Plus de cinquante ans, depuis que l'Avatar Roku est mort. Quarante, depuis la disparition du garçon
qui devait être le prochain Avatar. Les Nomades de l'Air, frappés par un génocide terrible, ont vu leurs temples brûlés,
saccagés. Seul un petit nombre d'entre eux a pu survivre, grâce à leurs alliés, grâce à leurs bisons volants. La soif de
pouvoir de la Nation du Feu ne s'éteint pas : les territoires gagnés sur le Royaume de la Terre sont chaque jour plus
nombreux, les attaques sur les Tribus de l'Eau chaque fois plus virulentes. Le cycle de l'Avatar semble brisé, les
nations sont en déséquilibre et le feu ravage tout sur son passage. Les morts, la destruction, et ce trou béant dans
l'univers, ce pont entre monde des esprits et monde des humains, déroute le monde surnaturel aussi. Les esprits changent,
les créatures mutent et les morts non pleurés reviennent, pleins de rancoeur, plein de rage, plein de désespoir. La
séparation entre les deux mondes s'étiole, sans Avatar pour assurer l'équilibre, et le chaos s'ensuit. Fantômes,
morts-vivants et créatures de l'ombre refont leur apparition dans un monde qui les croyait oubliés. Et dans ce noir, les
épées spirituelles flamboient à nouveau, apportant peut-être une lueur d'espoir, une succession temporaire à un Avatar
dont on attend toujours qu'il revienne. La Voie ressurgit, retrouve des adeptes, pour tenter de rétablir un peu
l'équilibre entre les deux mondes, et aider les victimes de la rage de la Nation du Feu. Les Tribus et les Nomades
n'ont pas dit leur dernier mot. Mais la guerre ne se joue pas que sur les champs de bataille, elle se joue aussi dans les
coulisses, dans les vins empoisonnés, dans les messages murmurés, dans les assassinats et complots. Le vrai pouvoir n'est
pas uniquement celui de la magie. Après tout, le chaos est une échelle. Et pour certains, seule l'ascension
importe.