le dîner, lorsque personne, ou un très petit nombre, n'était présent dans les cabines. Il a eu tout le temps du monde pour fouiller et prendre ce qu'il pensait avoir de la valeur. Il n'a visé que les premières classes et n'a pas pris beaucoup dans chaque cabine. Principalement l'argent, les bijous, des trucs légers quoi. Donc il doit préparer partir une fois arrivée à l'île et pas avec un des bateaux de secours.

Je m'arrête un moment, te laissant digérer l'information. Après tout, je ne veux pas que mon détective de fortune ce retrouver complètement submerger par toutes ses informations. Je te laisse un moment pour bien comprendre ce qui se passe, caressant un peu Juji, pensivement.

-Alors, dites-moi... Où pourrait se cacher un criminel? Où pourrait se cacher les objets en attendant d'arriver à l'île d'un façon à ce que personne ne puisse les trouver d'ici là?

Dés que Mori Takuya lui prit la main, Seiya se tendit. Ce n’était pas une réaction volontaire, juste un réflexe. En même temps, n’y avait-il pas de quoi ? Sa zone de confort, sa petite bulle qui crééait une distance juste suffisante avec autrui ? Mori Takuya l’avait littéralement explosée, comme si elle n’existait pas..et cela, le jeune homme avait du mal à le tolérer. C’était littéralement l’inverse de ce qui se faisait dans la noblesse, l’inverse de ce qu’on lui avait appris..Forcément il était perdu ! Il n’y avait guère que Jun dont il acceptait le contact -mais Jun, c’était spécial, c’était son grand frère adoré. Ils se connaissaient depuis que Seiya était dans ses langes, soit presque vingt-deux ans auparavant ; c’était une sacrée donnée à prendre en compte. Alors que Monsieur Mori..il le connaissait depuis quoi..vingt-deux minutes ? Il s’agissait de ne pas se montrer trop familier. Quand même.Ils n’avaient pas grandi ensemble ou…quoique ce soit d’autre !

Sauf que cela ne s’arrêtait pas là. Monsieur Mori parlait, parlait, parlait, en une logorrhée rapide et incessante qui laissa Seiya complètement désemparé. Son cerveau lui donnait l’impression de ne plus fonctionner, comme s’il s’était arrêté d’un coup. Trop d’informations pour lui, débitées trop rapidement ; il voulait bien faire des efforts, mais à un moment c’était trop. Il essayait pourtant, promis ! Ne serait-ce que parce que Monsieur Mori était son aîné, et qu’à ce titre, il devait lui témoigner du respect en l’écoutant…et en retenant ce qu’il disait. Il essayait. Promis. Il en retint..que monsieur Mori l’appelait détective ? (Mais pourquoi ??) Et que celui-ci aurait peut-être dû être acteur, en fait, vu son talent pour l’exagération et son excentricité manifeste.

“Les chambres paraissent trop évidentes, n’est-ce-pas?” réfléchit le jeune homme à haute voix, laissant là ses considérations sur son interlocuteur. Il décida d’y réfléchir plus tard. Quand cette affaire serait réglée. Avant que le bateau n’arrive à bon port. Il y avait des priorités à avoir, à savoir, retrouver le butin et surtout le voleur...et lui faire payer un sale quart d'heure. “Je dirais..le pont ou les cales. Il y a bien des endroits pour cacher un butin à ces endroits..” Il essayait d’être logique, un peu, et surtout de prendre des initiatives. Tant pis s’il se trompait, au moins il essayait. Il n’avait jamais prétendu être compétent en matière de capture de voleur après tout.

Oh mon très cher et bien-aimé Fils-de-Riche, je vais te déridé. Je vois bien que tu aimes pas mon contact, le fait que je suis beaucoup trop famillier pour mon propre bien, mais je m'en fiche. On va devenir ami, toi et moi. Parce que quand je mets mon attention sur quelque chose, je l'obtiens. Et j'ai envie de t'obtenir toi. Je me dis que ça peut être amusant, peut-être bien utile même avec un peu de chance.

Je t'écoutes me répondre après un moment. On dirait que je t'ai fais malfonctionner un moment. Sûrement que j'ai été trop vite. Il va falloir que tu t'habitue mon cher. Je ne vais pas me limiter pour toi. Tu dois t'adapter ou être laissé dans la poussière avec les autres reliques de ce monde! Mais tu sembles t'adapter. Au moins, pour le moment. Je souris en coin, laissant Juji me monter sur les épaules alors que j'hoche la tête avec détermination.

-Ah. Oui. Ça me semble très logique. Une chambre, beaucoup trop évident. Premier endroit que les travailleurs vont enquêter. Donc ça serait étonnant, mais quoi de mieux que l'anti-logique pour battre la logique?

Je ris un peu à l'idée. Oui, mon cher, quoi de mieux que de mettre les preuves d'un crime dans un endroit évident. Encore mieux si ce n'est pas la chambre du suspect! Peut-être que le vol n'est que la couverture du vrai crime... Mais il y a trop de chambre pour nous deux. Mieux vaut le laisser aux employés.

-Nous avons donc deux choix. Pont ou cales. Deux choix merveilleux pour notre voleur, non? Maintenant, la question qui se dresse devant nous, Matsumoto, est lequel des endroit on commence? Pont, on a un accès sans restriction. Plus facile à enquêter. Et les bateaux de sauvetages font d'intéressant endroits pour cacher autant de marchandises volées sans trop de suspicions. Pour les cales... il va falloir se la jouer discret. Mais ah, je suis sûr que vous saurais être discret, non? Moins de besoin de cacher les objets à la vue de tous. Seulement à la vu des employés donc peut-être plus facile à retrouver... Mais! Cher détective d'un jour, où désirez-vous commencer?

Je me courbe doucement, exagérément, un large sourire amusé sur les lèvres alors que je continues de te parler. Le sarcasme me coule de la gorge alors que mes yeux pétillent d'amusement.

-Votre humble second vous suivra jusqu'au bout du monde! Même si ce monde se limite à un bateau.

Toute cette affaire était très bizarre. C’était la seule chose que Seiya pouvait se dire. Comment se faisait-il que Mori Takuya le laisse ainsi prendre les rênes de cette enquête improvisée ? N’était-ce pas..inconvenant ? Seiya était le plus jeune des deux ; son rôle n’était-il pas d’obéir et de suivre ses aînés ? Qu’est-ce qui passait par la tête de son interlocuteur ? Etait-ce une façon de le flatter, en lui laissant des responsabilités, pour ensuite lui demander il ne savait quoi ? Il n’avait pas révélé la vérité sur son ascendance, mais il était assez facile de déterminer que Seiya n’était pas un homme du commun.Rien qu’à sa façon de parler, en réalité, si différente de celle de Mori Takuya qui était..moins châtiée, on va dire. C’était bizarre, oui. Il savait qu’il marchait peut-être dans un piège..et pourtant il appréciait l’attention ?  C’était bizarre que quelqu’un lui accorde sa pleine attention comme ça..

“Vous allez trop loin, monsieur Mori..Je doute que le voleur soit assez intelligent pour ça. “  Peut-être avait-il été stupide (espérait-il que son méfait ne soit pas remarqué d’ici leur arrivée à destination), que lui-même l’avait été encore plus (il s’était quand même fait voler comme un bleu), mais tant pis. En cet instant il n’avait qu’une seule envie : rabaisser l’autre, lui cracher son mépris. Il l’avait volé, l’avait fait passer pour un crétin chronique ; c’était intolérable.

“..Commençons par le pont.”  décida-t-il finalement. “On verra plus tard pour les cales.” Il n’avait aucune idée de ce qu’il faisait ; ça se voyait, non ? Eh bien tant pis. Il était disciple du Temple, pas inspecteur. D’habitude, sa spécialité était plutôt le spirituel, pas les basses considérations matérielles. Enfin..basses considérations matérielles..on lui avait volé ses affaires quand même. (Et le peu de crédibilité qu’il avait. Bref. Cette histoire, il n’en piperait pas le moindre mot une fois rentré à Hikyo.) “Le pont..est moins suspect pour le moment.”

Et c’est ainsi qu’ils se retrouvèrent sur le pont du bateau. Heureusement..heureusement, que la mer était relativement calme ce jour-là. Il ne savait pas si son estomac aurait toléré un roulis des vagues plus prononcé..à moins de produire un autre genre de vagues, moins poétiques celles-ci. Bref. A défaut, l’air marin faisait du bien. Il marchait, lentement, profitant de la fraîcheur des embruns sur son visage...quand soudain son attention fut attirée par quelque chose, sur le sol.

“Monsieur Mori ! Regardez !”  Si ce n’était pas un indice, ça..une bourse en tissu richement brodé..et bien remplie !.. La sienne ?? On dirait !

Ah ah! Tu penses sincèrement qu'un voleur ne peut pas être intelligent, jeune fils-de-riche? Voilà une idée très dangereuse à penser. Certe, la majorité ne le sont pas. Les voleurs sont d'habitude de pauvres idiots cherchant à survivre un autre jour. Mais là? Voler sur un bâteau en route pour une île de villégiature? Il faut être soit très idiot ou très bien préparé. Je me demande, mon cher, lequel de nous deux aura raison. Et pourtant, je réplique totalement l'inverse

-Bien entendu que c'est un idiot! Ou avais-je la tête...

Je te souris largement et, si on regarde attentivement, on pourrait avoir l'impression que je suis un peu condescendant. Je ne peux pas vraiment me l'empêcher. Que veux-tu! J'attends patiemment que tu choisisses notre première destination avant de nous y amener joyeusement. Enfin, de l'action! Enfin, on va pouvoir trouver ce voleur, idiot ou non, pour le punir d'avoir oser voler nos choses! Ensemble, toi et moi et Juji, on sera parfait!

-Le pont, excellent. C'est un très bon début. Avec un peu de chance, on va tout trouver rapidement!

Et pour trouver, tu trouves, pas vrai mon cher? Un vrai chien-pisteur. Je n'ai même pas le temps de profite de l'air ou de la belle vue qu'offre la mer que tu m'interpelles. Ah! Quelle gâchie! Je suis ton regard lentement pour voir la bourse au sol. Intriguant. Pourquoi laisser derrière ça? De toutes les choses volées, l'or devrait faire partie des priorités, non?

-Ah! Bien joué, monsieur Matsumoto. Vous avez l'oeil.

Je m'approche lentement de la bourse et essaye de voir s'il n'y a pas d'autres objets autour ou près de l'endroit. Le chanceux qui peut récupérer sa bourse va être heureux. Mais quoi de nous? Hm? Ou sont mes plans?! Je m'en fiche bien de ce que les autres ont perdu! J'ai besoin de mes objets à moi! Quel en... oh. Un autre objet un peu plus loin. Un autre sorte de sac.

-Et regardez plus loin, le sac. Vous pensez que notre voleur cherche quelque chose en particulier? Peut-être qu'il a même un commanditaire.

@Matsumoto Seiya

Mais à quoi Mori Takuya jouait–il ? Vraiment, cette question ne cessait d’obséder son esprit. Aucun homme du même âge que son interlocuteur (quel âge avait-il d’ailleurs? début de trentaine ?) ne..s’abaisserait à lui laisser la commande des opérations, sauf s’ils étaient dans une situation où la modeste expertise de Seiya était absolument indispensable. Ce n’était pas le cas ici. Il n’avait aucune idée de ce qu’il devait faire ; tout ce qu’il savait,c’était qu’il devait faire payer au voleur l’audace de s’en être pris à lui, à ses affaires, à son honneur.  Et qu’à l’avenir, il doive voyager soit en tenue du Temple, histoire de repousser toute tentative d’entrer en contact, soit dans une tenue plus civile..ou du moins, qui laisse moins entrevoir que Seiya n’était..pas exactement une personne du commun.  Ca, c’était certain.

“Je me demande si notre voleur ne s’est pas un peu trop chargé, et que ma bourse lui a échappé des bras..” réfléchit-il à haute voix. “A moins que..pensez-vous qu’il est possible qu’il ait fait exprès de semer ainsi des objets volés pour brouiller les pistes ? Peut-être que j’extrapole mais..” Mais en réalité, Seiya ne savait pas, il ne savait rien sur l’art de résoudre des délits ou crimes. Il n’était pas inspecteur, juste artiste-peintre et sorcier au Temple.

“Après, il n’est pas impossible qu’il recherche quelque chose, en effet..des choses assez précieuses pour pouvoir les revendre au marché noir, ou que sais-je.  Ou alors, quelqu’un l’a en effet payé pour nuire à quelqu’un..Une rivalité entre cette hypothétique personne et celle qui organise le trajet entre Hikyo et l’île de Braise..” A son tour d’exagérer, peut-être. “Les gens de Hikyo sont assez tordus pour ça…Ils se  moquent des victimes collatérales ...” Il n’était pas prêt d’oublier, ah, la façon dont la rivalité entre les parents Shao et ses propres parents l’avait impacté lui..Il n’avait été qu’un pion.. A moins que.. “Si je puis me permettre, y a-t-il des personnes qui pourraient être intéressées par vos plans, et si oui, pourquoi ?” Pour essayer de trouver les responsables, essayer de comprendre le mobile du crime. Peut-être. Qui voudrait s’en prendre à lui? se demanda Seiya. En quoi des vêtements et un peu d’argent pourrait être intéressants..A moins que.. “Et si le voleur essayait  de passer plus inaperçu sur le bateau en revêtant des vêtements volés ?” demanda-t-il brusquement.  Et l’argent, servirait à ses éventuels besoins une fois arrivé à destination.  

..Ou alors, il déraillait complètement. Ce qui n’était pas impossible non plus. Seiya réfléchissait trop, beaucoup trop - se prenait la tête pour rien -, et cela il le savait depuis longtemps.